Quand nous sommes rentrés, ce jour-là, dans la petite église de Ressaix, cela faisait exactement 10 ans – jour pour jour – que nous nous étions rencontrés, Eveline et moi, à Comblain-la-Tour … lors de la Majówka de 1970.
Devant nous, les deux petits garçons qui ouvraient la marche, c’était la nouvelle génération des petits polonais du Centre. Eux – Sébastien Perzyna et Vincent Swiderski – connaissaient déjà bien l’église … ils y officiaient régulièrement. Et bien que l’église n’ait été consacrée que depuis peu ( le 08/06/1975 ) … ils y avaient déjà leurs habitudes, malgré leur jeune âge. Il faut dire que ces deux cousins germains baignaient, depuis toujours, dans cette communauté polonaise qui avait l’habitude de relever ses manches pour réaliser ses rêves.
Le papa de Sébastien, Gieniu Perzyna, était un des piliers de cette communauté. Le papa de Vincent, Casimir Swiderski, c’était celui qui avait bâti l’église de ses mains … c’en était le maître d’œuvre, le maçon en chef et celui qui entraînait derrière lui tous les autres bénévoles. Voir Sébastien et Vincent passer devant … c’était tellement symbolique …
Derrière les enfants de chœur, Ks Kurzawa … évidemment. Ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre … Lui, il nous connaissait depuis toujours … il nous avait vus grandir, mûrir … À Comblain, il nous tenait particulièrement « à l’œil » … il savait. Je pense qu’il était enfin soulagé de nous conduire vers l’autel.
Ici, Ks Kurzawa était chez lui … sur ses terres … dans son église. Cette église, il l’avait rêvée depuis longtemps. Il l’avait dessinée dans sa tête, l’avait décorée, et tout ça bien avant que le projet ne débute. Il en avait fait l’œuvre de sa vie … c’était son cadeau pour les générations futures. Et Dieu sait combien il a mouillé sa vieille soutane noire pour réaliser son rêve !
Derrière le curé, Eveline et moi. Nous aussi nous avions déjà bien œuvré pour la communauté polonaise … et même un peu pour cette église … même si ma contribution aux travaux n’a été que modeste … très modeste. Quand je venais à Ressaix pour « construire » l’église, j’aidais bien un peu les adultes … au matin ; mais vers midi, quand Eveline apparaissait sur le chantier … mon rendement devenait nul, voire négatif ! N’empêche que, ce jour-là, en entrant dans l’église, j’étais très fier de penser que j’avais contribué à bâtir l’église dans laquelle nous allions nous unir.
Derrière nous, les deux familles, les amis, un peu de la communauté polonaise du Centre, un peu de celle du Borinage.
Quand nous sommes sortis … nous étions mariés. C’était il y a exactement 40 ans … jour pour jour !
De toutes les danses traditionnelles polonaises, celle que j’ai toujours préféré danser c’est le Mazur ! Pourtant dans le Mazur … tout est si compliqué !
Je me rappelle l’apprentissage … J’étais encore un gamin à l’époque. J’avais tout au plus 13 ans à tout casser. Les autres, les grands du KSMP de Mons, maîtrisaient parfaitement ce pas de Mazur qui me semblait à moi en même temps si léger, si élégant … mais si difficile. J’essayais de le comprendre et dans les coulisses, quand j’étais tout seul, pour ne pas être ridicule, je m’efforçais de le reproduire. C’était pas gagné. Plus tard, on a commencé à m’apprendre à danser. Et tout naturellement, l’apprentissage a commencé par les danses les plus simples comme le Krakowiac, l’Oberek, … et moi j’attendais impatiemment d’être capable … enfin … d’apprendre le Mazur.
Et quelle fierté le jour où le déclic a eu lieu ! Franchement, je ne sais plus qui s’est proposé de m’initier, ni combien de fois il ou elle a dû recommencer l’explication, ni combien de temps il a fallu … mais moi j’avais compris. Après ça, j’avais l’impression qu’aucune autre danse ne me résisterait. J’étais tellement content de moi que j’ai commencé à donner des conseils aux autres … quel prétentieux !
