Vous voulez un peu de fraîcheur ? Voici les dernières photos que nous avons ramenées de Comblain-la-Tour. Elles datent de fin juin 2022.
Nous avions envie de revenir sur le théâtre de nos exploits d’antan ; et plus précisément au « camp des gitans ». La température était clémente ce jour-là et la petite promenade bien sympa.
Mais … première surprise … il a fallu franchir une clôture ! Eh oui, si l’endroit est toujours aussi beau, il est à présent clôturé. Seules quelques vaches y ont accès. Elles ont été surprises de nous voir arriver … surprises mais relativement indifférentes. Même le taureau n’a pas fait preuve de curiosité. Il est resté parmi ses congénères à brouter nonchalamment. Ça nous a permis d’approcher de l’Ourthe.
L’Ourthe, dans laquelle nous avons si souvent trempé, est, elle aussi, inaccessible !
Décidément, dans nos souvenirs, l’endroit avait plus de charme.
On s’est quand même remémoré quelques anecdotes … Il y a eu là tant d’aventures amoureuses qui ont vu le jour … tant d’émotions, tant de jeux, de cris, de confidences.
Liliane nous a expliqué comment là … à quelques mètres à peine … elle avait failli se noyer ! C’est grâce à l’intervention de … ( désolé, j’ai oublié le nom ) qu’elle a pu être sauvée. Il avait vu qu’elle était sur le point de sombrer, et il a foncé pour la tirer de l’eau en l’attrapant par les cheveux. Ce genre d’évènement ça ne s’oublie pas.
Pour le reste … voilà ! L’endroit est joli … mais sans les autres … sans tous ceux qui étaient là … et qui sont – pour toujours – associés dans notre mémoire au « camp des Gitans », c’est un peu terne.
Nous sommes donc repartis au bout de quelques minutes en nous disant : « La vie passe si vite que, parfois, l’âme n’a pas le temps de vieillir ».
JP Dz – 19/07/2022
3.279 : le camp des gitans en 2022
3.280 : le camp des gitans en 2022
3.281 : le camp des gitans en 2022
3.282 : le camp des gitans en 2022
3.283 : les gitans de 2022 : Joza, Liliane, casimir et Eveline.
3.284 : les gitans de 2022 : Joza, Liliane, casimir et Eveline.
« Allez, en route … mauvaise troupe ! », c’est par ces mots que les moniteurs et les monitrices donnaient souvent le coup d’envoi de nos périples à travers les campagnes tout autour de Comblain-la-Tour. Ça n’avait rien de péjoratif … évidemment. C’était juste une façon de démarrer la randonnée, une manière d’encourager les marcheurs et d’inscrire ces premiers pas dans un itinéraire qu’on savait déjà long et fatiguant. Et les troupes étaient même excellentes … parce que des kilomètres … on en a fait !
Les occasions de quitter, en rang d’oignons, notre camp de base – la maison polonaise – ne manquaient pas. Il y avait évidemment nos trois sorties quotidiennes, le matin, l’après-midi après la sieste et entre le goûter et le souper, mais pas seulement. Le trajet du jeudi matin, vers le marché de Comblain-au-Pont, était justifié par la nécessité de faire quelques emplettes. Le dimanche matin, c’est toute la colonie qui se transportait, en procession, pour assister à la messe dans la petite église … comme sur les deux premières photos d’aujourd’hui. Parfois, le même déplacement était organisé le samedi pour répéter les chants qu’on allait entonner le lendemain. Ça c’était la routine …
À d’autres moments, des marches de nuit ont été organisées. Je n’ai aucun souvenir de ce genre d’aventures pendant les colonies proprement dites. Je pense que Ks Kurzawa avait trop peur de « perdre » quelques participants dans l’obscurité. Pour lui, la nuit, c’était fait pour dormir. Mais en dehors des colonies, les scouts, particulièrement friands de ce genre d’exercices nocturnes, orchestraient parfois des balades inoubliables. Elles étaient ouvertes à tous les volontaires présents, scouts ou pas, et ont laissé des souvenirs teintés de bonne humeur et de franche rigolade. Parce que – faut-il le préciser ? – l’alcool accompagnait les randonneurs … et plus si affinité … Je ne trahirai pas ceux qui m’ont raconté leur retour mouvementé … et leur gueule de bois sur fond de marche de nuit. Dommage qu’il n’y a pas de photos …
C’est dans cette même catégorie, qu’on pourrait classer les « escapades non-autorisées » … virées nocturnes pour aller boire au café des sports … évasions groupées pour assister aux concerts du festival de jazz, ou pour faire la fiesta à la ducasse de la Place du Wez … pour ne citer que les disparitions les plus convenables.
Par contre, il y a eu aussi des odyssées beaucoup plus sages, voire même des moments quasi-mystiques … comme ceux que raconte Mr Rzemieniewski dans son article intitulé : « Wiadomości z Belgii – Z pobytu grupy ministrantów i KSMP z Eisden w Comblain-la-Tour » ( document n° 2.859 ). On peut y lire qu’en cette dernière semaine du mois d’août, l’« Ośrodek Macierz » de Comblain-la-Tour accueillait un groupe des jeunes du KSMP d’Eisden. Voici la traduction d’un extrait de cet article :
« Il y avait donc de nombreuses possibilités de jeux en plein air et de sorties nocturnes sous la direction du père Adamski. Ces balades nocturnes, entre forêts et collines, resteront probablement plus longtemps dans la mémoire des jeunes. Pendant ces promenades, ils ont chanté et écouté des histoires passionnantes du Père Adamski, dont les paroles, dans l’atmosphère de la nuit, avaient un son spécial, plus attrayant pour l’imagination des jeunes.
