0096 – le perron

Qu’est-ce qu’on était bien sur le perron …

Pas vraiment à l’intérieur … pas tout à fait à l’extérieur … protégé de la pluie … et de la joyeuse animation qui régnait entre la cuisine et le réfectoire … on pouvait en même temps respirer l’air frais et les bonnes odeurs qui s’échappaient des casseroles par la fenêtre ouverte de la cuisine.

Le perron a toujours été un endroit central et stratégique. C’est là qu’on pouvait rencontrer les cuisinières qui voulaient souffler un peu, quand la journée de travail touchait à sa fin, comme Pani Załobkowa sur la photo 612.

C’est là qu’on s’agglutinait quand il faisait un peu frisquet, mais qu’on n’avait pas encore envie de rentrer. Là qu’on prolongeait la soirée, en écoutant Pierre Bartnik et en se serrant les uns contre les autres. Et quand le soir commençait à s’installer, nous nous laissions doucement envahir par la pénombre ; elle nous permettait de nous rapprocher encore un peu plus. Les gestes se faisaient plus tendres … les filles moins farouches … les garçons plus entreprenants. On se laissait submerger par une obscurité complice et bienveillante.

C’est là aussi qu’on affichait les avis, les programmes, les menus, et où le grand tableau noir nous permettait d’exprimer notre plaisir d’être là et notre bonheur d’y être ensemble : « Śmiej się razem z nami » J. ( photos 613 et 614 – avec  l’écriture caractéristique de Kz. Kurzawa ).

Mais c’est là aussi qu’on entreposait nos valises juste avant le départ ( photo 615 ). Tout était prêt pour partir … sauf nous. Il fallait encore un peu retenir ce temps qui était passé si vite. Il fallait encore une fois se serrer, se promettre, se regarder, se frôler.

Quant à Pani Bardo, c’est là qu’elle aimait accueillir les nouveaux arrivants … ceux que nous croisions avec tellement de jalousie. Eux arrivaient tout sourire … nous, on s’en allait tout tristesse.

Mais le perron pouvait aussi prendre la grosse tête et se la jouer « officiel ». On y installait l’autel et il devenait l’endroit « sacré ». La photo 617 illustre une de ces messes qu’on célébrait sur le perron.

À la gauche du prêtre ( ? ), l’animation musicale est assurée par une délégation de Liège. Au clavier, c’est Mr Bień qui assure le rôle de l’organiste. Autour de lui, on peut reconnaître Mme Bień, un peu plus loin, Aline Bień. Il y a aussi Mr Załobek, et sa fille Francine. Au centre, c’est Helena Wochen. Les autres visages me sont familiers, même si leurs noms m’échappent.

Dans l’assistance, au pied du perron et de dos, on reconnaît Mr Rzemieniewski, Mr Paterka, Pan Jan, …

La présence de cette délégation de Liège me donne l’occasion, une fois de plus, de lancer un appel.

Nous savons tous ce que Comblain doit aux gens de Liège, aux scouts ( dont un grand nombre venait d’ailleurs de Liège ), aux polonais du Limbourg ( très souvent issus du scoutisme aussi ), de Charleroi et de la région de Bruxelles. Moi, malheureusement, je ne peux raconter que ce que j’ai connu et vécu moi-même. Donc, j’évoque souvent – trop souvent ? – des histoires hennuyères. J’aimerais tant qu’on puisse raconter le Comblain vu par les autres. Le Comblain tel que les anciens de Liège le vivaient … ou ceux du Limbourg … et tous les autres.

Le but ici n’est pas la compétition, ni le concours de la meilleure anecdote ou du jeu de mots le plus subtil … le but est de partager nos souvenirs et faire revivre une étape de l’immigration polonaise en Belgique.

Cette histoire, c’est vous qui l’avez écrite ( et vos parents ) … c’est vous qui pouvez la raconter le mieux … et si vous ne la racontez pas … elle disparaîtra.

Avouez que ce serait dommage.

