0362 – 70 ans … déjà ?

D’ici quelques jours, la Macierz Szkolna fêtera ses 70 ans ! Comme le temps passe vite …
La Macierz Szkolna, c’est cette institution qui a réussi à fédérer – il y a déjà 70 ans – tous les polonais de Belgique.

Sa plus grande réussite a été de rassembler tous les moyens financiers et toutes les énergies disponibles pour acheter et entretenir, ensemble, la Maison polonaise de Comblain-la-Tour.
Son but … donner à tous les petits polonais que nous étions une éducation polonaise … mais pas seulement ! Consciente de la relative précarité dans laquelle les émigrés polonais vivaient, elle a pris sur elle d’offrir à « ses enfants » des vacances dignes de ce nom. Quelle bonne idée !

C’est comme ça que – depuis le début des années soixante – Comblain-la-Tour est devenu un lieu mythique vers lequel on converge avec plaisir. On sait qu’on va y rencontrer d’autres « nous ».

Les festivités qui seront organisées à Comblain pour fêter ce jubilé auront lieu le premier octobre. Elles consisteront en un dépôt de fleurs sur les tombes des fondateurs de l’association qui sont enterrés dans le cimetière de Comblain et seront suivies d’une messe dans l’église Saint-Clément.
La partie protocolaire se déroulera dans la salle Talier, attenante à notre « café des Sports » où une partie artistique – et donc évidemment folklorique – permettra à tout un chacun de se rappeler les grands moments de nos « majówka » d’antan.
La réception des invités au Centre Millennium clôturera la journée.

Nous nous associons évidemment à cette commémoration. Comment ne pas être fiers de l’œuvre accomplie. Comment ne pas se réjouir d’une telle longévité ? À une époque où tout est dépassé avant même d’être apprécié, on ne peut qu’admirer l’initiative et applaudir tous ceux qui ont participé à faire d’un « projet » une réalité qui perdure depuis 70 ans.

Nous aussi nous félicitons les responsables de la Macierz Szkolna qui méritent amplement les ovations qu’ils recevront lors de ces commémorations. Mais pas seulement … nous remercions aussi chaleureusement tous les bénévoles qui s’activent, sans compter, à la préparation des repas et à l’entretien des lieux. Soyez sûrs de notre attachement. Nous ne manquerons pas de relayer ici les moments forts des cérémonies qui auront lieu là-bas.

Mais pour nous – Anciens de Comblain – ces réjouissances seront légèrement teintées de nostalgie.

En effet, comment pourrions-nous oublier que ces 70 ans sont, avant tout, une histoire d’hommes et de femmes qui se sont succédé avec la même énergie, le même objectif et le même idéal ?
Pour nous, ce sont des sourires, des visages familiers … des souvenirs …
Pour nous, ce sont nos papas, nos mamans, nos « cocia » et nos « wujek » et tous ces amis, avec qui nous partagions déjà notre existence dans nos cités et nos corons, qu’on retrouvait là …
Et Comblain-la-Tour devenait l’espace d’un moment notre « résidence secondaire ».

À l’aube de ces commémorations, j’avais furieusement envie de revoir tous ces sourires … histoire de ne pas oublier. En voici quelques-uns. Il en manque beaucoup. Mais c’est le propre des modestes que de laisser peu de traces derrière eux. Sachez pourtant que celles que vous avez laissées dans nos cœurs sont, et resteront, inoubliables.

JP Dz – 23/09/2022

3.560 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1962 : Les pionniers : ( ? ) ; Pan Jan ; Dr Wilczek ; ( ? ) ; ( ? ) ; Accroupis ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Léon Czak.
3.561 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1964 : Les pionniers : Pan Jan ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Joseph Rzemieniewski ; ( ? ).
3.562 : Dr Edward Pomorski à Comblain-la-Tour entouré par : accroupi : ( ? ) ; Marysia Perzyna ; ( ? ) ; debout : Jean Pietraszek ; Pan Bardo ; Casimir Swiderski ; Lydia Białecka ; Pani Jóża ; Bogdan Pietraszek ; ( ? ) ; Lutek Kurek et son épouse Stefania Ludwikowski ; Mr Walek Chmielecki.
3.563 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur l’escalier du perron : Mr Mirosław Wochen et Marianna, son épouse ; Pani Merta et son mari Wacek ; Mr Pomorski ; Mr Jan Stefanski et son épouse ; Mme Nioucka Bień ; Aline Bień ; Mr Dulak ; Pan Bardo ; Mme Marianna Koldziejka ; Mr Marysia et Bolek Chwoszcz ; Mirka Chwoszcz ; … ; Mr Kiełtyka et Mme Kiełtyka ; André Paterka ; Danielle Paterka ; Mr Kaziu Rogacki ; Mme Irène Drabina et son mari ; Mr Tadek Plichta ; Mr Angowski ; ( ? ).
3.564 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant l’escalier, côté grille d’entrée : Devant : Mr Michel Miklusiak ; Mr Rusowicz ; Mr Markiewicz ; Mme ( ? ) ; Mr Kazik Michalski ; Mr Zbigniew Matusiewicz ; Mr Tadek Szymczak ; au second plan : Mr Materna ; Mr Adam Ogonowski ; Mr Ludwig Mazgaj ; sur l’escalier : Mr Walek Chmielecki ; Mme Weronika Załobek.
3.565 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant l’escalier, côté grille d’entrée : Mr Franek Bujanowski ; Mr Rusowicz ; Mr Michel Miklusiak ; Mr Ludwig Mazgaj ; Mr Materna ; Mr Adam Ogonowski ; Mr Markiewicz ; Mme ( ? ) ; Mr Zbigniew Matusiewicz ; Mr Kazik Michalski ; Mr Tadek Szymczak ; sur l’escalier : Mr Walek Chmielecki ; Mme Weronika Załobek.
3.566 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans le parc : Władysława Chudzicka ; ( ? ) ; Zoska Kalek ; Janka Mroczkowska ; en bas, Danusia ? ; Barbara Kubarek.
3.567 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur l’escalier de l’entrée : Pani Duszowa, aux cheveux noirs, elle venait chaque année de Pologne pendant 2 mois pour travailler aux cuisines et restait même pour le séjour des retraités ; Mme Bardo ; Mme Koldziejka ; ( ? ) ; Pani Ludka Merta ; l’enfant ( ? ).

3.568 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko dans le parc : Pan Jan ; Pani Veronika Załobek ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Ksiadz Kurzawa ; Ksiadz Czesław Kiek.
3.569 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jan la belote, dans la cuisine : Pan Jan ; Mr Kazik Michalski ; Yurek Stoj ; ( ? ) ; Mme Veronica Załobek ( la grand-mère de Francine et Georges ).
3.570 : COMBLAIN-LA-TOUR : Bufet : Mr et Mme Bardo.
3.571 : COMBLAIN-LA-TOUR : Assis : ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Leon Warchulski ; Franek Klimanowicz ; Pan Jan ; en chemise blanche, Mr Henri Michalski ; ( ? ) ; la petite fille : Lydia Szczepanski, à côté de sa maman en robe foncée, Irène Łokietek ( sœur et maman de Christian Szczepanski ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; debout : Mr Rzemieniewski ; Mme Hélène Piątkowska, à côté de son mari Mr Joseph Szczepanski ( les grands-parents paternels de Christian Szczepanski ; Alice Bardo ; Pani Bardo.
3.572 : COMBLAIN-LA-TOUR : Mr Joseph Szczepanski ; Mr Franek Front ; ( ? ) ; Mme Kobelski d’Harchies ; Mme Weronika Załobek ; Mme Ogonowski ; Pan Jan ; Ks Kurzawa.
3.573 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant la cuisine : Monsieur Stefan Dudziak ; Madame Anna Konska, son épouse ; Madame Maryska Młynarski ; Thérèse Dudziak ; Patricia Młynarski.
3.574 : COMBLAIN-LA-TOUR : Les cuisinières et l’intendance : Mr Franek Bujanowski ; ( ? ) ; Pan Jan ; Mr Léon Warchulski ; ( ? ) ; ( ? ) ; debout derrière : ( ? ).
3.575 : COMBLAIN-LA-TOUR : Les cuisinières et l’intendance : Ks Kiek ; Mme Bardo ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mme Anna Dudziak ; Pan Jan ; Mr Franek Bujanowski ; Mme Martha Dziewiacien ; ( ? ) ( l’oncle de Géniu Bujanowski ; Mr Léon Warchulski ; ( ? ) ; ( ? ).
3.576 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1972 : Le bâtiment rouge en construction : Mr Zbigniew Matusiewicz ; Pan Jan ; Mr Léon Warchulski ; Mr Walek Chmielecki ; Mr Baron d’Hensies ; ( ? ) ; Mme Veronika Załobek ; ( ? ) ; Mr Franek Bujanowski ; Mr Kazik Michalski ; Mr Léon Czak.
3.577 : COMBLAIN-LA-TOUR : Les cuisinières et l’intendance : Pan Jan ; Mme Bardo ; Mr Léon Warchulski ; Mr Stepien ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Franek Bujanowski ; ( ? ).
3.578 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant la grille : ( ? ) ; Mr Franek Bujanowski ; Mr Kazik Michalski ; … ; Janek Perzyna ; Mr Casimir Swiderski ; Ks Kurzawa ; … ; Mr Léon Czak ; … ; Jurek Stoj ; … ; Mme Veronika Załobek ; … ; Ks Kiek.
3.579 : COMBLAIN-LA-TOUR : Construction du bâtiment rouge : ( ? ) ; Jurek Stoj ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Janek Perzyna ; Mr Casimir Swiderski.
3.580 : COMBLAIN-LA-TOUR : Construction du bâtiment rouge : ( ? ) ; Mr Jean Dziewiacien ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Léon Czak ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mme Veronika Załobek.
3.581 : COMBLAIN-LA-TOUR : Des Anciens scouts devant le perron : Accroupis : Mme Zosia Bień ; Mr Léon Czak ; Mme Marianna Koldziejka ; Mme Tonia Karpinski ; Debout : Mr Jan Stefanski ; Mr Rémy Karpinski ; Pan Jan ; Mr Józef Rzemieniewski ; Mme et Mr Marysia et Bolek Chwoszcz ; Mr Mirosław Wochen ; Mr Wacek Bień ; Mr Stefan Paterka ; Mr Jan Stempniewicz ; Mr Rudolf Wilczek ; Mr Zbigniew Bardo.
3.582 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans le hall d’entrée : Mr Rudolf Wilczek ; Mme Tonia Karpinski ; Mr Mirosław Wochen ; Mr Wacek Bień ; Mme Zosia Bień ; Mr Jan Stempniewicz.
3.583 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans la cuisine : Monsieur Stefan Dudziak ; Madame Weronica Załobek ; ( ? ) ; ( ? ) ; Madame Bernadette Roszlack ( épouse d’Adam Ogonowski ) la maman d’Eveline et de Dominique ; Monsieur Léon Czak ; Madame Rogalska ; ( ? ) ; Madame Bardo.
3.584 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1975 : Repas de l’intendance dans le réfectoire : Ksiadz Kiek ; Leszek ( ? ) ; Pan Jan ; Mr Franek Front ; ( ? ) ; Pani Bardo ; le séminariste Jozek Pietruszik ; ( ? ) ; ( ? ) ; Pani Merta ; le séminariste Zenon Mach ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Ks Kurzawa ; ( ? ).
3.585 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans le réfectoire : ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Paterka ; Mr Andreï Makarow ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
3.586 : COMBLAIN-LA-TOUR : L’entretien du parc : Mr Mirosław Wochen.
3.587 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Devant le nouveau bâtiment : Accroupis : ( ? ) ; Monsieur Paterka ; debout : ( ? ) ; Pani Duszowa de Pologne ; ( ? ) ; ( ? ) il venait de Krakow … en Fiat 500 ; Madame Bardo ; ( ? ) ; Madame Koldziejka ; ( ? ).
3.588 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1988 : Krąg Starszo Harcerski : Mr Zbigniew Bardo.
3.589 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1988 : Krąg Starszo Harcerski : Mr Stefan Paterka.
3.590 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1988 : Krąg Starszo Harcerski : Mr Józef Rzemieniewski ; Mr Mieczysław Dulak ( Mietek ).
3.591 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1988 : Krąg Starszo Harcerski : Mr Jean Stefanski.
3.592 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1988 : Krąg Starszo Harcerski : ( ? ) ; … ; Mme Paterka ; Mr Wacek Bień ; Mr Leon Czak ; Mr Bolesław Chwoszcz.
3.593 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1988 : Krąg Starszo Harcerski : ( ? ) ; … ; Mr Wacek Bień ; Mr Leon Czak.