Mais qu’est-ce qui se disait au cours de ces promenades ? Quelle atmosphère régnait-il là ? Le mieux, c’est de l’expliquer par l’exemple suivant : Les jeunes marchent sur un chemin de terre. Il fait sombre. Quelqu’un a une lampe de poche et éclaire de temps en temps la route. À un moment donné, en bordure de la route, apparaît, à la lumière de la torche, une petite chapelle avec la Vierge.
Une des filles se tourne vers le père Adamski : « Mon père, ne serait-il pas juste de prier ensemble devant cette chapelle ? ». Et au milieu du silence de la nuit, quelque part au milieu des buissons ardennais, sur un chemin de montagne perdu, résonnent des paroles de prière polonaises et de chant à Marie qu’entonnent des jeunes … De temps en temps, la lumière de la petite lampe illumine le visage de Marie, la reine de Pologne.
Des tableaux comme celui-là ont été nombreux et il n’est pas nécessaire d’ajouter que les jeunes qui en ont été témoins, et acteurs principaux, ressentaient bien que ces émotions-là auront un impact sur leur vie quotidienne.
Si cela est mentionné ici, c’est peut-être parce que, ces jeunes ont été confiés entre de bonnes mains.
Et en conclusion, il faut ajouter que dans ce cas, ks. Adamski n’a pas joué un rôle moyen ».
Mais la palme du courage et de la dévotion revient certainement à une autre épopée : les marches nocturnes de Comblain-la-Tour à Banneux ! À l’initiative des deux frères Perzyna – Janek et Gieniu – une petite troupe de courageux marcheurs s’est donnée comme objectif de parcourir les 25 km qui séparent la maison polonaise de Comblain au sanctuaire de Banneux … de nuit … et ce pour être présents là, le lendemain matin, au traditionnel pèlerinage du 1er dimanche d’octobre ! Il faut savoir que cette performance s’est répétée, tous les ans, pendant plus de 20 ans … et par tous les temps …
Si la première année ils n’étaient que 4 personnes à tenter l’aventure, très vite la troupe s’est agrandie. Les épouses de Janek et Gieniu, la sœur, les beaux-frères, et finalement tout un groupe du KSMP de Ressaix s’est structuré pour faire de cette balade nocturne une tradition qui va perdurer durant les années 70 et 80.
L’organisation était relativement simple. Ils arrivaient, dès le samedi soir, en plusieurs voitures à Comblain, attendaient l’heure du départ dans le réfectoire, en compagnie de Mr Bardo, et allaient conduire 2 ou 3 autos à Banneux pour le retour du lendemain. Car évidemment, il fallait bien rentrer … le retour se faisant en voiture après la messe de Banneux. Inutile de vous dire combien cette « promenade » était épuisante. « Mais l’avantage » explique Gieniu « c’est que nous étions les premiers à revenir vers la maison polonaise – avant tous les autocars – et donc les premiers à être servi de cette délicieuse choucroute que Madame Kołodziej et ses coéquipières avaient préparée pour tous les pèlerins ». Et ils l’avaient bien mérité.
01/03/2021 – JP Dz
2.848 : COMBLAIN-LA-TOUR : Rue des Écoles – en route vers l’église : ( ? ) ; … ; Raymond Mielcarek ; Pani Bardo et à son bras, Mme Kondraszuk ; … ; Jacqueline Mikus et derrière elle, en pull rayé, Mirka Tschaika ; Liliane Benkowski ; …
2.849 : COMBLAIN-LA-TOUR : Rue des Écoles – en route vers l’église en passant devant le Café des Sports : ( ? ) ; … ; ( ? ).
2.857 : COMBLAIN-LA-TOUR : En promenade : Jerzy Bardo ; … ; ( ? ) ; …
2.858 : COMBLAIN-LA-TOUR : En promenade dans les bois : ( ? ) ; ( ? ) ; Ks Kurzawa ; Silvie Brismé ; Pani Bardo ; ( ? ).
2.859 : COMBLAIN-LA-TOUR : Article du Narodowiec signé par Mr Rzemieniewski.
2.860 : BANNEUX : Sanctuaire et lieu de pèlerinage.
2.861 : BANNEUX : Sanctuaire et lieu de pèlerinage.
2.862 : BANNEUX : Sanctuaire et lieu de pèlerinage.
2.863 : BANNEUX : Sanctuaire et lieu de pèlerinage.
2.864 : BANNEUX : Sanctuaire et lieu de pèlerinage.
Commentaires :
Zdzisław Blaszka : Je me souviens de 2 sorties de nuit pendant les colonies avec les frères Adamski et Mietek, mais je ne me souviens plus en quelle année … plus ou moins 1965.
« Jak dobrze nam zdobywać góry I młodą piersią chłonąć wiatr, Prężnymi stopy deptać chmury I palce ranić o szczyt Tart …
Hejże hej ! Hejże hej ! Hejże ha ! Hejże ha ! Żyjmy więc, póki czas, Bo kto wie, bo kto zna, Kiedy znowu ujrzę was ».
C’était une de nos chansons préférées … Elle prend aujourd’hui une résonance particulière …
« Comme il est bon pour nous de conquérir les montagnes De laisser nos jeunes poitrines se gonfler de vent, D’un pas assuré piétiner les nuages Et blesser nos doigts contre les sommets des Tatras …
… Vivons donc aussi longtemps que possible, Car qui sait, car qui peut dire, Quand je vous reverrai … ».