Quand les « nouveaux » membres du KSMP ont commencé à venir … la relève … j’ai pris beaucoup de plaisir à les « coacher ». « Transmettre » ce n’était pas seulement une tradition, c’était avant tout une nécessité … mais dans le cas du Mazur, c’était pour moi un vrai bonheur. J’y ai passé beaucoup de temps. Ce pas là est vraiment compliqué. Pour rassurer les novices, je me souviens que je leur expliquais mes débuts et mes difficultés. Certains de mes « élèves » ont compris plus vite que moi … d’autres ont mis plus de temps. Tout cet apprentissage s’est fait sous l’œil avisé et les conseils permanents de notre infatigable chorégraphe Mr Edmond Łagocki. Edmond, qui a formé toutes les générations de danseurs du KSMP de Mons, avait l’art de rendre les choses tellement naturelles que je ne connais personne qui a abandonné … Il avait l’art de donner confiance. Avec Edmond, on n’avait pas l’impression d’apprendre … on savait juste à un moment donné qu’on avait compris !
En 1972, quand la chorégraphe londonienne Olga Zeronska avait relevé le défi de donner le premier cours de danses à Comblain-la-Tour – et que nos « looks » ne correspondaient pas vraiment à ses attentes – c’est par ce même pas de Mazur qu’elle a souhaité débuter son cours … histoire de voir ce qu’on était capables de faire … et très vite, elle s’est rendu compte que nous avions déjà un sérieux bagage. Tout le reste de la formation n’était plus que du plaisir.
Mais il n’y a pas seulement le pas du Mazur qui est compliqué … le costume aussi ! Au KSMP de Mons, on avait résolu le problème en faisant le minimum syndical … pour les garçons, c’était les fameuses bottes rouges, le pantalon ligné rouge et blanc, une chemise blanche et un petit boléro noir … On était loin du costume d’apparat qui convenait pour cette danse prestigieuse de la cour. On avait tout misé sur l’excellence de la prestation des danseurs. Plus tard, quand j’ai dansé le Mazur avec le KSMP de Ressaix, les garçons étaient revêtus d’un long manteau blanc … voir les photos en annexe. C’est très bien … même si nous étions loin du costume idéal. On faisait le mieux possible avait ce qu’on avait.
Quant à vous expliquer le pas, l’origine de la danse, la différence entre le Mazur et la Mazurka … j’ai essayé … mais j’ai renoncé … trop compliqué pour moi. Et que dire des Mazurka de Chopin … à part qu’elles sont très belles, mais indansables ! Si l’un ou l’une d’entre vous souhaite relever le défi, j’en serais très heureux.
En attendant, voici trois sites qui étancheront votre soif d’en savoir plus sur le Mazur :
André Karasiński : « Comme toujours, très beau texte sur le mazur. Rythme des phrases vivant et gai mais aussi très élégant, si tu me suis dans mes élucubrations. Bravo, en tout cas.
Mazur ? Mazurek ? Tu as raison, on a du mal à s’y retrouver. Rien d’étonnant. On trouve sur internet des publications très savantes sur le sujet faisant références à de travaux de chercheurs en musiques folkloriques, musicologues, ethnomusicologues et même de linguistes.
Si j’ai bien compris, mazurek, oberek, kujawiak font partie du groupe de danses « mazurek » (grupa tańców mazurkowych) caractérisé par un certain nombre de rythmes spécifiques qui eux-mêmes dérivent de l’accentuation dans la langue polonaise. Ouf, c’est dit.
Mazurek est donc une danse populaire, une danse folklorique qui serait née à la fin du XVe siècle et dont on trouve les premières partitions au milieu du XVIe siècle.
L’appellation mazur serait apparue au début du XVIIIe siècle.
Les noms mazur et mazurek étaient utilisés côte à côte dans la littérature du XVIIIe-XIXe siècle.
Peu à peu, on aurait réservé le nom mazur à une danse de salon très populaire dans les cours européennes au début du XIXe siècle. La danse populaire polonaise est devenue une danse de bal et les Français l’ont rebaptisée mazurka. Cela explique peut-être pourquoi le gouvernement polonais actuel s’oppose tellement au transsexualisme. Lol !
L’hymne national est (le) Mazurek Dąbrowskiego, en Pologne et la mazurka de Dąbrowski, en France.
Pour terminer (et continuer à nous embrouiller), lorsque tu interroges Internet à propos des danses nationales polonaises, tu trouves comme réponse : « krakowiak, polonez, mazur, oberek i kujawiak » ».
