La fameuse pièce – qui servait de bureau au directeur de la colonie, et où nous évitions de passer, ou alors le moins de temps possible – était à l’origine un petit salon ou un fumoir.
Elle était décorée richement. Sur la cheminée, derrière la splendide horloge, un miroir imposant.
Dans ce miroir, par reflet, on peut apercevoir le portrait d’un vénérable personnage largement décoré.
Si on en juge par sa prestance, sa moustache et par l’épée qu’il porte sur sa droite, il devait s’agir probablement de quelqu’un d’important.
Moi, il me donne la chair de poule. Je n’aimais déjà pas beaucoup cette pièce avant…
Elle a toujours représenté « l’autorité ».
Les rares fois que j’ai été « invité » à m’y présenter, c’était pour me faire engueuler…
Ks Kurzawa, assis derrière son bureau, avait une manière très personnelle d’imposer sa discipline.
Je l’ai entendu rarement crier… mais les mots qu’il prononçait étaient lourds de sens.
Tout compte fait, je préfère cette pièce comme elle était à l’origine, avec les fauteuils confortables et une table conviviale.
Avez-vous remarqué, à gauche, sur le divan ? Manifestement, il y a une dame assise… à moins que ce soit un ectoplasme ?
Sur la photo 238, la même pièce avec quelques changements.
Le mobilier est le même, mais les tableaux ont changé. Comme l’angle de la prise de vues est différent, on peut voir le plafond et le lustre. Le plafond est resté le même.
Ce bureau a fait l’objet d’une restauration minutieuse. Ceux qui étaient présents lors de notre week-end de septembre 2015, ont pu voir les travaux en cours. Je profite de l’occasion pour remercier chaleureusement les gestionnaires actuels de la maison qui ont à cœur d’entretenir, avec beaucoup d’amour, ce patrimoine inestimable. Un tout grand merci à eux et BRAVO pour leur dévouement.
La photo 239, montre les voisins immédiats du château.
On peut lire sur l’écriteau, tout au-dessus du bâtiment : « Confections pour hommes ».
Il s’agit en fait de la maison du tailleur Dabée, et à droite de la photo, une des pompes publiques du village.
La photo suivante ( 240 ) montre la même maison en 2015.
Juste à côté, l’autre bâtisse, c’est l’Hôtel Rorive ( photo 241 ). Ce sympathique hôtel, qui affiche joyeusement sa spécialité – la Stella Artois – a tout pour me plaire. Avez-vous remarqué, sur la carte postale de l’époque, le n° de téléphone de l’établissement ? « 293 »…
25/01/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien
0237 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le Château Detienne – intérieur.0238 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le Château Detienne – intérieur.0239 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le Château Detienne : le voisin, le tailleur Dabée.0240 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2015 : Le même bâtiment aujourd’hui.0241 : COMBLAIN-LA-TOUR : l’Hôtel Rorive.0242 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2015 : l’Hôtel Rorive aujourd’hui : Ce n’est plus un hôtel.
Nous espérons que vous avez passé d’excellentes fêtes de fin d’année, que les lendemains n’ont pas été trop difficiles, que vous êtes en pleine forme et dans les starting-blocks pour une nouvelle saison des Anciens de Comblain.
Nous… ça va… on a plein de projets.
Et tout d’abord, veuillez noter ce qui suit.
Il s’agit de nos rendez-vous pour 2016 – ceux que vous ne pouvez pas rater.
Le week-end des 25 et 26 juin 2016 : Majowka à Comblain-la-Tour.
De nombreuses activités seront organisées ( bal, spectacles,… ), les détails seront annoncés prochainement. Réservez dès maintenant et annoncez-nous votre présence.
Pour rappel, les coordonnées pour réserver : 043/69.13.89 ou Madame Ludwikowska : 089/76.11.01. Si les prix n’ont pas changé : 10 euros le dîner ; 30 euros la nuit déjeuner compris ; 5 euros le souper. Il est impératif de réserver, même pour les repas.