26/12/2016 – JP Dz

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0612 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le Perron : Mme Veronica Załobek.
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0613 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Sur le Perron : David Brismé ; ( ? ).
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0614 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Sur le Perron.
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0615 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le Perron : ( ? ) ; Patrick Madaj ; Dominique Ogonowski ; ( ? ) ; Vital Kciuk ; ( ? ) ; Michel Konarski ; Cécile Dannielewski ; Marilyne Desmet ; Michel Pietka ; Freddy Motała ; Anne-Marie Kantyka ; Pierre Bartnik ; Philippe Pietka ; Mme Koldziejka.
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0616 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1990 : Sur le Perron : Mme Bardo ; Me Wojas ( ? ).
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0617 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1976 : Messe sur le Perron : Ks Kiek ( ? ) ; Mme Bień ; ( ? ) ; ( ? ) ; Helena Wochen ; ( ? ) ; Francine Załobek ; Mr Bień ; Aline Bień ; Mr Załobek ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
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0618 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1976 : Messe sur le Perron.

 

Lulajże, Jezuniu

 

André Karasiński vous souhaite – avec son talent habituel – de joyeuses fêtes.
Je vous laisse en sa compagnie :

Życzymy wam wszystkim szczęśliwych, pełnych radości i przeżytych w zgodzie świąt Bożego Narodzenia, a także w nadchodzącym Nowym Roku, wszelkiej pomyślności oraz spełnienia najskrytszych marzeń.
Joyeux Noël et heureuse année 2017 à vous tous.
Onze warmste gedachten en onze beste wensen voor een voorspoedige kerst en een gelukkig nieuwjaar.

Le répertoire religieux polonais renferme de nombreux et magnifiques chants de Noël.
Difficile de choisir entre « Bóg się rodzi », « Dzisiaj w Betlejem », « Wśród nocnej ciszy », « Przybieżeli do Betlejem pasterze », « Gdy się Chrystus rodzi », « Pójdźmy wszyscy do stajenki », … et tant d’autres.

J’aimerais cependant vous faire part de mon préféré. Il s’agit du chant de Noël-berceuse « Lulajże, Jezuniu ». En voici un bref historique :

Ce cantique est né probablement dans la seconde moitié du XVIIe siècle, bien que la date exacte n’ait pas été établie. La version la plus ancienne qui nous soit parvenue date de 1705 et se trouve dans les archives de l’archidiocèse de Poznań. Première impression des paroles en 1767 et de la musique en 1843 ; cette mélodie-là diffère un peu de l’actuelle. « Lulajże, Jezuniu » a inspiré de nombreux artistes : Frédéric Chopin, l’a utilisé dans le Scherzo n°1 en si mineur, op. 20, Jacek Kaczmarski dans son oeuvre «  Wigilia na Syberi » et Lucjan Rydel dans le troisième acte de « Betlejem polski ». On l’associe également à la Pologne parce qu’il fut fort appréciée par les militants indépendantistes et que de nombreux chants patriotiques ont été écrits sur sa mélodie.

« Lulajże Jezuniu, moja perełko,
Lulaj ulubione me pieścidełko. 

Lulajże Jezuniu, lulajże lulaj !
A ty go, matulu, z płaczu utulaj.

Zamknijże znużone płaczem powieczki,
Utulże zemdlone łkaniem usteczki. 

Lulajże Jezuniu, lulajże lulaj !
A ty go, matulu, z płaczu utulaj.

Lulajże, przyjemna oczom gwiazdeczko,
Lulaj, najśliczniejsze świata słoneczko. 

Lulajże Jezuniu, lulajże lulaj !
A ty go, matulu, z płaczu utulaj.

My z Tobą, tam w niebie, spocząć pragniemy,
Ciebie, tu na ziemi, kochać będziemy. 

