Quiz n° 26 : Equipe du KSMP Echo Ojczyste Mons en championnat du Hainaut : Le n° 5 = Jean Grzeskowiak ; Samuel Roland ; André Karasiński ; le n° 1 = Zdzisław Blaszka ; le n° 8 = Christian Wala ; le n° 12 = Edward Kucharzewski ; Monsieur Mieczysław Gruszczynski, notre responsable et ancien joueur de volley à Quaregnon-Rivage ; Le n° 3 = Pascal Fabio Cozatti ; le n° 4 = Raymond Mielcarek ; le n° 6 = Richard Mielcarek ; le n° 7 = Serge Bernard, le coach ; le n° 2 = Michel Mielcarek ; le n° 10 Guy Loison. Pour la petite histoire, la maison que l’on voit en arrière- plan était occupée, à l’époque, par les prêtres polonais. La remise-garage y attenante servait de vestiaire. Ni douches, ni chauffage, mais sûrement un p’tit coin réservé pour les remontants. PS : c’est une belle photo souvenir, manque le n° 20 pour que ce soit une très belle photo ! Signé le n° 20.Quiz n° 26 b : Le 10 = Guy Loison ; le 14 = Gaetan Bernard ; le 2 = Michel Mielcarek ; le 4 = Samuel Roland ; le « fameux » 20 = Czesiu Kucharzewski ; le 8 = Nicolas Gioia.
Quiz n° 26 c : Le 14 = Gaetan Bernard ; le 1 = Jean-Louis Cassart ; le 17 = Gérard Lescot ; le 2 = Michel Mielcarek ; le 16 = Edward Kucharzewski ; Czesiu Kucharzewski ; le 3 = Sege Bernard ( Coach ) ; le 15 = Jean Grzeskowiak ; le 11 = Raymond Mielcarek ; ?.
Il faut savoir aussi qu’il y avait une équipe A et une équipe B
Quiz n° 27 : Kz. Kurzawa ; Casimir Swiderski ; ( ? ) ; Michel Spiewak ; Lucette Kieltyka ; les enfants Stachura ? ; St Nicolas ; Richard Szymczak ; la petite Rybacka ? ; Lilianne Kieltyka ; Therèse Spiewak ; des enfants Krzywinski ; Marek et Annie Kieltyka ; Eveline Ogonowski donnant la main de Freddy Kieltyka ; et derrière, Dominique Ogonowski.
Si les górale étaient importants … que dire des góralki ? C’est pour elles qu’ils s’affrontaient. C’est aussi pour elles – nos góralki à nous, celles de Comblain – que nous nous affrontions !
« Za górami, za lasami, za dolinami,
Pobili się dwaj górale ciupagami. »
Bien sûr, à Comblain elles n’avaient pas ces jupes si colorées, ni des chaussettes dans leurs kierpce, mais leurs tresses, avec un peu d’imagination, on pouvait presque se les partager :
« Hej górale, nie bijta się
Ma góralka dwa warkocze, podzielita się. »
Ça nous arrangeait bien de croire que, pour nous, elles avaient tout en double … « dwa warkocze », « dwoje oczu » et surtout un cœur immense « duże serce » qui pouvait contenir toutes nos passions et nous consoler de toutes nos défaites.
« Hej górale, czy dobrze wam ?
Mata na łbie wielkie guzy ja dziewczyne mam ! »
Mais nos góralki prenaient véritablement leurs éclats sur scène, dans les spectacles des KSMP. C’est là, dans l’habit traditionnel, comme sur les photos en annexe, qu’elles resplendissaient. Leurs chansons si particulières, avec cette tonalité et l’accent des montagnards, nous faisaient frissonner de plaisir. Quant à leur danse, elle tranchait singulièrement avec les autres chorégraphies, les Mazurs et les Polonaises aux gestes amples, aux pas allongés et aux mouvements lents et majestueux. Ici, tout paraissait concentré, millimétré … ajusté.
On les regardait tricoter avec leurs jambes légères, des petits pas si rapides, si précis, si resserrés qu’on ne pouvait pas s’empêcher de les imaginer sur les hauteurs des Carpates … là où l’espace manque et le temps est compté.
Autour d’elle, les garçons, les górale, s’appliquaient pour être remarqués. Ils rivalisaient d’adresse, de souplesse et de puissance vocale pour les séduire.
« W murowanej piwnicy,
Tańcowali zbójnicy,
Kazali se piknie grać,
I na nóżki pozirać. »
Parfois la douleur les faisait grimacer … jamais elle ne les arrêtait :
« Tańcowałbyk kiebyk móg,
Kiebyk ni mioł krzywych nóg.