2.357 : KSMP Ressaix – 1978 : Festival de Binche : A l’avant plan : ( ? ) ; Gieniu Perzyna ; Les danseurs : Casimir Nowicki ; Janek Perzyna ; Richard Szymczak ; Vital Kciuk ; Jean-Pierre Dziewiacien ; André Walasczyk ; Jeanine Szabera ; Danièle Perzyna ; Isabelle Swiderski ; ( ? ) ; ( ? ) ; Malvina Rusowicz.2.358 : KSMP Ressaix – 1978 : Festival de Binche : Casimir Nowicki ; Janek Perzyna ; Richard Szymczak ; Vital Kciuk ; Jean-Pierre Dziewiacien ; André Walasczyk ; Jeanine Szabera ; Danièle Perzyna ; Isabelle Swiderski ; ( ? ) ; ( ? ) ; Malvina Rusowicz.2.359 : KSMP Ressaix – 1978 : Festival de Binche : Casimir Nowicki ; Janek Perzyna ; Richard Szymczak ; Vital Kciuk ; Jean-Pierre Dziewiacien ; André Walasczyk ; Jeanine Szabera ; Danièle Perzyna ; Isabelle Swiderski ; ( ? ) ; ( ? ) ; Malvina Rusowicz ; à l’accordéon, Daniel Pietka.2.360 : KSMP Ressaix : « Idzie Maciek przez wieś z bijakiem za pasem » : Casimir Nowicki ; Vital Kciuk ; Janek Perzyna ; ( ? ) ; Claude Soulas ; Jean-Michel Deputat ; ( ? ).2.361 : KSMP Ressaix : Mazur : Malvina Rusowicz ; Bernadette Marszalkowski ; Michel Spiewak ; Casimir Nowicki ; Irène Sitarz ; Janek Perzyna.2.362 : KSMP Ressaix : Mazur : Dominique Ogonowski ; Eveline Ogonowski ; Halina Ogonowski ; Jeanine Szabera ; Irène Sitarz ; Bernadette Marszalkowski ; André Cornut ; Jean-Michel Deputat ; ( ? ) ; ( ? ) ; Vital Kciuk ; Casimir Nowicki.2.363 : KSMP Ressaix : Sous un chapiteau dressé dans la cour de l’Ośrodek Św. Maksymiliana Kolbe : Ks Kurzawa ; Les enfants : ( ? ) ; … ; Isabelle Swiderski ; Gieniu Perzyna ; Les grands ; Eveline Ogonowski ; Nadine Deputat ; Irène Sitarz ; Bernadette Marszalkowski ; Dominique Ogonowski ; Thérèse Ogonowski ; ( ? ) ; … ; Edouard Nowicki ; Janek Perzyna ; Antosz Kiełbowicz ; et tout à fait à droite, avec son appareil de photo sur les genoux, Mr Jóseph Rzemieniewski.2.364 : KSMP Ressaix : Devant l’église dédiée à Św. Maksymiliana Kolbe : Accroupis : Antosz Kiełbowicz ; ( ? ) ; Janek Perzyna ; Edouard Nowicki ; Casimir Nowicki ; Vital Kciuk ; Jean-Michel Deputat ; Debout : Nadine Deputat ; Bernadette Marszalkowski ; Thérèse Ogonowski ; Irène Sitarz ; Eveline Ogonowski ; Dominique Ogonowski.2.365 : KSMP Ressaix : Sous chapiteau : Jean-Pierre Dziewiacien ; Eveline Ogonowski ; Michel Spiewak ; Danièle Czajkowski ; Vital Kciuk ; Danièle Perzyna ; Janek Perzyna ; Simone Wattiez ; Jean-Michel Deputat ; Marilyne Desmet ; André Walasczyk ; Malvina Rusowicz.2.366 : Costumes de mazur.2.367 : Costumes de mazur.
( Elle tressait des couronnes de fleurs et les jetait dans l’eau ondulante. )
Wiła wianki i wrzucała je do falującej wody,
Wiła wianki i wrzucała je do wody.
Voilà une charmante tradition polonaise qui a trouvé sa place au bord de l’Ourthe … les « wianki ».
Même si nous connaissions cette chanson du temps de nos colonies, et que nous la chantions régulièrement, je n’ai pas le souvenir d’avoir participé à des « immersions » de masse comme elles ont cours aujourd’hui lors des « Powitanie lata » … et c’est bien dommage. Cette animation crée une agitation particulièrement agréable. C’est un véritable plaisir de voir comment tout le monde joue le jeu et combien l’atmosphère se détend, les esprits rajeunissent et la légèreté reprend le dessus.