Lulajże Jezuniu, lulajże lulaj !
A ty go, matulu, z płaczu utulaj.
»

 https://www.youtube.com/watch?v=bikVKZL7euY

 https://www.youtube.com/watch?v=vPN07AcklfI

 https://www.youtube.com/watch?v=4urEpOPlhhY

24/12/2016 – André Karasiński

Śpiewnik – 053 – Boli mnie noga w biodrze

https://www.youtube.com/watch?v=gxoWrckRNgY

Boli mnie noga w biodrze,
Nie mogę chodzić dobrze,
Ale tańcować mogę,
Zawiąże chustką nogę.

Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !

Chodź dziewczę potańcować,
Każę tobie krowę dać.
Nie chcę, nie chcę, nie mogę,
Jestem chora na nogę.

Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !

Chodź dziewczę potańcować,
Każę tobie chłopca dać.
Już chcę, już chcę, już mogę,
Jestem zdrowa na nogę.

Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !
Oj dana dana dana !

 

0095 – Sport à Comblain : le café des sports

Je sais ce que vous allez me dire : « Le café des sports n’avait de sport que son nom … ».
Je ne suis pas d’accord avec vous … pas du tout.

Tout d’abord, c’était du sport que de faire le mur pour venir « s’encanailler » dans ce bistrot qui était l’antithèse de la rigueur que nous connaissions au Centre Millennium.

Ensuite, c’était du sport que d’échapper à la procession qui chaque dimanche matin nous conduisait à l’église de Comblain pour la messe. Il fallait la jouer finement … par petit groupe … pour disparaître de la file indienne sans que Pan Bardo ne s’aperçoive de rien … Pourquoi fallait-il toujours que, chaque dimanche, la messe soit célébrée au même moment que celui où nous célébrions l’apéro ?

C’était du sport aussi quand Pan Bardo finissait par s’apercevoir qu’il manquait une partie des garçons dans l’église … et qu’il débarquait au Café des Sports pour nous ramener sur le bon chemin … celui qui conduit à l’église … évidemment. Le jeu consistait alors à sortir par la porte arrière du bistrot et tourner en rond autour du bâtiment pour échapper à « l’oppresseur » … jusqu’à ce que Pan Bardo finisse par renoncer. Ce jeu de cache-cache pouvait durer un certain temps.

C’était du sport enfin, quand, après la messe, il fallait sortir discrètement du café et se glisser – encore plus discrètement – dans la longue file qui passait devant pour rentrer à la colonie. Et quand Mr Bardo se rendait compte qu’on avait « regagné les rangs », c’était du sport de soutenir son regard en affichant une innocence désarmante.

Quant à Ks Kurzawa, je ne l’ai vu qu’une seule fois rentrer au Café des Sports.
Ce soir-là, nous avions décidé de défier l’autorité ! « Ils » allaient voir ce qu’ils allaient voir. Nous, on était des rebelles … des durs à cuire … des pas faciles … « Ils » avaient eu tort de nous prendre pour des tendres.

On avait fait le mur et on était au Café des Sports en train de jouer aux cartes … Autour de la table, nous étions 4, toujours les même : Alexis Łagocki, Géniu et Marek Bujanowski et moi.

À un moment donné … oh, il était bien … 23 h 00 … la porte du café s’est ouverte … et on a vu apparaître dans l’entrée Ks Kurzawa – en soutane – suivi de Pan Bardo !

Quand ils nous ont vus attablés, ils ont eu l’air d’être rassurés. Nous pas. Nous, on s’est dit : « Ça va être notre fête ». Ils se sont dit quelque chose discrètement, qu’on n’a pas entendu, et puis ils se sont assis autour de la table qui était la plus proche de l’entrée ! Ils ont commandé deux limonades !

Avant leur entrée dans le café, il y avait une ambiance normale … après … on entendait voler les mouches … même les clients traditionnels du bistrot sentaient qu’il allait se passer quelque chose. Le silence était pesant. On se serait cru dans un western. Tout le saloon retenait son souffle !

Au bout d’un moment, Ks kurzawa s’est levé et s’est approché de notre table … la tension était maximale … Puis, avec une voix très douce, il a dit : « Ne traînez pas les garçons ». Et, tous les deux, ils sont ressortis.

