0262 – Envie d’une petite évasion ?

S’il y a bien quelque chose qui a fait fantasmer des générations de garçons à Comblain-la-Tour … c’est bien elle … l’échelle de secours ! Chaque fois que nous passions devant … on ne pouvait pas s’empêcher de penser : « Ah, si nous avions un peu plus de courage … ». Et quand on était entre nous, nous l’évoquions souvent. On élaborait mille projets … qui n’ont jamais vu le jour, mille audaces … qui sont restées lettres mortes …. Mille stratagèmes tentants, mais jamais tentés … Mille chimères qui sont devenues mille regrets …

Au final, ce sont les filles qui l’ont utilisée le plus souvent ! J’ai reçu plusieurs confidences de filles – tout ce qui a de plus rangées et sérieuses aujourd’hui – qui m’ont raconté, dans le détail, « leur évasion ». Souvent d’ailleurs, le plus cocasse ce n’était pas de sortir par là pour faire la fête, mais bien de remonter pour dormir. Rassurez-vous, je ne me permettrai pas de trahir vos petits secrets … sauf si vous insistez pour le faire vous-même ! Ce que je vous encourage fortement. De toute façon … il y a prescription.

Et puis, quand on y pense … s’il y avait une échelle, c’est qu’on pouvait s’en servir ! D’ailleurs, à l’époque sur le mur du bâtiment où était accrochée l’échelle, il y avait toujours une inscription « Parc » ( vestige du temps où le centre était encore l’Hôtel du Parc ) … c’était comme si une force supérieure indiquait le chemin … si ça ce n’est pas une invitation à l’évasion … Comment résister à l’irrésistible ?

Cette échelle – Notre échelle – a fini par disparaître … Sans doute était-elle rouillée ? Peut-être qu’elle n’était plus suffisamment utilisée par les générations suivantes ? La rouille aurait un charme fou si elle ne s’attaquait qu’aux grilles. Elle – qui partait tout en haut d’une simple fenêtre pour longer des « fenêtres-guillotines » ( qu’on avait placées-là comme un message effrayant à tous ceux qui oseraient ) – a fini par être remplacée par une espèce de colimaçon … plus « sécurisant », mais oh combien moins romantique !

Aujourd’hui, on y accède directement par une porte qui a été spécialement aménagée ! Les « fenêtres-guillotines » ont laissé leurs places à des fenêtres normales … plus rassurantes. Et même les marches du colimaçon vont jusqu’au sol … pour ne pas risquer de se faire mal ! Le tout homologué par les pompiers ! Quelle tristesse !

Dans ces conditions, qui aurait encore envie d’escalader ?

Et que dire des plans d’évasion qui sont à présent placardés tout le long des couloirs du premier et du deuxième étage ! Trop facile ! Trop conventionnel ! C’est même râlant … ça ne donne plus envie à personne de s’évader ! Comme dirait Johnny : « Qu’on me donne la nuit pour que j’aime le jour … Qu’on me donne l’envie ! L’envie d’avoir envie ! Oh, Yeah ! »

10/02/2020 – JP Dz

Commentaires :

Lydie Gilson : J’ai eu le courage !

Marilyne Desmet : Je sortais par cette échelle pour aller épier par la fenêtre de la salle des moniteurs et voir ma monitrice Dominique, mais je ne me souviens plus avec qui ? Peut-être Hélène ou Cécile ?

Dominique Ogonowski : Si mes souvenirs sont bons, était-ce la chambre n° 6 ? Où était logée au début l’infirmière et par après Madame Bardo ?

Barbara Wojda : Oui, chambre n° 6.

Regina Gymza : Je me souviens bien de cette échelle ! J’étais accompagnée de Monica Nauschutz et de Christiane Konarski … 1974 ! Après le bal populaire du village. Un retour mémorable ! La maison fermée. Pani Ludka ( Merta ) fâchée comme tout. Dans une nuit bouleversée par les filles étrangères ( allemandes ou anglaises ? Je ne me souviens plus ). Peut-être Irena Malek se souviendrait ?

Béatrice Laffut : Je me souviens également, non pas d’avoir emprunté cet escalier, mais bien d’avoir enfreint le « couvre-feu » avec quelques copines et nous sommes toutes rentrées par la fenêtre de la cuisine ( côté lave-vaisselle ) qui était légèrement entrouverte … Ce que nous n’avions pas prévu ce sont les seaux de couverts posés sur l’appui de fenêtre … quel vacarme en pleine nuit !!! …. Mais je ne me souviens plus si on s’était fait prendre …

Alice Golusinski : Léger souvenir … mais suis rassurée que d’autres ont tenté l’expérience avant nous … je dirais en 1989 en ce qui me concerne … À vous lire et avec le recul, je me demande si ce n’était pas une perche tendue à nos infractions que nous pensions exceptionnelles et audacieuses !
Rejoindre nos amoureux à Hamoir et se faire démasquer par Mr Paterka qui téléphonait aux cafés où nous pouvions éventuellement nous trouver … recevoir un accueil glacial de retour et jusqu’à aujourd’hui penser que nous étions les seules à avoir péché !!! Encore une fois merci Jean-Pierre de raviver de beaux souvenirs … tout cela au départ d’une simple échelle rouillée …

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2.111 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.

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2.112 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.113 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.114 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.115 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.116 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.117 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.118 : COMBLAIN-LA-TOUR : Façade avant et échelle de secours.
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2.119 : COMBLAIN-LA-TOUR : Plan d’évacuation et ou d’évasion.

0156 – « Mangez proprement ! »…

« Mangez proprement ! »…

Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette recommandation quand nous étions attablés au réfectoire autour de nos moniteurs ou monitrices ? Et combien de fois ne l’avons-nous pas répétée nous-mêmes quand, à notre tour, nous sommes devenus moniteurs ? Pourtant, quand on regarde les photos qui illustrent ce texte … on est en droit de se demander si les règles qui paraissaient si « importantes » au réfectoire avaient la même portée quand on se retrouvait devant l’ognisko ? Même le Chef-moniteur s’y mettait … tout comme Monsieur Paterka ! Je plaisante … évidemment !

Les colonies à Comblain avaient un rôle éducatif important auquel veillaient les staffs des moniteurs et tous les responsables du centre. Nous y apprenions à parler polonais, à découvrir la culture polonaise et d’une manière générale, à intégrer ce que représentait le fait d’être polonais. Mais ces vacances constituaient aussi un précieux apprentissage de la vie en communauté, des bonnes manières, de la politesse et du respect  qu’il fallait accorder aux adultes, aux consignes, aux horaires, à toutes ces valeurs qui ne souffraient aucun écart ( ou si peu, nous étions tout de même en vacances … ).