Ale krzywe nózki mom,
Co podskoczem, to sie gnom. »
Et quand la danse se faisait Trojak, comme sur la photo 1.590, le góral était joyeux … il avait deux góralki pour lui tout seul … une dans chaque main … n’en lâchant aucune …
« Zasiali górale owies, owies,
Od końca, do końca, tak jest, tak jest ;
Zasiali górale żyto, żyto,
Od końca, do końca wszystko, wszystko ! »
Il profitait des mouvements plus lents pour contempler ses conquêtes et se préparait déjà à les faire virevolter autour de lui dès que rythme s’accélérerait …
« A mom ja ci trzy mendele
W domu dwa, w domu dwa
Zadna mi się nie podoba
Tylko ta, tylko ta ! »
C’est là qu’il était le plus heureux … il savait déjà que la figure se terminerait inéluctablement par un bisou de chacune de ses deux góralki. Le bonheur !
En annexe, le 2ème extrait de l’article d’Anne Wuidar consacré aux montagnards. Dans ce deuxième extrait, elle nous parle, entre autres, des costumes et de la musique. Merci Anne.
Les Górales (prononcer gourals), littéralement « montagnards ». C’est un groupe de populations indigènes du sud de la Pologne, du nord de la Slovaquie et de la région de Cieszyn en République tchèque. Il existe également une importante diaspora dans la région de Bucovine dans l’ouest de l’Ukraine et dans le nord de la Roumanie.
En Pologne, ils vivent dans la région de Podhale, dans les Tatras, et dans certaines parties des Beskides (Silésie de Cieszyn, Beskides de Silésie, Beskides de Wywiec). Dans la Slovaquie actuelle, ils vivent dans 4 groupes distincts : dans le nord de Spiš (34 villages subdivisés en deux groupes), Orava et Kysuce (2 villages) et des groupes plus petits dans 7 autres villages enclavés du nord de la Slovaquie.
Leurs divers dialectes descendent de l’ancien polonais, mais avec une influence non négligeable du slovaque depuis ces derniers siècles. En plus du polonais, la langue contient un vocabulaire d’autres origines, y compris le slovaque, le « Vlach » (langue des Valaques, à consonance romano-orientale, très parlée dans certaines régions de Roumanie) et des mots d’origine incertaine qui ont des liens avec d’autres dialectes des bergers de la région des Carpates.
Pour la plupart des Górales, le facteur décisif dans leur identification à une nationalité n’est pas ethnique mais territoriale. Ceci, à mes yeux, est compréhensible du fait que comme leurs troupeaux, les hommes n’avaient pas conscience des frontières conventionnelles entre états. Historiquement, la question de leur identité ethnique a été très débattue et a abouti à des réclamations et à des demandes reconventionnelles à la fois de la part de la Pologne et de la Slovaquie. Ceux qui vivent dans des régions appartenant de longue date à l’État polonais s’identifient comme polonais, tandis que ceux qui vivent en Slovaquie se sont identifiés comme slovaques mais gardent en tête leur identité première, ce qui est le cas de beaucoup de minorités d’ailleurs. C’est également le cas des Hutsuls, présents en Ukraine et en Roumanie – des Lemkos, présents en Pologne, Slovaquie et en Ukraine – des Boïkos, présents en Ukraine, en Pologne et en Slovaquie. Ces trois peuples étant souvent connus sous le nom de Ruthènes.
Le costume traditionnel des hommes – qu’ils portent encore dans la vie courante à Zakopane et alentours – car les górales sont des bergers – est constitué de pantalon moulant en peau de mouton brodée (débarrassée de sa laine) de couleur blanche ou grise, décoré d’une broderie appelée « parzenica ». La parzenica est faite d’un large fil de couleur rouge et gris.
Le reste de l’habit traditionnel comprend une chemise blanche de lin avec des pinces décoratives sous le cou. Par-dessus, en été les górals mettent des vestes en cuir ou des « cuchy » (des vestes blanches brodées). En hiver ils se vêtent de manteaux de cuir ou de fourrure.
L’élément le plus populaire de cet habit est un chapeau décoré de coquilles ainsi qu’une plume d’aigle. Leurs chaussures s’appellent « kierpce » et elles sont créées en cuir taillés dans un seul morceau. Elles sont attachées aux mollets par des lanières. Un chapeau et une cape sur les épaules complètent cette tenue.
Le costume traditionnel des femmes – Elles portent des jupes plissées avec un motif floral.
On assiste, et ce dernièrement, à un retour des anciennes jupes sans plis avec une bande de crêpe cousue dans la partie basse. Ces dernières sont accompagnées d’une chemise blanche et d’un corset lui aussi brodé avec des perles, les « kierpce », ainsi que des colliers de perles rouges autour du cou.
La musique, dite « góralska » est tour à tour ardente ou douce dans l’accompagnement des chants et danses. On y entend beaucoup le violon et l’accordéon.
La trembita (ou trabita, ou trombita,), instrument à vent folklorique en forme de tuyau droit ou légèrement coudé à la fin, atteignant parfois 4 mètres de long, utilisé comme trompette de berger, produisant un son grave et profond et qui, comme les cors des Alpes était utilisé initialement pour communiquer à distance en montagne. Cet instrument se trouve en Suisse, en Autriche, en Allemagne, en France et, la trembita en Pologne par les Górales et les Hutsuls (régions de Beskides et de Podhale), en Ukraine et en Roumanie.