Pourtant en Pologne, cette tradition n’est pas nouvelle … Traditionnellement, pendant l’une des nuits les plus courtes de l’année ( le solstice d’été : 21 ou 22 juin ), les jeunes filles « à marier » jettent dans la Vistule des couronnes de fleurs avec une bougie allumée, et ce, dans le but de connaître leur avenir conjugal. Bref … pour le dire plus vertement : elles cherchent un mari !
Pendant des heures, patiemment, elles ont confectionné des « Wianki » qui rivalisent de couleurs et de délicatesse. Le jour venu – celui de « Powitanie lata » – c’est donc un festival de couronnes de fleurs …plus belles les unes que les autres … plus originales les unes que les autres … qu’on voit tout d’un coup sortir de nulle part, orner les têtes des jeunes femmes et s’apprêter à prendre le large.
Il paraît que l’atterrissage du « wianek » dans l’eau peut déjà, à lui seul, prédire l’évolution de la quête. Ensuite, il convient d’observer la couronne … si elle se noie … la belle ne survivra pas ; si la couronne tournoie dans l’eau sans descendre le courant, la jeune fille ne se mariera vraisemblablement jamais, mais elle ne mourra pas non plus tout de suite ( ouf ) ; mais si en revanche, la couronne est emportée par le courant, un mariage devrait avoir lieu dans les semaines à venir – Yesss !
Une autre hypothèse suggère que les hommes « disponibles » se lancent le long de la rivière pour essayer de récupérer la couronne et la ramener à la belle qui l’avait lancé. Le mariage ne ferait alors plus aucun doute.
L’Ourthe joue le jeu et se prête amicalement à cette coutume … sous le regard amusé des comblinois qui voient là-bas des jeunes femmes jeter des couronnes de fleurs dans la rivière et un peu plus loin … des hommes courir pour les rattraper … On se demande bien comment ces pratiques sont analysées par les riverains … Rassurez-vous, tous les polonais ne sont pas fous ! Ce sont juste de grands romantiques qui ne reculent jamais devant rien pour prouver leur amour !
Il y a 42 ans, en 1978, ( le 17/09/1978 pour être précis ) le festival des KSMP se déroulait à Binche … à deux pas du « Musée International du masque » … eh oui, en Belgique on a un musée du masque … mais pas de stock !
J’ai déjà publié quelques photos de l’évènement. Vous les retrouverez facilement sur le blog sous le n° 185 : « Spotkanie » entre le passé et l’avenir. Les photos d’aujourd’hui sont entièrement consacrées aux prestations scéniques du jour du KSMP de Liège.
Nous avons déjà retrouvé plusieurs documents reprenant les programmes des festivals, mais pour cette année-là, nous ne l’avons pas ( encore ). Donc, nous ne pouvons nous fier qu’à nos mémoires … Je pense ne pas trop m’égarer en disant que ce jour-là, Liège nous a offert un Trojak, un Kujawiak, un Krakowiak et … évidemment un récital. J’appelle les membres du KSMP de Liège à confirmer ou à infirmer. Ils connaissaient mieux que moi leurs costumes et les danses qu’ils interprétaient dans ces costumes.
Ceci dit, quel plaisir de revoir ces photos et de redécouvrir tels ou telles artistes. C’est aussi l’occasion de se souvenir – et je me suis pourtant juré de ne pas comparer les prestations des uns et des autres – des points forts de chaque KSMP … mais il nous faut bien admettre que la chorale de Liège … Je mettrais aussi un triple AAA ( c’est très à la mode ) à la manière d’occuper l’espace.
Pour le reste … je laisse la parole aux jeunes et aux « moins jeunes » de Liège … et on vous autorise ( pour une fois ) à faire preuve de chauvinisme …
Par contre, comme toutes ces photos sont consacrées à un seul ensemble, on devrait pouvoir retrouver les noms de tous les membres du KSMP de Liège qui étaient présents ce jour-là à Binche et en faire une liste ?
Allez … je vous écoute !