Mais ces colonies nous ont aussi – et surtout – appris les bienfaits de la bonne humeur partagée, du rire franc et profond et d’une certaine légèreté … Tous ces jeux, auxquels même les adultes se prêtaient si volontiers, n’avaient qu’une seule finalité : rendre le temps que nous passions ensemble, agréable et attrayant. Et donc, nous avons beaucoup ri ensemble … ri les uns des autres … ri de nous-même. D’ailleurs, 40 ans après, à chacune de nos retrouvailles, ce sont ces parties de plaisir que nous évoquons le plus souvent.

Ce qui nous revient le plus spontanément en mémoire, ce sont les fous rires, le souvenir de ces moments où la situation basculait et où les pitreries prenaient le dessus, ces moments où les blagues et les gags en tout genre préparés et orchestrés savamment ou qui arrivaient fortuitement procuraient de la joie et du plaisir à tous !

Car que l’on ait été l’auteur de quelques « vilains tours »  ou que l’on en ait été le destinataire ou la « victime », on s’en amusait toujours ! Ces souvenirs sont  ancrés dans nos mémoires, ils sont  tenaces et ça fait du bien de voir que lors de nos rencontres d’anciens, certaines espiègleries ont la vie dure comme ce dentifrice déposé la nuit sur certaines poignées de porte …

On riait de tout et surtout, de nous-mêmes ce qui est peut-être la clé du bonheur et de la joie de vivre car comme disait je ne sais plus qui : « Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même … il n’a pas fini de s’amuser ».

Quand on y repense, on a l’impression d’avoir connu un certain « âge d’or humoristique », une époque où l’on pouvait rire de tout, où l’on s’autorisait une certaine espièglerie qui aujourd’hui serait peut-être moins bien perçue ….

Je ne sais pas si on peut dire que  l’autodérision est une facette de l’âme polonaise, ( d’ailleurs, à ce propos, qui pourrait me dire spontanément – sans tricher et sans aller sur Internet pour trouver la réponse – comment on traduit en polonais le mot : « autodérision » ? Alors ? Je vous laisse réfléchir …) mais je suis sûr que nous, nous avions un sens profond de ce qui est drôle et cet humour, parfois un peu corrosif, c’est en colonie que nous avons le plus souvent pu l’exercer ou … l’éprouver à nos dépens !

À une période où la palette de ce qui prête à rire se réduit à une peau de chagrin, où on risque à tout moment d’être condamné pour « légèreté », je ne peux que me réjouir d’appartenir à une génération qui savait ( encore ) rire.

Mais revenons à Comblain, sur les photos en annexe, c’est le beau Andrzej ( André Warchulinski ) qui nous montre tout ce qu’il peut faire « sans les mains » … Et ça tombe à pic ! Comment aurais-je pu écrire quelques lignes sur l’humour à Comblain sans parler d’André Warchulinski ? Pour tous ceux qui ne le connaissent pas encore bien, je peux affirmer que c’est le « pince-sans-rire » le plus irrésistible de notre petite bande de joyeux lurons. Il dissimule, sous son aspect austère et presque « trop sérieux », une tendresse déconcertante et un côté bon vivant particulièrement contagieux. Saviez-vous qu’il a été Chef-moniteur en 1981 ?

Sur la photo 1.092, plus récente, André et son beau-frère, Janusz Latkowski – avec qui il partage le même humour décapant, mais qui fait tellement de bien – posent ensemble, et pour notre plus grand plaisir, en mode « Blues Brothers ». Merci les gars, votre sens de l’humour réveille à chaque fois le jeune « kolonista » qui sommeille encore en chacun de nous … !!!

05/02/2018 – JP Dz

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1.083 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1981 : Jeux dans le parc : André Warchulinski.
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1.084 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1981 : Jeux dans le parc : André Warchulinski ; Henri Zapałowski ; ( ? ).
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1.085 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : André Warchulinski ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Paterka.
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1.086 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ) ; André Warchulinski ; ( ? ).
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1.087 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ) ; Mr Paterka ; ( ? ).
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1.088 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ) ; … ; ( ? ).
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1.089 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : Frédéric Swiderski.
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1.090 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ; ( ? ) ; ( ? ).
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1.091 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Dans une chambre : Henri Zapałowski ; Michel Konarski ; Pascal Łagocki ; ( ? ) ; Philippe Rouls ; Freddy Motała ; ( ? ).
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1.092 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2016 : Devant le perron : André Warchulinski ; Janusz Latkowski.

 

0148 – Le monopole des bêtises

Nous n’avions pas, nous les jeunes, le monopole des bêtises à Comblain … loin de là ! Les adultes s’amusaient aussi énormément. Sans doute que le climat s’y prêtait, et tant mieux.

La photo 1.013 illustre une de ces grandes farces qui a fait beaucoup rire. On peut y voir deux cuisinières, Martha Sladecka ( Madame Dziewiacien ) et sa meilleure amie Anne Konska ( Madame Dudziak ) en mode « vamp » au pied de l’arbre aux singes, dans le fond du parc. Cette mise en scène, soigneusement préparée, avait pour but de faire croire aux deux maris – Jean Dziewiacien et Stefan Dudziak – restés chez eux à Bernissart – qu’il se passait des choses louches à Comblain-la-Tour !

J’ignore où elles avaient dégoté de pareilles tenues ? Mais c’est la première fois ( et la seule fois d’ailleurs ) que je voyais ma maman et ma marraine en short ! Rien n’avait été laissé au hasard … chapeau, casquette et postures équivoques. Pas de doute, elles cherchaient à provoquer … ou du moins à séduire.

La photo a été très vite développée au petit magasin de souvenirs de la Place du Wez, et envoyée promptement, chez les maris respectifs.

Vous pouvez aisément imaginer l’émoi que cette photo a suscité dès sa réception !

Stephan et Jean n’en revenaient pas d’une pareille trahison. Ils grognaient et vociféraient, à qui voulait les entendre, que « ça ne se passera pas comme ça ». Ah, non ! L’expédition punitive a été programmée dès le lendemain matin. Ils ramèneraient leurs femmes à la maison sur le champ et sans discussions possible. C’est dit.

Évidemment, à Comblain, tous les adultes étaient au courant de la farce. Tout le monde connaissait les deux malheureux ( mâles heureux ), tous imaginaient la réaction épidermique que cette photo allait engendrer. Tout le monde attendait l’arrivée imminente des maris abusés. On riait déjà à l’avance.

Comme prévu, Jean et Stefan, les mines graves et les visages fermés, ont débarqué sur le gravier de l’entrée du parc dans un crissement de pneus qui en disait long sur leur détermination. Mais dès le premier contact, dès les premiers sourires qu’ils ont croisés, ils ont compris que ce n’était qu’une blague, et qu’elle avait pour but de les faire enrager … et que c’était réussi. Très vite, c’est tout le staff qui était autour d’eux pour les embrasser et les rassurer. Ils n’avaient rien à craindre … tout était normal à Comblain-la-Tour ; aucune dérive, aucun écart à la moralité, rien que des adultes qui trouvent un peu de temps pour s’amuser malgré la masse de travail.