23/11/2020 – JP Dz
2.674 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part sur les hauteurs : Pan Bardo et son fils Jerzy. 2.675 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part sur les hauteurs : Pan Bardo et ses 2 fils Jerzy et André.
2.676 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part sur les hauteurs : Pani Bardo et ses 2 fils Jerzy et André.
2.677 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part près des carrières : Pani Bardo et ses 2 fils Jerzy et André.
2.678 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part près du ranch : Pani Bardo et son fils Jerzy.
2.679 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part sur les hauteurs : Pan Bardo et un groupe de garçons : ( ? ) ; … ; ( ? ).
2.680 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant la serre : La famille Bardo au complet : Alice, André, Jerzy, Pan et Pani Bardo.
Le château de Fanson était une de nos destinations régulières. La photo 1.312 illustre une de ces promenades jusqu’aux abords du château. Bien sûr, il nous était interdit d’approcher trop près du bâtiment. J’ai le souvenir d’avoir été « refoulé » – au moins à 2 reprises – quand notre curiosité nous avait poussés jusque dans l’allée principale. Une espèce de garde-chasse, l’œil sévère, est venu nous signifier que « ces terres-là ne pouvaient souffrir d’être piétinées par des miteux » … Dommage !
Je ne sais pas exactement ce que craignait le noble châtelain. Nous étions pourtant inoffensifs. Sans doute que, quelque part, enfoui profondément dans la mémoire familiale des Sélys-Fanson, quelques souvenirs douloureux le mettaient en garde contre le fait de côtoyer le bas peuple. Il faut dire que l’Histoire retiendra du château de Fanson qu’il fut le théâtre d’un épisode peu glorieux : la dénonciation et la capture d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt.
Ce nom peut-être ne vous dit rien ? C’est normal. De cette époque trouble qu’a été la révolution française, on retient surtout les noms des « hommes qui ont « écrit » l’histoire » ; on se rappelle de Robespierre, de Danton, de Rouget de Lisle … et quand un nom de femme apparaît … discrètement … comme Charlotte Corday, ce n’est « que » pour rappeler qu’elle ne fut « que » la meurtrière du « grand » Marat ! Pourtant, les femmes aussi ont fait l’Histoire … elles l’ont rêvée, l’ont accompagnée, s’y sont illustrées, en ont souffert et en ont payé le prix. Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt est une de ces héroïnes de la révolution française, sans doute la plus emblématique. Vous vous demandez pourquoi, tout d’un coup, j’éprouve le besoin de vous parler d’elle ? C’est que son nom est irrémédiablement associé au château de Fanson.
Parfois, notre petite histoire à nous ( avec un tout petit « h » ), simples vacanciers et humbles promeneurs des alentours de Comblain-la-Tour, pouvait croiser la grande Histoire ( celle qu’on écrit avec un « H » majuscule ). C’est le cas ici. Avant nous, des personnages illustres ont foulé les mêmes chemins, les mêmes sentiers. Peut-être se sont-ils arrêtés devant les mêmes paysages, se sont-ils nourris des mêmes impressions et ont rêvé des mêmes choses ? Qui sait ? Anne-Josèphe est originaire de la région ; elle vécut une partie de son enfance à Xhoris. C’est une enfance triste et malheureuse qui la pousse à rêver d’autre chose.
Après moult tribulations, elle débarque dans un Paris en pleine ébullition. Elle épouse les thèses des révolutionnaires, se passionne pour la naissance d’une nouvelle société et devient vite la figure de proue des antiroyalistes. Mais, c’est difficile de s’imposer dans un monde où la « Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen » va jusqu’à ignorer – même dans son titre – qu’il y a aussi des Femmes et des Citoyennes ! Pourtant, elle se lance dans ce combat corps et âme. L’Histoire retiendra d’elle qu’elle fut la première féministe … elle le paiera très cher. Incomprise, sans doute parce que trop enthousiaste, et insoumise, beaucoup trop tôt, elle fera l’objet de toutes sortes d’accusations qui l’obligeront à fuir sur les terres de son enfance et se réfugier, en 1791, au château de Fanson ! Mauvaise idée … Le baron de Sélys-Fanson l’espionnera et la dénoncera. Pauvre type !
Pour ma part, j’avais osé imaginer, qu’en septembre prochain, on pourrait aller se promener jusqu’au château, comme à l’époque de notre adolescence, mais qu’on pourrait en plus – enfin – accéder à l’intérieur et découvrir cette résidence comme à l’époque d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Mais c’était ignorer que finalement … rien n’a vraiment changé ! Nous sommes toujours tenus à l’écart … le plus loin possible … les riches avec les riches et les autres … La révolution française n’a pas servi à grand-chose !
J’avais presque abandonné le rêve de nous faire découvrir l’intérieur du château … mais le hasard est fantasque et tout à fait par hasard, j’ai découvert que Stephan Bern avait consacré une partie de ses « Secrets d’Histoire » à la vie tumultueuse d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Pour illustrer la vie de la première des féministes, il s’était rendu au château de Fanson pour y tourner une partie de son épisode. Cet épisode a été accessible pendant longtemps sur Internet … j’avais l’intention de partager le lien … malheureusement, depuis quelques jours, il devenu inaccessible. Décidemment!