0359 – Tout passe, sauf le passé …

( d’abord en français, ensuite en néerlandais ) par Piotr Rozenski

Il y a un temps pour toute chose sous les cieux. Il y a un temps pour venir, il y a un temps pour partir.

Au cœur battant de la communauté polonaise à Heusden-Zolder, le temps est venu de s’arrêter de battre.

Millenium, le foyer qui pendant pas loin de 60 ans a constitué son lieu de rencontres par excellence, vient d’être vendu à un promoteur immobilier et sera prochainement rasé.

Mais ce qui restera de cette świetlica polska – ou de cette « baraque polonaise », comme on avait l’habitude d’appeler cette construction, originairement en bois – c’est plus qu’un tas de briques, de poutres et de planches : pour d’aucuns elle évoquera des souvenirs affectueux aux temps révolus, pour d’autres il sera synonyme d’un regard nostalgique posé sur leurs années d’enfance…

Retour vers le passé :

La mise en exploitation progressive des mines dans le bassin houiller de Campine après la Première Guerre Mondiale a considérablement accéléré l’afflux de migrants dans le Limbourg. Les Polonais faisaient déjà partie de cette première vague d’immigration.

C’est surtout à partir de 1923 que les Polonais y sont arrivés en masse. Ils étaient essentiellement originaires de la Rhénanie et la Westphalie où ils avaient été employés dans l’industrie minière de la Ruhr. Avant de s’installer dans le Limbourg, certains d’entre eux avaient effectué un bref passage par le Nord de la France ou la Wallonie. Dans les années qui suivent, les exploitants des mines belges ont organisé aussi tous les deux ou trois ans des actions de recrutement en Pologne pour embaucher des mineurs directement dans leur pays d’origine.

C’est essentiellement grâce aux immigrés polonais de la Ruhr ou aux « Westfalaki » comme ils se plaisaient à s’appeler eux-mêmes, que la vie associative dans le Limbourg a pris son essor. Ces pionniers étaient plutôt éduqués et avaient gagné de l’expérience dans la mise en place d’organisations en Allemagne.

Les activités culturelles, religieuses, éducatives, sociales et sportives organisées par les associations polonaises ont fourni un point d’ancrage aux milliers de Polonais qui, au cours des années 1920 et 1930, avaient laissé derrière eux leur quotidien précaire dans leur patrie ou la situation politique pénible en Allemagne. Winterslag, où l’exploitation de charbon avait débuté en 1917, a pris l’initiative de créer un réseau d’organisations polonaises dans le Limbourg en fondant l’Union polonaise en 1923. D’autres sites houillers à Waterschei, Zwartberg, Eisden, Beringen et Heuden-Zolder (communes distinctes jusqu’à la fusion en 1977) ont rapidement suivi. A partir de 1947, dans les camps des DP (displaced persons) en Allemagne, un grand nombre de réfugiés de guerre polonais ont été recrutés pour les mines de charbon du Limbourg. Beaucoup d’entre eux ont aussitôt rejoint les associations.

À Heusden et Zolder, à partir de 1923, seules quelques personnes s’étaient installées pour aider à la construction des premiers puits. La mine de Helchteren-Zolder ne sera mise en service qu’en 1930. Heusden-Zolder comptait donc une communauté polonaise relativement restreinte avant la guerre, mais ce petit nombre était plus que compensé par un fonctionnement nettement dynamique. Une branche du Związek Polaków y a été fondée en 1929, celle du Bractwo Żywego Różańca en 1938. Avant la guerre, la section comptait également un club de sport et de gymnastique (Sokół), une association de tireurs sportifs (Związek Strzelecki) et une école polonaise.

La plupart des associations de Heusden-Zolder ont repris leurs activités après la guerre. En raison de l’arrivée des personnes déplacées, le nombre de familles polonaises a considérablement augmenté. Dans les années 1950, par exemple, 80 élèves fréquentaient l’école polonaise.

Les associations ne disposaient pas de propres locaux. Les membres pour les réunions se retrouvaient dans des cafés ou des cantines locales ou louaient des salles pour les célébrations. Cela a changé au début des années 1960. Le 15 novembre 1964, à l’instigation de Bolek Nowicki, alors président du Związek Polaków, une salle est inaugurée – on ne s’en étonnera guère – dans le quartier des migrants Lindeman, au pied du terril. Le patronat de la mine de Helchteren-Zolder avait apporté une contribution en mettant à disposition une parcelle et les matériaux. À l’occasion des festivités entourant la célébration des mille ans du christianisme en Pologne en 1966, la salle a été baptisée « Millenium ».

Lorsque la salle est devenue la propriété de l’Union polonaise dans les années 1970 et a fait l’objet d’une importante rénovation, elle avait déjà acquis un statut presque mythique, grâce aux fréquentes activités et réunions organisées au fil des ans. Outre la célébration des fêtes chrétiennes et nationales (qui étaient animées par des spectacles, invariablement suivis du traditionnel bal ou zabawa) et les cours de polonais du samedi matin qui se sont poursuivis sans interruption jusqu’en 2008, c’était également le lieu de rencontre des scouts polonais, de la chorale Saint-Grégoire et des groupes de danse : les jeunes du KSMP dans les années 1960 et 1970 et Millenium, un groupe de jeunes adultes, à la fin des années 1970 et dans les années 1980 (qui était également un club sportif).

La troupe de théâtre a également connu le succès, en se produisant depuis 1947 au concours annuel de théâtre du Limbourg et remportant régulièrement des prix.

La świetlica accompagnait les Polonais de Heusden-Zolder et des environs en d’autres occasions : réunions conviviales (wieczorki) autour d’une assiette de kapusta ou de goląbki et d’un verre de wódka, évènements joyeux, tels que mariages, fêtes de communion, anniversaires… Ces dernières années, hélas, de plus en plus souvent autour des tables de café après les cérémonies de funérailles.

Dans la vie, chaque chose a son heure et son temps. Il y a un temps pour venir et une heure pour partir. Quand bientôt la « baraque polonaise » sera démolie jusqu’à la dernière planche, poutre et brique, tout appartiendra au passé… sauf nos souvenirs.

Alles gaat voorbij, behalve het verleden…

In het leven heeft alles uur en tijd. Er is een tijd van komen en er is een uur van gaan.

De tijd is gekomen om definitief afscheid te nemen van Millenium, het kloppend hart van de Poolse migrantengemeenschap in Heusden-Zolder. Het lokaal dat voor de plaatselijke Polen bijna 60 jaar lang de ontmoetingsplek bij uitstek was, werd onlangs verkocht aan een bouwpromotor en zal in de komende maanden gesloopt worden.

Maar wat overblijft van de świetlica polska of « Poolse barak », zoals het oorspronkelijk in hout opgetrokken gebouw doorgaans genoemd werd, is meer dan een hoop stenen, balken en planken: voor de ene zal het de herinneringen en weemoed naar vervlogen tijden oproepen, voor de andere synoniem blijven voor een nostalgische kijk op de kinderjaren.

Even terug in de tijd :

In Limburg kwam de migratiestroom kort na de Eerste Wereldoorlog op gang. De Polen behoorden daarbij tot de vroegste migranten. Het geleidelijke opstarten van de mijnen in het Kempense steenkoolbekken is hier niet vreemd aan.

Vooral vanaf 1923 arriveerden de Polen in groten getale in de Belgische provincie. Ze waren voornamelijk afkomstig uit het Rijnland en Westfalen waar ze tewerkgesteld waren in de mijnindustrie van het Ruhrgebied. Sommigen van hen maakten eerst nog een tussenstop in Noord-Frankrijk of Wallonië. In de jaren daarop werden om de twee à drie jaar door de Belgische mijnuitbaters ook wervingsacties georganiseerd om arbeiders rechtstreeks in Polen te ronselen.

Het waren hoofdzakelijk de geïmmigreerde Ruhrpolen of « Westfalaki » zoals ze zichzelf bestempelden, die een impuls gaven aan de ontwikkeling van het Poolse verenigingsleven in Limburg. Deze pioniers hadden een zekere opleiding genoten en waren reeds vertrouwd met het verenigingsleven in Duitsland.

De culturele, religieuze, educatieve, sociale en sportieve activiteiten die de Poolse associaties organiseerden boden een houvast voor de duizenden Polen die in de loop van de jaren 1920 en 1930 hun bekommerd leven in hun vaderland of de politiek ongunstige situatie in Duitsland hadden achtergelaten. Winterslag, waar de steenkoolproductie in 1917 van start was gegaan, nam met de oprichting van de Poolse Unie in 1923 het voortouw bij het op poten zetten van een netwerk van Poolse organisaties in Limburg. Al snel volgden de overige steenkoolsites in Waterschei, Zwartberg, Eisden, Beringen en Heuden-Zolder (aparte gemeentes tot de fusie in 1977). Vanaf 1947 werd in de kampen in Duitsland een groot aantal Poolse DP’s (displaced persons of oorlogsvluchtelingen) geronseld voor de Limburgse steenkoolmijnen. Velen van hen sloten zich bij de verenigingen aan.

In Heusden en Zolder hadden zich vanaf 1923 slechts enkelingen gevestigd om er mee te helpen aan de uitbouw van de eerste mijnschachten. De mijn van Helchteren-Zolder zou namelijk pas in 1930 in dienst worden genomen. Heusden-Zolder had om die reden voor de oorlog een relatief kleine Poolse gemeenschap, maar het geringe aantal werd ruimschoots gecompenseerd door een uitgesproken dynamische werking. Een afdeling van de Związek Polaków werd er opgericht in 1929 en van de Bractwo Żywego Różańca in 1938. Voor de oorlog had de afdeling ook een sport- en turnclub (Sokół), een schuttersvereniging (Związek Strzelecki) en een Poolse school.

De meeste verenigingen in Heusden-Zolder hernamen na de oorlog hun activiteiten. Door de komst van de DP’s was het aantal Poolse families sterk opgelopen. In de jaren 50 bijvoorbeeld bezochten 80 leerlingen de Poolse school.