Cinq minutes plus tard, nous étions sur la route pour rentrer à la colonie !

Sur le chemin du retour, je faisais le bilan de notre « aventure » … pas terrible !
Il avait suffi que Ks Kurzawa dise 4 mots … et, les rebelles que nous étions, ont baissé la tête … les durs à cuire sont rentrés … sans résister et … pas fiers ! Comme quoi, ce n’est pas toujours ceux qui portent les pantalons qui sont les plus virils !

19/12/2016 – JP Dz

0609
0609 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le café des Sports.
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0610 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le café des Sports.
0611
0611 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le café des Sports.

Commentaire sur le « Café des Sports » – Comblain-la-Tour :

Anciens propriétaires, dans l’ordre :

Mr et Mme Delmelle Arthur et Jeanne – Année 1950

Mr et Mme Bertrand Georges et Ninette

Mr et Mme Darville  ( Père Locataire )

Mr et Mme Darville Jean-Claude et Marie-Paule

Mr et Mme Pirotton Christian et  ??

Mr et Mme Smeers Alain et Annick

Ce dernier tenancier a changé l’enseigne du bâtiment, il s’appelle : « TAPAS – BAR ».

Bien à vous,

PHILIPPE André

 

Śpiewnik – 052 – O mój rozmarynie

https://www.youtube.com/watch?v=Wp2x5wuhJhM

https://www.youtube.com/watch?v=Ah9x7t22U-Y

O mój rozmarynie, rozwijaj się
O mój rozmarynie, rozwijaj się

Pójdę do dziewczyny, pójdę do jedynej
Zapytam się.
Pójdę do dziewczyny, pójdę do jedynej
Zapytam się.

A jak mi odpowie : nie kocham cie,
A jak mi odpowie : nie kocham cię,

Ułani werbują, strzelcy maszerują
Zaciągnę się.
Ułani werbują, strzelcy maszerują
Zaciągnę się.

Dadzą mi buciki z ostrogami
Dadzą mi buciki z ostrogami

I siwy kabacik, i siwy kabacik
z wyłogami.
I siwy kabacik, i siwy kabacik
z wyłogami.

Dadzą mi konika cisawego
Dadzą mi konika cisawego

I ostrą szabelkę, i ostrą szabelkę
Do boku mego.
I ostrą szabelkę, i ostrą szabelkę
Do boku mego.

Dadzą mi manierkę z gorzałczyną
Dadzą mi manierkę z gorzałczyną

A żebym nie tęsknił, ażebym nie tęsknił
Za dziewczyną.
A żebym nie tęsknił, ażebym nie tęsknił
Za dziewczyną.

Pójdziemy z okopów na bagnety,
Pójdziemy z okopów na bagnety,

Bagnet mnie ukłuje, śmierć mnie pocałuje,
Ale nie ty.
Bagnet mnie ukłuje, śmierć mnie pocałuje,
Ale nie ty.

0094 – Après Comblain …

Dominique Ogonowski se rappelle :

Après Comblain … c’était toujours encore un peu … Comblain. On n’avait pas envie que ça s’arrête.

À chaque retour de colonie, je racontais, à mes parents, pleins d’histoires vécues ou ( un peu ) inventées … Pour moi, c’était tellement magnifique ces vacances à Comblain ! Souvent, j’en profitais – après une petite pause et un petit « Hum, hum » – pour placer : « Et peut-être que des copains ou des copines viendront un jour ou un week-end me rendre visite … ça ne vous dérange pas j’espère ? ».

Et maman, toujours philosophe, me répondait : « De toute façon, les amis que l’on se fait en vacances, tu sais bien qu’ils t’oublient vite. Mais s’ils viennent, pas de problèmes, on les accueillera ». Je suppose que maman n’y croyait pas beaucoup. En ce temps-là, il n’y avait ni gsm, ni Internet, et tout le monde ne possédait pas un téléphone à domicile, donc, les contacts ne se faisaient que par courrier postal.

