« Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent ». C’est par ces mots que Monsieur de La Bruyère commençait son ouvrage unique intitulé : « Les Caractères » en 1688 … ça ne l’a pas empêché d’écrire quelques-unes des plus belles pages de la littérature française.
« Tout est dit … » disait-il … pourtant depuis 1688, il y en a encore eu des écrivains, des romanciers, des conteurs, des diseurs et qui ont écrit, raconté et dit des choses fabuleuses. Des millions et des millions d’ouvrages sont parus … tous plus intéressants les uns que les autres.
Si on s’était arrêté à « Tout est dit » que n’aurions-nous pas perdu ?
Loin de moi l’idée ( très très loin d’ailleurs ) que comparer l’œuvre de La Bruyère à nos petits récits d’adolescents des bords de l’Ourthe. Pourtant, depuis quelque temps déjà, la tentation d’arrêter là ces évocations si lointaines, si nostalgiques, et de passer à autre chose me tourmente. Je me dis : « Tout a été dit … que pourrait-on encore ajouter ? ». Et puis – heureusement – dans un sursaut de lucidité, je repense à Monsieur de La Bruyère et surtout à tout ce qui a été écrit … après lui.
Il y a quelques années déjà, nous avons commencé ensemble à raconter ce que furent ces années d’insouciance. Si ces évocations nous ont paru si agréables, c’est qu’elles nous replongeaient dans un environnement dans lequel il faisait si bon vivre. Non pas pour fuir – ou critiquer – le présent, mais simplement pour soupirer d’aise en pensant à la chance que nous avons eue de vivre ça. Aujourd’hui, je n’ai pas le courage de refermer ce livre-là et de le ranger au fond du tiroir.
Alors, soyons-en sûrs tout n’est pas dit ! Au contraire … tout reste à dire.
Tant qu’il y aura, en chacun de nous, quelques souvenirs à partager, quelques anecdotes, quelques histoires drôles, ou pas drôles, à mettre en commun, tant qu’il restera à rappeler des détails, des fous rires, des émois, des fiertés et des déconvenues, tout ne sera pas dit.
Et inutile de faire le tri entre l’essentiel et l’anecdotique. Dans notre mémoire tout se mélange. C’est souvent l’anecdotique qui occupe le plus de place, qui nous fait le plus de bien, qui nous fait sourire bêtement, tout seul, mais qui est l’essence même de ce que nous sommes et de ce que nous avons été. Comment pourrions-nous croire que notre histoire commune s’arrête ici, s’il reste encore tant d’anecdotes à faire remonter à la surface ?
Surtout qu’entre temps, nous sommes redevenus une grande famille. D’ailleurs, on n’arrête plus de se souhaiter « bon anniversaire » et de se chanter « Sto lat » … c’est presque tous les jours. Nous avons retrouvé le sentiment d’êtres « entre nous ».
Alors voilà ce que je vous propose – ce sera un nouveau chapitre dans les aventures des Anciens de Comblain – : racontez-nous vos « petites » anecdotes … celles qui vous ont fait sourire, rire et peut-être pleurer. Ne retenez plus, rien que pour vous, ces petits incidents qui sont restés gravés dans le plus profond de vos souvenirs et auxquels vous repensez de temps en temps en souriant intérieurement. Partagez-les ! Lâchez-vous ! Osez ! Que risquez-vous ? Nous sommes entre nous !
Pour vous donner du courage, je vous invite à relire ce petit texte de Rudyard KIPLING ( celui du Livre de la jungle ) :
« Rire, c’est risquer de paraître fou …
Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental …
Tendre la main, c’est risquer de s’engager …
Montrer ses sentiments, c’est risquer de s’exposer …
Faire connaître ses idées, ses rêves, c’est risquer d’être rejeté …
Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour …
Vivre, c’est risquer de mourir …
Espérer, c’est risquer de désespérer …
Essayer, c’est risquer de faillir …
Mais nous devons en prendre le risque !
Le plus grand danger dans la vie est de ne pas risquer…
Celui qui ne risque rien … ne fait rien … n’a rien … n’est rien ! »
Rudyard KIPLING
Alors à vos plumes ! Nous avons hâte de vous lire.
18/11/2021 – JP Dz
Dominique Ogonowski :
1ère anecdote croustillante : les garçons étaient sortis au soir en cachette et à leur retour ils étaient un peu ( ou beaucoup ) bourrés, et j’ai vu Jerzy Bardo qui faisait pipi par la fenêtre du 2ème étage, c’était la chambre des garçons de la maison rouge.
Milczanowski Véronique :
Un beau soir, on avait décidé de mettre le bazar ( je reste relativement polie ! ) au camping en face ! Donc, armées ( nous n’étions que des filles : 3 il me semble… ) de notre courage et de dentifrice, nous avons traversé le gué de l’Ourthe que nous connaissions bien, et nous avons enduit de dentifrice les poignées des caravanes et des voitures, et nous avons enlevé les piquets des tentes…….
Je ne vous raconte pas l’appel, le matin, avec ksiądz Kurzawa !!!… Ni les cris du camping d’en face !!!
Weronika !!!!! Je ne sais pas comment il savait mais,….. il savait !
Et ma complice de toujours, Dominique, a été aussi appelée il me semble !