De verenigingen hadden geen eigen lokaal. De leden kwamen voor vergaderingen bijeen in lokale cafés of kantines of huurden voor de feestelijkheden zalen af. Daar kwam begin jaren 60 verandering in. Onder impuls van de toenmalige voorzitter van de Związek Polaków, Bolek Nowicki, werd op 15 november 1964, heel toepasselijk in de migrantenwijk Lindeman, aan de voet van de mijnterril, een eigen zaal ingehuldigd, waarvoor het mijnpatronaat van Helchteren-Zolder financieel tussenkwam en de bouwgrond en materialen ter beschikking stelde. Naar aanleiding van de festiviteiten rond de viering van het duizendjarig christendom in Polen in 1966 werd de zaal « Millenium » gedoopt.

Toen de zaal in de jaren 70 eigendom van de Poolse Unie werd en een grondige renovatie onderging, had ze al een haast mythische status verworven, dankzij de frequente activiteiten en ontmoetingen die door de jaren heen werden georganiseerd. Naast de viering van christelijke en nationale feestdagen (die werden opgeluisterd met optredens, steevast gevolgd door het traditionele bal of zabawa) en de Poolse lessen op zaterdagvoormiddag die ononderbroken tot 2008 doorgingen, was het ook de ontmoetingsplaats voor de Poolse scouts, het zangkoor Św. Grzegorza en de dansgroepen: de KSMP-jeugd in de jaren 60 en 70 en Millenium, een groep jonge volwassenen, eind jaren 70 en 80 (die overigens ook een sportclub was).

Successen kende ook de toneelgroep die sinds 1947 toneelvoorstellingen verzorgden tijdens de jaarlijkse Limburgse toneelwedstrijd en daarbij geregeld in de prijzen viel.

De świetlica vergezelde de Polen uit Heusden-Zolder en omstreken ook bij andere gelegenheden: gezellig samenzijn (wieczorki) rond een bord kapusta of goląbki en een glas wódka, heugelijke gebeurtenissen, bruiloften, communie-feesten, verjaardagen…. In de laatste jaren jammer genoeg ook meer en meer bij koffietafels na begrafenissen.

In het leven heeft alles uur en tijd. Er is een tijd van komen en er is een uur van gaan. Wanneer weldra de laatste balk, plank en baksteen van de “Poolse Barak” tegen de vlakte gaat, zal alles tot het verleden behoren… behalve onze herinneringen.

15/08/2022 – Piotr Rozenski

Commentaires :

André Karasiński : Bravo à toi, Piotr. Excellent survol, précis et complet, de l’histoire centenaire de l’immigration polonaise dans le Limbourg. Ta conclusion est émouvante mais tellement vraie : les souvenirs de la communauté polonaise du Limbourg, vos souvenirs, nos souvenirs à tous, Polonais de Belgique, ne disparaîtront pas. Et tu y auras contribué.

Czegoś bardzo ważnego zapomniałem dodać Piotrze, dziękuję !

Betty Nowicki : Waah des souvenirs à couper le souffle …merci.

3.383 : 1951 : ( ? ) ; Grzegorz Rozenski, en twee immigranten van het eerste uur, de « Westfalaki » Leon Lukaszewicz en Piotr Nowak in de kantine « Bij Leon », toen de Poolse gemeenschap nog geen eigen zaal had.
( ? ) ; Grzegorz Rozenski, et deux des immigrants pionniers, les « Westfalaki » Leon Lukaszewicz et Piotr Nowak dans la cantine « Chez Léon », quand la communauté polonaise ne disposait pas encore d’une propre salle.

Commentaires :

Regina Gymza : Ce « Léon » était mon grand-père, le papa de ma maman ( né en 1902 en Ruhrgebiet en Allemagne et a déménagé à Winterslag en Belgique après la première guerre mondiale ).

Stefan Broniecki : Pan Rzezniczak ( ojciec Leona Rzezniczaka ).

3.384 : 15 november 1964. Inwijding van de Poolse zaal op de Lindeman. O.a. Rektor ks. Repka, Grzegorz Rozenski, burgemeester van Heusden Jef Aerts, voorzitter ZPB Bolek Nowicki en zijn vrouw Halina Tomaszewski, Edward Pomorski
Inauguration de la salle polonaise dans le quartier de Lindeman. E.a. Rektor ks. Repka, Grzegorz Rozenski, le bourgmestre d’Heusden Jef Aerts, le président du ZPB Bolek Nowicki et sa femme Halina Tomaszewski, Edward Pomorski.
3.385 : 1964, KSMP Heusden-Zolder ( in de wijk Lindeman/dans le quartier de Lindeman ) Pela Nowicka – Halinka Niemiec – Eddy Zielinski – Margot Lewkin – Jósiu Piekarczyk – Mirusia Czajka – Cash ( Kazik ) Cucup – Genia Goraj – Wiesiu Król – Edyt Kozlowki – Wanda Popis – Helcia Cucup – Józiu Nowicki – Annie Nowicki ( vooraan/devant ).
3.386 : November 1965 ( artikel Narodowiec ), kinderen van de Poolse school voor de Poolse zaal.
Novembre 1965 ( article du Narodowiec ), des élèves de l’école polonaise devant la salle Millenium.
3.387 : 1965, Harcerze Heusden-Zolder / Winterslag ( voor de świetlica op de Lindeman/devant la salle Millenium dans le quartier de Lindeman ) :
Staand / debout : Broniecki Stefan, Toklowicz Heniu, Goliński Tadek, Hadrysiak Bogdan, Czerwiec Krzystof, Danko Heniu, Rospondek Zdzisiu, Kępa Jerzy, Komendant Prokop Jan z Anglji ; Komendant Dulak Mietek, voor hem / devant lui : Ciszewski Heniu, Smolak Jozef. Gehurkt / accroupis : Goliński Edward, ( ? ), Góral Jan, Kenski Jan.
3.388 : 1966, Poolse school met de « Poolse Meester », Grzegorz Rozenski. Elzunia en Joziu Rozenski, ( ? ), Zosia Krol, ( ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ), Eddy Goraj.
1966, l’école polonaise avec le « Maître polonais », Grzegorz Rozenski. Elzunia et Joziu Rozenski, ( ? ), Zosia Krol, ( ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ), Eddy Goraj.
3.389 : 1968, teater / pièce de théâtre ( « Poblazliwy Komisarz » ). Staand / debout: Grzegorz Rozenski, Pachel Teresa, Mikolaj Krol, Zbigniew Sedzicki, Jan Krol. Gehurkt / accroupis : Broniecki Stefan, Michal Laczynski.
3.390 : 1979, Millenium. Rechtstaand / debout : Richard Pawlik, Piotr Rozenski, Wieslaw Krol, Joziu Rozenski, Kazik Danko, Heniu Cucup, Kazik Cucup, Eddy Pawlowski. Knielend/accroupis : Annie Cucup – Hella Pawlowski – Anna Proszowski – Anna Di Turri – Zosia Krol – Elzunia Rozenski – Marysia Pawlowski – Helcia Cucup – Annemarie Poelmans – Roza Czubacki.
3.391 : 1988, 50-jarig jubileum Bractwo Żywego Różańca, Heusden-Zolder. ( ? ? ? ? ? ), Wendy Danko, ( ? ), Tania Danko, Cecylia Pietka ( prezeska ), Marek Szkudlarski, (? ? ? ? ? ). 1988, 50e anniversaire du Bractwo Żywego Różańca, Heusden-Zolder. ( ? ? ? ? ? ), Wendy Danko, ( ? ), Tania Danko, Cecylia Pietka ( prezeska ), Marek Szkudlarski, ( ? ? ? ? ? ).
3.392 : 1996. Mauro Pawlowski voor de Poolse zaal op de Lindeman 1996. Mauro Pawlowski ( devant la salle polonaise ) à ses débuts, aujourd’hui chanteur-musicien en vogue ( notamment guitariste du groupe dEUS ).
3.393 : 2016. Eddy Pawlowski en Anna Di Turri ( ouders van Mauro ) voor de Poolse zaal op de Lindeman. 2016. Eddy Pawlowski et Anna Di Turri ( parents de Mauro ) devant la salle polonaise dans le quartier de Lindeman.
3.394 : 2009. De Poolse zaal « Millenium », aan de voet van de terril.
2009. La salle polonaise « Millenium », au pied du terril.

Commentaires :

Betty Nowicki : Mon enfance.

3.395 : Mr Edward Pomorski et Mr Mikolaj Król.

3.600 : Heusden-Zolder : le foyer « Millenium » / świetlica polska / « baraque polonaise » : ( ? ) ; Pani Pela Nowicka ; Genia Góraj ; Edith Jarosz ; Wanda Popis. Les garçons : Józiu Danko ; Wiesiu Król ; Heniu Kurek ; Janek Król ; Zdzisiu Rospondek ; Każik Danko ; Henio Danko ; Janek Góral.
3.601 : Heusden-Zolder : le foyer « Millenium » / świetlica polska / « baraque polonaise » : Pani Pela Nowicka ; Heniu Kurek ; Henio Danko ; Genia Góraj ; Zdzisiu Rospondek ; Edith Jarosz ; ( ? ) ; Wanda Popis ; Wiesiu Król ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Janek Góral.
3.602 : Heusden-Zolder : le foyer « Millenium » / świetlica polska / « baraque polonaise » : Henio Danko ; Edith Jarosz ; ( ? ) ; Wanda Popis ; Wiesiu Król ; ( ? ) ; Janek Góral.
3.603 : Heusden-Zolder : le foyer « Millenium » / świetlica polska / « baraque polonaise » : Michał Laczynski ; Stefan Góraj ; Pela Nowicka ; Mikolaj Król ; pani ( ? ) ;
Stefan Broniecki ; Grzegorz Rozenski.

0343 – Mr Jean-Baptiste Czajkowski

Notre histoire commune déborde de souvenirs … Ces petites anecdotes … amusantes, rafraîchissantes et si tendres … nous replongent dans ce climat si particulier dans lequel nous avons tous grandi. Si notre mémoire a pris soin de les conserver au plus profond de notre cerveau, c’est qu’elle a estimé que c’était là le plus important.

Aujourd’hui, à l’heure de l’informatique dominante, à un moment où nous sommes tous confrontés quasi en permanence à nous demander « Qu’est-ce qu’il est utile de sauvegarder dans mon prochain back-up ? » … « De quoi aurais-je encore besoin demain … et après-demain ? », nous ferions mieux de nous inspirer de notre mémoire naturelle … celle dont nous sommes tous dotés … et qui nous distille lentement … naturellement tous les secrets dont notre équilibre à besoin.

Et si vous prenez la peine d’y réfléchir, vous constaterez que les choses les plus importantes sont finalement toutes ces « petites choses de la vie » qui nous ont fait sourire ensemble et qui ont rendu nos existences si douces … c’est le souvenir de ces moments de tendresse et de ces gens « ordinaires » qu’on a eu le privilège de croiser et qui ont pourtant rendu notre vie « extraordinaire ».

C’est exactement la mission que nous nous sommes donnés … faire revivre ces petits moments d’exception.

Et c’est Malvina Rusowicz qui souhaite aujourd’hui rendre un hommage à quelqu’un qui vient de nous quitter. Merci Marion.