La trembita était probablement comme le cor des Alpes, utilisée pour prévenir un village d’un danger, ou pour appeler les villageois à l’église, car le son peut parcourir des longues distances, et faire écho dans les vallées. Il servait aussi aux bergers qui pratiquaient la transhumance alpine.
Elle est réalisée dans le bois d’un jeune arbre coupé en deux moitiés dans le sens de la longueur. Ensuite, celles-ci sont creusées et jointes, collées avec de la colle. L’instrument est ensuite enveloppé d’étroites lanières d’écorces. L’extrémité est évasée. La manière de se souffler dans l’embout permet d’émettre des tonalités harmoniques différentes.
Après le succès des cours de moniteurs organisés à Comblain, l’idée d’exporter le concept outre-Rhin s’est imposée. Il s’agissait de former de futurs « cadres » pour les colonies tout en procédant à un subtil mélange de genres afin de tirer le meilleur parti de toute cette jeunesse …
Nous nous sommes donc engagés – avec armes et bagages – dans l’expédition. On était peu nombreux … juste une poignée de braves et en matière d’armes, on avait surtout privilégié celle qui constituait un langage universel et qui nous paraissait être le plus à même d’adoucir les mœurs de nos futurs amis germains : la musique. Mr Bujanowski père s’était montré particulièrement agacé par l’équipement embarqué par Bujanowski fils, notre préposé aux divertissements. Il a fallu négocier et convaincre qu’on allait en terre inconnue et Dieu seul savait ce qui nous attendait. D’ailleurs, on n’emportait que le strict minimum : deux platines, un ampli, une petite table de mixage, un modulateur de lumières psychédéliques et deux colonnes de spots … difficiles de faire avec moins !
Le trajet vers Herzogenraths’est déroulé sans trop de difficultés … même si nous avons pris du retard à cause de l’encombrement et de la fragilité du matériel qu’il fallait ménager. Mais l’histoire est témoin qu’aucune conquête majeure n’a jamais été possible sans impedimenta.
L’histoire a prouvé aussi que visiblement nos hôtes n’avaient pas la même conception de ce que devait être un cours pour moniteurs ! Ils devaient confondre « cours de moniteurs » et « petit séminaire ». À peine arrivés sur place, l’équipement n’était pas encore installé qu’on nous a invités à entrer dans une grande salle sans fenêtre.
De prime abord, le bâtiment nous avait semblé froid et austère comme un couvent … les bonnes sœurs en moins. La grande salle, où on nous faisait pénétrer, avait été transformée en chapelle !
Une quinzaine de jeunes polonais d’Allemagne y étaient installés docilement, depuis un certain temps et nous attendaient pour la messe ! On a très vite compris que sur ce coup-là … on s’était fait avoir : « A Comblain, ça n’aurait pas été possible ! ». Pris au piège, nous avons assisté à l’homélie en nous disant : « Au moins, ça s’est fait … après on pourra passer à autre chose ». C’était sans connaître les noirs desseins qu’on nous réservait pour la suite !
Le lendemain matin, pobudka à 7 h 00. Le prêtre allemand, responsable de la formation, nous invite de nouveau à le rejoindre à la messe quotidienne, obligatoire, indispensable et indiscutable. « Ah oui, mais non ! On ne va pas commencer comme ça ! », notre réaction a été immédiate, brutale, spontanée et bruyante. Le prélat a eu l’air surpris par notre opposition. Sans doute n’avait-il pas l’habitude que l’on discute sur ce point … Par contre, Ks Kurzawa – qui par bonheur était présent – lui n’a pas eu l’air d’être étonné … On avait même l’impression qu’il avait prévu ce qui arriverait. L’expression de son visage avait l’air de dire à ses homologues allemands : « Vous voyez … je vous l’avais bien dit ».
L’information s’est répandue de chambre en chambre : « Les belges résistent … ». Les organisateurs ne pouvaient tolérer notre insoumission et nous, on ne pouvait pas accepter leur diktat. La crise a atteint son paroxysme quand on nous a menacés de ne pas servir le déjeuner si nous n’assistions pas à la messe. La guerre était ouverte.
Face à l’offensive, nous, nous étions retranchés dans notre chambre. Ils voulaient nous imposer leur modèle et nous, on voulait imposer le nôtre, le modèle Comblain !
Face à des positions aussi « tranchées » et divergentes, la marge de manœuvre paraissait très étroite. Finalement, c’est Ks Kurzawa qui a pris les choses en main ; il s’est jeté dans la bataille en nous montrant une facette de sa personnalité qu’on ne lui connaissait pas : le Ks Kurzawa négociateur.
Heureusement qu’il était là pour déminer le terrain ! Parce que l’autre prêtre – qui de surcroît était l’un des chauffeurs à nous avoir conduits là – Ks Szczęśny s’est montré d’une neutralité affligeante.