Le week-end des 17 et 18 septembre 2016 : 2ème rassemblement des Anciens à Comblain-la-Tour :
On essaiera de faire encore mieux que l’année passée. Au programme, balade, ognisko,… et beaucoup de plaisirs. Réservez dès maintenant et annoncez-nous votre présence.
Idem pour les réservations.
Le samedi 24 septembre 2016 : Bal Kubiak à Hautrage :
On organisera une table pour tous les Anciens de Comblain. Réservez dès maintenant et annoncez-nous votre présence.
Si vous aussi vous organisez une manifestation, un événement, une activité, prévenez-nous ; nous l’annoncerons à tous ; et pourquoi pas, nous nous y rencontrerons peut-être.
Lors de nos précédentes rencontres, certains d’entre vous ont émis le souhait de partager un moment agréable autour d’un bon repas. Géniu Bujanowski a un restaurant à Hensies et Casimir Nowicki a un restaurant à Bruxelles. Pourquoi n’irions-nous pas, un de ces jours, manger un morceau chez eux ?
Qui est intéressé ?
Nous avons besoin de connaître votre avis. Alors n’hésitez pas à nous contacter pour proposer, suggérer et nous entraîner vers de nouvelles aventures. Nous, on est partant !
Ce n’est pas seulement une décennie qui s’achevait, c’est une page qui se tournait, un chapitre qui se refermait.
Jusque-là, et depuis le début des années soixante, c’est Ks Kurzawa qui dirigeait les colonies à Comblain.
Souvent, il était secondé par un autre prêtre. On en a vu passer quelques-uns.
Celui dont on se souvient le mieux, c’est Ks Kiek . Ce prêtre polonais, qui accompagnait les enfants venus d’Allemagne, a été avec nous de nombreuses années. Son visage nous est familier et son souvenir agréable.
Ce n’est pas comme cet autre prêtre, venu lui aussi d’Allemagne, et qui a débarqué un jour en nous imposant sa discipline et sa rigidité. C’était une espèce de grand échalas dégingandé, très mince, le regard froid et austère, et le ton glacial. Celui-là, on préfère ne pas se souvenir de son nom. Si vous vous rappelez comment il s’appelait, s’il vous plaît, gardez-le pour vous. Les mauvais souvenirs ne nous intéressent pas.
Il était tellement tyrannique, que sa seule ombre faisait déjà trembler même les cuisinières qui venaient d’Allemagne. Elles couraient autour de lui comme des esclaves autour d’un tyran.
Heureusement, les autres cuisinières, celles qui venaient de Belgique et qui avaient l’habitude ne se laissaient pas faire. Elles encourageaient même les malheureuses à relever la tête. Ma mère qui faisait partie de ces dernières, ne ratait aucune occasion pour remettre à sa place ce triste personnage.
Ks Kiek, c’était tout le contraire. Son visage jovial et son allure d’ambassadeur respiraient la bonhomie.
Bien sûr, nous n’avons pas eu, avec lui, énormément de contact. Il jouait modestement son rôle d’adjoint ; n’intervenait que quand c’était vraiment nécessaire ; laissait à Ks Kurzawa le leadership.
On pouvait parfois les voir, tous les deux, dans le parc, lire leur bréviaire, tout en marchant à distance respectable l’un de l’autre. Chacun à son rythme. Le pas de Ks Kiek était plus lourd. Sans doute était-il moins speed que Ks Kurzawa, mais, à eux deux, ils formaient un beau couple.
1979 fut la dernière année de leur complicité.
Même si je n’étais plus là, les photos 233, 234 et 235 m’émeuvent. Elles n’ont pas besoin d’être sous-titrées.
On y voit un homme ému, qui sait déjà que c’est la dernière fois ; on y voit des poignées de main chaleureuses et appuyées qui expriment la reconnaissance ; on y voit deux hommes d’église qui ont tant partagé et qui essaient de garder le contrôle de leur émotion ; on y voit deux hommes se dire « A Dieu » ; j’y vois même Ks Kiek retenir ses larmes en contemplant, une dernière fois le théâtre d’une époque qui s’achève.