Jean et Stefan sont quand même restés la journée entière à Comblain … pour être sûr ! Et finalement, après quelques verres et beaucoup de rires, ils sont repartis chez eux rassurés … enfin presque. Mais connaissant mon papa et mon parrain, je ne doute pas que le trajet de retour, fut l’occasion de « râler sec » ! L’histoire ne s’est pas terminée avec la fin des colonies. Cette photo a encore été évoquée souvent. Anna et Martha n’hésitaient pas à l’utiliser pour semer régulièrement le doute dans la tête des deux maris.

J’aimerais beaucoup profiter de cette anecdote pour rendre un vibrant hommage à Mr et Mme Dudziak.
Ce couple exemplaire détient un record qui sera difficile de battre. En effet, parents d’une famille nombreuse ( ce qui à l’époque était plus courant qu’aujourd’hui ), ils ont élevé 10 enfants dont 8 ont été membres du KSMP de Mons. Ce qui fait d’eux, les plus grands contributeurs au potentiel humain de cette formation.

La plupart des enfants du couple sont passés par Comblain-la-Tour, soit en colonie, soit lors des Majówki, soit pour venir assister leurs parents qui n’ont jamais pris pour prétexte d’avoir beaucoup d’enfants pour ne pas contribuer à l’effort commun. Au contraire, ils étaient présents, disponibles et efficaces aux cuisines et partout où on avait besoin d’eux. Les photos en annexe en témoignent.

Quant à la « tribu » … tout le monde se souvient de Maria, Eva, Każa, Anna, Janek, Thérèse, Jeanine et Patricia avec qui nous avons passé de si bons moments. Pas mal pour une seule famille …

À titre plus personnel, je leur dois beaucoup. Ils ont été Ma famille.

Quant aux photos 1.017 et 1.018, qui pourrait nous expliquer à quelle farce ou à quelle plaisanterie elles se rattachent ?

11/12/2017 – JP Dz

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1.013 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans le fond du parc : Madame Martha Sladecka ( épouse de Jean Dziewiacien ), ma maman ; Madame Anna Konska ( épouse de Stefan Dudziak ), ma marraine.
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1.014 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant la cuisine : Monsieur Stefan Dudziak ; Madame Anna Konska, son épouse ; Madame Maryska Młynarski ; Thérèse Dudziak ; Patricia Młynarski.
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1.015 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le quai de la gare : Devant : Jeanine Dudziak ; Patricia Dudziak ; Thérèse Dudziak ; Derrière : Madame Dudziak ; Madame Bardo ; ( ? ) ; Madame Dziewiacien.
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1.016 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans la cuisine : Monsieur Stefan Dudziak ; Madame Veronica Załobek ; ( ? ) ; ( ? ) ; Madame Bernadette Rozlack ( épouse d’Adam Ogonowski ) la maman d’Eveline et de Dominique ; Monsieur Léon Czak ; ( ? ) ; ( ? ) ; Madame Bardo.
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1.017 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans une chambre : Monsieur Szczepanski.
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1.018 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant l’Ourthe : Pan Jan ; ( ? ).

 

0120 – Je me suis laissé embarquer

«  Je me suis laissé embarquer … »

C’est par ces mots que Pierre Front a commencé à me raconter  son anecdote : «  Je me suis laissé embarquer … » et de « barque », il était bien question … Il est vrai que connaissant Pierre depuis toujours, je n’ai aucune raison de douter qu’il n’était effectivement pas le meneur de l’aventure qu’il  avait décidé de me raconter avec émotion … N’empêche, il y était … et il a gardé de cette histoire, un souvenir tendre ; «  une leçon de vie » comme il aime à le souligner.

Des meneurs, il n’en manquait pas. Ils étaient 4 à longer l’Ourthe, à pied, pour rejoindre la plage ce jour-là ; outre Pierre, étaient présents Richard Konarski, son cousin, mais aussi Alfred Materna et Géniu Bujanowski … Avec pareille équipe, tous les dérapages étaient possibles … le moindre imprévu pouvait donner lieu à une nouvelle aventure. L’imprévu, ce jour-là, a pris la forme d’une barque, amarrée à un arbre, et qui leur semblait abandonnée ! Difficile de dire lequel des 4 a proposé de « sauver » l’embarcation de l’ennui et de la torpeur dans lesquels elle paraissait plongée et de lui redonner l’occasion de voguer un peu. Le fait est, que personne n’y a vu malice … aucun d’entre eux n’a pensé que la barque pouvait avoir un propriétaire qui veillait certainement de loin sur la belle endormie … Tous les 4 n’ont vu là que la perspective d’une joyeuse virée.

Le plan était simple : « On remonte le courant, en direction d’Hamoir, on va boire un verre au « Café des Sports » d’Hamoir, et puis on revient, en se laissant « couler doucement », entraîné par le courant qui nous ramènera au point de départ. Le tout ni vu, ni connu … sauf des autres enfants de la colonie qui sont déjà à la plage et devant qui on passera – une nouvelle fois – pour des héros ». Et ils ont embarqué ; cap vers Hamoir.

Mais mener sa barque à contre-courant, n’est pas chose aisée … même pour des ados qui ont l’habitude de faire le contraire de ce qu’on attend d’eux. Les débuts étaient chaotiques. Quant à l’idée de mettre les voiles discrètement … c’était sans compter que les bords de l’Ourthe étaient largement fréquentés. La nouvelle de l’abordage s’est répandue comme une traînée de poudre. Très vite, le propriétaire du navire était averti et la contre-offensive organisée.

Pendant que nos 4 pirates tentaient de ramer au milieu de la rivière en essayant d’éviter les cailloux et autres récifs, l’armateur se lançait à leur poursuite. Quand il les a rejoints, il n’était même pas essoufflé … il faut dire, que la barque avait fait … plus ou moins … 200 mètres ! On était encore loin d’Hamoir. Je vous laisse imaginer l’échange houleux entre nos marins amateurs et le malheureux propriétaire spolié, victime de cet acte de piraterie. L’un criant au scandale, menaçant d’appeler la police, hurlant de tout son souffle, les autres tentant d’expliquer que ce n’était qu’un emprunt de quelques minutes et que personne n’avait envisagé de s’approprier l’embarcation pour de bon … d’ailleurs qu’en auraient-ils fait ? C’est terrible comme les adultes peuvent être rétifs aux arguments logiques et posés des plus jeunes ! ! !