Écrit par Malvina Rusowicz :

« Cette semaine, nous avons dit « Au revoir » à Jean-Baptiste Czajkowski, particulièrement dévoué au foyer du Père Kolbe. Homme aux nombreuses casquettes, tantôt bedeau, tantôt barman, homme à tout faire, toujours de bonne humeur et toujours prêt à rendre service.

Je souhaiterais lui rendre hommage, en racontant une petite anecdote, le concernant. Un 16 août, toutes les bonnes volontés et les moins bonnes aussi étaient invitées à donner un coup de main à la remise en ordre des locaux, au lendemain de la fête. Naturellement, Jean figurait en première ligne. Soudain dans la fièvre du rangement, un bruit se répandit : « Jean a perdu ses clefs ».

Abandonnant qui, casseroles à récurer, qui seaux d’eau savonneuse, nous sortîmes arpenter le carré de pelouse devant la cuisine. Nous marchions déployés ( comme vu à la télé ).

C’était folklorique… De son côté pani Andrzejczak ( Babcia Czajkowska pour les intimes ) et maman de Sonia, la mise en plis irréprochable, sa petite sacoche pendue au bras, comme je me la rappelle, les mains jointes, le visage grave, se mit à implorer en boucle : « Swiety Antoni, pomorz mi… Swiety Antoni, pomorz mi… »

Pour la suite, chacun se fera sa propre opinion. Le fait est que rapidement, Jean retrouva son précieux trousseau dans une grosse touffe d’herbe. Et ce fut encore une bonne occasion de trinquer à la santé de saint Antoine et de tous les saints ».

08/10/2021 – Malvina Rusowicz

3.202 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski entouré par : Monseigneur Szczepan Wesoły ; Ks Kurzawa ; …
3.203 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski menant la procession du 15 août ; derrière lui, son épouse Sonia ; …
3.204 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski menant la procession du 15 août ; derrière lui, son épouse Sonia ; …
3.205 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski menant la procession du 15 août ; derrière lui, son épouse Sonia ; …
3.206 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski entouré par les jeunes du KSMP.
3.207 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski entouré par les jeunes du KSMP.

0338 – 8 juin 1975

Parmi les grands moments de partage et de communion de toute la Communauté polonaise de Belgique, il y en a un qui surpasse tous les autres … et c’était précisément un 8 juin comme aujourd’hui.

En effet, le 8 juin 1975 – c’est-à-dire il y a 46 ans jour pour jour – nous inaugurions la nouvelle église polonaise de Ressaix en présence de nombreuses personnalités et des KSMP de Ressaix, de Mons et de Liège.

08/06/2021 – JP Dz

3.105 : Bénédiction de la nouvelle église polonaise de Ressaix.
3.106 : Ressaix.
3.107 :
3.108 :
3.109 :
3.110 :
3.111 :
3.112 :
3.113 :
3.114 : Ressaix : l’ancienne chapelle.

0337 – Si je peux me permettre …

Nous avons déjà évoqué ici la mémoire de Ks Woryna. Mais j’aimerais aujourd’hui – si je peux me permettre – aborder un autre aspect de son histoire. Il avait – entre autres – dans ses attributions, la gestion des âmes polonaises du petit village d’Harchies. Là, dès les années cinquante, il a sympathisé avec un couple d’émigrés. Est-ce parce que l’épouse s’appelait Martha … comme la maman du prêtre … où simplement parce que l’histoire de cette dame était abominable … le fait est que Ks Woryna s’est lié d’amitié pour ces deux rescapés pour qui le drame de leur vie était de ne pas pouvoir avoir d’enfant.

Je ne sais pas lequel des trois a eu l’idée, mais ce qui est certain c’est qu’à un moment donné Jean et Martha ont décidé d’adopter un enfant et Ks Woryna de tout mettre en œuvre pour faire aboutir ce projet. Comme vous pouvez l’imaginer, adopter un enfant belge … dans les années cinquante … juste après guerre … alors qu’on habite dans une baraque en bois, chemin de la Drève, au bord des marais d’Harchies … qu’on baragouine juste un peu de français ( qu’on a appris à la fosse ) … et qu’on ne sait écrire qu’en polonais … ce n’était pas gagné. Pour le couple, il aurait été plus facile de grimper sur l’Everest que de constituer un dossier ! Heureusement, Ks Woryna s’est chargé de tout. Il a fallu traduire, remplir des formulaires, des questionnaires, faire revenir des papiers, rassembler des témoignages, attester, … et surtout convaincre … inlassablement convaincre.

Et quand enfin la bonne nouvelle est arrivée … qu’on pouvait enfin aller chercher un enfant abandonné par ses « parents » à l’hôpital de Brugman d’Ixelles, c’est encore Ks Woryna qui a accompagné le couple pour la rencontre de leur vie. Je ne vous raconte pas l’émotion …

Le bébé avait à peine un mois quand il a débarqué à Harchies. Directement, il a été entouré par toute la petite communauté polonaise qui vivait là. Le bonheur des nouveaux parents était si communicatif qu’il irradiait sur l’ambiance générale. Ils étaient nombreux ceux qui voulaient devenir parrain et marraine de la petite tête blonde. Les parents ne savaient plus qui choisir ; ils ne voulaient surtout pas décevoir leurs meilleurs amis. Ks Woryna – toujours lui – a pris sur lui d’attribuer à l’enfant 3 marraines et 3 parrains officiels … comme dans les contes de fées. C’est lui qui a baptisé le bébé.

Bien sûr, l’enfant a d’abord appris à parler en polonais ; ce n’est que plus tard, à l’école communale, qu’il a découvert la langue française. Bien sûr, il a fréquenté assidûment l’école polonaise du samedi après-midi. D’ailleurs, c’est Ks Woryna qui venait le chercher en voiture, tous les samedis, à 2 heures moins quart, pour le cours qu’il assurait lui-même à Bernissart. Et après le cours, l’abée repassait chez Jean et Martha pour redéposer le gamin et ils soupaient tous ensemble. Quant à l’enfant, s’il sentait bien l’immense affection que le prêtre avait pour lui, il ignorait totalement le rôle essentiel que ce dernier avait joué dans son existence.

Bien sûr, comme tous les enfants polonais, le petit ira en colonies à Comblain-la-Tour … ce sera d’ailleurs les seules vacances qu’il aura. Il n’en aurait pas voulu d’autres … il adorait aller à Comblain. Plus tard, en 1968, à l’âge de 12 ans, il entrera au KSMP de Mons que Ks Woryna avait créé 8 ans plus tôt … hélas le prêtre n’y sera plus … il est décédé en 1967. Mais pour le jeune garçon, appartenir au KSMP, c’était comme accéder au Saint Graal. Même si les premières années il ne dansait pas encore avec les autres – les grands – rien que le fait d’être là lui donnait l’impression de faire partie de quelque chose … Il faut dire qu’entre-temps, il avait appris – par hasard – qu’il était « adopté » … et donc « différent » … et donc pas tout à fait polonais et plus vraiment autre chose ! Vouloir prouver qu’il était digne d’appartenir à la communauté polonaise deviendra son véritable moteur. C’est à ce moment-là aussi qu’il changea définitivement de nom … Enfin ! il avait son nom polonais.

Quelques années plus tard, le jeune garçon deviendra président du KSMP de Mons et occupera cette fonction pendant quatre ans et demi. Il deviendra même, durant un an, le président de tous les KSMP de Belgique. J’imagine Ks Woryna qui, du haut du ciel, devait observer tout ça en souriant et en se disant : « Il a bien grandi le petit bébé qui était seul au monde et que nous avons eu la bonne idée de ramener … ».

Évidemment, le jeune homme rencontrera l’amour à Comblain-l’amour et épousera une polonaise, la présidente du KSMP de Ressaix. Ils se marieront à l’église polonaise, sous la bénédiction d’un prêtre polonais ( Ks Kurzawa ) et fêteront l’évènement au Centre polonais de Ressaix. C’était un peu comme dans la chanson de Kubiak : « Rudy ojciec, ruda matka, rudy dziadek, ruda babka, … rudą dziewczę poślubiłem, rudy ksiądz nam celebrował, rudy organista śpiewał, rude muzykanci grali, rude gości tańcowali … » sauf qu’au lieu d’être roux, ils étaient tous polonais …. même lui.

Et puis, le tourbillon de la vie l’a entraîné. Ce fut la vie de couple, le boulot, la maison, les enfants, … et aussi veiller au bien-être de Jean et Martha qui resteront à tout jamais, pour le jeune homme reconnaissant, ses seuls vrais parents. D’ailleurs, il a fini par les installer chez lui pour que leur dernière décennie soit la plus douce possible. Et il était là, à leur chevet, pétri de chagrin, quand ils ont rendu leurs derniers souffles et qu’ils sont partis rejoindre leur ami Ryszard Woryna au paradis des justes.

Et enfin, encore quelques années plus tard, à l’automne de sa vie, celui qui avait tant apprécié d’avoir été accepté par la communauté polonaise, a décidé de consacrer un peu de son temps et de son énergie pour rendre à cette communauté un peu de ce qu’il avait reçu.

Cette histoire – véridique – a commencé il y a précisément 65 ans. Et ce petit bébé … c’est moi !

Merci à tous pour l’attention que vous m’avez accordée.

06/06/2021 – Jean-Pierre DZIEWIACIEN

3.104 : Ks Ryszard Woryna, entouré par : les 3 marraines, Madame Dudziak, Madame Dobrołowicz, Mademoiselle Valentine Stowbur ; les 3 parrains, Monsieur Dudziak, Monsieur Dobrołowicz, Grégoire Stowbur ; Martha et Jean Dziewiacien et leur bébé.

0334 – Pan Józef Karasiński : Pan nauczyciel

Quand nous pensons à Comblain-la-Tour, nous avons tout de suite à l’esprit les mots « vacances, congé, farniente et oisiveté ». Pourtant, ce Centre a bien été acquis dans un but éducatif … D’ailleurs, le comité qui a acheté la maison et le parc – et qui est toujours le propriétaire et le gestionnaire des lieux – s’appelle la « Macierz Szkolna »,c’est-à-dire la référence en matière d’éducation et de scolarité polonaise en Belgique. Comblain-la-Tour est donc un élément important d’un « système éducatif » mis en place, par la génération d’avant la nôtre, et qui avait pour but de nous « élever » avec des valeurs et des traditions polonaises.

Ce « système éducatif » était bâti autour d’un certain nombre de piliers. À la base il y avait, dans chaque implantation où vivaient des polonais, nos écoles polonaises du samedi ou du mercredi. Nous y étudions la langue et la culture dans des livres comme « Elementarz » ou « Nasza Rodzina » et « Nasza Szkoła » écrits spécialement pour nous par Dr Edward Pomorski, qui était – au sommet du système – l’inspecteur scolaire. Mais entre les deux, il y avait nos instituteurs. Ils étaient sans nul doute la clé de voûte du système !

