0341 – Franek

J’aimerais aujourd’hui évoquer une personnalité haute en couleur – et tellement sympathique – qui a largement contribué à faire de nos années-Comblain des « années-plaisirs », je veux parler de Franek Klimanowicz.

Tour à tour membre du KSMP de Bois-du-Luc, puis président de tous les KSMP de Belgique, moniteur, puis chef moniteur à Comblain-la-Tour, accordéoniste chevronné, accompagnateur du KSMP « Orlęta » de Ressaix – et même parfois du KSMP d’Heusden-Zolder en compagnie de Józek Nowicki – musicien de l’orchestre « Melodia Ojczysta », Franek a promené sa silhouette élégante et son sourire désarmant partout où la communauté polonaise avait besoin de lui.

J’ai rassemblé ici quelques photos le représentant. Pour ceux qui ne l’ont pas bien connu, ou pas connu du tout, vous le reconnaîtrez facilement … Souvent derrière son accordéon, toujours derrière son sourire malicieux et ses lunettes rondes, il a traversé ces années-là comme un dandy … léger, aérien … presque insaisissable.

Pourtant, pour l’avoir croisé régulièrement lors de réunions générales de tous les KSMP – dans cette fameuse salle située sous les appartements du recteur à Bruxelles – j’ai été impressionné par son sens des responsabilités et cette façon toute particulière qu’il avait d’aborder les problèmes et les polémiques pour les transformer en solutions consensuelles. Rien d’étonnant dès lors que son nom apparaît fréquemment dans les articles écrits à l’époque par Mr Rzemieniewski et sur beaucoup de photos dans nos rubriques des Anciens de Comblain.

C’est d’ailleurs là, en colonie, que j’ai rencontré pour la première fois Franek. Ce qui m’avait le plus marqué chez lui, c’était une de ses phrases favorites : « Nerwy na conserv do Wietnam », qu’on pourrait traduire par « Vos crises de nerfs vous les expédiez au Vietnam ». Il nous répétait cette phrase à chaque fois qu’il sentait que la tension devenait palpable et qu’il fallait absolument calmer le jeu … c’est-à-dire souvent. C’était une bonne façon de nous rappeler que nous étions en vacances … cool … dans un environnement remarquable … entourés que par des amis … dans un pays sûr … et que le « mode détente » convenait mieux que l’agressivité. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était tempéré notre « Klima… ».

Loin de moi l’idée de réduire Monsieur Klimanowicz à une seule phrase. Mais j’aime beaucoup évoquer cette citation. Pour moi, c’est la preuve que Franek avait tout compris, mieux que personne et avant tous les autres. Il avait compris que tout ça n’était finalement « que du plaisir ». Là où d’autres cherchaient à imposer leurs points de vue et leur pouvoir, lui se contentait de profiter du moment présent et du bonheur d’être là ; philosophie que je partage largement.

Franek Klimanowicz est né le 03/11/1947 et nous a quittés le 28/10/2010. Ses cendres ont été dispersées le jour de son anniversaire de 63 ans.

Cette évocation me permet de faire un petit « Coucou » aux membres du KSMP de Bois-du-Luc dont j’ai trop peu parlé … pas par manque d’intérêt, mais par manque de témoignages. Je sais que certains d’entre eux sont des fidèles lecteurs des Anciens de Comblain, et je les invite ardemment à nous raconter leurs expériences et leurs émotions.

Je profite aussi de l’occasion pour rendre hommage aux autres musiciens de l’orchestre « Melodia Ojczysta », ceux qui jouaient avec Franek Klimanowicz : Gieniu Perzyna, Stasiu Jozwiak et Bronek Sitarz.

Et surtout n’oubliez pas … si vous sentez la moutarde vous monter au nez ( ou le chrzan ? ) … si vous ne supportez plus votre voisin ou votre compagne … si la presse et les réseaux sociaux vous exaspèrent … n’hésitez pas à envoyer vos « Nerwy na conserv do Wietnam ».