Quant à notre héroïne, Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, elle finira sa vie d’une manière misérable, abandonnée de tous dans une cellule de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris où elle sera donnée pour folle. Si elle a perdu la raison, c’est peut-être qu’elle avait osé rêver trop… ou trop tôt. Si elle a perdu l’esprit, j’ai la faiblesse de croire que son esprit est revenu sur les terres de son enfance, ici à Xhoris, et que nous l’avons croisé, et qu’il nous a inspiré plus de « liberté », « d’égalité » et de « fraternité».
06/08/2018 – JP Dz
PS : Comment terminer cet article sans rappeler que l’immense Charles Baudelaire s’est inspiré de ce personnage si romantique pour écrire, dans « Les Fleurs du mal », son célèbre : « Sisina » :
« Imaginez Diane en galant équipage, Parcourant les forêts ou battant les halliers, Cheveux et gorge au vent, s’enivrant de tapage, Superbe et défiant les meilleurs cavaliers !
Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage, Excitant à l’assaut un peuple sans souliers, La joue et l’œil en feu, jouant son personnage, Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ?
Telle la Sisina ! Mais la douce guerrière À l’âme charitable autant que meurtrière ; Son courage, affolé de poudre et de tambours,
Devant les suppliants sait mettre bas les armes, Et son cœur, ravagé par la flamme, a toujours, Pour qui s’en montre digne, un réservoir de larmes. »
Charles Baudelaire
1.312 : XHORIS : Devant le château de Fanson : Michel Pietka ; ( ? ) ; Patrick Madaj ; Michel Konarski ; Philippe Pietka ; Jef Rozenski.
On se souvient tous de nos promenades quotidiennes aux alentours de Comblain-la-Tour. Mais de temps en temps, on partait – à pied – plus loin … beaucoup plus loin.
Le plan 1.239 montre l’étendue du théâtre de nos aventures. Et ce n’est pas rien. Personnellement, les deux destinations les plus lointaines que j’ai eu le « privilège » de réaliser à pied, c’était Anthisnes et Aywaille. Je pense n’avoir été qu’une seule fois aux deux endroits.
Bien sûr, ce genre d’expédition était rare et réservée aux plus grands. Il fallait partir pour la journée complète, juste après le déjeuner et revenir pour le souper. On embarquait alors un viatique suffisant pour ne pas dépérir en cours de route. Le chemin était particulièrement long … surtout jusqu’à Aywaille.
L’anecdote qui m’est restée, c’est lors du périple à Aywaille. Nous étions un groupe composé exclusivement de garçons ; les filles auraient-elles été capables d’aller si loin ? ( Je vous imagine déjà en train de m’injurier derrière votre écran de PC … C’est jubilatoire. Je sais déjà que vous vous vengerez … mais, tant pis, je profite pleinement de l’instant présent ). Bref, nous étions enfin arrivés au centre d’Aywaille, non sans pester sur l’idée absurde d’avoir relevé ce défi. On était complètement crevé.
On est rentré tous dans une libraire, peut-être pour voir si nous pouvions acheter à boire. Il y avait là le patron et un client. Machinalement, certains d’entre nous se sont mis à feuilleter des bandes dessinées qui étaient exposées. Tout à coup, le patron s’est mis à hurler … surtout à l’encontre de Pierre Bartnik … en criant : « les livres doivent être achetés pour être lus … c’est un scandale d’avoir un pareil sans gêne ». Pierre s’est demandé ce qu’il avait fait de mal, et nous tous, on ne comprenait pas l’attitude du commerçant !
Pour faire baisser la tension, j’ai dit, en polonais, à Pierre : « Powiedz mu niech pocałuje mnie w du … ».
A ces mots, le client du magasin a éclaté de rire. Visiblement, il comprenait aussi le polonais. Nous sommes tous ressortis de la librairie, le client aussi, et on a aussitôt sympathisé.
Il nous a tous invité à boire un verre dans un bistrot tout proche. On a dû lui expliqué ce qu’on faisait là, qui on était, d’où nous venions, etc … Il ne connaissait pas Comblain-la-Tour et était étonné de voir de jeunes polonais dans un coin aussi reculé des Ardennes. Après deux verres, on s’est quitté en riant encore sur les circonstances de cette rencontre.
Le retour a été pénible aussi. La route était décidément très longue. Mais une idée agréable nous permettait de tenir le coup : après un tel exploit, nous serons accueillis comme des héros … surtout par les filles. On se voyait déjà acclamés dès notre entrée dans le centre ; on nous demanderait nos impressions ; on épongerait nos fronts ; on nous servirait des boissons fraîches … et la soirée serait douce sous les caresses de nos admiratrices …
Oui, ça, c’était seulement un rêve. En fait, on est rentré dans l’indifférence générale ! Personne ne nous a rien demandé ! C’est à peine si notre absence avait été constatée ! On n’avait manqué à personne ! Pire, les garçons qui n’étaient pas venus nous accompagner ( ceux que nous avions pris pour les moins courageux ), étaient restés sur place … avec les filles. Ils avaient profité de notre absence pour « concrétiser » !
Bref, c’était nous les pigeons … voyageurs certes … mais pigeons quand même.
Quant à l’inconstance des filles … nous avons eu la soirée entière pour y méditer … entre garçons.
04/06/2018 – JP Dz
1.239 : COMBLAIN-LA-TOUR : Les très longues promenades : Le théâtre de nos aventures – plan d’ensemble.
1.240 : ANTHISNES : Le vieux château et la vieille église ; la ferme Saint Laurent.