Bref, il a fallu renoncer à la croisière. Mais l’individu frustré, et sûr de son bon droit, ne comptait pas en rester là. Il cherchait à transformer la joyeuse régate  en véritable … naufrage ! Pour couper court, nos 4 corsaires amateurs se sont séparés pour rejoindre la colonie par différents chemins et ainsi brouiller les pistes. Deux d’entre eux ont carrément plongé tout habillés dans l’eau. Ils sont ressortis de l’autre côté de la rivière et, pour rejoindre la colo, ont longé les rails du chemin de fer … Ils sont rentrés complètement trempés, sous les yeux interrogatifs des autres ados. Les deux autres, ont repris le même chemin qu’à l’aller et ont traversé par le pont.

Mais la ruse n’a pas fonctionné. Evidemment. Inutile de dire, que pour les comblinois, ce genre de méfait c’était « sûrement » les enfants du home polonais. Aussi, dès que les 4 mercenaires sont rentrés, ils étaient attendus dans le bureau de Ks Kurzawa !

La perceptive d’entrer dans le bureau du Directeur suscitait toujours un sentiment d’effroi … même pour nos moussaillons amateurs. Le propriétaire du bateau était déjà là, devant le prêtre. Bien sûr, il reconnaissait les coupables. Il s’est lancé alors dans une interminable diatribe, laissant libre cours à toute sa colère … vociférant, jetant ses bras en l’air, réclamant la peine capitale et jurant de ne se calmer que si la punition était exemplaire.

Durant de longues minutes, Ks Kurzawa est resté impavide et silencieux tel un phare inébranlable au pied duquel les vagues de la colère du propriétaire en furie venaient se briser … Au bout d’un long moment, jugeant que l’homme avait épuisé tous ses arguments et qu’il avait par la même occasion assouvi quelque peu sa colère, Ks Kurzawa  a pris la parole pour dire : «  Ils ne le feront plus ! ».

Ce n’est pas exactement ce qu’attendait le préjudicié … ni les auteurs du méfait. Mais ces mots – prononcés avec tant de calme et d’autorité – étaient définitifs et sans appel. D’ailleurs personne ne semblait vouloir briser le silence qui a suivi la sentence. L’homme a tourné ses talons et s’en est retourné sur ses terres … l’avis de tempête était levé ; nos 4 ados, quant à eux, s’en sont allés ramasser les « champignons » dans le parc et pour une fois, cette corvée leur a semblé douce.

L’attitude de Ks Kurzawa avait été proportionnée, pleine de sagesse et de discernement. Il avait parfaitement mis en balance d’une part,  la relative gravité du méfait et d’autre part, l’appétit de vengeance disproportionné de la victime qui n’avait subi en réalité, aucun dommage …  Ks Kurzawa n’était pas seulement l’autre mât, il était aussi le rempart derrière lequel nous, ses enfants, pouvions nous abriter et laisser libre cours à notre insouciance.

« C’était une leçon de vie » insiste Pierre, « d’ailleurs, pour respecter la parole du prêtre, nous ne l’avons plus jamais fait ! ». Mais Dieu merci … il y a eu encore tellement d’autres bêtises pour lesquelles aucune promesse n’avait été faite.

Comme il n’existe pas de photos de ce fait d’arme, je ne résiste pas à la tentation de partager avec vous ces quelques photos de Pierre ( je suis sûr qu’elles feront plaisir au fan-club de Pierre Front ). En tout cas, elles illustrent bien que Pierre s’est souvent « laissé embarquer » … mais c’était toujours pour la bonne cause et pour défendre le folklore et les traditions polonaises. Aujourd’hui, c’est lui le meneur. Non seulement, il accompagne l’orchestre Bardzinski, mais il dirige – à la baguette et depuis 30 ans, tel un capitaine au long cours – l’orchestre de l’ensemble « Spotkanie ».

29/05/2017 – JP Dz

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0779 : Pierre Front.
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0780 : Pierre Front.
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0781 : Pierre Front et Alfred Materna.
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0782 : Pierre Front.
0783
0783 : KSMP de Mons : ( ? ) ; Didier Bouchéi ; ( ? ) ; Freddy Motala ; ( ? ) ; Pierre Front.
0784
0784 : ( ? ) ; Pierre Front ; ( ? ).
0785
0785 : Jérôme & Yvan Bardzinski Orchestra.
0786
0786 : Orchestre de Spokanie.

0098 – Chez Pimpim

Piotr Rozenki nous parle de : Chez Pimpim :

 On s’imagine les objectifs que les migrants polonais d’après-guerre tenaient à l’esprit quand ils se sont lancés dans l’organisation de colonies de vacances : passer les valeurs qui leur étaient chères, comme l’amour pour la langue et la culture polonaise. Si en même temps, on pouvait inculquer un peu de rigueur et de discipline aux bambins, cela ferait deux pierres d’un coup.

On sait comment tout cela se traduisait en pratique. Les colos, c’était surtout une tour de Babel : on entendait du polonais, bien sûr, mais aussi des phrases qui se terminaient en français ou en néerlandais. Et quand on avait le plaisir d’accueillir nos copines et copains allemands ou anglais, on faisait des pieds et des mains pour se faire comprendre dans leur idiome, surtout quand cela permettait d’arriver à nos fins …

En ce qui me concerne, c’est surtout à Comblain que j’ai appris le français, je veux dire le vrai français, les expressions et locutions politiquement incorrectes qu’on n’apprenait pas à l’école en Flandre. Outre les moins élégantes – non moins utiles pour autant mais qui n’ont pas lieu d’être répétées ici – il y en avait une qui, Dieu sait pourquoi, était enveloppée de mystères. On la susurrait à voix basse, dans un chuchotement à peine audible, le plus souvent la nuit tombée : « faire le mur« .

Un soir, afin de ne pas compromettre l’action commando « soirée garçons » qui se tramait, les moniteurs francophones ont décidé de m’initier. C’est alors que j’ai appris que cela voulait tout simplement dire : ce soir, on va faire un petit tour dans le village, inaperçu si possible. Je continuais néanmoins à me demander pourquoi ils tenaient absolument à grimper par-dessus le mur, à ma connaissance, le portail restait grand ouvert jour et nuit.

Après avoir pris soin d’assurer la permanence dans l’immeuble des garçons – à cette fin, deux moniteurs venus de Pologne étaient désignés « volontaires chinois » – on s’est lancés à la découverte du village by night, en direction de son épicentre : Chez Pimpim, le petit café sympa en face du pont. Ceux qui ont tenté l’expérience le savent : on y était toujours bien accueilli. C’est là que j’ai été initié dans les spécialités locales : liégeois, perroquet, tango … C’est là que j’ai fait connaissance de Brel ( « Ne me quitte pas », mais uniquement quand on était accompagné des monitrices ) et Brassens qui, pour un sous, sortaient du vieux juke-box. Son répertoire n’avait pas connu de mise à jour depuis une quinzaine d’années, peu importe, pour l’occasion, « Les Copains d’abord » faisait bien l’affaire :

Au moindre coup de Trafalgar
C’est l’amitié qui prenait l’quart
C’est elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Qu’leurs bras lançaient des S.O.S.
On aurait dit les sémaphores
Les copains d’abord

Ce jour-là, le coup de Trafalgar est intervenu vers les coups de minuit, quand la porte de l’établissement s’est ouverte avec un grincement et M. Bardo est apparu sur le seuil, sa grosse torche dans la main. Il n’avait pas besoin de paroles, un petit geste de sa lampe, telle un sémaphore, suffit pour dire : « Stop, vous rentrez illico presto, on en reparlera demain ».