Les premiers jours, on attendait impatiemment les cartes ou lettres que nos amis rencontrés à Comblain nous envoyaient. Mais le courrier se faisait de plus en plus rare à mesure que les semaines avançaient dans l’année – loin des yeux … loin du cœur … – il ne restait plus alors qu’à attendre les grandes vacances suivantes dans l’espoir de se retrouver.

Heureusement, pour un certain nombre d’entre nous, il y avait, pendant l’année en cours, d’autres occasions de se revoir. Pour ceux qui faisaient partie des KSMP, nous avions chaque année notre festival ( 602  et 603 ) qui se déroulait alternativement dans chacune des régions où existait un KSMP. D’autres, qui faisaient partie des associations de Związek Polaków, participaient à des concours de théâtre ou d’opérette ( 604 ). Les scouts avaient leurs propres rassemblements. Mais tous on se retrouvait à Montaigu ( 605 ) et à Banneux pour participer aux messes et aux processions. Parfois, des évènements exceptionnels nous réunissaient, comme l’inauguration de l’église polonaise de Ressaix ( 606 ).

Et … parfois … Comblain ne s’arrêtait pas le jour du départ.

Piotr Rozenski nous a raconté ( voir article n° 50 ) que lors de l’été 1981, celui de l’inondation, le départ précipité, le manque de temps pour se dire un « vrai au revoir » et l’envie irrésistible de prolonger le plaisir ont poussé Elisabeth et Piotr Rozenski, Michel Łagocki, Michel Konarski, Freddy Motala et d’autres à se donner rendez-vous à Tertre et Hensies et à visiter ensemble le château de Beloeil.

À d’autres moments, des bourlingueurs – Freddy Motala, Michel Konarski, … – se sont retrouvés à Liège, chez Béatrice et Fabienne Laffut, ou à Charleroi, chez Christine et Hélène Piech. D’autres encore ont entretenu et prolongé des relations privilégiées. Lors de nos premières retrouvailles en 2015, Hélène Piech m’a expliqué être allée chez Cécile Danielewski … Raymond Mielcarek nous a raconté comment, en 1966, quelques courageux ont été jusqu’à Comblain … à vélo !

De mon côté, j’ai eu aussi un épisode assez troublant : Antek, un copain rencontré à Comblain, m’avait promis qu’il passerait à la maison, mais je n’y croyais pas trop. D’autant plus qu’il habitait à Duisbourg en Allemagne.

Pourtant … un soir, on sonne à la porte. Machinalement, je vais ouvrir … et à ma grande stupéfaction … je vois Antek avec un autre copain. Dès qu’il m’a vu, il m’a crié : « Dominique » ! ! ! Et moi … prise de cours … je lui ai claqué la porte au nez.

Totalement perturbée, je suis rentrée au salon et me suis assise. Ma mère, qui avait assisté à la scène et qui ne comprenait pas, m’a demandé : « Qui a sonné ? ». Et moi de répondre : « Oh, ce n’est rien ».

Heureusement, maman, voyant ma tête, s’est précipitée à la porte pour ouvrir et faire rentrer les 2 malheureux ! On a bien ri … surtout de moi … moi, je riais jaune. La suite s’est très bien passée. On a soupé ensemble et nous avons passé un week-end très agréable.

Cet épisode n’a pas découragé Antek, qui d’ailleurs est revenu, à plusieurs reprises, à la maison.

Un jour, nous sommes allés à l’école polonaise de Ressaix. Kz Kurzawa y donnait cours de polonais aux petits. Quand on est arrivé près de l’école, Antek s’est arrêté … il avait entendu le son de la voix de Kz Kurzawa qui grondait un enfant. Je me rappellerai toujours du sourire d’Antek à ce moment-là … Il m’a expliqué qu’il était heureux d’entendre la voix du curé qui lui rappelait de si bons souvenirs.

Je suis sûr, que vous avez tous des anecdotes et des histoires sur des rencontres extra-Comblain … N’hésitez plus … racontez nous. On est là pour ça !