Se targuant sans doute d’être prêtre polonais, mais ayant toutes ses attaches en Allemagne et étant « seulement » détaché au Borinage … il n’a pas prétendu prendre position ! Cela deviendra d’ailleurs, par la suite, une de ses spécialités …
C’est donc sur les épaules frêles, mais déterminées, de Ks Kurzawa que reposait tout le poids des pourparlers. Je le vois encore sortir de notre chambre, franchir le couloir – véritable no man’s land – et porter à l’adversaire nos dernières revendications ; et puis, revenir, porteur d’un accusé de non-réception.
Heureusement, ces va-et-vient ont fini par payer. De propositions en propositions, les intransigeances se sont estompées. La probabilité d’un cessez-le-feu devenait enfin possible.
Dans un dernier sursaut de diplomatie, Ks Kurzawa nous a demandé de comprendre que le prêtre allemand n’accepterait jamais l’offense de perdre la face. Il nous enjoignait donc d’aller à cette messe tout en nous faisant la promesse qu’elle serait la dernière. C’était un compromis à la belge. Comment refuser ? D’autant plus que nous commencions sérieusement à avoir faim. C’est donc drapés d’une dignité toute empreinte de sobriété, mais non sans panache, que nous avons daigné rejoindre les autres qui nous attendaient déjà depuis si longtemps. L’incident était clos et le reste de la formation s’est déroulé dans une « entente cordiale ».
Cette semaine ne restera cependant pas gravée dans nos mémoires comme un souvenir des plus agréables … ça manquait cruellement de filles ! Et un cours de moniteurs sans fille, c’était comme un parc de Comblain sans … arbres ! C’était le désert, plat et sans intérêt.
Après cette première expérience, les allemands ne nous ont plus jamais invités. Allez savoir pourquoi !
18/02/2019 – JP Dz
1.576 : DE COMBLAIN-LA-TOUR A HERZOGENRATH : Cours de moniteur délocalisé.1.577 : HERZOGENRATH : A défaut d’avoir la moindre photo de cette semaine-là, voici quelques cartes postales de la ville.1.578 : HERZOGENRATH : A défaut d’avoir la moindre photo de cette semaine-là, voici quelques cartes postales de la ville.1.579 : HERZOGENRATH : A défaut d’avoir la moindre photo de cette semaine-là, voici quelques cartes postales de la ville.1.580 : HERZOGENRATH : A défaut d’avoir la moindre photo de cette semaine-là, voici quelques cartes postales de la ville.1.581 : HERZOGENRATH : A défaut d’avoir la moindre photo de cette semaine-là, voici quelques cartes postales de la ville.
Quiz n° 22 : KSMP MONS : fin des années 70 début 80 Jeux de village à Hautrage-Etat ( mât de cocagne, course de brouette … ) que nous avons remporté d’ailleurs. Pascale Godon ; Martine Brzezicha ; Zuhal Gunal ; Hector Fazzini ; Edwin Green ; Freddy Motala ; Marie-Claude Castellain ; Czesiu Kucharzewski ; Didier Bouchei ; Giovani Cortelletti ; Patrick Szczepanski ; Marek Bujanowski ; Pierre Front ; Géniu Bujanowski. Tous ces jeunes dont le nom ne sonne pas très polonais ont pourtant porté fièrement les costumes du KSMP Mons. Ce « multiculturalisme à la polonaise » fut très enrichissant. Dommage, que certains n’ont RIEN compris… !! Cz K.
Je me suis laissé dire qu’un certain nombre d’adolescents qui ont séjourné à Comblain-la-Tour se sont vus proposer de poursuivre l’aventure plus loin … beaucoup plus loin … à Loreto !
J’ai cru comprendre que ces vacances en Italie étaient une sorte de prolongement de la formation initiée à Comblain ! Là-bas, les jeunes qui avaient été « sélectionnés » parachevaient un cycle … celui de prendre pleinement conscience de leur appartenance à la Communauté polonaise ! Et pour mettre en évidence ces valeurs, on rassemblait là, à Loreto, des jeunes polonais venus de tous les coins d’Europe !
Il m’est revenu que tous ceux qui ont eu le privilège de participer à ce séjour en ont gardé un souvenir inoubliable ! Tu m’étonnes … trois semaines de vacances en Italie … à 18 ans … avec une centaine de jeunes du même âge … tous parlant la même langue, même s’ils venaient de milieux différents … tous curieux de se découvrir les uns les autres … tous prêts à rendre ce séjour le plus « spécial » possible … Il faudrait être difficile pour ne pas apprécier !
On m’a expliqué que, contrairement à Comblain-la-Tour, les activités qui étaient offertes aux participants étaient multiples, même si les débats de fond, en petits groupes, sur des sujets sérieux, rythmaient l’ordinaire. Régulièrement, des autocars emmenaient tout le monde, y compris les prêtres et l’évêque, à la plage ! Méditer, en maillot de bain sur la plage, au bord de la Méditerrané … c’est quand même plus sympa ( même si nous étions plutôt au bord de l’Adriatique ).