C’est le lendemain que j’ai appris la portée de l’expression « passer un savon à quelqu’un ». Convoqués dès l’aube dans le bureau de direction, on s’est vu aligner par le père Richard. Il n’a pas fallu plus qu’un discours musclé axé autour des notions « rigueur et discipline » pour nous réveiller. En revanche, comme il ne pouvait renvoyer l’ensemble des participants de l’escapade nocturne – les garçons risquaient de se retrouver sans moniteurs – il cherchait à savoir qui en était l’instigateur. Or, à ce jour, sa question est restée sans réponse, tout simplement parce qu’il n’y avait pas de capitaine. Et pour cause, on était des copains d’abord

09/01/2017 – Piotr Rozenski

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0633 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Chez Pimpim : Eddy Kaminski ; Giovanni ( ? ) ; Henri Zapałowski ; Richard Chwoszcz ; Michel Konarski ; Piotr Rozenski ; Freddy Motała.
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0634 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Chez Pimpim : Eddy Kaminski ; Henri Zapałowski ; Richard Chwoszcz ; Michel Konarski ; Piotr Rozenski ; Tomassi ou Tomassini ( ? ).
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0635 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Chez Pimpim : Philippe Rouls ; Michel Łagocki ; Henri Zapałowski ; Richard Chwoszcz ; Michel Konarski ; Piotr Rozenski ; ( ? ) ; Freddy Motała.
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0636 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Devant le café des sports : Accroupis : ( ? ) ; ( ? ) ; Debout : Henri Zapałowski ; Piotr Rozenski ; Eddy Kaminski ; Richard Chwoszcz ; Michel Konarski.

 

0064 – La villa Joujou

Si vous êtes de ceux qui pensent que ce sont les garçons qui faisaient les pires bêtises à Comblain … vous vous trompez ! Les filles étaient capables d’en faire de fameuses aussi. Elles étaient même parfois « pires » que les garçons. Si, si.

L’histoire que je vais vous raconter est véridique. Elle m’a été soufflée et confirmée par plusieurs « participantes ». Mais rassurez-vous, je ne citerai aucun nom. Il n’y aura – non plus – aucune photo personnelle pour accompagner ce texte. Même si, après tout ce temps, il y a prescription, je ne voudrais pas torturer inutilement celles qui ne sont pas tout à fait en paix avec leur conscience et dont la culpabilité tiraille encore un peu. Pour les autres, celles qui faisaient partie du groupe et n’ont aucuns soucis avec ce qui suit, s’il vous plaît, aidez-moi à préserver l’anonymat de toute la bande.

C’était donc un groupe de filles, très unies autour d’une monitrice, appréciée et respectée. Elles allaient se promener, comme tous les autres enfants de la colonie, à travers le village et les alentours. Elles ne cherchaient pas forcément l’aventure et n’avaient pas forcément envie de la provoquer. Jusqu’au jour où …

Lors d’une balade vers Comblinay ( en direction du château de Fanson ), elles ont aperçu une sorte de villa qui les a intriguées. Un peu craintives au début, elles se sont finalement approchées pour voir la villa de plus près.

C’est vrai que l’édifice était particulier. L’environnement dans lequel il était posé lui conférait un certain cachet. On aurait dit un peu la villa du film « Shining » dans laquelle des apparitions subliminales font perdre la tête à Jack Nicholson. Bref, cette villa avait quelque chose de fascinant, d’attirant. Un vrai joujou. D’ailleurs, elle s’appelle comme ça : la villa Joujou.

Le lendemain, bizarrement, c’est dans la même direction que l’escapade du matin était programmée. Au lieu de flâner en cours de route, comme habituellement, les filles se sont hâtées d’arriver devant la villa. Elle était toujours aussi attirante, toujours aussi déserte. « Et si plus personne n’habitait là ? »

En tout cas, l’endroit semblait inhabité. Comme il n’y avait personne, ni dans le coin, ni dans les environs, nos aventurières se sont approchées encore plus près. Tout près. Il y a bien une petite voix intérieure qui leur disait : « Vous n’avez pas le droit d’être là ! ». Mais s’il fallait toujours écouter sa raison … on ne s’amuserait pas souvent. Et puis, l’endroit était abandonné, c’était sûr … enfin probable … enfin peut-être.

Le jour suivant, avant même que la monitrice ne dise aux filles où aller, spontanément, elles se sont retrouvées « par hasard » devant la fameuse villa. Ce jour-là, ce n’était plus le jour de se poser des questions ou de lutter contre sa culpabilité. « On devrait rentrer pour vérifier si c’est vraiment abandonné ». La porte était fermée. Elles ont essayé les fenêtres … mais c’était « juste pour essayer ».

D’ailleurs, une des fenêtres fermait mal, c’était bien la preuve du peu d’intérêt des propriétaires pour leur bien. En la poussant juste un peu … elle s’est ouverte. « Cette fenêtre-là n’attendait que ça ! ».

La première fille qui est entrée, par la fenêtre, avait quand même une certaine appréhension. « Ça ressemblait un peu à une effraction, mais quand c’est par la fenêtre, c’est quand même moins grave … non ? ».

Quand tout le groupe s’est retrouvé dans la pièce, elles ont commencé à visiter. Elles étaient quand même venues pour ça.

Il n’y avait pas grand-chose dans la villa. À peine quelques meubles et quelques bibelots. On aurait dit que les proprios cherchaient à faire croire que l’endroit était encore occupé. Mais la ruse était grossière et le subterfuge peu crédible. Ce n’est pas la boîte de cigares, posée nonchalamment sur le coin de la table, qui allait tromper nos investigatrices.

D’ailleurs, ces cigares, c’était de la provocation. On ne laisse pas des cigares comme ça … au coin d’une table. Passez à côté, sans en fumer au moins un, ce serait grotesque. En plus, ils étaient bons.

Quand elles ont eu fini de fumer, elles sont rentrées à la colonie, gentiment.

Le lendemain, les filles n’avaient plus envie d’aller de côté de Comblinay … pourquoi faire ?

Elles ont décidé de changer de terrain de chasse. C’est donc de l’autre de l’Ourthe qu’elles sont parties ; vers Fairon.