27/06/2021 – JP Dz

3.167 : Franek Klimanowicz ; Annie Nowicki.
3.168 : KSMP de Bois-du-Luc – 1966 /1967 : Lors d’une représentation, photo prise devant la chapelle de Saint-Vaast, en face des « Buissonnets » : Monsieur Krenc ; Casimir Swiderski ; Janek Perzyna ; Wioleta Kielbowicz ; Pan Bardo ; Hélène Golebiowski ; Georges Kiełbowicz ; Alice Bardo ; Kazimir Kiełbowicz ; Jozia ( Josée, Lalunia ) Zawadzki ; Franek Klimanowicz ; Pawel Kondraszuk ; Janek Jozwiak.
3.169 : KSMP de Bois-du-Luc à COMBLAIN-LA-TOUR – 1968 : Majówka sur le terrain de Volley : Alice Bardo ; Kazik Kielbowicz ; Yolande Hordynski ; Gieniu Perzyna ; Violette Kielbowicz ; François Krenc ; Jasia Wadowska ; Jasiu Jozwiak ; Halunia Zawadzka ; Franek Klimanowicz ; Thérèse Wojnarowska ; Jerzyk Kielbowicz.
3.170 : Antek Kiełbowicz ; Mr Rusowicz ; Gieniu Perzyna ; Franek Klimanowicz ; Casimir Sitarz.
3.171 : KSMP Orlęta de Ressaix : Christine Marszalkowski ; Henri Bogdanski ; Janek Perzyna ; Dominique Ogonowski ; Nadine Deputat ; Casimir Nowicki ; Eveline Ogonowski ; Jean-Michel Deputat ; Malvina Rusowicz ; Vital Kciuk ; Thérèse Ogonowski ; Georges Kiełbowicz et Franek Klimanowicz  ; et derrière, Violetta Kiełbowicz.

Commentaires :

Malvina Rusowicz : Nous dansions sous un chapiteau, et en plein Krakowiak, un chien est entré dans la ronde en nous aboyant dessus. Le public a ri, nous, beaucoup moins.

3.172 : KSMP Orlęta de Ressaix : Henri Bogdanski ; Eveline Ogonowski ; Christine Marszalkowski ; Nadine Deputat ; Malvina Rusowicz ; Thérèse Ogonowski ; Casimir Nowicki ; Dominique Ogonowski ; Janek Perzyna ; Vital Kciuk ; Jean-Michel Deputat ; Georges Kiełbowicz ; Mr Rusowicz ( le papa de Malvina ) ; Franek Klimanowicz.
3.173 : KSMP Orlęta de Ressaix : Henri Bogdanski ; Christine Marszalkowski ; Janek Perzyna ; Dominique Ogonowski ; Nadine Deputat ; Casimir Nowicki ; Eveline Ogonowski ; Jean-Michel Deputat ; Malvina Rusowicz ; Vital Kciuk ; Thérèse Ogonowski ; Georges Kiełbowicz ; Franek Klimanowicz. Un peu en arrière, Antek Kiełbowicz ; Mr Rusowicz.
3.174 : COMBLAIN-LA-TOUR : Stasiu Jozwiak ; Gieniu Perzyna ; Franek Klimanowicz ; Bronek Sitarz. Derrière debout, Henryk Modliszewski. Il s’agit de l’orchestre « KSMP Melodia Ojczysta » qui changera de nom dès que le KSMP de Ressaix choisira de s’appeler « KSMP ORLĘTA ».
3.175 : Les débuts de l’ochestre « KSMP Melodia Ojczysta » – première répétition : Stasiu Jozwiak ; Gieniu Perzyna ; Franek Klimanowicz ; Bronek Sitarz.
3.176 : Bois-du-Luc – Festival danses folkloriques des immigrés : Mr Rusowicz ; Gieniu Perzyna ; Abbé Pourbaix ; Franek Klimanowicz ; Józek Nowicki.
3.177 : Bois-du-Luc – Festival danses folkloriques – KSMP Ressaix : Franek Klimanowicz ; Gieniu Perzyna ; Józek Nowicki ; Mr Rusowicz ; ( ? ) ; Eveline Ogonowski ; ( ? ) ; ( ? ).
3.178 : Bois-du-Luc – 1968 – Bal polonais : Franek Klimanowicz ; Gieniu Perzyna ; Gut ? ; François Krenc ; Jozwiak Stasiu.
3.179 : BINCHE – 1974 : Sur scène, l’orchestre qui anime le bal : à la guitare, Kuba ; à la trompette, Gieniu Perzyna ; ( ? ) ; à l’accordéon, Franek Klimanowicz. Les têtes coupées à l’avant, Pierre Jurga et ses deux soeurs.
3.180 : R.F.A. en 1970.

Commentaires :

Eugène Perzyna : Notre orchestre avait été invité en Allemagne pour jouer à un mariage. Premier début de mon frère Janek Perzyna dans l’orchestre ; puis Gieniu Perzyna ; Gut ; François Krenc ; Franek Klimanowicz.