12/12/2016 – Dominique Ogonowski

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0602 : LIEGE : Programme du festival des KSMP : Les dessins étaient réalisés par Aline Bień.
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0603 : BINCHE : Devant l’hôtel de ville, pour un festival des KSMP : Accroupis : Annie Nowicki ; Zuhal Gunal ; Micheline Zwierzyk ; Czesiu Kucharzewski ; Debouts : Regina Gymza ; Annie Borowski ; Hélène Borowski ; Isabella Cosaro ; Annie Wizla ; Zosia Król ; Janek Konarski.
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0604 : Concours de théâtre – 1967 : Organisé par « Związek Polaków w Belgii » : Au centre de la photo, debout : Anne-Marie Gilson et Henryk Tomczak.
0605
0605 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : Pèlerinage annuel : Vital Kciuk ; Janek Perzyna.
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0606 : RESSAIX : Le KSMP Ressaix et le KSMP Mons réunis pour l’inauguration de l’église : Ks Repka ; Monseigneur Dujardin ; Monseigneur Wesoły ; … ; l’abbé Pourbaix ; Henri Szulc ; Eveline Ogonowski ; Nadine Deputat ; … ; Stéphanie Goch ; Thérèse Taporski ; Thérèse Dudziak ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Michel Mikolajczyk ; Czesiu Kucharzewski ; Me et Mme Edmond Łagocki ; Richard Pawlak ; Max Mitka ; … ; Alexis Łagocki ; Casimir Swiderski ; ….
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0607 : RESSAIX : Cité Elizabeth : Antek ( ? ) ; Dominique Ogonowski ; ( ? ).
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0608 : RESSAIX : Cité Elizabeth : Dominique Ogonowski ; Antek ( ? ) ; ( ? ).

0093 – Revisitons Comblain ( 2 ) : le pont ( 2 )

Le pont construit en 1949 – c’est toujours celui-là qui est en place – a été érigé sur le même modèle que ceux qui avaient été détruits ; c’est-à-dire avec trois arches et deux piliers solidement ancrés dans l’Ourthe.

Depuis cette date, le pont de Comblain n’a subi que quelques modifications mineures. Si vous regardez les photos plus anciennes ( article 88 ), vous remarquerez qu’il n’existait, à l’époque, sur le pont, aucun poteau d’éclairage, ni mât à drapeaux comme aujourd’hui.

C’est la sobriété qui dominait. À peine avait-on équipé une des piles, d’une échelle graduée pour contrôler le niveau de l’Ourthe. En effet, il faut savoir qu’on naviguait sur l’Ourthe … avec des bateaux « commerciaux » ! Bien sûr, les bateaux étaient adaptés à une rivière dont la profondeur – le tirant d’eau – pouvait varier d’un jour à l’autre : les « bètchètes ».

Plus tard, l’éclairage public a été ajouté et, aux abords du pont, des bancs publics se sont invités dans le décor pour permettre, sans doute, d’admirer l’élégant ouvrage d’art. Mais ce qui retient surtout l’attention, ce sont les mâts à drapeaux. De quand datent-ils ? À quelle occasion les a-t-on placés-là ?

Quand on sait que le drapeau belge doit être arboré aux édifices publics aux dates officielles, et peut l’être lors d’importantes cérémonies, lorsque les usages locaux le demandent, ou encore lors de la visite officielle d’un chef d’Etat étranger, traverser le pont, pavoisé aux couleurs de toutes ces nations, c’est un peu  comme être accueilli officiellement ….

Bien sûr, le drapeau polonais est celui qui fait battre notre cœur un peu plus vite …

Le voir là … flotter au-dessus de l’Ourthe … c’est comme un signe de bienvenue qui nous serait spécialement destiné. C’est une invitation à entrer plus loin dans le village. On se sent déjà un peu chez nous.

