Du couple formé par Pan et Pani Bardo, on retiendra surtout l’incroyable vivacité de Monsieur … toujours en mouvement, toujours en train de courir, de sourire, de s’agiter, de travailler. Véritable Zébulon, monté sur ressort et chargé comme une pile atomique, il en faisait des kilomètres sur sa journée. Après ça, on pensait qu’il avait besoin de dormir … pour récupérer … que nenni ! Il faut croire que sa lampe de poche souffrait d’insomnie, tellement il se sentait obligé de la promener partout, dans les couloirs, dans tous les recoins de la maison et du parc, jusque très tard dans la nuit. Quand dormait-il ?
Nous le soupçonnions d’être équipé d’une oreille bionique et d’un sixième sens extraordinaire … sinon comment aurait-il fait pour être partout, et surtout là où on ne l’attendait pas ? Il était capable de nous prendre la main dans le sac, avant même que le sac ne soit ouvert. C’est ça l’expérience ! Il y en a même qui disent qu’il aurait eu le don d’ubiquité … Finalement, les seuls moments où il s’arrêtait, c’était quelques secondes quand on lui demandait de faire une photo.
De Madame, on retiendra surtout le sourire plein de tendresse et de douceur. Si Comblain-la-Tour devait être représenté par un seul visage, c’est sans nul doute le sien qui serait le plus représentatif.
Elle a connu tout le monde. Présente dès les premières années, son dévouement au service de la communauté polonaise n’a connu aucun répit au cours du temps. Du coup, elle en a vu passer des enfants, des ados, des moniteurs, des monitrices, mais aussi des cuisinières, des factotums, et tous les parents qui passaient par Comblain. Pour chacun, elle avait un sourire et quelques phrases accueillantes et apaisantes. On aurait dit, que la nature, qui est bien faite, les avait réunis – elle si douce et lui si speed – l’un pour compenser l’autre … l’autre pour équilibrer l’un. Saviez-vous que Pani Bardo avait aussi été monitrice la première année ?
La dernière fois que j’ai eu le plaisir de la revoir, c’était fin des années 199.., peut-être 1999 ? En arrivant à Comblain-la-Tour, comme ça à l’improviste, alors que je n’y avais plus mis les pieds depuis tant d’années, je n’imaginais pas qu’elle puisse être encore là … Quand je l’ai aperçue, perchée sur le perron, je me suis dit : « Quel bonheur, ici rien n’a changé ! ». Quand à son tour elle nous a aperçus, Eveline et moi, on lisait sur son visage qu’elle nous avait reconnus, mais que c’était devenu impossible de mettre un nom sur nos visages.
Nous nous sommes approchés, nous l’avons embrassée, et pour répondre à la question que ses yeux posaient, on s’est présenté. On a vu alors son sourire s’illuminer. « Ah, oui … je me souviens ! ». Sa mémoire revenait et éclairait son sourire, comme un rayon de soleil après une matinée brumeuse … Maintenant, elle se souvenait de la maman d’Eveline et de la mienne … des petites bêtises qu’ensemble elles avaient vécues dans la cuisine et ailleurs. Le souvenir des papas reprenait forme aussi. Elle resituait des épisodes lointains qu’elle s’étonnait que nous ignorions. Et quand son mari est apparu dans l’encoignure de la porte, elle s’est empressée de lui dire : « Tu les reconnais ? C’est la fille d’Ogonowski et le fils de Martha ».
Les cheveux gris du couple nous paraissaient tellement inattendus … comme si eux ne pouvaient pas vieillir.
Bien sûr, Pan Bardo n’avait plus cette énergie qu’on lui avait connue ; il semblait fatigué, mais quel plaisir de voir son sourire intact et son enthousiasme toujours aussi communicatif. Dieu merci, le destin avait compris que ces deux-là étaient inséparables … il n’avait pas osé les séparer. Nous avons évoqué quelques souvenirs, quelques banalités, dans un polonais de plus en plus approximatif … Je m’en suis voulu de ne pas pouvoir leur offrir mieux … eux qui ont tant fait pour nous apprendre à parler et à chanter en polonais.
Pani Bardo se souvenait, à présent, de nos ognisko … elle se rappelait qu’elle aimait venir s’asseoir à côté d’Eveline et Dominique pour chanter sa chanson préférée « Colonine Tango » …
« I choć nas dzieli,
Może tysiące wiosek i mil,
Nie zapominaj razem spędzonych chwil.
Tę leśną serenadę śpiewam dla Ciebie,
Colonine tango, które nam wspomnienia śle ».
Ensuite, nous sommes repartis après les avoir embrassés une dernière fois.
Sur la route du retour, avec Eveline, nous partagions nos impressions ; on se disait : « Quel couple fusionnel … ces deux-là ne pourraient pas vivre l’un sans l’autre ». Les revoir après tant d’années, les cheveux gris et la mémoire défaillante, nous a profondément touchés. Madame Bardo, celle qui connaissait mieux que personne tous les polonais qui passaient par Comblain … la mémoire des lieux … la seule qui savait les prénoms et les noms de tous les enfants … qui avait pris la peine, et le temps, d’écouter chacun de nous, de consoler les uns et de rire avec les autres … Madame Bardo commençait à ne plus se souvenir de nous … Peut-être que sa mémoire était trop pleine de nous … peut-être que son cœur débordait de cette gentillesse qu’elle avait en trop ?