Chemin faisant, elles ont aperçu une villa pas trop moche. Il y avait même une piscine. La classe. Et … il faisait si chaud. Et … on aurait dit qu’il n’y avait personne dans la villa. Et … c’est « quand même moins grave de pénétrer dans une piscine privée que dans une villa ! » Le plus gros avait déjà été fait … Elles ont donc passé un très bon moment à nager dans cette piscine.

Les jours suivant, il a fait très chaud aussi. Cette piscine a beaucoup servi. Que des bons souvenirs quoi.

Et moi qui leur donnais le bon dieu sans confession …

30/05/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien

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0358 : COMBLAIN-LA-TOUR : La Villa Joujou.
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0359 : COMBLAIN-LA-TOUR : La Villa Joujou.
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0360 : COMBLAIN-LA-TOUR : La Villa Joujou.
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0361 : COMBLAIN-LA-TOUR : La Villa Joujou.
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0362 : COMBLAIN-LA-TOUR : La Villa Joujou.
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0363 : COMBLAIN-LA-TOUR : La Villa Joujou.

 

 

0040 – Les Anciens de Comblain mènent l’enquête ! ( 1 )

Bonjour à tous et à toutes :

Les Anciens de Comblain mènent l’enquête ! ( 1 ) :

Compte rendu des faits :

Ce matin-là, quand nous nous sommes rassemblés pour la levée du drapeau, nous nous sommes rendu compte que le mât avait disparu ! ! !

Tout le monde était là, comme d’habitude, les garçons à droite, les filles à gauche, en file indienne… mais l’élément principal du rassemblement manquait. C’était la stupeur générale ! Quelqu’un avait volé le mât.

Au début, c’était surtout l’inquiétude qui se lisait sur les visages incrédules ; surtout celui des filles.

Chez les garçons, il y en avait quelques-uns qui arboraient comme des petits sourires en coin… qui en disaient long. Donc, très vite, les soupçons se sont portés vers les garçons… mais qui ?

Le Chef moniteur avait beau interroger, insister, menacer, faire les gros yeux… le ou les auteurs du méfait ne se dénonçaient pas.

Le crime était d’ampleur. On s’était attaqué à un symbole. C’était un crime de lèse-majesté. Impensable. Inqualifiable… et très amusant. D’ailleurs, quand tout le monde a compris que c’était quelques garçons, courageux et espiègles, qui avaient fait une farce, c’est un large sourire qui illuminait tous les visages.

Le Chef moniteur s’impatientait. Mais il comprenait aussi qu’il avait devant lui, toute la colonie qui se marrait discrètement. Devant ce silence et cette unanimité, il a décrété : « Personne n’ira déjeuner tant que le mât ne sera pas remis en place ».

Au bout d’un long moment, on a vu certains garçons s’échanger des regards complices. La farce était réussie, certes, mais les ventres criaient famine. Ils auraient préféré remonter le mât, en toute discrétion, la nuit suivante ! Mais, là… tout le monde était pris en otage. Ça commençait à faire long…

Donc, contraints et forcés, les petits farceurs sont sortis du rang, sont allés dans le parc et ont ramené le mât, sous les applaudissements nourris de la jeune assistance. Tout le monde ne riait pas.

Les témoignages :

Cette « affaire » nous a été racontée par différents témoins, de générations différentes, avec tant de détails différents, qu’il n’est pas impossible que le « crime » ne se soit répété plusieurs fois !

Mais alors… quand ?… qui ?… comment ?… avec quelle complicité ?… ? avec quelle conséquence ?

Nous avons décidé d’ouvrir une enquête.

Appel à témoins :

Si vous aussi, vous avez assisté à ces événements, ou à des événements similaires, vos témoignages nous intéressent. Rassemblez vos souvenirs. Creusez vos mémoires. Fouillez dans votre passé. Tous les détails sont importants. Il faut absolument retrouver le et les auteurs, le ou les commanditaires, le ou les complices.

Ne vous inquiétez pas… vu la gravité des faits… ils ne risquent qu’une chose… notre sympathie éternelle.

Ce que nous savons déjà :

  • Au moins un de ces crimes a été perpétré en juillet ( peut-être en 1973 ? )

Ce que l’enquête doit démontrer :

  • Combien de fois le mât a-t-il disparu ?
  • En quelles années ces événements se sont-ils déroulés ?
  • Quels sont les ( courageux ) garçons qui sont les auteurs de la farce ?
  • Qui était le ( les ) chef( s ) de la bande ?
  • Comment les faits se sont-ils déroulés ?
  • Quels étaient leurs complices ? Il fallait des outils pour démonter le mât.
  • Où le mât était-il caché ?
  • Quelle a été la punition ?

Tous vos témoignages sont attendus au : jpdziewiacien@skynet.be

Dominique Stefanski et moi-même, nous nous chargerons d’éclaircir cette obscure affaire.

On compte sur vous. Merci d’avance.

21/12/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien

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0209 : COMBLAIN-LA-TOUR : le mât : ( ? ) ; …
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0210 : COMBLAIN-LA-TOUR : le mât : ( ? ) ; … ; Malgosia Jaroszewska, la monitrice ; Gisèle Wojas ; au drapeau : Elisabeth Rozenski.
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0211 : COMBLAIN-LA-TOUR : le mât : Pan Jan ; Dr Wilczek ; Mr Paterka ; Mme Bardo ; ….
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0212 : COMBLAIN-LA-TOUR : 1978 – le mât : ( ? ) ; …
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0213 : COMBLAIN-LA-TOUR : le mât : Fabienne Laffut ; Piotr Rozenski ; Béatrice Laffut ; Michel Konarski ; Isabelle Swiderski ; Richard Szymczak ; ( ? ) ; Freddy Motala ; ( ? ).

 

0023 – les jolies colonies de vacances

« Ah, les jolies colonies de vacances, merci maman, merci papa.
Tous les ans, je voudrais que ça r’commence.

You kaïdi aïdi aïda. »

Pierre Perret n’a pas connu Comblain-la-Tour. C’est dommage pour lui. Mais, à écouter ses paroles, on se dit qu’il a quand même dû connaître l’ambiance des colonies. Sinon comment aurait-il pu si bien les décrire ?

Bien sûr, par moments, il exagère. Quoi que

À Comblain, on ne respirait pas « la fumée d’l’usine d’à côté » et on n’allait pas « jouer dans la décharge municipale », mais nous avions le rocher de la Vierge. L’escalader avec des dizaines de petits, c’était le sommet de l’inconscience.

Nos surveillants à nous, non plus, n’étaient pas méchants. « Ils ne ronflaient pas les trois quarts du temps », mais étaient parfois « ronds comme des queues d’pelles ». Quand on est polonais… on est polonais.