3.181 : VAUDRICOURT – Rassemblement de tous les KSMP : Franek Klimanowicz ; Zdzisław Blaszka ; Ursula Twardowska.
3.182 : COMBLAIN-LA-TOUR : Assis : ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Leon Warchulski ; Franek Klimanowicz ; Pan Jan ; en chemise blanche, Mr Henri Michalski ; ( ? ) ; la petite fille : Lydia Szczepanski, à côté de sa maman en robe foncée, Irène Łokietek ( sœur et maman de Christian Szczepanski ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; debout : Mr Rzemieniewski ; Mme Hélène Piątkowska, à côté de son mari Mr Joseph Szczepanski ( les grands-parents paternels de Christian Szczepanski ; Alice Bardo ; Pani Bardo.
3.183 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1972 : Cours de danse : Dans le désordre : Mr et Mme Dziewiacien ; Mr et Mme Rusowicz ; Mme Veronika Załobek ; Mme Olga Zeromska ; Ks Kurzawa ; Franek Klimanowicz ; Géniu Perzyna ; Mr Bierczyk ; Janek Perzyna ; Malvina Rusowicz ; Géniu et Marek Bujanowski ; Alfred Materna ; Eveline Ogonowski ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Bernadette Lachowicz ; Franca Fisher ; Lydia Młynarski ; Lodzia Baum ; Thérèse Dudziak ; Christiane Bierczyk ; Alexis Łagocki ; Henri Bogdanski; l’accordéoniste Witold Pasternak ; … ; ( ? ) …

0340 – L’appel du gué

Et si on s’arrêtait encore une fois sur la jolie petite Place du Wez … nous le faisions si souvent quand les chemins de Comblain-la-Tour résonnaient de nos chants, de nos cris et de nos piétinements. Cette petite place, c’est la dernière étape avant d’arriver à la maison polonaise. Aujourd’hui, après cette épouvantable pandémie, on sent dans l’air comme un léger souffle de liberté qui titille nos sens et semble nous dire : « Et si tout doucement on y retournait ? ».

Bien sûr, la prudence s’impose encore. Bien sûr, les grands rassemblements ne sont pas encore tout à fait raisonnables … et les grandes embrassades non plus. Mais l’envie de s’éloigner de nos « terriers » nous démange. On commence à explorer de plus en plus loin, comme des marmottes qui auraient hiberné trop longtemps. On y va par étapes. On s’aventure … par petits groupes.

Dans mon souvenir, la Place du Wez servait exactement à ça. On y arrivait par petits groupes … chacun à son rythme, à son aise. L’après-midi s’était passé ailleurs, au Camp des Gitans ou sur les hauteurs de Géromont, mais on aimait rentrer ensemble « à la maison » … et donc on s’attendait là.

La dernière fois que nous nous y sommes attardés ensemble, c’était le 31 août 2019 ( l’an -1 avant la grande pandémie ). Ce soir-là, juste au moment où nous terminions notre traditionnel ognisko du week-end des Anciens de Comblain – et que nous quittions le parc pour aller rejoindre le réfectoire – nous avons été surpris par un magnifique feu d’artifice qui semblait venir de la Place du Wez. C’était comme un appel ! Un appel à passer par là … l’appel du gué !

Je vous ai déjà expliqué d’où vient l’appellation de cette petite place. En résumé, le mot « Wez » signifie littéralement « gué », c’est-à-dire un endroit où on pouvait jadis traverser l’Ourthe à pied sec. C’est donc un endroit de passage. Et spontanément, ce soir-là, nous avons décidé de répondre à l’appel et d’y passer un petit moment … Mais bon sang … quelle merveilleuse soirée on y a passé ! La ducasse battait sont plein, tous les forains nous accueillaient avec sourires, les comblinois étaient tous au rendez-vous … et nous … nous en avons oublié nos 60 balais. On s’est rué, comme des enfants, sur les autos tamponneuses, sur le tir à pipe et sur tous les autres stands. On a ri, dansé, chanté et bu … on a même été filmé par le syndicat d’initiative de Comblain-la-Tour.

Quand enfin on est rentré à la maison polonaise, il était déjà très tard ! Nous étions crevés, un peu éméchés, mais si heureux d’avoir passé un si bon moment. Et tous nous nous sommes promis : « L’année prochaine, si tout va bien, on revient ». Qui aurait pensé que « l’année prochaine » nous serions tous confinés ?