Il n’y avait presque rien, là … juste un peu d’herbe, un peu d’eau, un peu de soleil … et pourtant, c’est là que nous voulions aller le plus souvent … On s’installait par terre – au milieu de rien – et on se laissait vivre.
Quand l’un d’entre nous avait pensé à rapporter une couverture, on était quinze à la partager. On passait notre temps à patauger dans l’Ourthe et ensuite à sécher, à lézarder au soleil. Quand l’un d’entre nous avait pensé à rapporter un essuie, on était quinze à se frotter « avec ». Quand l’un d’entre nous avait eu la bonne idée de rapporter une bouteille d’eau du robinet, on était quinze à boire au même goulot.
Il n’y avait rien, là … pas de toilettes, pas de confort, pas de cabine pour se changer, et encore moins de distributeurs de boissons ou de friandises. La colonie était loin et personne n’imaginait retourner jusque-là pour aller chercher ce qu’il aurait oublié. Pourtant, aussi loin que remonte ma mémoire, je pense – j’en suis même sûr – que personne n’a jamais eu l’impression qu’il lui ait « manqué quelque chose ».
Il n’y avait là ni balançoire, ni toboggan, ni tremplin pour plonger … Pourtant, personne ne s’y est jamais ennuyé …
Inutile de chercher sur les photos, vous ne trouverez ni crème bronzante protection totale, indice machin, ni lunettes de protection polarisées contre les UV, ni casquette pour se cacher du soleil. Quand le soleil tapait vraiment trop fort, on improvisait des couvre-chefs pour les plus petits avec toutes sortes de linges que l’on trempait dans la rivière pour plus de fraîcheur, le reste du temps … on ne mettait rien … ou alors, parfois, quand on en trouvait, on coupait de grandes feuilles de rhubarbe pour se les mettre sur la tête.
N’y cherchez pas non plus de spray contre les abeilles, de crème contre les fourmis, de lotion contre les démangeaisons. Il n’y avait là, ni pharmacie, ni boîte de secours, ni pansements … non pas que l’on ait été négligent ou insouciant, c’était juste la nature et nous. Tous les petits bobos se résolvaient la plupart du temps, d’eux-mêmes, on prenait sur soi, personne n’aurait songé à se plaindre pour quelques attaques de fourmis ou quelques piqûres d’orties. D’ailleurs, on nous disait que c’était bon pour la circulation, les rhumatismes, … aussi, on « souffrait » de bonne grâce et en silence …
Il n’y avait pas non plus, là, de « maître nageur agréé » … « l’agréation », c’était la confiance que l’on plaçait en nous et qui était la meilleure des garanties …
Personne n’envisageait de se protéger de la nature, de La protéger … et encore moins de La sauver. On faisait corps avec elle, on ne se sentait pas coupable de ce qui risquerait d’arriver si nos jeux improvisés nous amenaient à casser une branche ou à déplacer trois cailloux. On n’avait pas la naïveté de croire qu’on était maître de la nature ou que son sort dépendait de nous … non, on aimait simplement, véritablement la nature, à une époque où tout était évident et … naturel … c’est tout.
Il n’y avait là ni connexion, ni réseau, ni 3 G ou 4 G. On n’avait pas, non plus, internet pour nous dire quelle était la température, à un moment précis, à Johannesburg ou à Anchorage … et on s’en fichait pas mal parce que nous étions pleinement heureux d’être simplement là où nous étions ! On n’avait pas « d’appli » pour nous préciser à quelle altitude on se trouvait par rapport au niveau de la mer … et ce n’était pas trop grave, parce que ce qui nous importait, c’était de pouvoir nous asseoir ou nous étendre sur l’herbe, quelle qu’ait été sa position par rapport aux astres !
On n’était pas contraint d’envoyer ou de répondre à 145 SMS par heure parce que nos meilleurs souvenirs on les gardait précieusement dans un coin de notre mémoire pour pouvoir les raconter avec force de détails, on n’était pas obligé de « liker » la dernière blague ou le dernier potin de tel ou tel autre puisqu’on avait l’occasion de se voir en « vrai » et de se « charrier » en direct. Aucun d’entre nous n’avait envie d’user ses pouces à raconter à des « amis-qui-avaient-préféré-ne-pas-être-là » comment ça se passait ici … Nos amis, ils étaient autour de nous. On n’était pas connecté avec le reste du monde – c’était même plutôt l’inverse – et ça ne perturbait personne … bien au contraire !
On vivait l’instant présent. Personne n’avait apporté sa montre ; on comptait sur notre ventre pour nous avertir que c’était l’heure de rentrer pour manger. Et quand le soleil décidait qu’il en avait assez fait comme ça pour la journée, on rentrait, à la colonie, le cœur léger … Quant aux « followers » qui nous suivaient ( pléonasme ? ), ils étaient juste derrière, en chair et en os, en file indienne, sur l’étroit sentier qui nous ramenait chez nous … Il n’y avait là, rien de virtuel ; tout était simple, direct, concret et pourtant personne n’avait l’impression d’avoir perdu son temps … bien au contraire. On avait juste passé un bon moment àla plage.
19/06/2017 – JP Dz
0448 : COMBLAIN-LA-TOUR : Au bord de l’Ourthe : Richard Konarski ; Dominique Ogonowski ; Pierre Bartnik.