Quelque temps plus tard, nous avons appris, par hasard, qu’elle nous avait quittés … et que son mari l’avait suivi peu de temps après. Ils n’auraient pas supporté de vivre l’un sans l’autre.
Madame, soyez rassurée, le souvenir de tout ce qui s’est passé à Comblain est inscrit profondément en nous. Vous étiez comme un livre ouvert où chaque page racontait une tranche de vie de Comblain … Vous étiez comme une petite encyclopédie recueillant des connaissances sur tout et tous … Vous nous avez donné l’envie de ne rien oublier … jamais. Ces souvenirs ont laissé tant de traces en chacun de nous qu’on s’est donné pour mission de les entretenir, de les perpétuer en revisitant les années « Comblain », pour capter, inscrire et faire vivre cette mémoire …
On vous le doit bien … Cette histoire, que vous avez tant contribué à écrire, on fera tout pour qu’elle continue de rayonner et qu’elle s’éparpille, ici et là, au gré du temps … Chacun de ces souvenirs est comme une petite graine qu’on aurait plantée en nous … qui a trouvé là un terrain fertile … et qui commence à ressembler à un magnifique jardin qui s’appelle « les Anciens de Comblain ».
Madame … nous ne sommes pas près de vous oublier …
26/02/2018 – JP Dz
1.115 : COMBLAIN-LA-TOUR : La famille Bardo au complet : Jerzy Bardo ; Pani Bardo ; Pan Bardo ; Alice Bardo ; André Bardo.1.116 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le perron : A l’avant plan : Zdzisław Blaszka ; Pani Bardo. A l’arrière plan : Elzbieta Kowalska ; Danielle Mironczyk ; Didier Chmielecki. ( collection Zdzisław Blaszka ).1.117 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans la cuisine : Pani Bardo ; ( ? ) ; … ; Kz Kurzawa ; Pani Załobek ; ( ? ) ; …1.118 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le terrain de volley : ( ? ) ; ( ? ) ; Pani Bardo et ses petits-enfants, ? Brismez et son frère David Brismez ; ( ? ) ; …1.119 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans le parc : Pani Bardo ; Pani Kołodziejka ; ( ? ) ; Pani Stanislawa Gzresinska ( épouse Andzej Paluskiewicz ) ; ( ? ) ; ( ? ).1.120 : COMBLAIN-LA-TOUR : Sur le terrain de volley : ( ? ) ; Pani Bardo et ses petits-enfants, ? Brismez et son frère David Brismez ; … A l’arrière plan : Isabelle Swiderski ; Fabienne Laffut ; ( ? ) ; ( ? ).1.121 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Dans les bois : ( ? ) ; … ; Pani Bardo ; ( ? ) ; …1.122 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1990 : Dans la cuisine : Pani Bardo ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).1.123 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1990 : Sur le perron : ( ? ) ; ( ? ) ; Pani Bardo ; ( ? ).
Ej, przeleciał ptaszek kalinowy lasek,
Siwe piórka na nim zadrżały.
Nie płacz ty, dziewczyno, nie płacz ty, jedyna,
Albo ci to świat mały ?
Szumi gaj, szumi gaj, szumi gałązeczka
Żółte listki z drzewa padają, ej padają.
Zabrali mi chłopca, a ja w świecie obca,
Innego mi rodzice rają.
Leć głosie po rosie, ku zieleskim łąkom,
Przeleć Wisłę, przeleć dunaje,
Powiedzże miłemu, że ja się tu błąkam,
Że mi serce się kraje.
Leć, ptaszku, wysoko, leć, ptaszku, daleko
Do chłopca mego, jedynego. Jedynego!
Niechże on przyjeżdża, niechże on przybywa,
Bo mi rają niekochanego.
Kochanie, kochanie, dalekośwa siebie,
Niech płyną do ciebie moje łzy,
Szeroko, daleko słoneczko na niebie,
Jeszcze dalej jesteś ty.
Nie przybędziesz do mnie ani ja do ciebie,
Nie doleci do ciebie mój głos. Nie doleci !
Smutne życie moje, kiedy nie we dwoje,
Smutny mój — bez ciebie — smutny los.
Nous n’étions pas les seuls polonais à débarquer à Comblain en cette année 1961. Le festival de jazz accueillait, lui aussi, quelques polonais : Andrzej Kurylewicz et son quartet et la chanteuse Wanda Warska.
Ce 3ème festival se déroulera les 29 et 30 juillet … au moment de notre 1ère colonie. Il acquiert ses lettres de noblesse … les magazines spécialisés français, Jazz Hot et Jazz Mag, envoient une équipe de journalistes à Comblain. Comme l’année précédente, 2 heures de diffusion en Eurovision permettent à des milliers de fans d’assister au spectacle, en direct, tout en restant chez eux. Les images de Comblain-la-Tour font le tour de l’Europe.