Moralité : Tu peux toujours remettre à demain ton travail et tes emmerdes … il et elles ne s’enfuiront pas ; par contre, ne remets jamais à plus tard une rencontre avec les Anciens de Comblain … on ne sait jamais ce que demain nous réserve.

20/06/2021 JP Dz

3.139 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.140 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.141 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.142 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.143 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.144 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.145 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.146 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.147 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.148 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.149 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.150 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.151 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.152 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.153 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.154 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.155 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.156 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.157 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.158 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.159 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.160 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.161 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 : Ognisko des Anciens de Comblain.
3.162 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.163 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.164 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.165 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.166 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.

0339 – Opération sauvegarde

Jamais encore – de mémoire d’Ancien de Comblain – autant d’efforts n’ont été déployés pour sauver des documents comme ceux que je vous propose de découvrir aujourd’hui …

À l’origine, ces clichés ont été pris en version diapositives, mais sous un format de 110. « Et alors ? » me direz-vous … « Eh bien » vous répondrais-je « C’est un format qui a totalement disparu depuis plusieurs décennies. Aucun photographe n’a voulu, ni n’a pu nous aider à développer le contenu de ces clichés … ni ici en Belgique, ni en France. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé ».

C’est finalement Piotr Rozenski – notre alchimiste à nous – qui s’est chargé du sauvetage. Je vous épargne tous les détails, mais sachez que l’entreprise qui scanne les négatifs ne voulait pas s’y risquer : trop abîmées, rayures partout, … qualité médiocre, les scanners domestiques ne donnaient qu’un résultat décevant, les macros à partir d’appareil reflex n’amélioraient pas la qualité … c’était à désespérer !

Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté et l’acharnement de Piotr. Je ne sais pas de quel grimoire il a tiré la solution, le fait est qu’il a réussi. Bien sûr, comme tous les sages ( et les druides ), il a souhaité garder le secret « des moyens mis en œuvre ». De toute façon, je ne suis même pas sûr de comprendre ses explications savantes. Je me réjouis du résultat.

Par contre … on n’est pas parvenu à sauver l’intégralité de la mémoire vive de Piotr … C’est dommage !

Je suis sûr qu’il y avait là des souvenirs très intéressants … voire même des détails croustillants …

Vu l’aura qu’il a su conserver sur nombre de ses fans, j’imagine ce que devait être sa richesse mémorielle.

Mais je ne désespère pas … peut-être que sous hypnose ?

En attendant, je vous livre pêle-mêle ce qu’on a pu sauver :

« Sur le contenu : je pense que ces photos datent de 1984 ( peut-être 1983 ). Pas mal de photos ( bus … ) ont été prises lors d’une excursion, mais je me souviens plus où ( Stavelot ??? ) ».

Je plaisante … vous l’aurez compris. C’est bien Piotr qui a annoté chaque photo, qui a retrouvé les noms et les détails, et qui a une mémoire à me faire pâlir de jalousie. Alors … pour une fois que je peux le charrier un peu !

Piotr, je t’autorise à te venger.

13/06/2021 – JP Dz

3.115 : Annie Paluszkiewicz ( de Liège ) et Barbara Glauber, la fille de l’infirmière.
3.116 : Annie Paluszkiewicz ; Wanda Omasta de Zolder ; Danusia Osiadacz de Maasmechelen ; et l’infirmière, Maria Skowron, en lunettes de soleil.
3.117 : Annie Paluszkiewicz, agressée par deux sbires.
3.118 : ( ? ) ; ( ? ).
3.119 : ( ? ).
3.120 : ( ? ) ; ( ? ).
3.121 : ( ? ) ; Suzy Król, la petite soeur de Carlo Król.
3.122 : Suzy Król ; ( ? ).
3.123 : Suzy Król ; ( ? ) ; ( ? ).
3.124 : Complètement à gauche ( un peu flou ) : Franek Maj ( frère de Stan Maj ) ; ( ? ) ; …
3.125 : Suzy Król de Maasmechelen ; Chantal ? ; ( ? ) ; …
3.126 : Carlo Król de Maasmechelen.
3.127 : Piotr Rozenski : « Ceci est mon groupe, avec à l’époque pas mal de garçons de Pologne, qui s’étaient installés à Anvers. Je reconnais un Piotr, 1er à gauche avec les boucles, et Ziggy, 2e de droite. A droite : Irena Malek, la mère de Karine ».
3.128 : ( ? ) ; … ; ( ? ).
3.129 : ( ? ) ; ( ? ).
3.130 : Barbara Glauber ; Annie Paluszkiewicz dans un super déguisement de clown ; ( ? ).
3.131 : Carlo Król et sa petite sœur Suzy, gentiment ensemble au bord de l’Ourthe.
3.132 : Dr Witold Bernat, le mari de l’infirmière ; et sa fille, Barbara Glauber.
3.133 : Annie Paluszkiewicz, la monitrice.
3.134 : 1er à gauche : Arek Stankiewicz, d’Amsterdam, un concentré de bon humeur ; les 2 autres venaient d’Allemagne, Piotr et Marcin. 
3.135 : ( ? ) ; ( ? ).
3.136 : Encore des clowns … Annie Paluszkiewicz ; Barbara Glauber ; ( ? ) ; ( ? ).
3.137 : Frédéric Swiderski, toujours là quand il fallait manger ; … ; complètement à gauche : Daniel Lewkin de Zolder.
3.138 : Ziggy ; Carlo Król ; ( ? ), à la « plage ».