Avec moult détails, on m’a fait remarquer que les soirées à Loreto c’était quand même « autre chose » … Tous les soirs, il y avait bal ! Les filles – les anglaises en premier – mettaient un point d’honneur à revêtir leurs plus belles tenues … C’était presque un concours d’élégance … de séduction. Pendant ces soirées, il n’était pas rare qu’on improvise des jeux, des sketchs ou d’autres joyeuseries … comme à Comblain, mais qu’en plus, de véritables spectacles de danses folkloriques soient proposés par les participants. Les chorégraphies se préparaient pendant la journée et on pouvait voir régulièrement des répétitions de krakowiak et de kujawiak entre deux autres occupations.
Par pur sadisme, on m’a rapporté que le séjour était ponctué de voyages extraordinaires à la découverte de l’Italie. Les photos qu’on m’a montrées de Loreto, d’Ancône, d’Assise, de Venise et de Rome témoignaient des périples auxquels les jeunes étaient invités.
Et pour ne rien m’épargner, on m’a détaillé les sites grandioses que ces jeunes ont eu la chance de visiter … des Basiliques de Saint-François et de Sainte-Claire d’Assise au Palais des Doges de Venise, des ruines du Colisée au Forum romain, de la Basilique Saint-Pierre de Rome à l’incroyable Musée du Vatican … en passant par la Chapelle Sixtine, le tout avec un guide exceptionnel Mgr Szczepan Wesoły !
Vous l’aurez compris … je ne suis pas allé à Loreto ! Et la question que je me pose depuis, c’est « pourquoi ? ».
Qu’est-ce qui a fait qu’à moi, on ne l’a pas proposé ? Est-ce à cause de ce surnom qu’on m’avait donné à Comblain-la-Tour : PurpereDuivel ? Les plus hautes autorités ecclésiastiques, jusque Rome, auraient-elles entendu ce surnom ? Auraient-elles été inquiètes de me voir débarquer jusqu’au Vatican ? Allez savoir …
11/02/2019 – Czesiu Kucharzewski – alias Purpere Duivel
1.567 : LACO – 1979 : Cours Loreto : Autour de Monseigneur Szczepan Wesoły : … ; Elisabeth Rozenski ; Dominique Ogonowski ; Anne-Marie Kantyka ; Christine Piech ; Betty Nowicki ; …1.568 : ROME – 1976 : Cours Loreto : Autour de Monseigneur Szczepan Wesoły : … ; Zosia Król ; Aline Bień ; Annie Nowicki ; Malvina Rusowicz ; Jerzy Bardo ; Marek Bujanowski ; Jean-Pierre Dziewiacien ; …1.569 : CASTELLON DE LA PLANA – 1971 : Cours Loreto : Autour de Monseigneur Szczepan Wesoły : … ; Marie-Françoise Fiutowski ; ….1.570 : LORETO : Spectacle de danses : Jean-Pierre Dziewiacien ; Aline Bień ; Zosia Król ; … ; ( ? ) ; …1.571 : ITALIE : Quelque part sur la plage : Zosia Król ; Aline Bień ; Jean-Pierre Dziewiacien en pleine lévitation ! ; Malvina Rusowicz ; Annie Nowicki.1.572 : VENISE : A la terrasse : ( ? ) ; Jerzy Bardo ; Marek Bujanowski ; ( ? ) ; Zosia Król ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Annie Nowicki ; Malvina Rusowicz.1.573 : VENISE : Dans une gondole : Annie Nowicki ; Zosia Król ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Aline Bień ; Malvina Rusowicz ; Marek Bujanowski.1.574 : ROME : Devant la fontaine de Trevi : Aline Bień ; Marek Bujanowski ; ( ? ) ; Zosia Król ; Annie Nowicki ; Malvina Rusowicz.1.575 : LACO : Dans une chambre : Elisabeth Rozenski ; Gaëlle Queret ( F ) ; ( ? ), danoise ; Dominique Ogonowski.
Góralu, czy ci nie żal
Odchodzić od stron ojczystych ?
Combien de fois n’avons-nous pas chanté cette chanson à Comblain-la-Tour ? Par delà, les paroles si tristes et la mélodie si mélancolique, c’est tout le mythe des montagnards polonais – les górale(1) – qu’on nous faisait ressentir. « Góral na góry spoziera, i łzy rękawem ociera ; bo góry porzucić trzeba, dla chleba, panie dla chleba ! » ( Le Góral regarde les montagnes, et essuie ses larmes avec sa manche, il faut bien quitter les montagnes, pour du pain, Monsieur, pour du pain ! ).
Nous écoutions religieusement Pan Bardo – et les autres adultes qui nous apprenaient à chanter – nous parler de ces montagnards obligés de quitter leurs terres natales parce qu’elles ne pouvaient plus les nourrir. Nous étions fascinés par ces récits graves ( les « gawędy » ) qui dépeignaient des situations désespérées et on s’identifiait à ces hommes courageux qui étaient obligés de descendre vers les plaines pour trouver du travail.
