S’il y a bien quelque chose qui a fait fantasmer des générations de garçons à Comblain-la-Tour … c’est bien elle … l’échelle de secours ! Chaque fois que nous passions devant … on ne pouvait pas s’empêcher de penser : « Ah, si nous avions un peu plus de courage … ». Et quand on était entre nous, nous l’évoquions souvent. On élaborait mille projets … qui n’ont jamais vu le jour, mille audaces … qui sont restées lettres mortes …. Mille stratagèmes tentants, mais jamais tentés … Mille chimères qui sont devenues mille regrets …
Au final, ce sont les filles qui l’ont utilisée le plus souvent ! J’ai reçu plusieurs confidences de filles – tout ce qui a de plus rangées et sérieuses aujourd’hui – qui m’ont raconté, dans le détail, « leur évasion ». Souvent d’ailleurs, le plus cocasse ce n’était pas de sortir par là pour faire la fête, mais bien de remonter pour dormir. Rassurez-vous, je ne me permettrai pas de trahir vos petits secrets … sauf si vous insistez pour le faire vous-même ! Ce que je vous encourage fortement. De toute façon … il y a prescription.
Et puis, quand on y pense … s’il y avait une échelle, c’est qu’on pouvait s’en servir ! D’ailleurs, à l’époque sur le mur du bâtiment où était accrochée l’échelle, il y avait toujours une inscription « Parc » ( vestige du temps où le centre était encore l’Hôtel du Parc ) … c’était comme si une force supérieure indiquait le chemin … si ça ce n’est pas une invitation à l’évasion … Comment résister à l’irrésistible ?
Cette échelle – Notre échelle – a fini par disparaître … Sans doute était-elle rouillée ? Peut-être qu’elle n’était plus suffisamment utilisée par les générations suivantes ? La rouille aurait un charme fou si elle ne s’attaquait qu’aux grilles. Elle – qui partait tout en haut d’une simple fenêtre pour longer des « fenêtres-guillotines » ( qu’on avait placées-là comme un message effrayant à tous ceux qui oseraient ) – a fini par être remplacée par une espèce de colimaçon … plus « sécurisant », mais oh combien moins romantique !
Aujourd’hui, on y accède directement par une porte qui a été spécialement aménagée ! Les « fenêtres-guillotines » ont laissé leurs places à des fenêtres normales … plus rassurantes. Et même les marches du colimaçon vont jusqu’au sol … pour ne pas risquer de se faire mal ! Le tout homologué par les pompiers ! Quelle tristesse !
Dans ces conditions, qui aurait encore envie d’escalader ?
Et que dire des plans d’évasion qui sont à présent placardés tout le long des couloirs du premier et du deuxième étage ! Trop facile ! Trop conventionnel ! C’est même râlant … ça ne donne plus envie à personne de s’évader ! Comme dirait Johnny : « Qu’on me donne la nuit pour que j’aime le jour … Qu’on me donne l’envie ! L’envie d’avoir envie ! Oh, Yeah ! »
10/02/2020 – JP Dz
Commentaires :
Lydie Gilson : J’ai eu le courage !
Marilyne Desmet : Je sortais par cette échelle pour aller épier par la fenêtre de la salle des moniteurs et voir ma monitrice Dominique, mais je ne me souviens plus avec qui ? Peut-être Hélène ou Cécile ?
Dominique Ogonowski : Si mes souvenirs sont bons, était-ce la chambre n° 6 ? Où était logée au début l’infirmière et par après Madame Bardo ?
Barbara Wojda : Oui, chambre n° 6.
Regina Gymza : Je me souviens bien de cette échelle ! J’étais accompagnée de Monica Nauschutz et de Christiane Konarski … 1974 ! Après le bal populaire du village. Un retour mémorable ! La maison fermée. Pani Ludka ( Merta ) fâchée comme tout. Dans une nuit bouleversée par les filles étrangères ( allemandes ou anglaises ? Je ne me souviens plus ). Peut-être Irena Malek se souviendrait ?
Béatrice Laffut : Je me souviens également, non pas d’avoir emprunté cet escalier, mais bien d’avoir enfreint le « couvre-feu » avec quelques copines et nous sommes toutes rentrées par la fenêtre de la cuisine ( côté lave-vaisselle ) qui était légèrement entrouverte … Ce que nous n’avions pas prévu ce sont les seaux de couverts posés sur l’appui de fenêtre … quel vacarme en pleine nuit !!! …. Mais je ne me souviens plus si on s’était fait prendre …
Alice Golusinski : Léger souvenir … mais suis rassurée que d’autres ont tenté l’expérience avant nous … je dirais en 1989 en ce qui me concerne … À vous lire et avec le recul, je me demande si ce n’était pas une perche tendue à nos infractions que nous pensions exceptionnelles et audacieuses !
Rejoindre nos amoureux à Hamoir et se faire démasquer par Mr Paterka qui téléphonait aux cafés où nous pouvions éventuellement nous trouver … recevoir un accueil glacial de retour et jusqu’à aujourd’hui penser que nous étions les seules à avoir péché !!! Encore une fois merci Jean-Pierre de raviver de beaux souvenirs … tout cela au départ d’une simple échelle rouillée …
2.111 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.