« You kaïdi aïdi aïda »

Avec l’âge, on est devenu, à notre tour, des moniteurs et des monitrices. Et on a reproduit ce qu’on avait appris.

Je n’ai pas le souvenir d’avoir puni en « attachant en plein soleil, tout nus barbouillé d’confiture ». D’ailleurs, on n’avait pas de confiture à notre disposition. Et le sirop de Liège, qu’on mangeait à 16 heures, était trop bon que pour le gaspiller. Mais nous avions nos propres méthodes. Surtout quand la troupe était difficile.

Le groupe le plus difficile que j’ai eu le « privilège » de gérer, nous a fait perdre, à mon sous-moniteur, Géniu Bujanowski, et à moi, notre patience et… quelques cheveux. Il faut dire que c’était une bande de cracs.

Le hasard avait réuni là tout ce que l’indiscipline, la provocation et la flemme avaient fait de mieux.

Impossible de les faire avancer. Impossible de les motiver. Impossible de tout.

Parmi eux, le plus terrible, c’était Freddy Motala. Celui-là était tout simplement ingérable.

Totalement rétif à toute forme d’autorité. Une véritable tête de cochon. Il ne pensait qu’à nous fausser compagnie pour « J’vous quitte là, j’vais voir ma fiancée, une vieille qu’a au moins ses dix berges ».

« You kaïdi aïdi aïda »

Le pire, c’est que c’était – déjà – un meneur et que ces conneries amusaient tellement les autres du groupe qu’ils essayaient tous de l’imiter. Il nous a épuisés Géniu et moi. D’autant plus que l’énergie qu’il fallait déployer pour contenir ses débordements, nous ne l’avions plus – ou beaucoup moins – pour draguer les filles.

Ce qui – tout le monde le comprendra – était évidemment la principale préoccupation des moniteurs.

On a donc essayé d’innover dans l’art de « mater ». Mais le bougre était coriace.

Quelques années plus tard, Freddy Motala a rejoint le KSMP de Mons. Moi, j’étais déjà parti.

Mais un jour, il est venu à la maison, avec Géniu, et nous avons reparlé de ces années autour d’un verre.

Freddy était volubile et intarissable. Il se souvenait d’une foule de détails que nous avions enterrés profondément dans nos mémoires ( sans doute, un peu, par culpabilité ). Il racontait « nos méthodes » avec un plaisir communicatif. Il riait des punitions qu’on lui affligeait et de brimades qu’il subissait.

« You kaïdi aïdi aïda »

C’est lui qui nous a rappelé que pour faire marcher la troupe, un de nous se mettait en dernier et bottait le cul du dernier enfant de la file… c’était souvent Freddy. Il bondissait alors devant, et c’est le nouveau dernier qui trinquait. Et ainsi de suite…

Il riait en racontant comment nous le faisions redescendre de son lit, dont il occupait le matelas du haut, et remonter autant de fois qu’il le fallait pour qu’il arrête de nous emm…

Il était écroulé de rire au souvenir d’avoir été enfermé, pendant la sieste, dans une armoire métallique avec des « pschitts » de bombe anti-moustiques à travers les trous d’aération. Quelle horreur !

Mais le pire de tout, c’est le jour où nous avons décidé, Géniu et moi, pour être tranquille quelques jours, de leur apprendre à danser comme des « gόrales ». Les convaincre n’a pas été compliqué. Nous leur avons expliqué que c’était pour le feu de camp. On a donc taillé, la veille, des bâtons pour en faire des « czupagis » et dès le matin, nous avons commencé un entraînement intensif. Très intensif. Très très intensif.

Bien sûr, nous savions qu’elle serait la conséquence. Nous-mêmes, pour montrer comment il convenait de faire, nous faisions preuve de beaucoup de retenue et d’économie. Eux par contre, ils y allaient de bon cœur… toute la journée. Le lendemain matin… aucun d’eux n’a su descendre les escaliers pour aller déjeuner. On a dû les porter. Les deux jours qui ont suivi, nous avons pu – enfin – draguer un peu.

«You kaïdi aïdi aïda »

À peine quelques mois plus tard, Géniu m’annonçait que Freddy s’était suicidé.

En suivant son enterrement, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à tous ces souvenirs mémorables.

À cette tête de cochon, qui n’en faisait qu’à sa guise, mais qu’on ne pouvait qu’aimer.

Trente ans après, son souvenir reste intact. C’est bien la preuve qu’il nous manque.

Freddy, je suis sûr que tu es au paradis… J’espère que tu les fais ch… un maximum. N’hésite pas à leur pourrir leur éternité. Ils n’auraient pas dû, si vite, te reprendre à nous.

« You kaïdi aïdi aïda »

 07/09/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien – https://anciensdecomblain.com/

0114 : -COMBLAIN-LA-TOUR – 1977 : Patrick Magdaj ; Cécile Dannielewski ; Michel Konarski ; Hélène Piech ; Freddy Motala ; Christine Piech.
0114 : – COMBLAIN-LA-TOUR – 1977 : Patrick Madaj ; Cécile Dannielewski ; Michel Konarski ; Hélène Piech ; Freddy Motala ; Christine Piech.
0115 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Devant le drapeau : Piotr Rozinski ; Michel Konarski ; Richard Szymczak ; Freddy Motala.
0115 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Devant le drapeau : Piotr Rozenski ; Michel Konarski ; Richard Szymczak ; Freddy Motala.
0116 : COMBLAIN-LA-TOUR - 1979 : Piotr Rozinski ; Freddy Motala.
0116 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Piotr Rozenski ; Freddy Motala.
0117 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Freddy Motala ; Piotr Rozinski ; Michel Konarski.
0117 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Freddy Motala ; Piotr Rozenski ; Michel Konarski.
0118 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Freddy Motala ; Piotr Rozinski ; Michel Konarski.
0118 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Freddy Motala ; Piotr Rozenski ; Michel Konarski.
0119 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Freddy Motala ; Piotr Rozinski ; Michel Konarski.
0119 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Freddy Motala ; Piotr Rozenski ; Michel Konarski.
0120 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Dans le parc : Freddy Motala ; Fabienne Laffut ; Michel Konarski.
0120 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Dans le parc : Freddy Motala ; Fabienne Laffut ; Michel Konarski.

0012 – La famille Bardo

Bonjour à tous et à toutes,

La famille Bardo est indissociable de Comblain-la-Tour. Mr et Mme Bardo ont consacré leur vie au bon fonctionnement de la maison polonaise. Ils ont largement contribué – avec quelques autres – à nous laisser Comblain en héritage. Photos 68 et 69.

Les anecdotes concernant Mr ou Mme Bardo sont légions.

Personnellement – et comme à mon habitude – je me contenterai d’aborder le sujet par le « petit bout de la lorgnette ».