08/06/2020 – JP Dz
Les artistes du KSMP de Liège ce jour-là étaient : Par ordre alphabétique :
Jacques Brych
Mr. Bolesław Chwoszcz
Richard Chwoszcz
Stanislas Debski
Eveline Ghion
Wieslaw Jakubowski
Aline Jarosz
Monique Kieltyka
Marysia Knol
Mme Laffut
Béatice Laffut
Fabienne Laffut
Chirstine Paluszkiewicz
Edouard Paluszkiewicz
Jean Paluszkiewicz
Régine Paluszkiewicz
Mirka Patalas
Chistiane Switon
le fère de Christiane Switon
Elizabeth Stempniewicz
Brigitte Witecki
Edward Witecki
Helena Wochen
Fabiola Wojas
Francine Zalobek
Valérie ???
Commentaires :
Edward Witecki : Polka, Trojak, Krakowiak, Oberek, Polonez, Lowiczanka, que de belles danses que nous avons données en spectacle ce jour-là.
2.333 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège : Pour le nom des artistes, voir la liste plus haut.
2.334 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.335 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.336 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.337 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège : Jean Paluszkiewicz avec Eveline Ghion ; Wieslaw Jakubowski avec Monique Kieltyka.2.338 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.339 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.340 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.341 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.342 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.343 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.344 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.2.345 : Festival à BINCHE – 1978 : Polska wiosna – Le printemps polonais : KSMP de Liège.
La légende du dragon de la colline du Wawel à Cracovie ( 1 )
Il y a longtemps, bien avant que Mieszko, le prince des Polanes, ne fédère sous son autorité les peuples slaves vivant sur un territoire s’étendant de l’Oder à la Vistule, un château-fort fut érigé sur la colline du Wawel ( 2 ). Le noble roiKrak en était le seigneur.
La Principauté était belle et prospère et les sujets de Krak se réjouissaient d’être administrés par un souverain si bienveillant. La splendide ville fortifiée fut appelée Kraków – la ville de Krak. Kraków ( 3 ) se développa rapidement et séduisit les membres des tribus voisines qui se pressèrent en nombre à ses portes. Parmi les candidats en quête d’une vie meilleure se présenta un jeune cordonnier du nom de Skuba. Il aspirait à développer son propre atelier.
Tout se déroulait pour le mieux : les habitants de Kraków vivaient heureux, les journées s’écoulaient paisiblement.
Un jour pourtant, leur vie tranquille se mua en un véritable cauchemar : voici qu’apparut dans le ciel un énorme dragon ! Ses ailes immenses éclipsaient le soleil et son épaisse armure résistait aux flèches et aux épées. Le dragon élut domicile dans une grotte sous la colline et s’attaqua, pour se nourrir, à tout ce qui passait à sa portée : bétail, volailles et même de jeunes femmes. À partir de ce moment, à travers tout le pays et parmi les peuplades voisines, la bête féroce fut appelée « Smok Wawelski », le dragon du Wawel.
Peu à peu, par petits groupes, terrifiés par le dragon et horrifiés par ses exactions, les habitants commencèrent à quitter la ville. La cité se vida lentement, les rues bruyantes et animées se transformèrent en labyrinthes silencieux ; quitter sa maison devenait un acte de bravoure.
Se sentant démuni et désarmé face à cette situation tragique, le roi Krak se tourna vers ses conseillers et puis vers les chevaliers et les habitants de Cracovie. La décision fut prise de rassembler la fleur de la chevalerie slave afin de lui confier la mission de tuer le dragon du Wawel et de soustraire, ainsi, la forteresse à sa tyrannie. Le roi promit la main de sa fille Wanda à celui qui terrasserait la créature. Wanda était une princesse très belle et très sage qui avait beaucoup de prétendants ; ils se présentèrent en nombre pour défier le dragon.
Mais notre Smok n’avait pas l’intention de céder : quelques téméraires se présentant seuls dans la grotte furent immédiatement avalés et un sort identique frappa des chevaliers venus en groupe. De la même manière, le dragon dévora une armée d’une centaine de casse-cous équipés de boucliers et d’épées.
Toutes les pensées et réflexions de Skuba tournaient autour du dragon. « Ce n’est quand même pas possible que tout Kraków souffre à cause d’un seul monstre », maugréait-il. Pendant des jours et des jours il chercha un moyen de lui tendre un piège.