Parfois, ce sont les prêtres eux-mêmes qui donnaient cours de polonais … mais parfois aussi c’était des civils dévoués, généreux et passionnés qui sacrifiaient leur temps à nous inculquer les bases de notre culture. C’est à eux que je voudrais rendre hommage aujourd’hui. Nous en avons tous connu. Ils portent des noms qui restent gravés dans nos mémoires : Mr Gzegorz Rożenski, à Heusden-Zolder, Mr Budziński à Châtelineau, … et encore combien d’autres qui méritent qu’on cite ici leurs noms. Souvent il n’était pas QUE instituteur … ils avaient des curriculum vitae impressionnants. C’est le cas de celui que nous allons évoquer aujourd’hui : Pan Józef Karasiński :

Biographie écrite par André Karasiński :

Józef KARASIŃSKI est né le 16 février 1914 à Tomaszów Mazowiecki, fils de Franciszek et de Małgorzata Dębiec. En 1934, il obtient son diplôme d’instituteur primaire à Słonim. En 1937, après trois années d’études à la « Szkoła Podchorążych Piechoty » (Ecole des Officiers d’Infanterie) à Komorów, il obtient le grade de sous-lieutenant. Jusqu’au déclenchement de la guerre, il sert au 14e régiment d’infanterie à Włocławek comme commandant de peloton.

Du 1er au 28 septembre1939, il prend part à la seconde guerre mondiale. Comme commandant de compagnie, il participe à la bataille de Varsovie et en connaît la capitulation. Du 29 septembre 1939 et jusqu’à sa libération par les Alliés, le 28 avril 1945, il est interné dans différents Oflags en Allemagne : Hohnstein, Colditz, Prenzlau, Neubrandenburg, Gross-Born et Sandbostel où il aboutit, épuisé, le 13 mars 1945, après avoir survécu à une marche d’évacuation entamée le 25 janvier 1945 – 600 km de la frontière polonaise et la frontière hollandaise.

Caserné à partir de mi-juin 1945 au camp de ralliement de l’armée polonaise à Lille, il est promu au grade de lieutenant le 1er juillet 1945 et est démobilisé, à sa demande, le 15 septembre 1947.

À Londres, le 11 novembre 1967, il sera promu par le général Anders au grade de capitaine, grade auquel il avait droit au moment de sa démobilisation en fonction de ses années d’ancienneté.

D’octobre 1945 à juin 1947, il étudie l’harmonie et le contrepoint à l’Académie de musique de Molenbeek-Saint-Jean. Le 12 octobre 1946, il se marie avec Wanda Helena JOP. Cette union est scellée par la venue d’un fils, André, né le 16 octobre 1947. Plus tard, trois petits-enfants, Isabelle, Christophe et Anne-Sophie viendront agrandir le cercle familial.

En Belgique la majeure partie de sa carrière professionnelle va se dérouler au charbonnage de Tertre où il travaillera au bureau d’accueil et occupera la fonction d’interprète, du 8 septembre 1951 jusqu’à la fermeture du siège le 31 mai 1972. Rente d’invalidité dans un premier temps puis départ à la retraite le 1er mars 1979. Pendant de nombreuses années, il a aussi été traducteur juré près le tribunal de première instance de Mons. Il est décédé le 13/03/2000.

Józef Karasiński a passé énormément de temps à se dévouer à la cause de la communauté polonaise de Mons-Borinage.

Comme instituteur polonais :

– À Hautrage-Etat de septembre 1951 à juin 1964 ; à Quaregnon de septembre 1951 à juin 1952 et à Tertre de septembre 1956 à juin 1964, dans le cadre du « Katolicki Komitet Szkolny » (Comité des écoles catholiques).

– Au centre culturel polonais d’Hautrage-Etat « Ośrodek Kulturalno-Oświatowy Wolnych Polaków Okręg Mons » (Centre Culturel et Éducatif des Polonais libres de la région de Mons) de septembre 1979 à juin 1982.

Comme dirigeant du KSMP « Echo Ojczyste im. Ks R. Woryny » (Association de la Jeunesse Catholique Polonaise) :

Avec Walenty Chmielecki et Edmund Łagocki, il fut l’un des trois dirigeants fondateurs qui ont soutenu l’action du père Ryszard Woryna. Ils furent rejoints, par la suite, par Mieczysław Gruszczyński. Józef était le responsable de la chorale qui a donné une quarantaine de concerts en Belgique, deux en France et deux en Italie, en 1962 à l’occasion du 10e anniversaire de la publication par le pape Pie XII de la Constitution apostolique « Exsul Familia Nazarethana ». Un des concerts italiens a été donné au cimetière polonais de Monte Cassino.

Comme conférencier :

Il a été invité à présenter des conférences par les différents recteurs de la Mission Catholique Polonaise de Belgique, par l’organisation « Stowarzyszenie Matek Różańcowych » (Association des Mères du Rosaire), par les différents comités régionaux créés pour célébrer le millénaire de la Pologne chrétienne en 1966 (Milenium Chrztu Polski), par l’organisation « Stowarzyszenie Mężów Katolickich » (Association des Hommes Catholiques), ainsi que par le comité central des KSMP de Belgique.

Parmi les nombreux thèmes abordés, en voici quelques-uns :

Le pontificat du Saint Père Pie XII ; Les responsabilités des aînés envers les jeunes ; Nos vices nationaux ; L’archevêque Gawlina est mort ; Baptême de la Pologne en 966 ; Un cardinal polonais devenu Saint-Père ; L’éducation : son but, son objet et son rôle ; Le soulèvement de janvier 1863 ; Le Saint-Père Jean Paul II ; La crise de l’autorité, etc.

Comme créateur artistique :

Musicien – il jouait du piano, de la trompette et de l’accordéon – il a composé et écrit de nombreux chants religieux et des chansons laïques interprétés par les différentes chorales qu’il a dirigées et par les enfants des écoles. On peut citer l’hymne des KSMP de Belgique, l’invocation à Saint-Stanislas Kostka. Auteur, il a écrit des saynètes pour les enfants des écoles polonaises et des pièces de théâtre interprétées par des troupes de la région de Mons et par la troupe du KSMP de Mons. Citons entre autres : « Za naszą wolność i waszą » (pour notre liberté et la vôtre) ; « Spotkanie », pièce dédicacée au père Woryna et jouée à l’occasion de son jubilé de 25 ans de sacerdoce ; « W służbie Niepokalanej » (au service de l’Immaculée), une pièce qui parle de la vie et de la mort héroïque du père franciscain Saint Maximilien Kolbe à Auschwitz. L’original de cette dernière œuvre se trouve au couvent des Pères franciscains à Niepokalanów et a fait partie du dossier qui a abouti à la canonisation du martyr.

Comme membre actif dans la vie associative polonaise :

– « Katolicki Komitet Szkolny » (Comité des Écoles Catholiques) : membre de 1951 à 1970, dont 3 ans comme secrétaire.

– « Ośrodek Kulturalno-Oświatowy Wolnych Polaków Okreg Mons » » (Centre Culturel et Éducatif des Polonais libres de la région de Mons) dont il a été le président de 1978 à 1983 puis président d’honneur. Parmi les activités et réalisations du Centre : école, bibliothèque, aide à la Pologne, actions caritatives, soirées polonaises, etc…

– « Towarzystwo Świętej Barbary » (Société de Sainte-Barbe) de Tertre : de 1952 à 2000, il a pris, entre autres, en charge la préparation du programme des fêtes organisées par l’association ;

– Étroite collaboration avec la « Polska Misja Katolicka » (Mission Catholique Polonaise) de Mons et le rectorat de Bruxelles, avec les Dames du Saint Rosaire de Tertre et d’Hautrage-Etat.

Comme membre organisateur d’événements particuliers :

– Au printemps 1948, organisation de la visite pastorale du nonce apostolique pour la Belgique et le Luxembourg, S. E. le cardinal Fernando Cento ;

– En août 1954, ordination à Hautrage-Etat, par Son Excellence monseigneur Gawlina, de deux prêtres polonais : Père Grabinski et Père Jankowski ;

– En septembre 1954, il dirige la chorale régionale à l’occasion de la visite pastorale à Quaregnon de S.E. le cardinal Giovanni Piazza, patriarche de Venise ;

– En juin 1962, à l’occasion de l’inauguration du Centre polonais de Comblain-la-Tour « Centre Millennium », il dirige un ensemble formé par les chorales des régions de Mons « KSMP Echo Ojczyste » et du Centre « KSMP Orlęta » ;

– En juillet 1966, organisation du jubilé de 25 ans de sacerdoce du père Woryna ;

– En juin 1980, organisation du jubilé de 25 ans de sacerdoce du père Szczęsny.

Son travail et son dévouement au sein de la communauté polonaise, sa créativité artistique, sa lutte au sein des associations des Polonais libres de Belgique contre le régime communiste établi après la guerre en Pologne avec le soutien de Moscou et dans l’indifférence de Londres et de Washington, ont été reconnus et récompensés par de nombreuses distinctions honorifiques civiles, religieuses et militaires. Il était particulièrement fier de la croix « Pro Ecclesia et Pontifice » conférée par le Pape Jean-Paul II le 27 mars 1987 et de la croix de chevalier de l’ordre du Mérite de la République de Pologne décernée par le président Lech Wałęsa le 7 septembre 1995.

Pan Józef Karasiński a vécu avec sa famille à la Cité Wauters à Tertre. Personne cultivée et intelligente, il était apprécié, respecté et estimé de tous ! À l’âge de 86 ans, il s’est éteint et est enterré au cimetière de Tertre où reposent de nombreux Polonais. Sur sa tombe, on peut lire : « Cpt Józef Karasiński – Combattant et prisonnier de guerre 1939-1945 ».

21/04/2021 : André Karasiński : Hommage à mon père.