Pour les enfants que nous étions, imaginer que les adultes puissent pleurer était insupportable … et qui plus est, se les représenter en larmes, quittant leur famille, leurs enfants, la gorge serrée et l’âme en peine, nous retournait les tripes. Du coup, ce que nous préférions, c’était les histoires de ces brigands, les « zbójniki », qui n’acceptaient pas toute cette misère et qui se révoltaient contre le système … déjà ! Les légendes autour de leur chef Janosik nous exaltaient. Il faut dire que Pan Bardo avait l’art de les raconter. Et comme il voyait dans nos yeux que ces récits nous passionnaient, il brodait encore un peu plus … Janosik devenait notre Robin des bois à nous, et nous, on devenait ses valeureux compagnons d’infortune.
Par bonheur, c’était relativement facile de s’identifier aux « zbójniki ». Eux, ils ne se séparaient jamais de leur « ciupaga » ( le piolet du montagnard ) ; alors nous, on se confectionnait nos « ciupagi » à nous, avec des branches qu’on ramassait dans les bois autour de Comblain, lors de nos randonnées quotidiennes. La ciupaga servait à tout … à s’aider pour monter un talus, à secourir les filles qui n’arrivaient pas à grimper, à retourner une pierre quand la curiosité l’exigeait, à taquiner les lézards ou les orvets, à transporter sa gourde, … mais surtout à se mesurer aux autres. Quel plaisir que ces joutes fraternelles. J’entends encore le bruit des ciupagi qui s’entrechoquent. Je revois nos gestes maladroits qui miment des combats fratricides tout en mesurant les coups pour ne surtout pas blesser l’adversaire … qui était notre meilleur ami.
Parfois, nous allions encore plus loin. C’est Piotr Rozenski qui m’a rappelé récemment quelques détails que ma mémoire avait enfui trop profondément. Cette année-là, j’étais son moniteur, et Géniu Bujanowski était le sous-moniteur. Ks Kurzawa avait décrété que chaque groupe devait avoir un nom ! Nous, après concertation, nous avions décidé qu’on s’appellerait ; « Zakopane » ! Tout un programme. Les garçons étaient heureux … Freddy Motala en tête. Pour affirmer notre identité, j’avais demandé à Richard Konarski de confectionner des ciupagi pour toute la joyeuse bande. Richard a passé tous ses temps libres à sculpter les bâtons, à graver des formes dans les écorces pour être le plus proches des véritables ciupagi. Elles étaient magnifiques.
Pour l’ognisko, on avait prévu que nos garçons exécuteraient un « zbójnicki » dans les règles de l’art. Ce choix était dicté par le nom de notre groupe, bien sûr, et aussi un peu, avouons-le, pour fatiguer ces « infatigables » garnements. Ils étaient tous hypermotivés. Et donc, un beau matin, nous avons commencé l’initiation. Géniu et moi, on se relayait pour montrer les différentes figures que nos élèves s’empressaient de reproduire. Ils étaient doués et c’était véritablement un plaisir de les voir accroupis enchaîner les ciseaux et autres mouvements. C’était à celui qui serait le plus résistant, le plus endurant. Nous les encouragions et en même temps … on souriait dans notre for intérieur parce qu’on savait, par expérience, que le lendemain serait difficile … et le lendemain a été extrêmement difficile !
Je les vois encore, les malheureux, avoir un mal de chien à se lever, à tenir debout. Les douleurs musculaires au niveau des jambes les empêchaient de marcher normalement. Il a fallu se résoudre à les descendre, un à un, dans nos bras car l’escalier paraissait être un obstacle infranchissable. Les jours qui ont suivi nos déplacements furent limités. Je ne me souviens plus si, lors de l’ognisko, la danse fut finalement montrée … ça m’étonnerait. Géniu et moi, nous étions très entraînés à cet exercice, et nous avons mal évalué l’impact de cette gymnastique intense sur des jeunes garçons sans expérience. Reste le souvenir …
Il n’y a pas qu’à Comblain qu’on pouvait croiser des górale … des jeunes, des plus âgés et même des très jeunes. Il faut dire que ce costume était typique, même si parfois, par manque de moyen, on a vu des versions plus « fantaisistes » comme sur les photos qui accompagnent ce texte. Mais il n’y avait pas un spectacle, pas une cérémonie, pas un pèlerinage, ni une procession sans góral … ces photos en témoignent.
Aujourd’hui, nous avons un peu oublié toute cette mythologie des montagnards. Heureusement, Anne Wuidar dans son journal « les muses vagabondes » a consacré un article extrêmement bien fait aux górale. On peut y lire tout ce qu’on doit savoir sur le sujet : histoire, géographie, coutumes et légendes. Puisque Anne nous autorise à le reproduire ici, nous n’allons pas nous en priver. J’ai découpé son article en 4 parties ; voici la première. Merci Anne.