La ville avait été complètement désertée par ses habitants, l’atelier de cordonnerie était vide, il fallait agir. Skuba demanda à son contremaître une peau de mouton, comme celle dans laquelle on réalisait les pelisses. Curieux, dans un premier temps et incrédule devant le plan de son jeune cordonnier, le contremaître décida finalement de l’aider, redoutant seulement une pénurie de matière première. Notre petit cordonnier travailla dur pendant toute la nuit et finit par coudre une marionnette ressemblant à s’y méprendre à un mouton vivant. Il la farcit de soufre et partit la déposer à l’entrée du repère de la bête immonde. A son retour, les quelques courageux ou inconscients encore présents lui demandèrent s’il avait vu le dragon. Skuba répondit que ce dernier dormait dans la grotte et il dévoila le stratagème qu’il avait mis en place.
À un moment donné, un rugissement terrifiant retentit : le dragon avait dû se réveiller et dévorer le mouton. Tous escaladèrent les murs de la ville pour mieux voir l’horrible bête. Ils virent le Smok Wawelski avaler l’eau de la Vistule, tentant vainement d’éteindre le feu que le soufre avait déclenché. La bête ne parvint pas à se contrôler et bien que son ventre fût tendu comme une peau de tambour, il continua de boire jusqu’à ce qu’il finît par exploser. Tout le monde se précipita et dépiauta le monstre afin de s’assurer qu’il ne se relèverait plus.
Revenus de leur exil forcé, portant Skuba sur leurs épaules, les habitants déambulèrent joyeusement dans la ville. Le roi Krak, heureux que quelqu’un ait finalement vaincu le dragon du Wawel, accorda au cordonnier la main de sa fille, ce que la jeune Wanda accepta avec joie. La noce dura une semaine. Devinerez-vous ce que Skuba offrit à sa jeune épouse en cadeau de mariage ? Des escarpins en cuir de dragon ! Deux ans plus tard, Wanda mit au monde une petite fille toute mignonne à qui l’on donna le prénom de Żaganna.
06/06/2020 : André Karasiński
La grotte du dragon
Il est possible de visiter la grotte du dragon du Wawel pendant les mois d’été. Après avoir traversé un ancien puits et descendu 21 mètres, on parcourt une partie de l’ancienne demeure du dragon jusqu’à atteindre les rives de la Vistule.
Le dragon
À la sortie de la grotte, on trouve une grande statue du dragon, œuvre de Bronisław Chromy, créée en 1971. Le dragon crache du feu par la gueule toutes les cinq minutes. C’est une des attractions touristiques de la ville.
( 2 ) : Fièrement dressée entre deux coudes de la Vistule, cette colline est le cœur historique de Cracovie et de la Pologne. S’y dressent, l’admirable cathédrale ainsi que le superbe château royal qui semblent veiller sur la vieille ville.
( 3 ) : En français : Cracovie
T020 : Le dragon de la colline du Wawel à Cracovie.T021 : À la sortie de la grotte, on trouve une grande statue du dragon, œuvre de Bronisław Chromy, créée en 1971.T022 : Le dragon crache du feu par la gueule toutes les cinq minutes. C’est une des attractions touristiques de la ville.T023 : La grotte du dragon du Wawel : Après avoir traversé un ancien puits et descendu 21 mètres, on parcourt une partie de l’ancienne demeure du dragon jusqu’à atteindre les rives de la Vistule.
Qu’y avait-il de plus doux que ces longues soirées d’été quand la lumière commençait à s’estomper et à laisser place à un crépuscule rempli de promesse ? Il nous restait encore un peu de temps devant nous avant que le rassemblement du soir ne vienne clôturer une journée de colonie. Nous en profitions pour nous allonger sur la grande pelouse que Pan Jan avait fraîchement tondue et pour admirer le combat entre la lumière et l’obscurité
… surtout quand le hasard avait voulu nous désigner pour le « turnus » du mois d’août et que nous savions déjà que l’obscurité nous envahirait plus vite … et, en tout cas, avant le coup de sifflet. C’était pour nous l’occasion d’admirer les étoiles et « pas que … ».
Les plus jeunes dépensaient leurs dernières énergies à courir autour du parc, à grimper à l’arbre aux singes, à inventer des jeux ou à jouer à cache-cache en utilisant la pénombre pour mieux se dissimuler … Nous, les plus grands, les moniteurs et les monitrices, installés au centre de la pelouse, nous feignions de les surveiller de loin tout en nous abandonnant à nos propres émotions … Et les premières étoiles s’illuminaient dans le ciel de Comblain-l’amour !