Ce qui est marrant avec les photos de promenade, c’est qu’on peut essayer de retrouver l’endroit où la photo a été prise. Ce n’est pas toujours simple. Pour la photo 420, j’ai retrouvé l’endroit. Là, c’était facile. Vous étiez à la sortie de Comblain-la-Tour, sur la N654, Route de Fairon, en direction de Fairon et Hamoir. Vous posiez sous le porche, juste à côté du Chemin du Facteur. Le site n’a pas changé ( photo 421 ).
Vous souvenez-vous encore de ce Chemin du Facteur ? Nous l’empruntions régulièrement.
Au bout du chemin, quand on allait vers la droite, c’était pour rejoindre la Route de Géromont. On pouvait ainsi aller jusque Comblain-au-Pont en passant par le haut. La vue y était splendide … mais l’itinéraire un peu long. Par contre, si au bout du Chemin du Facteur, on remontait tout droit, on aboutissait à « Delà les Monts » et la route nous entraînait vers les Stepennes et même jusqu’Anthisnes. Mais là, ça devenait franchement beaucoup plus long.
Sur la photo, il est impossible de savoir vers où vous alliez, ou d’où vous reveniez.
Les photos 422, 423, 424 et 425 livrent peu d’indice pour déterminer l’endroit où elles ont été prises.
Par contre, on peut y reconnaître des visages connus. Et en premier lieu : Alice Bardo. Si vous le permettez – une fois n’est pas coutume – j’aimerais adresser un message personnel à Alice : « Bonjour Alice. J’espère que tu vas bien. Si j’ai la chance que tu nous lises un jour, j’aimerais que tu saches que nous recevons régulièrement des demandes d’anciens qui souhaitent avoir de tes nouvelles. Nul doute que tu as laissé à Comblain des souvenirs impérissables. Si tu pouvais nous faire juste un petit coucou, ce serait super-chouette et beaucoup d’entre nous en serait très heureux ».
L’autre visage « hyper connu », c’est notre Francine Załobek nationale ! Inutile de la présenter … qui ne connaît pas Francine ? Mais j’avoue que de la voir si petite – si mignonne – et si … inoffensive, m’émeut.
Saviez-vous que Francine et moi, nous sommes nés à quelques heures d’intervalle ; la même année, le même mois, mais elle juste un jour avant moi. Du coup, depuis pas mal d’années, je lui téléphone le jour de son anniversaire – c’est-à-dire la veille du mien – pour lui chanter « Sto lat » et la taquiner sur le fait qu’elle affiche, à ce moment-là – et pour quelques heures seulement – un an de plus que moi. Francine l’a toujours pris, jusqu’à présent, très bien. Il faut dire qu’elle a un sens de l’humour exceptionnel.
Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire son âge ou pour vous donner l’année de sa naissance. Vous me connaissez … je suis un gentleman. C’est une règle que je me suis fixée ( et à laquelle je ne dérogerai sous aucun prétexte ) « ne jamais dire l’âge d’une dame » … ce serait salaud d’ailleurs. Quant à moi, personnellement, j’ai 60 ans.
On reconnaît aussi, bien sûr, les deux sœurs Borowski, Annie, la blonde, et Hélène, la brune et Christine Nahorniak. Pour ces trois-là aussi, j’ai une tendresse toute particulière. Elles ont été, au sein du KSMP de Mons, parmi les plus actives. C’est une preuve de plus que Comblain a été le terreau le plus propice à l’épanouissement de nos consciences et de nos valeurs polonaises.
Je ne connais pas les autres filles … pas encore. Vous pouvez nous aider à les identifier ?
Ces photos illustrent la mixité régionale qui était la norme à la colonie. Dans chaque groupe, il y avait des gens des quatre coins de la Belgique. Ici, par exemple, Alice Bardo venait de la région de Centre ( Bois-du-Luc ) ; Francine habitait Liège ( prononcez Liêche ou Lîdje), ou plus exactement de Montegnée ( prononcez Montegnéêéêéêée ), avant de se radicaliser et de rejoindre Verviers ; à l’opposé de la Wallonie, Annie et Hélène Borowski, et Christine Nahorniak, venaient d’Hensies à l’extrémité du Borinage, juste sur la frontière française. Je ne serais pas étonné que les autres venaient encore d’autres régions.
Cette mixité régionale est d’ailleurs la seule … Car vous l’avez sûrement constaté – et d’ailleurs, vous vous en souvenez très bien – pas question d’avoir des groupes mixtes. Les garçons d’un côté, les filles de l’autre !
Quelle époque bizarre … on préférait voir partir un groupe de filles, toutes seules, dans les bois … plutôt que d’imaginer que des garçons les accompagnent !
Aujourd’hui, le monde a changé … c’est fort différent … même les filles sont moins farouches ! Aujourd’hui, on ne prendrait plus le risque … ce serait trop dangereux … on aurait trop peur qu’il arrive malheur à … un quelconque candidat agresseur.
25/07/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien
PS : Pour ceux qui en doutaient, Francine m’a autorisé à écrire ce qui précède … évidemment. Elle m’a juste prédit que sa vengeance serait terrible … qu’un jour sa colère se réveillerait et qu’elle exploserait … en attendant, nous avons, nous aussi, notre cellule dormante à Verviers !
0420 : COMBLAIN-LA-TOUR : Route de Fairon au carrefour du Chemin du Facteur : ( ? ) …….
0421 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2016 : Route de Fairon au carrefour du Chemin du Facteur.
Je ne vais pas vous torturer davantage. Ce jour là, vous étiez à Anthisnes, et plus exactement dans le hameau des Stepennes, qui fait partie de la commune d’Anthisnes.