04/02/2019 – JP Dz
( 1 ) : Il m’apparaît important de préciser que les mots polonais, qui représentent le mieux notre folklore, conservent leur fraîcheur quand ils ne sont pas systématiquement traduits. Ceci dit, ajoutons que la langue polonaise, et ses déclinaisons, fait varier la terminaison des mots : on dira un góral ( au singulier ), mais des górale ( au pluriel ). Ces mots n’étant pas francisés, nous avons décidé de ne pas ajouter le « s » final de la langue française au pluriel déjà existant.
Nous dirons donc : un góral – des górale ; une góralka ; des góralki ; une ciupaga ; des ciupagi ; …
1.560 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1963 : L’ognisko présente un góralski : ( ? ) ; … ; ( ? ).1.561 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1963 : A l’avant plan, tout à droite de la photo, Henryk Ferdyn ( Winterslag ), fils de Bogus Ferdyn et Pani Wanda Biatuszewska. Tous les 2 étaient d’anciens scouts du Limbourg et Pani Wandzia a été monitrice à Comblain ; ( ? ) ; … ; ( ? ).1.562 : PERONNES-LEZ-BINCHE : Groupe folklorique des années 50 : Edouard Rozlach ; … ; Lydie Białecka ; …1.563 : ( ? ) : Góralski, dans les années 50 : ( ? ) ; … ; ( ? ).1.564 : RESSAIX : Procession du 15 août : Tout en haut, Geniu Perzyna ; Monsieur Młynarczyk ; Eveline Ogonowski ; Pietraszek ? ; Halina Ogonowski ; Janka Micklusziak ; Vital Kciuk ; Tadek Sitarz, en górale ; Casimir Nowicki en krakowiak ; Madame Romanowicz ; Lucette Kiełtyka ; Dominique Ogonowski ; Janina Romanowicz ; Christine Marszałkowski ; Ksiadz Okroj ; …1.565 : MONTAIGU : Procession : Groupe de Charleroi ; Ks Lewandowski ; … ; ( ? ). Et derrière avec la vierge, KSMP Liège avec Mirka, la présidente ; César Napora ; Freddy Niedudziak, portant la Vierge ; avec des lunettes foncées, Michel Majewski.1.565 : ( ? ) : Góral et Krakowiak : A gauche, Henri Majchrowski et à droite Georges Majchrowski.
Cycle des Montagnards des CARPATES – Par Anne Wuidar
La chaîne de montagnes des Carpates est séparée des Alpes par le Danube. Elle couvre l’Europe centrale et de l’Est sur 1.500 km. Les Carpates et les Alpes partagent les mêmes origines tectoniques et géologiques. Leur surgissement ayant commencé lorsque la tectonique des plaques a rapproché les plaques africaine et eurasienne. Le mouvement continue et provoque régulièrement des séismes en Roumanie (épicentre de Vrancea à la jointure des trois plaques, formant le « coude des Carpates »). Le volcanisme a été actif dans certaines régions, ainsi que le prouve un thermalisme résiduel et la composition des roches.
Les plus hauts sommets des Carpates se situent en Slovaquie dans le massif des Tatras avec le Gerlachovský štít à 2.655 mètres qui est le point culminant du massif. Le deuxième plus haut massif est celui des Fagaras en Roumanie avec le Moldoveanu qui culmine à 2.544 mètres (17ème sommet le plus haut des Carpates). Les autres massifs des Carpates ne dépassent pas les 2.500 mètres.
Cette chaîne de montagnes s’étend sur sept pays – la République tchèque, la Pologne, la Slovaquie, l’Ukraine, la Hongrie, la Roumanie, la Serbie – et forme un pont entre les forêts du Nord de l’Europe et celles du Sud et de l’Ouest. Ces montagnes sont donc d’une importance capitale pour la distribution des plantes et des animaux à travers le continent. En effet, riches d’une mosaïque de paysages encore intacts et d’une biodiversité inégalée en Europe, les Carpates sont la dernière grande zone sauvage du continent. Ses montagnes et ses forêts vierges ancestrales abritent près de 4.000 espèces de plantes, dont 481 sont endémiques.
Plus de la moitié des populations d’ours bruns, de loups et de lynx du continent y trouvent également refuge. Outre les grands carnivores, les Carpates hébergent également des espèces d’oiseaux menacées comme l’aigle impérial et la chouette de l’Oural. Les paysages y sont variés : forêts de hêtres, de sapins blancs et de feuillus, pâturages de montagne, prairies de fauche.
Les massifs les plus connus sont les Tatras en Slovaquie et Pologne, ainsi que les Maramures, Fagaras en Roumanie. Ces montagnes sont un véritable paradis pour les randonneurs, elles regorgent de milliers de kilomètres de sentiers de randonnée et d’une centaine d’espaces protégés (parcs nationaux, zones naturelles protégées, réserves naturelles, réserves de biosphères…)
Le développement économique et industriel rapide de la région entraîne dans son sillage d’importantes menaces pour la nature sauvage des Carpates.