C’est d’autant plus touchant que de Ks Kiek , on ne connaît pas grand-chose. Si vous avez plus d’information sur lui, n’hésitez pas. Il mérite bien notre sympathie.
À partir de l’année suivante, 1980, c’est Ks Ryszard Sztylka qui prendra, pour un temps la relève. Ensuite, c’est Mr Dulak qui sera le responsable des colonies.
À tous ces Messieurs, nous ne pouvons qu’offrir notre gratitude.
18/01/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien – Merci à André Karasinski pour ce qui suit.
André Karasinski a essayé d’en savoir plus sur Ks Kiek. Voici le résultat de ses recherches :
Schr : ( Latin : Societas Christi pro Emigrantibus Polonis ; Polonais : Towarzystwo Chrystusowe dla Polonii Zagranicznej ). La Société du Christ pour les émigrants de Pologne est une société de vie apostolique fondée par le cardinal Hlond, alors primat de Pologne, le 8 septembre 1932, avec l’assistance du père Ignace Posadzy. Elle regroupe environ 400 prêtres aujourd’hui.
En analysant d’autres sources trouvées sur internet – mais, par manque de précision dans les sources, ma démarche n’est pas vraiment scientifique et je ne garantis pas l’exacte vérité de ce que j’avance – j’en déduis que le père Czesław Kiek serait arrivé en Westphalie en 1945, en droite ligne d’un camp de concentration.
Jusque en 1960, il aurait officié comme aumônier polonais à Mönchengladbach, Essen, Dortmund.
Ensuite, il aurait été envoyé en France dans la région de Bruay-la-Buissière ( 30 km à l’ouest de Lens ) où il y avait un séminaire de la Société du Christ pour les émigrants de Pologne. En 1967 il serait revenu en Allemagne, à Xanten et aurait été le premier prêtre portant officiellement le titre de pasteur des catholiques de langue polonaise dans la région du Bas-Rhin ; il aurait occupé cette fonction jusque en 1983. On trouve encore sa trace ( apparemment à la fin de sa vie ) à Duisburg-Rheinhausen et Aachen. Le nom du père Kiek est également cité, à plusieurs reprises, sur le site de la Polska Macierz Szkolna en Allemagne.
Ks Kiek – version allemande : traduit par Monica NAUSCHUTZ
Hallo Ihr Lieben,
Ks Kiek,
1979 war ein Jahr des Uebergangs… Es wurde nicht nur eine Seite umgeschlagen sondern ein Kapitel geschlossen.
Bis dahin ; und seit den frühen sechziger Jahren ist es Ks Kurzawa der die Kolonie in Comblain führte, oft würde er unterstützt von einen anderen Priester. Wir sahen mehrere die Revue wechselen.
Der, den wir uns am besten in gute Erinnerung erhalten haben ist KS. Kiek, ein Polnischer Priester der die Kinder aus Deutschland begleitete. Sein Gesicht ist uns vertraut und wir haben nur schöne angenehme erinnerungen an Ihm.
Diese schöne erinnerungen können wir nicht nach empfinden bei den anderen Priester aus Deutschland der uns überrumpelte mit eizerne Diziplin und Starrheit. Er war eine Art von schlaksiger Bohnenstange, sehr dünn ; mit einen eisigen kalten, strengen Blick. Wenn sie sich seinen Namen erinneren,bitte behalten sie es für sich. Wir möchten uns nur schöne Erinnerungen erhalten.
Er war so tyrannisch dass allein sein Schatten bereits die Köchinnen ( die aus Deutschland kamen ) fröstelen liess, sie liefen herum wie Sklaven um einen Tyrannen.
Glücklicherweise liessen sich die Köchinnen aus Belgien nicht tyrannisieren ; sie mutigten die anderen an diesen Tyrannen den Kopf zu bieten.