0338 – 8 juin 1975

Parmi les grands moments de partage et de communion de toute la Communauté polonaise de Belgique, il y en a un qui surpasse tous les autres … et c’était précisément un 8 juin comme aujourd’hui.

En effet, le 8 juin 1975 – c’est-à-dire il y a 46 ans jour pour jour – nous inaugurions la nouvelle église polonaise de Ressaix en présence de nombreuses personnalités et des KSMP de Ressaix, de Mons et de Liège.

08/06/2021 – JP Dz

3.105 : Bénédiction de la nouvelle église polonaise de Ressaix.
3.106 : Ressaix.
3.107 :
3.108 :
3.109 :
3.110 :
3.111 :
3.112 :
3.113 :
3.114 : Ressaix : l’ancienne chapelle.

0337 – Si je peux me permettre …

Nous avons déjà évoqué ici la mémoire de Ks Woryna. Mais j’aimerais aujourd’hui – si je peux me permettre – aborder un autre aspect de son histoire. Il avait – entre autres – dans ses attributions, la gestion des âmes polonaises du petit village d’Harchies. Là, dès les années cinquante, il a sympathisé avec un couple d’émigrés. Est-ce parce que l’épouse s’appelait Martha … comme la maman du prêtre … où simplement parce que l’histoire de cette dame était abominable … le fait est que Ks Woryna s’est lié d’amitié pour ces deux rescapés pour qui le drame de leur vie était de ne pas pouvoir avoir d’enfant.

Je ne sais pas lequel des trois a eu l’idée, mais ce qui est certain c’est qu’à un moment donné Jean et Martha ont décidé d’adopter un enfant et Ks Woryna de tout mettre en œuvre pour faire aboutir ce projet. Comme vous pouvez l’imaginer, adopter un enfant belge … dans les années cinquante … juste après guerre … alors qu’on habite dans une baraque en bois, chemin de la Drève, au bord des marais d’Harchies … qu’on baragouine juste un peu de français ( qu’on a appris à la fosse ) … et qu’on ne sait écrire qu’en polonais … ce n’était pas gagné. Pour le couple, il aurait été plus facile de grimper sur l’Everest que de constituer un dossier ! Heureusement, Ks Woryna s’est chargé de tout. Il a fallu traduire, remplir des formulaires, des questionnaires, faire revenir des papiers, rassembler des témoignages, attester, … et surtout convaincre … inlassablement convaincre.

Et quand enfin la bonne nouvelle est arrivée … qu’on pouvait enfin aller chercher un enfant abandonné par ses « parents » à l’hôpital de Brugman d’Ixelles, c’est encore Ks Woryna qui a accompagné le couple pour la rencontre de leur vie. Je ne vous raconte pas l’émotion …

Le bébé avait à peine un mois quand il a débarqué à Harchies. Directement, il a été entouré par toute la petite communauté polonaise qui vivait là. Le bonheur des nouveaux parents était si communicatif qu’il irradiait sur l’ambiance générale. Ils étaient nombreux ceux qui voulaient devenir parrain et marraine de la petite tête blonde. Les parents ne savaient plus qui choisir ; ils ne voulaient surtout pas décevoir leurs meilleurs amis. Ks Woryna – toujours lui – a pris sur lui d’attribuer à l’enfant 3 marraines et 3 parrains officiels … comme dans les contes de fées. C’est lui qui a baptisé le bébé.