Cette année-là, mon moniteur était un certain Krystof  ( en rouge sur la photo n° 70, juste à droite de Ks Kurzawa ). C’était un gars robuste, bien dans sa tête et bien sur ses jambes. Membre des scouts du Limbourg, il était le responsable du groupe Wisła.

Son autorité naturelle et son sens du respect en imposaient.

Moi, je devais avoir 8 ou 9 ans. Notre groupe était composé d’une bonne quinzaine d’enfants de mon âge.

Toute cette joyeuse troupe logeait dans la petite maison au bord de l’Ourthe. Nous disposions de 2 petites chambres et 2 grandes, réparties au rez-de-chaussée et au premier étage. Avec un chef comme Krystof, nous marchions droit et personne n’avait jamais rien à nous reprocher. Jusqu’au jour où…

C’était un vendredi après le repas de midi. La consigne nous imposait, à tous, une sieste d’une heure et demie. Nous étions donc en chambre – dans un calme relatif – à lire ou à écrire aux parents, quand… tout d’un coup… et sans vraiment savoir pourquoi… la pagaye s’est installée : bataille générale de coussins. Je ne sais pas qui a commencé, mais Krystof a laissé faire. Pire, il s’y est mis aussi ! Attiré par le bruit et les cris, les enfants des 3 autres chambres sont arrivés et tous se sont jetés dans une bagarre totale : Krystof et son sous-moniteur contre tous les autres. Très vite, des plumes ont volé dans toute la chambre. On aurait dit des belettes dans un poulailler.

Rapidement, les matelas se sont érigés en barricades. Tout ce qui pouvait servir de matériaux pour construire des remparts était réquisitionné ; tout ce qui pouvait servir d’arme était utilisé. Des couvertures sont passées par la fenêtre, des draps aussi. C’était le chambard absolu. La chambre ne ressemblait plus à rien ; si à un champ de bataille. Mais le pire était encore à venir…

Quand la première tomate s’est écrasée contre le mur… il y a eu un moment de stupeur. Qui avait osé dépasser les bornes ? Qui avait ramené, la veille, du marché de Comblain-au-Pont ces tomates ? Et qui les sacrifiait maintenant comme projectiles ?

Mais quand la deuxième s’est écrasée à son tour, l’hystérie collective a repris de plus belle. C’était l’apocalypse, le breakdown.

On ne s’était jamais autant amusé.

Nos cris de joie devaient s’entendre de loin et ont fini par attirer l’attention de Mr Bardo. Personne ne l’a vu arrivé. Nous avions mieux à faire. Quand il est apparu dans l’encadrement de la porte… et qu’il a vu le « bałagan »… il a jeté ses bras en l’air en hurlant : « Skandal, skandal ». Et il est reparti, en courant, chercher Ks Kurzawa en continuant à crier « Skandal, skandal ».

Cette courte apparition, nous a tétanisés. C’était comme-ci, en une fraction de secondes, nous prenions enfin conscience de la gravité de la situation. Nous avions dérapé. La folie collective faisait maintenant place à une culpabilité douloureuse. Mais très vite, notre instinct de conservation nous a dicté le bon réflexe : tout remettre en place. Vite. Très vite. Tout me monde s’y est mis.

Les uns ramassaient les plumes, les autres refaisaient les lits. Celui-là est descendu ramasser ce qui était dehors, et celui-ci frottait les taches de tomates. Le balai, la ramassette, les torchons, mais aussi les essuies, les gants de toilettes et… les brosses à dents, tout s’est mis en action en même temps pour effacer les traces du dérapage. Et pourvu que Ks Kurzawa tarde à venir…

Heureusement, le bon Dieu est du côté des « repentis ». Ks Kurzawa était loin. Sans doute au fond du parc à lire son bréviaire comme tous les jours. Le temps que Mr Bardo le retrouve, lui explique et le ramène, dix minutes s’étaient écoulées.

Et quand, finalement, ils ont fait irruption dans la chambre, tous les deux, essoufflés, c’est un calme absolu qui y régnait.

Nous étions couchés, sagement, sur nos lits ; chacun sur le sien. Krystof et le sous-moniteur étaient assis un livre à la main. Ils avaient même l’air d’être étonnés par cette visite impromptue. On entendait voler les mouches.

Mr Bardo s’est agenouillé pour voir en dessous des lits : rien. Ils ont ouvert quelques armoires métalliques sans rien trouver d’anormal. Ils ont cherché les tomates. Quelles tomates ? Se sont précipités sur la poubelle : vide et propre.

Aucun des deux n’a ouvert la bouche. Qu’auraient-ils pu dire ? Leurs visages reflétaient une colère contenue, mais impuissante.

Ils ont fini par redescendre, la « queue entre les jambes ».

Quand ils ont été suffisamment loin, nous avons éclaté de joie ! On s’embrassait les uns les autres. C’était un immense soulagement.

J’ignore si, après cet épisode, Krystof a été « recadré ». Il n’en n’a jamais parlé. Mais notre affection pour lui s’est encore accrue.

Quant à Mr Bardo… je n’ai pas raconté cette histoire pour le diminuer. Au contraire. Il jouait parfaitement son rôle.

Dans le petit jeu du chat et de la souris, cette fois-là, c’est nous qui avions gagné. Mais lui aussi a gagné.

Il a démontré qu’il protégeait NOTRE héritage, mais que, dans le fond, il nous aimait bien.

Il a prouvé qu’il n’était pas rancunier et jamais il n’est revenu sur l’incident.

Il représentait une autorité que notre statut d’adolescent nous dictait de provoquer. Les relations n’ont pas toujours été simples.

Mais, tout compte fait, il mérite bien notre tendresse.

Panie Bardo, dziękujęmy wam za wszystko.

Sur la photo 71, Pan Bardo admire sa fille – la très belle Alice – qui exécute une danse des gitans avec une grâce absolue.

03/08/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien

0068 - COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0068 – COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0069 - COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0069 – COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0070 - COMBLAIN-LA-TOUR – Dans le parc en nocturne : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Franek Klimanowicz ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Krystof ? ; Ks Kurzawa
0070 – COMBLAIN-LA-TOUR – Dans le parc en nocturne : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Franek Klimanowicz ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Krystof ? ; Ks Kurzawa
0071 - COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko – de jour – devant le perron : Les danseuses : ( ? ) ; Alice Bardo ; ( ? ) Sur l’escalier à gauche : Mr Bardo
0071 – COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko – de jour – devant le perron : Les danseuses : Thérèsia Swierkowicz ; Alice Bardo ; ( ? ). Sur l’escalier à gauche : Mr Bardo

C’est VOTRE tour … racontez-nous vos chahuts, vos chambards et toutes les bêtises que vous avez faites à Comblain.

Nous sommes impatients de vous lire.