Meine Mutter auch Köchin liess keine Gelegenheit aus um dieser Tristen Person die Meihnung zu sagen.
Ks Kiek, er war das genaue Gegenteil. Ein LiebenswertesStralend, Freundliches Gesicht. Sicher, wir hatten nicht so viel Kontakt mit ihm. Er spielte bescheiden seine Rolle als Assistent von Ks Kurzawa und grif nur ein wen es wirklich notwendig war, amsonnsten behielt Ks Kurzawa die leitung.
Manchmal konnte mann beide sehen wie sie im Park beide ihr Brevier lasen auf respektabelen Abstand von einander, jeder im eigenen Tempo. Ks Kejk mit schweren Schritt, ohne Zweifel viel langsamer als Ks Kurzawa aber zusammen ein nettes Paar.
1979 war dass letzste Jahr ihres zusammen seins.
Auch wenn ich nicht mehr da war, Bild 233, 234 und 235 berühren mich, sie brauchen nicht unterschriftet werden. Sie zeigen einen Mann, der schon weiss dass dies dass letzste mal is t : wir sehen warmes Händeschüttelln die Dankbarkeit ausdrücken ; wir sehen zwei Kirchenmänner die versuchen die Kontrolle über ihre Emotionen zu halten geteilt wird; wir sehen zwei Männer sagen ; “Gott” ; ich sehe sogar wie Ks Kurzava seine Tränen zurück hält beim nachsinnen; ein letzstes Mal ; dass Theater einer Epoche ist beendet.
Es berührt uns um so mehr dass wir so wenig wissen über KS Kiek, wir wissen nicht mal ob wir seinen Namen richtig schreiben. Wenn sie mehr Informationen haben über ihm, melden sie sich, er verdient unsere Symphatie.
Ab den Jahr 1980 ist es Ks Ryszard der die Kolonie leitete, danach ist es Herr Dulak verantwortlich für die Kolonie.
An al diese lieben Herren möchten wir unsere Dankbarkeit zum Ausdruck bringen.
Un tout grand Merci à Monica NAUSCHUTZ pour la traduction.
Si les garçons préféraient faire des sketchs lors des feux de camp – en reproduisant souvent les mêmes – les filles, elles, aimaient innover et présenter des mini-spectacles, souvent de danse.
Les rythmes et les genres musicaux variaient. Mais ce qui était constant, c’est leur acharnement à produire quelque chose de qualité. Elles s’impliquaient fortement et y mettaient tout leur cœur.
Ce qui m’a toujours étonné, c’est de voir comment elles pouvaient s’inventer des costumes pour la circonstance. C’était parfois des chemises de nuit « customisées », d’autres vêtements détournés, des accessoires improbables… Le tout avait de l’allure. Elles avaient le chic pour nous épater.
En plus, ça devait être, à chaque fois, une surprise. Donc, elles s’efforçaient de répéter à l’abri des regards.
Le jeu pour les garçons consistait à trouver l’endroit où elles se réfugiaient et de les surprendre.
Quand un garçon arrivait à découvrir leur secret, il était poursuivi, à travers le parc, pour lui faire promettre son silence.
Pour accepter de se taire et ne pas dévoiler leur secret, nous, les garçons, nous étions prêts à tout.
Un baiser sur la bouche, c’était souvent le prix à payer. Et forcément, le lendemain, on recommençait à chercher.
Lors du spectacle, tout y était, même la musique. Comment faisaient-elles ?
Et d’où sortaient-elles les costumes folkloriques ?