Tous ces drapeaux  sont comme autant de marques symboliques d’un village qui se veut ouvert et tolérant. Peut-être que cet ensemble a été installé pour le festival de jazz qui a brassé tellement de monde et tellement de nationalités différentes. Moi, j’ai l’impression de les avoir toujours vus.

Qui se souvient du pont sans ses drapeaux ? En tous cas, les avoir laissés, après tout ce temps – et les entretenir – méritait d’être souligné. Merci donc aux autorités communales.

Parmi les « bonnes idées » aussi – elles sont assez rares et méritent d’être signalées – je me réjouis de la construction, en dessous du pont, de ce Ravel qui permet de relier Comblain-la-Tour à Comblain-au-Pont en toute sécurité. Si nous avions eu ce Ravel à l’époque … nos randonnées vers le marché du jeudi de Comblain-au-Pont auraient été infiniment plus sécurisées.

À propos, savez-vous comment s’appellent les habitants de Comblain-la-Tour ? Et ceux de Comblain-au-Pont ? Eh bien, les « Comblennois » vivent à Comblain-au-Pont et les « Comblinois » à Comblain-la-Tour. Si vous voulez un moyen mnémotechnique, retenez qu’à Comblain-au-Pont, il y a 2 ponts et … 2 n pour les habitants ; à Comblain-la-Tour, il y a 1 pont et … 1 n pour les habitants.

Une fois le pont franchi, on se retrouve le long de la route d’Hamoir à Comblain-au-Pont. Vers la droite, c’est la Rue de la Batterie ( en direction de Comblain-au-Pont ) et vers la gauche, c’est la Rue de Fairon ( vers Hamoir ).

Du coup, nous voilà entré dans un autre quartier : « PO D’LA » … mais ça … c’est pour la prochaine fois.

05/12/2016 – JP Dz

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0593 : COMBLAIN-LA-TOUR : Reconstruction du pont ( Les Echos de Comblain ).
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0594 : COMBLAIN-LA-TOUR : Reconstruction du pont ( Les Echos de Comblain ).
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0595 : COMBLAIN-LA-TOUR : Reconstruction du pont ( Les Echos de Comblain ).
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0596 : COMBLAIN-LA-TOUR : Panorama bucolique au bord du pont.
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0597 : COMBLAIN-LA-TOUR : Carte postale.
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0598 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Sur le pont : Accroupis : Henri Zapałowski ; Richard Chwoszcz ; Freddy Motała ; Philippe Rouls ; Debout : ( ? ) ; ( ? ) ; Michel ou Pascal Łagocki ; Michel Konarski ; Piotr Rozenski.
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0599 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2015 : Le drapeau polonais sur le pont.
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0600 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2015 : Le drapeau polonais sur le pont.
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0601 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le pont, vue aérienne.

 

 

0092 – Sainte-Barbe

J’aimerais profiter de ce week-end de Sainte-Barbe pour rendre hommage à tous les anciens mineurs polonais … à ceux qui sont descendus dans les mines de Wallonie et de Flandre pour participer à l’essor économique de leur pays d’adoption … à ceux qui n’ont jamais hésité un instant devant ce travail si dur et si éprouvant, à ceux qui savaient que la mine n’était pas sans dangers, mais qui n’ont pas hésité à risquer leurs vies pour rendre les nôtres meilleures … à ceux pour qui Sainte-Barbe était une amie et une protectrice à laquelle ils confiaient certainement leurs doutes et leurs angoisses et qui ornait leurs étendards … ceux qui étaient – et restent – notre fierté.

C’est à eux – à tous nos papas, à nos oncles, à tous nos grands-pères mineurs – que je dédie cette photo et ces quelques lignes. Puissions-nous ne jamais oublier ce que la mine a représenté pour eux … non pas un simple travail, mais l’engagement de toute une vie.

 

Le drapeau de la société Sainte-Barbe d’Harchies – Bernissart est de sortie.
Nous sommes au début des années 50. Le moment est solennel, tous les participants ont revêtu leurs plus beaux costumes et les chaussures sont fraîchement cirées.