Aussi, le WWF mène-t-il des projets de long terme pour que les Carpates restent un lieu de vie idéal pour tous et que les hommes gèrent la région de façon durable, dans le respect des espèces animales et végétales. À cette fin, il travaille avec les communautés locales, notamment dans les domaines de l’écotourisme et de la gestion durable des forêts (FSC), afin de sensibiliser les populations et de préserver les richesses naturelles de ces montagnes.
La chasse et le braconnage (principalement en Ukraine) constituent un danger pour certaines espèces de gibier. On constate malheureusement une pollution de l’air et de l’eau liée à diverses activités humaines dont la monoculture, aux dépends de l’agriculture traditionnelle.
La population humaine est attestée dès le Paléolithique (Néandertal est présent dans la grotte de Šipka en Slovaquie, les plus anciens Sapiens dans Peștera cu Oase en Roumanie), associés à la faune de l’époque, aujourd’hui en grande partie disparue (Mammouths).
Plus tard, au cours de l’histoire, les hommes ont marqué le paysage. Les Daces pendant l’Antiquité et les bergers valaques au Moyen Âge furent les premiers à habiter certaines zones à l’intérieur des montagnes. En brûlant et abattant les arbres, ils créèrent de nombreux prés et clairières, qui sont un élément typique du paysage des Carpates. L’agriculture n’est présente qu’au bas des pentes et dans les vallées ; une forme traditionnelle d’élevage de bovins, de moutons, et de chevaux survit dans le sud et l’est des Carpates en Ukraine et en Roumanie, mais disparaît rapidement à l’ouest. L’exploitation forestière est la source principale de revenus dans beaucoup de régions. À son plus fort aux XIXe et XXe siècles, elle a eu pour conséquence l’abattage de nombreuses forêts et leur remplacement par des épicéas communs. La coupe rase a encore lieu en Roumanie et en Ukraine. À l’ouest, l’aménagement forestier donne lieu plutôt à des coupes progressives de régénération et à des coupes de jardinage.
Les Carpates ont vu se succéder différents peuples avant l’arrivée des Slaves qui s’y installent à partir du Ve siècle, et sont à l’origine des états actuels de Tchéquie, Slovaquie, Pologne, Ukraine et Serbie. Par la suite, d’autres sont venus en nombre ; une longue série de peuples cavaliers d’origines diverses dont les Huns, les Mongols et les Tatars. Certains disparaîtront ensuite de la carte sinon des mémoires, tandis que d’autres, les Bulgares (slavisés) et les Magyars (appelés Hongrois), auront légué des « royaumes » avec des populations toujours présentes.
Comme tous les massifs montagneux, les Carpates ont été durant les nombreuses guerres du passé, l’enjeu de batailles acharnées notamment dans les passes, tandis que les massifs servaient de refuge aux populations chassées ou persécutées dans les plaines environnantes.
Toutes ces « strates historiques » ont laissé dans les Carpates des toponymes, des langues, des légendes, des architectures, des monuments, des musiques, des cuisines et des traditions où l’on perçoit à la fois les différences (que soulignent les nationalistes) et des influences communes.
Peuples GORALES – HUTSULES – LEMKOS – BOÏKOS
Pour moi, la rédaction d’un texte cohérent sur ce sujet précis a représenté un sérieux casse-tête. Je tenais pourtant absolument à l’aborder. Pourquoi tant d’acharnement ? Tout d’abord, parce que l’identité profonde de personnes se réclamant d’un même groupe social, maintenant des rituels vivaces en dépit de leur appartenance à des pays dont les frontières ont évolué suivant les partitions déterminées à l’issue de conflits armés, me semble profondément respectable.
Ensuite parce que ces personnes ont eu au fil des siècles un habitat constitué de montagnes, donc ils étaient particulièrement soumis à la rudesse des hivers, à la nécessité première de s’occuper de leurs troupeaux, de tirer parti de modestes ressources que leur offraient ces derniers (laine, produits laitiers, viande) ; ceci couplé au travail de la terre (légumes et céréales), au travail forestier (habitat et chauffage).
De telles conditions de vie tissent, à mon sens, des liens forts entre êtres humains, de manière différente des habitants des plaines, des villes. Un certain esprit d’entraide entre familles est nécessaire pour survivre et effectuer certaines tâches essentielles, surtout en prévoyant les hivers à venir. Le partage du travail, les moissons par exemple, crée des liens. Ces liens s’expriment aussi dans les petits actes quotidiens, dans les veillées, lors d’offices liturgiques ou de fêtes religieuses. Ces liens sont encore visibles dans les grands rassemblements qui ont encore lieu à l’heure actuelle.
Certains n’y verront « que » du folklore au sens péjoratif du terme, mais ils ont un sens bien plus profond qui est celui de l’appartenance à un groupe où chacun se reconnaît dans son semblable.
Ne soyez donc pas étonnés si je vous présente ces diverses ethnies en soulignant moins leur appartenance aux nations où ils vivent qu’à leurs identités respectives. Je vais commencer par vous parler des Górales mais il m’arrivera souvent de glisser sur les Hutsules, les Lemkos, les BoÏkos dans ces divers chapitres.