A l’école, nous avions tous entendu parler de la « Grande Ourse » et de la « Petite Ourse » … certains ( en prévision des longues soirées de colo ) avaient été plus loin … histoire de pouvoir en tirer profit le moment venu ! Ils avaient étudié le ciel … enfin juste ce qu’il faut pour dire.
Imaginez-vous … vous êtes allongé sur l’herbe … à côté de cette jolie fille qui vous résiste depuis le matin … et là, au bon moment, vous lui montrez le ciel avec le doigt : « Regarde là, la Petite Ourse » … Dans quel état pensez-vous que la jolie fille soit ? Elle fond ! Vous prenez alors l’air complètement fasciné pour lui expliquer le magnétisme que vous inspire la voûte céleste. Elle craque ! Vous vous retournez alors subitement vers elle et vous plongez dans ses yeux … Là, avec une voix tremblotante, vous lui confessez que les étoiles sont encore plus belles quand elles se reflètent dans le noir de sa pupille … Elle flanche ! C’est le bon moment pour vous rapprocher de son visage … pour « mieux apercevoir le reflet de la Petite Ourse dans cette constellation que tes yeux redessinent si tendrement » … Normalement, là, elle cède ! Les garçons tombent amoureux d’abord avec leurs yeux … les filles, c’est d’abord avec leurs oreilles. Merci les étoiles pour ce coup de pouce complice qui rendait nos filles si vulnérables.
On peut bien vous l’avouer aujourd’hui, le truc de la « Petite Ourse », c’est un tuyau que les garçons se refilaient les uns les autres par solidarité masculine … avec plus au moins de sincérité et de romantisme. Pour les plus sentimentaux, le doux baiser qui suivait restera gravé dans leur mémoire. Pour les moins tendres, c’était juste un bon moyen de gagner du temps.
N’empêche que … pour y arriver il fallait au moins rester un peu crédible … parce que même vulnérables, elles n’en restaient pas moins vigilantes … et aucun d’entre nous n’était à l’abri de se prendre un « râteau ».
Nous devions au moins maîtriser quelques bases … Dieu merci, ce n’était pas trop compliqué. Tout ce que nous devions savoir c’est que pour trouver la « Petite Ourse », il suffisait de regarder le ciel dans la direction du Nord … et là c’était facile, c’était en direction de la gare de Comblain et du camp des gitans. L’Étoile polaire ( ou Polaris en latin ) était là … juste au-dessus de la gare … c’était l’étoile la plus brillante de la constellation de la « Petite Ourse ». Un peu plus à gauche, on voyait même la « Grande Ourse ».
On n’était pas obligé d’en savoir davantage … Elles n’en n’exigeaient pas plus. Et l’obscurité faisait le reste.
Pour nous, il n’y avait pas de doute … le Centre du monde ce n’était pas « Jérusalem » – comme l’avait affirmé le matin même Ks Kurzawa pendant son sermon dans la petite église Saint-Clément – ce n’était pas non plus une escroquerie comme l’annonçait Jacques Prévert « Jérusalem … j’ai rusé l’âme! » … Non … le Centre du monde existait bien et c’était ici … autour de nous … dans le parc de Comblain-la-Tour. C’était nous ! Nous étions le centre de l’univers … Et flûte à Kopernik …
01/06/2020 – JP Dz
2.326 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue du ciel.2.327 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue vers le ciel : Copie d’écran d’un logiciel qui permet de voir comment était le ciel à un endroit précis et à un moment précis. Voici comment était le ciel quand on le regardait, à partir du parc vers le Nord, c’est-à-dire vers la gare de Comblain-la-Tour, le dimanche 6 août 1972 à 21 h 00 !2.328 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue vers le ciel : Voici comment était le ciel quand on le regardait, à partir du parc vers le Sud, c’est-à-dire vers Hamoir, le dimanche 6 août 1972 à 21 h 00 !2.329 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue vers le ciel : Voici comment était le ciel quand on le regardait, à partir du parc vers le Nord, c’est-à-dire vers la gare de Comblain-la-Tour, le dimanche 8 août 1976 à 21 h 00 !2.330 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue du ciel.2.331 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue du ciel.2.332 : COMBLAIN-LA-TOUR : Vue du ciel : Cette photo a été prise récemment par Tom Gawlik. Merci Tom.