11/01/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien
0227 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko – danses : Hélène Borowski ; ( ? ) ; Annie Borowski ; …..0228 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko – danses.0229 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ognisko – danses : Ks Kurzawa, à l’avant plan ; à l’arrière plan : Michel Konarski ; Piotr Rozenski ; Hélène Piech ; Cécile Dannielewski : Nathalie Haine ; …..0230 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ognisko – danses : Nathalie Haine ; ….. ; à l’arrière plan : Piotr Rozenski ; Hélène Piech ; Cécile Dannielewski ; …..0231 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ognisko – danses : A l’arrière plan : Freddy Motała ; …0232 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ognisko – danses : A l’arrière plan : Freddy Motała ; Michel Konarski ; Piotr Rozenski ; Hélène Piech ; …
Comment cela se fait-il qu’on se rappelle ce petit incident sans importance ?
Des choses importantes se sont passées, à cette même époque, et rien n’en reste dans notre mémoire à trous.
Pourquoi te rappelles-tu si bien ce truc … qu’on a vécu ensemble, et moi pas ?
C’est si bien de se revoir et d’en parler ; ça fait remonter des souvenirs heureux, d’autres moins, mais cela rend aussi le goût et la couleur aux choses.
Dans un groupe de garçons, il y a des plus grands, des plus fort, des plus malins … ces petites différences qui ravissent certains et qui humilient bien d’autres.
Ces petites tragédies d’adolescent qui nous restent quelque fois longtemps dans la gorge.
Dans mon groupe, il y avait un petit gars, pas très grand, pas très fort … mais qu’est-ce qu’il courrait vite…
De prime abord, il n’impressionnait pas par son gabarit mais réussissait facilement à mettre les autres au défi de le battre à la course. Il gagnait presque toujours, au grand dam des autres gamins. Il s’est bien mis en valeur, ça a bien marché ; il était très content de lui.
Un jour, on était en promenade, je le vois trainer derrière, tout morose, pas heureux du tout.
Je lui rappelle de ne pas tirer en longueur, il regarde, mais sans plus, pas motivé.
Je ralentis, le prend par l’épaule pour le faire avancer plus vite ; l’idée surtout de l’avoir à l’œil, de ne pas m’inquiéter de lui.
Pendant une promenade, on a le temps, le temps de s’ennuyer pour certains, pour d’autres moins. J’ai déjà dis ce que je pensais de la chose. Au temps qu’à faire, je lui demande ce qu’il a ? Pourquoi il fait la tête ?
Il me répond qu’il en a marre de la colonie et qu’il rentre avec ses parents dimanche, il a déjà écrit une carte postale.
L’idée que les parents viennent me demander pourquoi le gamin ne se plaisait plus à Comblain, m’effleure quand même un peu. Que répondre ? Avec précaution, pour ne pas brusquer, je lui demande :
« C’est bizarre ce que tu dis, j’ai rien remarqué. J’ai bien l’impression que tu t’amusais bien et les autres aussi avec toi ? ».
« Oui, mais ils veulent plus jouer avec moi ».
« Mais au dernier jeu, tout le monde jouait, et toi aussi ».
« Mais ils veulent plus faire de courses avec moi… »
« Ah bon, c’est pour cela que tu es triste ? ».
« Ils ont fait semblant de faire une course et ils m’on laissé courir tout seul, et ils ont bien rigolés… ».
« C’est une bonne blague, et alors, ce n’est pas la première ni la dernière qui t’arrivera ; il n’y que toi pour en faire une montagne ».
« Oui mais à l’école, c’est la même chose et chez les scouts aussi… ».
Je commence à me rendre compte que son problème est beaucoup plus sérieux.
« Ecoute, les autres n’y sont pour rien, c’est toi le problème… ».
« Ah, et comment ça peut être moi le problème ? ».
« Le problème, c’est que tu gagnes toujours et ça n’amuse plus les autres de courir avec toi, c’est tout ».
« Mais c’est parce qu’ils m’aiment pas, ils sont comme les autres… ».
« Tu crois ? ».
« Sûr qu’ils ne m’aiment pas ».
« Ils n’aiment pas perdre, surtout, pas souvent et pas avec le même truc, ce n’est pas pour autant qu’ils ne t’aiment pas. D’ailleurs, je me demande bien ce que tu dirais, toi, si Marek gagnait tout le temps à la course et toi jamais ? Sûr que tu n’aurais plus envie de courir».