Ce petit hameau se trouve à 2 km au sud du centre d’Anthisnes, dans la campagne condrusienne, à l’orée des bois de Comblain, le long d’une route en cul-de-sac. Il se trouve à la limite des communes de Comblain-au-Pont et de Hamoir.
Au-dessus et au sud du hameau, la drève de Tolumont – située à une altitude de 260 m – compte deux monuments commémorant la seconde guerre mondiale. Le premier est une stèle consacrée à Nicolas Compère qui fut le premier résistant belge à être fusillé ( à cet endroit le 13 mai 1940 ). Le second rend hommage aux résistants belges, partisans russes et soldats américains ayant combattu pour la liberté.
D’où le petit indice caché que j’avais laissé discrètement dans le texte de la semaine passée : « Ça n’a donc rien avoir avec un acte de résistance… quoique… » ; qui d’entre vous l’avait repéré ?
Vous étiez donc aux pieds de ce monument. La preuve ! Les photos 415 et 416 montrent la stèle autour de laquelle vous étiez agglutinés sur les photos 410 à 413 de la semaine dernière. Ici, elle est moins « surpeuplée ». Seul huit enfants l’occupent encore. Du coup, on peut voir le mémorial en entier.
Sur l’inscription, au bas du monument, on peut lire : « Aux résistants belges, Partisans russes, Soldats américains ayant combattu pour la liberté à Anthisnes » et à gauche … un marteau et une faucille ! Tiens … Ks Kurzawa n’est plus sur la photo !
Voilà le mystère de l’endroit résolu.
Ce n’est pas une destination courante. Je ne me souviens pas d’y être jamais allé. Je suppose qu’il y a une bonne raison pour que toute la colonie se soit déplacée jusque-là. La présence – sur les photos 410 et 411 de la semaine passée – d’un homme que je ne connais pas et qui pose en uniforme de camouflage m’a un peu intrigué.
Après recherches, j’ai retrouvé le même type sur une autre photo ( elle aussi issue de l’album de Pan Bardo ). Il s’agit du responsable d’un groupe de « russes blancs » qui sont venus, en nombre et en délégation, à la maison polonaise durant les colonies de 1979. Cette visite a laissé comme trace quelques photos très jolies et … inattendues. Qui se souvient de cet épisode ? Et qui pourrait nous expliquer ? Merci d’avance.
La présence à cet endroit de toute la colonie s’explique alors comme une sorte de retour de politesse.
Ceci dit, « Le russe blanc, le prêtre polonais, le marteau et la faucille » on dirait presque le titre d’une fable de La Fontaine. Si cette fable existait quelle en serait la morale ? Et si c’était :
« On peut semer toute sorte d’idées,
Et rêver de les voir prospérer …
On peut planter des drapeaux,
Et soutenir qu’ils sont les plus beaux …
On peut s’emmurer dans ses convictions,
Et prêcher l’exclusion …
Mais le plus beau cadeau qu’on puisse faire à l’humanité
C’est cultiver le pluriel, la tolérance et la diversité ! ».
L’avantage des photos de groupe, c’est qu’on y reconnaît beaucoup de gens. Sur la photo 410, vous êtes très nombreux. Et bon nombre de ceux qui s’y trouvent font déjà partie de notre communauté de souvenirs.
Il nous reste à identifier les autres, à les retrouver et les inciter à nous rejoindre …. Au boulot !
Mais vous rappelez-vous où cette photo a été prise ? Et dans quel contexte ?
Allez, ne trichez pas … n’essayez pas d’aller voir plus loin dans le texte, si la réponse s’y trouve. Concentrez-vous uniquement sur la photo 410. Alors ? Vous ne voyez pas ?
On dirait presque un groupuscule paramilitaire … Vous vouliez vous rapprocher des FARC ? C’est dans le cadre d’un jumelage avec la Colombie ? Ou alors, une tentative de radicalisation ? Non. Pas possible. Vous étiez trop gentils. C’est juste autre chose … mais quoi ? Mais où ?
Je vous donne un indice : c’était dans un bois ! Oui, je sais … c’est évident que c’est un bois … mais des bois autour de Comblain … ce n’est pas ça qui manque.
Un autre indice : c’était en 1979 ! Toujours pas … Vous faites vraiment l’effort de chercher ou bien vous me laisser faire tout le travail ?
Bon … la pyramide formée par le groupe devrait vous orienter … il y a forcément quelque chose sur lequel ceux de derrière sont montés. D’ailleurs, on voit un petit bout de quelque chose tout en haut. On ne voit pas grand-chose, je vous l’accorde.
Changeons de perspective. La photo 411, c’est la même chose, mais de côté. Ça vous inspire ? Si vous regardez bien, il y a comme un petit muret. Vous ne reconnaissez pas ?
C’est peut-être parce que la photo est en noir et blanc que ça vous trouble.
La photo 412 est en couleur. J’espère que comme ça, ce sera plus clair. Visiblement, c’est toute la colonie qui était – ce jour-là – en vadrouille ; même Ks Kurzawa. C’est rare d’avoir eu le prêtre avec nous en promenade.
Qui vient de dire : « Tant mieux ? ». Ne soyez pas dissipés … je vous rappelle qu’on cherche l’endroit où a été prise cette série de photos. Visiblement … la couleur n’apporte pas plus d’éclaircissement.