Bien sûr, l’enfant a d’abord appris à parler en polonais ; ce n’est que plus tard, à l’école communale, qu’il a découvert la langue française. Bien sûr, il a fréquenté assidûment l’école polonaise du samedi après-midi. D’ailleurs, c’est Ks Woryna qui venait le chercher en voiture, tous les samedis, à 2 heures moins quart, pour le cours qu’il assurait lui-même à Bernissart. Et après le cours, l’abée repassait chez Jean et Martha pour redéposer le gamin et ils soupaient tous ensemble. Quant à l’enfant, s’il sentait bien l’immense affection que le prêtre avait pour lui, il ignorait totalement le rôle essentiel que ce dernier avait joué dans son existence.

Bien sûr, comme tous les enfants polonais, le petit ira en colonies à Comblain-la-Tour … ce sera d’ailleurs les seules vacances qu’il aura. Il n’en aurait pas voulu d’autres … il adorait aller à Comblain. Plus tard, en 1968, à l’âge de 12 ans, il entrera au KSMP de Mons que Ks Woryna avait créé 8 ans plus tôt … hélas le prêtre n’y sera plus … il est décédé en 1967. Mais pour le jeune garçon, appartenir au KSMP, c’était comme accéder au Saint Graal. Même si les premières années il ne dansait pas encore avec les autres – les grands – rien que le fait d’être là lui donnait l’impression de faire partie de quelque chose … Il faut dire qu’entre-temps, il avait appris – par hasard – qu’il était « adopté » … et donc « différent » … et donc pas tout à fait polonais et plus vraiment autre chose ! Vouloir prouver qu’il était digne d’appartenir à la communauté polonaise deviendra son véritable moteur. C’est à ce moment-là aussi qu’il changea définitivement de nom … Enfin ! il avait son nom polonais.

Quelques années plus tard, le jeune garçon deviendra président du KSMP de Mons et occupera cette fonction pendant quatre ans et demi. Il deviendra même, durant un an, le président de tous les KSMP de Belgique. J’imagine Ks Woryna qui, du haut du ciel, devait observer tout ça en souriant et en se disant : « Il a bien grandi le petit bébé qui était seul au monde et que nous avons eu la bonne idée de ramener … ».

Évidemment, le jeune homme rencontrera l’amour à Comblain-l’amour et épousera une polonaise, la présidente du KSMP de Ressaix. Ils se marieront à l’église polonaise, sous la bénédiction d’un prêtre polonais ( Ks Kurzawa ) et fêteront l’évènement au Centre polonais de Ressaix. C’était un peu comme dans la chanson de Kubiak : « Rudy ojciec, ruda matka, rudy dziadek, ruda babka, … rudą dziewczę poślubiłem, rudy ksiądz nam celebrował, rudy organista śpiewał, rude muzykanci grali, rude gości tańcowali … » sauf qu’au lieu d’être roux, ils étaient tous polonais …. même lui.

Et puis, le tourbillon de la vie l’a entraîné. Ce fut la vie de couple, le boulot, la maison, les enfants, … et aussi veiller au bien-être de Jean et Martha qui resteront à tout jamais, pour le jeune homme reconnaissant, ses seuls vrais parents. D’ailleurs, il a fini par les installer chez lui pour que leur dernière décennie soit la plus douce possible. Et il était là, à leur chevet, pétri de chagrin, quand ils ont rendu leurs derniers souffles et qu’ils sont partis rejoindre leur ami Ryszard Woryna au paradis des justes.

Et enfin, encore quelques années plus tard, à l’automne de sa vie, celui qui avait tant apprécié d’avoir été accepté par la communauté polonaise, a décidé de consacrer un peu de son temps et de son énergie pour rendre à cette communauté un peu de ce qu’il avait reçu.

Cette histoire – véridique – a commencé il y a précisément 65 ans. Et ce petit bébé … c’est moi !

Merci à tous pour l’attention que vous m’avez accordée.

06/06/2021 – Jean-Pierre DZIEWIACIEN

3.104 : Ks Ryszard Woryna, entouré par : les 3 marraines, Madame Dudziak, Madame Dobrołowicz, Mademoiselle Valentine Stowbur ; les 3 parrains, Monsieur Dudziak, Monsieur Dobrołowicz, Grégoire Stowbur ; Martha et Jean Dziewiacien et leur bébé.