3.028 : Pan Józef Karasiński : « Szkoła Podchorążych Piechoty » – École des Officiers d’Infanterie – à Komorów. Janvier 1935 – 1ère année.
3.029 : Pan Józef Karasiński : Année académique 1934 – 1935 ; J.K. et la plupart de ses condisciples sont en 1ère année (1’étoile sur l’épaulette) ; son voisin est en 2ème année (2 étoiles) ; le 2e à gauche, debout, est en 2ème ou 3ème année.
3.030 : Pan Józef Karasiński : 1936 – 2ème ou 3ème année d’études. Petit moment de repos sur le parcours d’obstacles.
3.031 : Pan Józef Karasiński : Le 12 octobre 1946, mariage avec Wanda Helena Jop.
3.032 : Pan Józef Karasiński : En famille, printemps 1948.
3.033 : Pan Józef Karasiński : 1957, dans le jardin du 10 (9 à l’époque) Cité Wauters à Tertre. Elle avait quand même de l’allure la Panhard Dyna !!!
3.034 : Pan Józef Karasiński : Mai 1958, réception à l’occasion de la Communion solennelle d’André. Présent également sur la photo, Ks. Rektor Kubsz.
3.035 : Pan Józef Karasiński : Juillet 1974 – Rawdon, Québec, Canada – Visite familiale. En compagnie de Władysław, frère aîné de Józef et de son épouse Krystyna. Les deux frères ne s’étaient plus vus depuis 1952.
3.036 : Pan Józef Karasiński : école polonaise de Tertre.
3.037 : Pan Józef Karasiński : 1958, les enfants des écoles polonaises de Tertre et Hautrage-Etat, réunies pour un spectacle commun mis en scène par leur instituteur Józef Karasinski.
3.038 : Pan Józef Karasiński : Weekend d’études organisé par « Stowarzyszenie Mężów Katolickich » (Association des Hommes Catholiques). On reconnaît messieurs Bujanowski, Halczuk, Żuraszek, Karasiński, Gruszczyńki, Łokietek, Pawlak, … ainsi que Ks. Rektor Repka.
3.039 : Pan Józef Karasiński : Années 1962 … 1965. Les trois dirigeants historiques de KSMP « Echo Ojczyte im. Ks R. Woryny » : Walenty Chmielecki – Théâtre ; Józef Karasiński – Chorale ; Edmund Łagocki – Ballet.
3.040 : Pan Józef Karasiński : Années 1962 … 1965. Avec Ks. Woryna, au milieu d’une partie des membres du KSMP.
3.041 : Pan Józef Karasiński : 1961/62, la chorale du KSMP lors d’une représentation au salon du charbonnage à Hautrage-Etat.
3.042 : Pan Józef Karasiński : Le 17 juillet 1966, toute la communauté polonaise de la région de Mons, en présence de nombreuses délégations venues de toute la Belgique, célèbre le jubilé de 25 ans de sacerdoce de Ksiądz Ryszard Woryna.
3.043 : Pan Józef Karasiński : Le 17 juillet 1966, jubilé de 25 ans de sacerdoce de Ksiądz Ryszard Woryna.
3.044 : Pan Józef Karasiński : La partie artistique du jubilé a été animée par les chants et danses folkloriques du KSMP « Echo Ojczyste ». En première partie du spectacle quelques membres du KSMP ont représenté « Spotkanie » (La rencontre), une pièce de théâtre spécialement écrite pour l’occasion par Józef Karasinski et mise en scène par Walenty Chmielecki. Sur la photo, de gauche à droite : Józef Karasiński, Mieczysław Gruszczyńki, Józef Krasowski, Zdzisław Blaszka, Anne-Marie Mazgaj, Richard Chmielecki, Marie-Thérèse Mielcarek, André Karasinski, Walenty Chmielecki.
3.045 : Pan Józef Karasiński : 17/07/1966 : lors de la représentation d’une pièce de théâtre écrite par Mr Józef Karasiński – à l’occasion des 25 ans de sacerdoce de Ks Woryna : Zdzisław Blaszka ; Anne-Marie Mazgaj ; Richard Chmielecki ; Marie-Thérèse Mielcarek ; André Karasiński.
3.046 : Pan Józef Karasiński : Août 1961 – Limbourg (Waterschei ?). Célébration du vingtième anniversaire de la mort en martyr du père franciscain Maximilien Kolbe, futur Saint Maximilien Kolbe, organisée par Stowarzyszenie Mężów Katolickich.
3.047 : Pan Józef Karasiński : KSMP « Echo Ojczyste » assure une partie importante du spectacle. La section théâtre présente un drame en 1 acte avec prologue, « W służbie Niepokalanej » (Au service de l’Immaculée), écrit par Józef Karasiński et mis en scène par Walenty Chmielecki. Prologue : Helène Swieconek et André Karasiński. Acteurs : Lucie Przybyła ; Wladysław Łokietek ; Henri Łagocki ; Marie-Thérèse Mielcarek.
3.048 : Pan Józef Karasiński : Les choristes sont déjà prêts pour poursuivre avec « Trojak ».
3.049 : Pan Józef Karasiński : Józef Karasiński en compagnie de B. Lachowski, directeur de la chorale du KSMP de Liège.
3.050 : Pan Józef Karasiński à Comblain-la-Tour.
3.051 : Pan Józef Karasiński : 1975 au 15ème anniversaire du KSMP « Echo Ojczyste ».
3.052 : Pan Józef Karasiński : 27 mars 1987, Józef Karasinski reçoit des mains de Ks. Szczęsny la croix « Pro Ecclesia et Pontifice » que lui a conférée le Pape Jean-Paul II. Monsieur Walenty Chmielecki, que l’on aperçoit à droite de la photo, a reçu cette même distinction honorifique. Les petits-fils des récipiendaires apportent les décorations sur de petits coussins. A gauche, Christophe Karasinski; à droite, Geoffrey Chmielecki.
3.053 : Pan Józef Karasiński : 1981/82, lors d’une cérémonie organisée au Centre culturel à Hautrage-Etat ! À l’avant-plan, dans son costume de cracovienne, Isabelle Karasinski écoute attentivement son grand-père.
3.054 : Pan Józef Karasiński : 1981/82 : Que de monde lors de cette cérémonie au Centre culturel à Hautrage-Etat !
3.055 : Pan Józef Karasiński : La chorale du Centre Culturel et Educatif des Polonais libres de la région de Mons.
3.056 : Pan Józef Karasiński : 12 octobre 1996 – Réception à l’occasion des noces d’or de Wanda et Józef Karasinski. Présents sur la photo : Ks. Pożoga et Krysia Oszczak.
3.057 : Pan Józef Karasiński : Cimetière de Tertre.

0330 – Ks Woryna, parti tellement trop tôt

Voici la biographie de Ks Woryna écrite par André Karasiński :

Ksiądz Ryszard Woryna 1913 – 1967 – Kapelan Wojska Polskiego

Duszpasterz Polonii i Polaków z Belgii – Założyciel K.S.M.P. « Echo Ojczyste » okręg Mons

Le père Ryszard Woryna est né le 2 Juin 1913 à Dąbrówka Mała, paroisse de Pniaki, diocèse de Katowice. Il est le fils de Filip et Marta née Lamża ( 1 ).Etudes secondaires à Lubliniec et au Petit séminaire de la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée ( OMI ) à Krobia. En 1934, il entre dans la Congrégation des Oblats et fait un an de noviciat à Markowice où il prononce ses premiers voeux. Ensuite il étudie la théologie et la philosophie au Séminaire oblat de Krobia ( 1935 – 1937 ) et au Grand séminaire des OMI à Obra ( 1937-1939 ). Il prononce ses vœux perpétuels le 8 septembre 1938 à Obra.

L’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie le 1er septembre 1939 interrompt ses études. Le 27 janvier 1940, tous les Oblats de Obra sont arrêtés et déportés vers les camps de prisonniers de Komorów. Les efforts conjugués de la province oblate de Pologne et de l’administration générale de la congrégation à Rome ont permis de transférer un groupe de 50 pères, séminaristes et frères de Pologne en France, via l’Italie ( 2 ). Ryszard Woryna termine ses études de théologie au séminaire OMI de Notre-Dame des Lumières près d’Avignon ( 1940 et 1941 ) et est ordonné prêtre le 23 février 1941.


Sa mission pastorale débute en Savoie, dans un camp d’internement des soldats polonais. Après le débarquement allié en Normandie, il est aumônier militaire. Il travaille à Sorgues et à La Courtine, où, en plus de son travail de pasteur, il est professeur de mathématique et de propédeutique à l’école secondaire pour les jeunes soldats. Après sa démobilisation en 1948, il devient aumônier de la communauté polonaise dans le Centre et à partir de 1951 dans la région Mons-Borinage. Il sera incardiné dans le diocèse d’Opole le 15 septembre 1952 ( décret de sécularisation signé par le cardinal Stefan. Wyszyński ). L’abbé Woryna mènera sa mission avec beaucoup de disponibilité et de dévouement et sera très apprécié au sein de sa communauté. Il occupera d’abord une petite maison ( ancienne morgue du dispensaire du charbonnage ! ), rue du Petit Villerot à Hautrage-Etat, puis à partir de 1966, un logement plus grand et plus confortable au n° 58 de la rue Olivier Lhoir à Tertre. Les messes en polonais seront célébrées à Quaregnon, Tertre, Hautrage-Etat, Hensies, … Outre les villages cités, il visitera ses paroissiens de Baudour, Hornu, Bernissart, Harchies, Mons, … Il sera aussi instituteur pour les enfants polonais. Bien sûr, il sera le conseiller spirituel des différents mouvements d’action catholique : Confrérie du Rosaire Vivant ( Bractwo Żywego Różańca ), Association Ste Barbe ( Towarzystwo Sw Barbary ), … ( 3 ).

Mais il est évident que la plus grande fierté – et magnifique réussite – de l’abbé Woryna aura été la mise sur pied, en octobre 1960, de l’Association de la jeunesse catholique polonaise, K.S.M.P. ( 4 ) « Echo Ojczyste ». Qu’est-ce qu’il les a aimés ses jeunes ! Qu’est-ce qu’il s’est dévoué pour eux ! Présent à toutes les réunions, à toutes les répétitions, à tous les déplacements. Il aura tout été et tout fait : fondateur, directeur, aumônier, taxi ! Mais les jeunes le lui ont bien rendu. Le temps passé dans les activités organisées au sein du K.S.M.P. reste parmi les plus beaux souvenirs de notre jeunesse.

Le 17 juillet 1966, toute la communauté polonaise de Mons-Borinage, à laquelle se sont joints des délégations venues de toute le Belgique, célèbre le 25e anniversaire de sacerdoce de Ksiądz Woryna. Personne n’imagine alors qu’à peine 10 mois plus tard, on lui décèlera une maladie incurable qui l’emportera finalement dans la nuit du 11 au 12 décembre 1967. Il est enterré dans l’ancien cimetière de Tertre.

Écrit par : André Karasiński 

PS : À l’occasion du 25e anniversaire de sacerdoce de Ksiądz Woryna, – le K.S.M.P. « Echo Ojczyste » okręg Mons a interprété une pièce de théâtre largement inspirée par la vie du prêtre. Cette pièce, écrite par Mr Józef Karasiński et mise en scène par Mr Walenty Chmielecki, a été interprétée par : Mr Mieczysław Gruszczyński ; Maria-Teresa Mielcarek ; Anna-Maria Mazgaj ; Ryczard Chmielecki ; Zdzisław Blaszka ; Andrzej Karasiński et Józef Krasowski. Elle a eu un tel succès qu’on en parle encore aujourd’hui … même si les détails de l’histoire commencent à s’estomper dans les mémoires.

Alors pour se replonger dans l’œuvre, voici 2 documents en. pdf : le premier reprend la pièce dans son intégralité et en polonais, comme écrite par Mr Józef Karasiński ( le père ) ; et le deuxième est le prologue en français qu’André Karasiński ( le fils ) m’a aidé à traduire. Merci à tous les deux.

Spotkanie la pièce

Spotkanie le prologue

19/04/2021 – JP Dz

NOTES

1 ) En 1949, vivent en Pologne 2 sœurs et 3 frères. Son frère Paweł ( 1907 – 2006 ), frère OMI, a occupé durant de longues années les fonctions d’économe et de responsable technique de l’Internat Saint-Casimir à Vaudricourt en France. Il s’est aussi occupé de l’administration et de la comptabilité du mensuel « Niepokalana ». Il est enterré au cimetière de Vaudricourt.

2 ) De ce groupe, dont faisaient partie Paweł et Ryszard Woryna, d’autres Oblats consacreront, plus tard, tout ou partie de leur vie pastorale à la communauté polonaise de Belgique. Ce sont : Karol Brzezina, Karol Kubsz, Augustyn Müller, Kazimierz Czajka, Antoni Dreszer, Roman Duda, Alfons Rzezniczek, Alfons Stopa, Kazimierz Szymurski. On peut y ajouter Piotr Miczko et Henryk Repka arrivés en France entre 1935 et 1939 ainsi que Konrad Stolarek qui avait fuit la Pologne en novembre 1939 pour rejoindre les Forces armées polonaises de France. Le 9 septembre 1939, avait été signé un accord franco-polonais permettant la mise sur pied d’une division polonaise en France.