L’écharpe bicolore ceint deux d’entre eux. Le port est fier, altier même.
Les mines sont graves. Il y a du défilé dans l’air.
On sent bien que chacun connaît sa place, le rôle qu’il a à jouer : les mouvements ont été répétés. C’est presque une chorégraphie.

On peut reconnaître, de gauche à droite : Jean Kobelski ( avec l’écharpe ) ; Jean Dziewiacien ; tous les autres sont des visages familiers ; mais je suis incapable de mettre un nom sur ces visages.

On peut toujours sourire en regardant cette photo …
On peut trouver le cérémonial désuet, le protocole excessif …
On peut minimiser l’importance du moment.
On peut imaginer ces hommes trop imprégnés de leur propre importance, les trouver un peu « ringards » même …
On peut toujours tout mélanger : fierté, honneur, patriotisme, nationalisme, …
On peut ne voir-là que les tentatives d’exilés de se raccrocher à leurs illusions, à une certaine image de la lointaine patrie …
On peut les plaindre. On peut juger leurs actions. On peut les oublier.

On peut toujours bannir les drapeaux et ranger les bannières dans les placards de l’histoire.
On peut refuser de regarder en arrière. On peut brûler les photos et faire taire les mémoires.
On peut déclarer que la nostalgie n’est qu’un dérèglement de l’humeur.
Et on peut toujours n’avoir comme préoccupation que son propre petit confort …

Mais on peut aussi voir là, autre chose.
On peut voir des hommes debout, ces mêmes hommes qui ont dû si souvent courber l’échine sous l’adversité ou sous l’occupant et qui continuent à arpenter, à ramper, toute la semaine, dans des galeries de mines, trop sombres, trop basses, trop froides.

Des hommes qui ont décidé de se relever, de retrouver leur fierté, d’afficher leur différence, de porter leurs couleurs, de tourner leurs regards vers l’avenir comme ils devaient certainement regarder le ciel en sortant de la fosse … avec gratitude et détermination …
Des hommes qui refusent la fatalité, qui souhaitent une vie meilleure pour leurs enfants, des hommes qui ont encore des rêves.

On peut aussi voir là, des êtres qui décident de ne pas se laisser réduire à n’être qu’une simple force de travail, des bras et de la sueur.
Des êtres humains qui sont conscients de leur potentiel, de leur identité et qui cherchent désormais à être reconnus.

Poussés par cet enthousiasme, par cet instinct qui encourage les hommes à s’unir pour être plus fort, pour triompher de l’adversité, ils se rassemblent, s’unissent, s’organisent, s’inventent, se montrent, défilent, occupent l’espace, s’imposent.

Leur drapeau, c’est leur signe de ralliement. C’est la preuve qu’ils ont choisi d’être unis sous sa bannière.
C’est, en même temps, un emblème et un pouvoir qu’ils ont – pour une fois – choisi eux-mêmes.
Cet étendard qu’ils poussent en avant, c’est leur moyen de se sentir protégé, de conjurer le sort, de vaincre la peur.

On peut toujours considérer que ce sont des gesticulations d’un autre temps et ne pas comprendre que c’est à travers ce genre d’actions que nos parents ont commencé à revivre, à reprendre confiance, à reconstruire leur identité.

On peut toujours enterrer le passé sous une grosse couche d’indifférence et remiser les symboles dans les cartons de l’oubli, mais on peut aussi décider de rester vivant, on peut accepter d’assumer ce qui fait notre différence.

On peut décider qu’un « bout de tissu », même aujourd’hui, ça peut être un symbole important par respect pour tous ces hommes dont le destin a été lié à la mine et pour qui tout travail était toujours une bénédiction.
02/12/2016 – JP Dz

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0590 : BERNISSART : Le drapeau de Sainte-Barbe est de sortie : Jean Kobelski ; Jean Dziewiacien , ( ? ) ; ( ? ) ; ….
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0591 : HAUTRAGE-ETAT : Le drapeau de Sainte-Barbe.
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