La présence de Ks Kurzawa – et souriant en plus – prouve qu’on n’est pas dans le cadre d’une révolte générale, suivi d’une fuite dans le maquis, pour échapper à une quelconque punition. Ça n’a donc rien avoir avec un acte de résistance … quoique …
Et la photo couleur de profil 413 ? Toujours aucun souvenir ? Bon, je n’insiste plus. J’espère seulement qu’au passage vous avez reconnu un maximum d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Même Pani Bardo était là.
Je pense que – depuis le début – vous faites semblant de chercher … Vous vous dites : « La réponse est sûrement tout en bas de l’article … Jean-Pierre a sûrement fait des recherches … il suffit de se laisser glisser jusqu’au bout du texte et la réponse apparaîtra toute seule ». Eh bien, NON !
Puisque vous ne proposez aucune piste, puisque vous cherchez « mollement », vous n’aurez la réponse que la semaine prochaine. Voilà. Na !
11/07/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien
0410 : ??? – 1979 : Quelque part dans les bois ? … Georges Załobek ; … ; Elisabeth Rozenski ; … ; Fabienne Laffut ; Béatrice Laffut ; Michel Konarski ; Cécile Danielewski ; Hélène Piech ; Richard Chwoszcz ; Irène Malek ( ? ) ; Freddy Motała ; Piotr Rozenski ; …
0411 : ??? – 1979 : Quelque part dans les bois ? … Georges Załobek ; … ; Elisabeth Rozenski ; … ; Fabienne Laffut ; Béatrice Laffut ; Michel Konarski ; Cécile Danielewski ; Hélène Piech ; Richard Chwoszcz ; Irène Malek ( ? ) ; Freddy Motała ; Piotr Rozenski ; …
0412 : ??? – 1979 : Quelque part dans les bois ? Ks Kurzawa ; Michel Konarski ; Piotr Rozenski ; …
0413 : ??? – 1979 : Quelque part dans les bois ? ( ? ) ; Georges Załobek ; Pani Bardo ; Richard Chwoszcz ; …
0414 : ??? – 1979 : Quelque part dans les bois ? ( ? ) ; Thérèse Spiewak ; Freddy Motała ; Hélène Piech ; Fabienne Laffut ; Cécile Danielewski ; Piotr Rozenski ; Richard Chwoszcz ; Georges Załobek ; Michel Konarski ; ….
Qu’y avait-il de plus agréable que ces journées passées dans les bois ?
Quand la chaleur de juillet et d’août devenait trop intense, nous n’avions que deux options, soit se mouiller, soit chercher de l’ombre. Les promenades dans les bois devenaient alors des destinations très prisées.
Il faut bien dire que nous avions le choix. Comblain-la-Tour est heureusement entouré de bois.
On pouvait aller à Xhoris par les bois, à Hamoir par les bois, à Comblain-au-Pont par les bois, à Xhignesse par les bois, à Anthisnes par les bois, et même vers le rocher de la Vierge par les bois.
Et même les autres destinations, comme Comblinay ou Fanson, nous offraient la proximité d’arbres pour nous abriter du soleil.
En plus, pour les enfants et les ados que nous étions, la forêt ça représente depuis toujours l’inconnu, la liberté.
Passer toute une partie de la journée sous les arbres, c’était le pied. Il fallait emporter avec soi les vivres.
Des pique-niques mémorables ont été organisés. Ensuite toute sorte de jeux étaient improvisés et occupaient le reste de la journée.
Quand le chef moniteur était motorisé – ce qui était le cas avec Zdziszek Blaszka – c’était plus facile. C’est lui qui apportait, à l’endroit du rendez-vous, et le casse-croûte et les équipements nécessaires pour les jeux.
Les photos 295, 296 et 297 illustrent une de ces journées chaudes qu’on préférait passer à l’ombre.
Ça devait être une journée très très chaude si on en juge par la tenue – très décontractée – des garçons…
Heureusement, les monitrices faisaient tout ce qu’elles pouvaient pour les hydrater.
Tout le monde à l’air de bien s’amuser…
Mais qui a inventé ces jeux ?
La question est d’autant plus importante que ce sont les mêmes jeux auxquels les « générations suivantes » ont joué. Les photos 295, 296 et 297 doivent dater de fin des années soixante, les photos 298 et 299 datent de 79 / 80…, c’est-à-dire, 15 ans plus tard, et on s’amuse avec les mêmes bêtises…
Il est clair que nous devions énormément à tous ceux qui nous ont précédés.
Dès le début des colonies, l’organisation en général a été pensée. Bien sûr, on s’est adapté aux circonstances, mais la trame n’a pas vraiment changé. C’est la même chose pour les jeux, les animations, les « ognisko », comme tout le reste.
Tout a été inventé très tôt et transmis de bouche de moniteur à oreilles d’enfants, qui devenus grands ont transmis à leur tour… et ainsi de suite.
C’est sans doute pour ça qu’aujourd’hui encore – 40 ans plus tard – nos souvenirs communs rassemblent et intéressent tant de générations différentes.
28/03/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien
0295 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part dans un bois : Raymond Mielcarek ; André Karasinski ; Zdzisław Blaszka ; …. ( collection Zdzisław Blaszka ).
0296 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part dans un bois : Zdzisław Blaszka ; …. ( collection Zdzisław Blaszka ).
0297 : COMBLAIN-LA-TOUR : Quelque part dans un bois : Bernard Pytel ; Zdzisław Blaszka ; …. ( collection Zdzisław Blaszka ).
0298 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Sur le terrain de volley-ball : Isabelle Swiderski ; … ; Thérèse Spiewak ; …
0299 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le terrain de volley-ball : ( ? ) ; ….