3 ) Nous sommes à la recherche des registres de délibérations ( książki protokołów ) des différentes associations polonaises de la région afin de documenter et de pouvoir factualiser nos articles sur la vie de la communauté polonaise. Un appel est lancé à tous ceux qui détiendraient ces registres. Merci d’avance.

4 ) Katolickie Stowarzyszenie Młodzieży Polskiej

SOURCES

Ks. Józef Szymański. (2010). Duszpasterze Polonii i Polaków  za granicą Tom I.

Garçon Gabriel. (2006). LA VICE-PROVINCE POLONAISE FRANCE-BENELUX DE LA CONGREGATION DES OBLATS DE MARIE IMMACULEE (1946 – 2006). Le Rayonnement Culturel Polonais. Cahier n° 51.

2.968 : Ks Woryna, fondateur du K.S.M.P. « Echo Ojczyste » de Mons.
2.969 : Ks Woryna, dans la région du Centre : Entouré par ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
2.970 : Ks Woryna : Cette photo semble avoir été prise à Péronnes avec des jeunes de Flénu !
Janina Staryszak ; Juzia Matuszewski ; Wanda Markiewicz ; Kazimierz Roś ; Stasia Dylewska ; Juziu Ogonowski ; Stasia Szymorowska ; Jurek Matuszewski ; Ryszard Duszak ; Krystyna Bienko ; Leokadia Roś ; Zosia Matuszewska ; Krystyna Szymorowska ; Renia Ogonowska ; Lidia ? ; Ks Okrój  ( qui avait ses paroisses Boussu, Dour, Flénu, …) et KsWoryna ( pour les régions Tertre, Hautrage, Hensies, Bernissart, … ).
2.971 : Ks Woryna, à Lourdes – pèlerinage des polonais de Belgique – 2 au 11 juillet 1952 : Ks Czajka ; Ks Woryna ; Ks Kubsz ; Ks Repka ; Ks Szymurski ; Ks Sorys qui est devenu par la suite moine bénédictin  ; ( ? ) ; … ; Mme Bujanowski ; Mme Kaczorowski ; ( ? ) ; Mr et Mme Karasiński ; ….
2.972 : Ks Woryna, lors d’une fête de famille : Ks ? … peut-être Monseigneur Wesoły jeune ? ; le couple au centre, ce sont les grands-parents de Barbara Kubarek ; autour, c’est la famille Janowski ; Ks Woryna ; ( ? ) ; … ( ? )
2.973 : Ks Woryna, dans la région de Mons : Ks Woryna ; Ks Müller ; entourés par les enfants de l’école polonaise ; à l’accordéon, l’instituteur Mr Józef Karasiński, le papa d’André ; dans la salle, la communauté polonaise de Tertre : derrière Mr Józef Karasiński, Mr Kucharzewski ; Mr Blaszka et à côté, André Karasiński ; les enfants : Raymond Mielcarek ; Stanis et Irène Łokietek ; Edmond Mielcarek ; Zbyszek Blaszka ; Danielle Grześkowiak ; Édouard Kucharzewski ; Christine Mielcarek ; également Jean-Marc Stolarek et les enfants Rydz partis au Canada ; à l’avant-plan, de profil, Régine Lagocki ? ; Mr Stokowski et son épouse à sa gauche ; … ; le fils de Mr Glinka ; ( ? ) ; … ( ? ).
2.974 : Ks Woryna, en réunion avec le comité St Barbe de Tertre : Mr Józef Karasiński ; Ks Woryna ; Mr Ignacy Mielcarek ; Mr Kucharzewski ; et les 2 petites têtes qui dépassent sont celles de Zbyszek Blaszka et André Karasinski.
2.975 : Ks Woryna, remettant un diplôme à Mme Katarzyna Laufer-Mielcarek ( c’est la grand-mère de Marie-Françoise Fiutowski et Raymond Mielcarek ) : derrière les enfants de l’école polonaise d’Hautrage : ( ? ) ; Zdzisiu Kulbaka ; … au troisième rang Mr Kucharzewski ; à sa gauche Mr Glinka ; ( ? ).
2.976 : Ks Woryna, fondateur du K.S.M.P. « Echo Ojczyste » de Mons : Ks Rektor Kubsz ; Władek Łokietek ; Hélène Menés ; Lucia Przybyła ; Richard Szczepański ; Irène Łokietek ; Henri Łagocki ; derrière, Geneviève Grześkowiak ; Marie-Thérèse Mielcarek ; Stanis Łokietek ; Zygmund Mielcarek ; Zdzisław Blaszka ; Richard Pawlak ; Zenon Grześkowiak ; Kaziu Perz ; ( ? ) ; Krysia Oszczak ; Jeanine Krasowski ; Dorota Kapelczak ; ( ? ) ; Richard Chmielecki ; André Karasinski ; Zbyszek Blaszka ; Véronique Łokietek ; Jeanine Kulbaka ; Maria Walkiewicz ; Rebata Bobak ; Irène Grzegorzewski ; Edmond Budżinski ; Ks Woryna.
2.977 : Ks Woryna, mis à l’honneur par le K.S.M.P. de Mons – 17/07/1966 : lors de la représentation d’une pièce de théâtre écrite par Mr Józef Karasiński – à l’occasion des 25 ans de sacerdoce de Ks Woryna : Zdzisław Blaszka ; Anne-Marie Mazgaj ; Richard Chmielecki ; Marie-Thérèse Mielcarek ; André Karasiński.
2.978 : Tombe de Ks Woryna, au cimetière de Tertre, décédé le 12/12/1967.
2.979 : Tombe de Ks Woryna : le K.S.M.P. « Echo Ojczyste » de Mons reconnaissant.

0328 – Ks Szymurski – Patron de tous les KSMP de Belgique

En ce lundi de Pâques 2021, j’avais envie d’évoquer avec vous le souvenir d’une des personnalités qui a le plus marqué la Communauté polonaise de Belgique, et plus particulièrement nos amis liégeois … je veux parler de Ks Szymurski.

Si chaque KSMP avait son propre prêtre de référence, au niveau national, c’est Ks Szymurski qui chapeautait tous les KSMP de Belgique. Son rôle d’ailleurs ne se limitait pas aux frontières du royaume, puisque, si mes souvenirs sont bons, c’est tout le Benelux qui était regroupé sous son autorité. Maintenant, j’avoue n’avoir jamais rencontré un KSMP luxembourgeois ou hollandais ! Si quelqu’un pouvait nous renseigner sur ce sujet, ce serait Byzance. Merci d’avance.

Mais revenons sur Ks Szymurski : Kazimerz Szymurski, né le 20/11/1915 ; décédé le 22/02/2011 à l’âge de 95 ans. Oblat de Marie-Immaculée ; ordonné prêtre en Irlande le 16/06/1941. Aumônier militaire auprès des pilotes polonais dans la RAF pendant la 2ème guerre mondiale. Fondateur du KSMP de Liège en 1956.

Et pour lui rendre hommage, voici l’homélie prononcée par Helena Wochen lors des funérailles de l’Abbé Szymurski le 25/02/2011 :

« Ksiadz Kazimerz Szymurski, notre Aumônier légendaire nous a quittés !

Il a vécu parmi nous pendant si longtemps que plusieurs générations – des grands-parents jusqu’aux arrière-petits-enfants – ont pu le rencontrer et l’apprécier.

Son sacerdoce s’est concentré sur l’éducation des enfants et des adolescents. Il persuadait les enfants et encourageait les enfants à aimer la langue polonaise en les conduisant inlassablement chaque mercredi et samedi dans sa camionnette vers les écoles paroissiales polonaises ou aux répétitions théâtrales ou de chorale.

L’Abbé Szymurski, en bon militaire, avait le goût de la stratégie et savait qu’Il était né pour se battre ; il assumait parfaitement son destin en ce sens. Malgré sa fragilité apparente, il n’avait pas peur d’affronter le danger, accompagnant ses amis pilotes de bombardiers lors d’expéditions périlleuses pendant les années de guerre. Son sens diplomatique faisait de lui un homme honnête et dévoué dont la carapace cachait un humour raffiné et subtil. Il était exigeant et droit et bien que l’intellect prévalait, il aimait respectueusement tous ses paroissiens, qui l’aimaient tout autant.

Certains se souviennent encore de l’année 1956, lorsqu’il a fondé l’Association de la jeunesse catholique polonaise à Liège, le KSMP. Il excellait à modeler les jeunes âmes. Avec une autorité ferme, toujours complice et bienveillante, il savait rester proche et discret, déterminé à encadrer ses ouailles pendant les périodes politiques tendues en Pologne, avec une foi profonde en un avenir meilleur pour tous.

On ne l’impressionnait pas facilement. Avec conviction, il exigeait de lui-même et des autres le meilleur, forçant même les moins vaillants à se surpasser. Ainsi, notre Abbé Directeur, paternellement, nous a appris l’esprit de groupe dont il bannissait toute forme d’oisiveté. Il voulait remplir nos âmes de Savoir et d’Amour et d’une main de fer gantée de velours, il veillait paternellement à notre formation religieuse et sociale agrémentée de loisirs joyeux, sains et ludiques.

Notre Abbé Directeur a toujours su créer des moments de détente et de communion pour tous, lors des répétitions de chorale et de danses folkloriques, en animant la troupe théâtrale, en organisant des festivals interprovinciaux et surtout lors de merveilleux voyages culturels ou de pèlerinages à l’étranger. Il a veillé à assurer notre éducation culturelle polonaise, mais aussi générale et religieuse, pour nous ouvrir au monde et à chercher le véritable sens de notre engagement personnel vers une intégration réussie dans nos communautés d’origine et d’adoption.

Beaucoup d’entre nous, fidèles à ces nobles préceptes ont su mettre à profit et préserver ses précieux enseignements, s’efforçant eux-mêmes de les transmettre aux générations futures. Réunis dans la peine, ils sont venus nombreux lui rendre un affectueux et ultime hommage en priant le Bon Dieu de le récompenser généreusement pour tous ses bienfaits ».

Helena Wochen – 25/02/2011

Merci Helena. Et si vous voulez en savoir plus sur la vie de Ks Szymurski, je vous redirige sur l’excellent livre écrit par Madame Lila Marchwacka : « O. Kazimierz Szymurski OMI – Niezmordowany żołnierz na bożym posterunku wśród polonii » publié à Varsovie aux éditions IRB en 2004.

05/04/2021

2.941 : Ks Szymurski.
2.942 : Ks Szymurski.
2.943 : Ks Szymurski ; ( ? ).

Commentaire :

Monique Kiełtyka : C’est émouvant de voir cette photo. Je ne sais pas qui est l’autre aumônier. C’est peut-être son « référent » au moment du séminaire ou un autre aumônier militaire pendant la 2ème guerre en Angleterre.

2.944 : Ks Szymurski.

Commentaire :

Monique Kiełtyka : Une « institution » pour la communauté polonaise de Liège. Dévoué au KSMP, la jeunesse pour lui c’était l’avenir … Il était très sensible à toutes ses ouailles, très proche des gens. En bon « manager » religieux il savait bien s’entourer, parfois déléguer, mais toujours sous « surveillance » …. bien « Checker » toutes les étapes (çà devait être les résidus de son job d’aumônier militaire chez les aviateurs … ).