« Tu as beaucoup de chance d’avoir un truc mieux que les autres, ce n’est pas une raison de gâcher ses vacances avec une bêtise pareille ».
« Ce n’est pas une bêtise, j’aime bien de gagner ».
« C’est bien, mais il te faut comprendre que les autres n’aiment pas perdre. Nous, on t’aime bien quand tu te fais avoir au jeu du mouchoir et tu vois bien qu’ils t’aiment bien aussi ».
« Tu crois ? ».
« Sûr que j’y crois ».
« D’ailleurs, on arrive bientôt et on va faire un jeu ».
« Un jeu de mouchoir ? ».
« Non, un jeu de saute mouton ».
« Mais c’est un bête jeu… ».
« Et alors, tout le monde s’amuse bien ».
« Mais, il y a personne qui gagne ».
« Mais tout le monde rigole bien et il n’y pas de petit gars dépité qui court devant. Tu vas voir c’est un bête jeu, mais tu vas t’amuser aussi bien que gagner une course ».
« Tu crois ? ».
« Tu verras bien ».
Les parents du petit gars sont venus ce dimanche-là et sont reparti sans le petit gars.
* * * * *
Peut-être que le petit gars avait compris que le chemin le plus court pour l’amitié, ce n’est pas la compétition ?
Que le plaisir de s’amuser ensemble dépasse largement celui de gagner tout seul ? Que pour rire, il vaut mieux être plusieurs ? Que l’amitié, ça se cultive à grands coups de compromis et d’effacements ?
Si le petit gars a compris, c’est que le moniteur a bien joué son rôle.
Nous n’étions pas là seulement pour conduire les enfants d’un point à un autre …
Veiller sur eux, s’enquérir de leurs besoins, de leurs chagrins … faire un bout de chemin avec eux, les écouter, les consoler, les comprendre …
On n’a pas tout réussi … on a sûrement raté des trucs … mais quand on a réussi … quel bonheur !
J’écoutais, l’autre soir, Jean Pierre me dire que sa plus grande crainte serait que certains hésitent à nous rejoindre, aux Anciens de Comblain, par peur ; peur d’avoir changé ; peur d’avoir été oublié ; peur de décevoir ; peur d’avoir moins bien réussi … et Jean-Pierre d’ajouter : « Alors que notre plus grand plaisir, c’est seulement de les retrouver ».
Alors, mon message s’adresse à tous les petits gars qui hésitent encore :
« Arrêtez de vous poser des questions. Ne craignez pas d’être jugé ou laissé de côté. Rejoignez-nous.
100 % de ceux qui nous ont déjà rejoints, n’ont qu’un seul regret : ne pas l’avoir fait plus tôt ».
04/01/2016 – Richard Materna, tout seul jusqu’au * * *, et en duo avec JP ensuite.
0221 : COMBLAIN-LA-TOUR : 1979 – Jeux dans le parc : ( ? ) ; …… ; Freddy Motała ; Piotr Rozenski ; Michel Konarski ; Christine Piech ; Anne-Marie Kantyka ; Philippe Pietka ; Henryk Zapalowski ; ….0222 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Jeux dans le parc : Georges Załobek, le moniteur ; …..0223 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Jeux dans le parc : Irène Malek et Georges Załobek de dos ; Piotr Rozenski ; Richard Szymczak ; Richard Chwoszcz ; …0224 : COMBLAIN-LA-TOUR 1979 : Jeux dans le parc : Annie Korek ; Richard Szymczak ; Monique Paluszkiewicz ; Michel Konarski ; Jef Rozenski ; ….0225 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Jeux dans le parc : Annie Korek ; Richard Szymczak ; Monique Paluszkiewicz ; Michel Konarski ; Jef Rozenski ; ….0226 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Jeux dans le parc : Au centre : Irène Malek.