2.945 : Jean-Paul II ; Ks Szymurski.
2.946 : Ks Szymurski décoré par ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).

Commentaire :

Raymond Mielcarek : C’est le Consul Jan Kulakowski ; il était venu chez moi à la maison avec Mr Gorski ! Il est devenu ensuite ambassadeur à l’Europe.

2.947 : ( ? ) ; Monseigneur Rubin ; Ks Repka ; Ks Szymurski ; Ks Kurzawa ; l’aumônier Szczepan Strojwas de Namur ; KSMP de Liège.
2.948 : Le KSMP de Liège qui rend hommage à Ks Szymurski ; au micro, Helena Wochen.
2.949 : Les enfants de l’école polonaise de Liège qui rendent hommage à Ks Szymurski : c’est le groupe de jeunes que dirigeait Lodzia Paluszkiewicz ; au micro, toujours Helena Wochen.
2.950 : Ks Szymurski.

Commentaire :

Zdzisław Blaszka : C’était la génération Stopa, Woryna, .. anciens aumôniers de l’armée Polonaise de Londres.

2.951 : Couverture du livre : « O. Kazimierz Szymurski OMI – Niezmordowany żołnierz na bożym posterunku wśród polonii » écrit par Madame Lila Marchwacka et publié à Varsovie aux éditions IRB en 2004.
2.952 : Dos du livre : « O. Kazimierz Szymurski OMI – Niezmordowany żołnierz na bożym posterunku wśród polonii » écrit par Madame Lila Marchwacka et publié à Varsovie aux éditions IRB en 2004.
2.953 : Article de la presse polonaise publié en juillet 1966 à l’occasion des 25 ans de prêtrise de Ks Szymurski.
2.954 : Article de la presse polonaise publié en juillet 1966 à l’occasion des 25 ans de prêtrise de Ks Szymurski.
2.955 : Narodowiec : À l’occasion des 25 ans de prêtrise de Ks Szymurski.
2.956 : Narodowiec : À l’occasion des 25 ans de prêtrise de Ks Szymurski.

0307 – Fier d’être un fils de mineur !

En ce jour de sainte-Barbe, comment ne pas avoir une pensée émue et reconnaissante pour tous nos pères mineurs dans les charbonnages de Belgique et de France ? Eux qu’on est allé chercher en Allemagne, là où ils étaient encore prisonniers, pour les « inviter » à venir travailler ici … eux à qui on a « offert » un logement …

Ce travail, c’était sous la terre, à mille mètres de fond … ces logements, souvent des baraques en bois construites à la va-vite sur le terril, comme le Camp des Baltes à Harchies.

Mes parents ont habité successivement au « Camp des Baltes », puis « Chemin de la Drève », au bord des marais, ensuite au « Coron Lagache » et finalement au « Coron Saint-Roch ».

Et malgré cet environnement pitoyable, nos parents ont réussi à s’adapter, à nous donner un avenir, à nous éduquer … à nous construire … sans jamais se plaindre, ni broyer du noir.

Je suis tellement fier de mon papa.

04/12/2020 – JP Dz

2.696 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.697 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.698 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.699 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.700 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.701 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.702 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.703 : HARCHIES : Le charbonnage.
2.704 : HARCHIES : Le Camp des Baltes.
2.705 : HARCHIES : Le Camp des Baltes.
2.706 : HARCHIES : Le Camp des Baltes.
2.707 : HARCHIES : Le Camp des Baltes.
2.708 : HARCHIES : Chemin de la Drève : ( ? ) ; mes parents.
2.709 : HARCHIES : Chemin de la Drève : Martha Sladecka, ma maman ; Victor ? ; Jean Dziewiacien, mon papa.
2.710 : HARCHIES : Le camp des Baltes : Mes parents.
2.711 : HARCHIES : Chemin de la Drève ( chemin vers Hensies ) : Les baraquements.
2.712 : Bernissart : Le coron Lagache : Nos voisins : Mme Agnieska Bierczyk ; Mme Likos et son fils ; Mme Młynarski … et le vélo de mon papa.
2.713 : Bernissart – 1962 : L’école des garçons.
2.714 : Jean Dziewiacien, arborant fièrement sa nouvelle médaille du travail.

0306 – Lommel

Nous avons régulièrement évoqué ici le cimetière de Comblain-la-Tour où reposent tant de nos compatriotes. Mais il y a un autre cimetière, en Belgique, qui tient une place tout aussi importante – sinon plus – dans le cœur des polonais : le cimetière militaire de Lommel où sont enterrés 257 soldats polonais morts durant la dernière guerre. C’est un haut lieu de recueillement et de souvenir qui rassemble chaque année toute une partie de la communauté polonaise qui ne veut pas oublier ses héros.

Nous participions souvent à ces commémorations … certains, encore plus courageux, y allaient même avant les célébrations pour nettoyer les tombes. Quand on sait que ce cimetière se situe au Limbourg, à deux pas de la frontière Hollandaise, on mesure le temps qu’il fallait pour y arriver … surtout quand les courageux venaient de Ressaix … mais que ne ferait-on pas pour remercier ceux qui ont donné leur vie « Pour votre liberté et la nôtre ».

Pour évoquer ce cimetière et les célébrations qui y sont attachées, je vous propose de redécouvrir le petit texte que le Docteur Edward Pomorski avait écrit en 1956 – à l’attention des élèves que nous étions – dans son livre « Nasza rodzina ». Comme à son habitude, Dr. Pomorski utilise ici une petite histoire familiale pour faire plonger ses petits lecteurs dans la réalité. Ce petit texte est plein de délicatesse, de poésie et de sobriété. On peut se rendre compte ainsi du nombre de gens présents ( 3 trains spéciaux, 40 bus, une multitude d’autos, … ), de l’enthousiasme et du recueillement qui régnait alors à Lommel.

Ces célébrations continuent de nos jours à rassembler bon nombre de polonais reconnaissants. Le groupe de folklore « Wisła » y est présent chaque année. Bravo à eux.

30/11/2020 – JP Dz

Départ pour Lommel

Le dernier dimanche d’octobre, les Polonais de Belgique se rendent au cimetière de Lommel pour commémorer les soldats polonais de la 1ère division blindée qui sont morts sur le sol belge en 1944.

Cette année, toute la famille Walkowiak s’est rendue à cette cérémonie. Pour la première fois de leur vie, les enfants ont vu un si grand rassemblement de Polonais. Trois trains spéciaux, loués par nos compatriotes, sont arrivés remplis de ceux qui voulaient se rendre sur le lieu de la cérémonie sans devoir changer de train et rentrer chez eux de la même manière. Franek et Marysia se sont mis à compter les grands autobus que les Polonais de la région flamande avaient affrétés ; ils en compteront quarante. Et combien de voitures particulières, de motos et de vélomoteurs ? !

Sur la place, devant la Maison communale, un cortège a commencé à se former. Les porte-drapeaux ont sorti les étendards de leur house, et les membres du service d’ordre, reconnaissables à leurs bandes blanches et rouges, ont organisé le cortège. Le bourgmestre et les représentants belges de l’ordre, ainsi que les gendarmes, se sont mis sur le côté et ont regardé la cérémonie commencer.

« Papa », disait Franek, en se tournant vers son père, « Lommel est différent de notre colonie. Ici, les Polonais dirigent le mouvement, les Belges ne font que regarder et sont nos invités ». « Oui, fiston, nous avons un jour par an où nous avons l’impression d’être en Pologne ».

Sur un signal donné par le responsable, le cortège s’est dirigé vers l’église. Les enfants ont commencé à compter les drapeaux présents. Ils en ont compté une centaine, puis leur calcul s’est embrouillé.

De nombreux discours polonais, français et flamands ont été prononcés dans le cimetière. Tous les intervenants ont souligné le grand patriotisme et le dévouement des Polonais, qui ont libéré une partie de la France, de la Belgique et des Pays-Bas, mais n’ont pas pu atteindre la Pologne et reposent dans un sommeil éternel dans le cimetière, spécialement conçu pour eux, à Lommel.

Les délégations ont commencé à déposer leurs couronnes. Que de belles fleurs, essentiellement blanches et rouges ! Et sur chaque couronne de larges rubans avec des inscriptions appropriées … Il y avait là tant de couronnes déposées que la partie centrale du cimetière ressemblait à un jardin de fleurs.

Après la cérémonie, la famille Walkowiak s’est promenée entre les tombes, tout en lisant les noms inscrits sur les croix. Franek s’est éloigné un peu des autres. Il regardait autour de lui … des croix et des croix partout !

Il a repensé à l’histoire de son professeur sur les chevaliers endormis dans les Tatras. Et peut-être que les soldats qui reposent ici ne sont pas morts pour toujours, mais qu’ils dorment d’un sommeil profond et se réveilleront un jour pour sauver la Pologne du danger ? Et peut-être que lui aussi, Franek Walkowiak, ils l’emmèneront avec eux et le conduiront au loin, dans sa patrie bien-aimée ?

Il a marché encore, entre les croix, comme s’il marchait entre les rangs de l’armée polonaise, jusqu’à ce qu’il aperçoive Marysia courir vers lui. Il est donc retourné là où se trouvaient ses parents. De loin, il a entendu le professeur polonais de Bruxelles dire à son père : « Nous, les émigrés, ne sommes pas allés en Pologne, alors la Pologne est venue à nous ! » … et, étendant ses bras pour montrer les tombes des héros, « Elle nous rappellera ainsi que nous sommes tous Polonais ».

Dr. Edward Pomorski – extrait de « Nasza rodzina » ( Bruksela 1956 )

2.681 : LOMMEL – 1975 : Nettoyage des tombes : Antek Kiełbowicz ; Jean-Michel Deputat ; Eveline Ogonowski ; Edouard Nowicki ; Dominique Ogonowski ; Janek Perzyna.
2.682 : LOMMEL : Extrait de l’album pamiątkowy publié par Eugeniusz Perzyna.
2.683 : LOMMEL – 1958 : Le défilé.
2.684 : LOMMEL : Au cimetière.
2.685 : LOMMEL : Au cimetière : Mr Franek Bujanowski ; Géniu Bujanowski ; Mr Jean Dziewiacien, mon papa ; Mr Majczak.
2.686 : LOMMEL : Au cimetière.
2.687 : LOMMEL : Au cimetière : A l’extrême droite, Ks Repka, le recteur.
2.688 : LOMMEL : Au cimetière : ( ? ) ; … ; Ks Kurzawa ; ( ? ).
2.689 : LOMMEL : Au cimetière : ( ? ) ; … ; assise et portant le drapeau, Stefania Ludwikowska ; … ; ( ? ).
2.690 : LOMMEL : Au cimetière : ( ? ) ; … ; ( ? ).
2.691 : LOMMEL : Au cimetière : Les danseurs du groupe Wisła : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
2.692 : LOMMEL : Au cimetière : Les danseurs du groupe Wisła : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
2.693 : LOMMEL : Au cimetière : Les danseurs du groupe Wisła : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
2.694 : LOMMEL : Au cimetière : Les danseurs du groupe Wisła : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
2.695 : Courrier de Związek Polaków w Belgii – du 17/09/1962 – invitant à participer aux commémorations à Lommel.