Pendant ce temps-là, les premiers vacanciers polonais s’organisent et prennent possession de leur nouvelle résidence. Bien sûr, tout n’est pas parfait. On mesure tout ce qu’il faudra encore faire pour améliorer les choses. Il manque de place, de lits, de structures … mais on fait avec ce qu’on a. Des tentes ont été dressées dans le parc et certains s’y sont installés. Durant le festival de jazz, ils ne sont pas les seuls à loger au château … quelques-uns des artistes partagent les lieux avec eux. Annie Gilson – qui faisait partie de ces premiers vacanciers polonais – se souvient très bien qu’elle a vu un des musiciens du festival s’asseoir devant le fameux piano noir, dont nous nous souvenons tous, et qu’il s’est mis à jouer. La scène l’avait frappée … parce que ce musicien-là était aveugle … et qu’il a fallu l’aider à rejoindre le piano. C’était : Monsieur Ray Charles.
Bien sûr, en 1961, Ray Charles n’était pas encore aussi célèbre qu’il ne le deviendra par la suite. D’ailleurs, en 1961, il n’aura droit qu’à une petite prestation avec un petit Jazz-Band. Il reviendra plus tard, en 1964, comme la vedette principale du festival de Comblain. En attendant, il était bien chez nous et a profité de l’hospitalité des premiers arrivants polonais au centre de vacances.
Mais revenons au festival, lors de la retransmission, en Eurovision, de samedi, on pourra entendre : l’A.F.N. Jazz all Stars ; le quintet Jean-Claude Gogny ; The Great Charlie Galbraith all Stars Jazz Band ; Henry Segers et son grand orchestre ; et la grande Diana Dors, qui se produit pour la toute première fois comme chanteuse de jazz dans un festival. La retransmission du dimanche sera consacrée : au trio Jack Van Poll ; à Arly Day ; au trio Georges Gruntz qui accompagnera successivement Flavio Ambrosetti et Dusko Gojkovic et enfin au Roman New Orléans Jazz Band.
Mais tout le monde ne peut pas passer à l’Eurovision. Beaucoup d’autres artistes sont là. Tout d’abord, les fidèles du Festival de Comblain comme : Jacques Pelzer ; Benoit Quersin ; Sadi ; Philip Catherine ; Robert Jeanne et son New Jazz Quartet ; le trio Eric Moseholm ; Lilian Terry ; Rita Reys ; et l’immense Kenny Clarke.
Ensuite, les « superstars du jazz » : Bud Powell ; Tele Montoliu ; Bobby Jaspar, Chris Barber, Stéphane Grapelly, AmadeoTommasi ; Mais aussi, Ottilie Patterson, Cecily Forde ; Tany Golan, chanteuse de Jazz du Katanga ; On ne compte plus les orchestres, comme : l’orchestre Jean Kesteman ; l’orchestre Pol Baud ; l’orchestre Henri Segers ; le grand orchestre Swinging 16. C’est une suite ininterrompue de trios, de quintets, de sextet, …
Les artistes de variétés seront largement représentés avec les grandes vedettes du moment comme : Colette Deréal, qui venait de participer, en 1961 à Cannes, au concours Eurovision de la chanson pour la principauté de Monaco ; Sacha Distel, qui a évité les tomates en choisissant d’apparaître plutôt comme guitariste de jazz ; les Cousins … Et comment ne pas citer : les duettistes français Roger Pierre et Jean-Marc Thibault.
Le spectacle commencera samedi par le Tournoi National pour orchestre amateur qui sera remporté par Robert Babs qui gagnera, à cette occasion, son poids en fromage ( 59 kilos ), un contrat à la RTB « Jazz pour tous » et une prestation au Palais des Congrès de Liège. Le bal de clôture sera animé par Jo Carlier.
Entre-temps, ce n’est pas moins de 240 instrumentistes qui se produiront sur scène. Ils draineront 30.000 entrées. L’évènement sera couvert par quatorze radios des quatre coins du monde et sera présenté par une kyrielle de présentateurs. Une fois de plus, des disques seront enregistrés à Comblain.
Le petit garçon assis, à côté de son papa, devant le magasin familial, Rue des Écoles, à quelques dizaines de mètres de la maison polonaise de Comblain-la-Tour, c’est Patrick. Nous sommes début des années soixante ( photo 1.093 ).
Le papa de Patrick était boulanger et venait, tous les jours nous livrer le pain quotidien que nous dévorions comme des petits ogres. Patrick accompagnait souvent son père. Nous l’avons donc croisé à maintes reprises.
Aujourd’hui, comme nous, il a grandi et il est devenu Monsieur Patrick LECERF, le Député Bourgmestre de HAMOIR. De cette époque, il a gardé un souvenir touchant. Voici ce qu’il nous en dit :
« Je suis né à Comblain le 20 septembre 1959, en face de l’école du village, dans la boulangerie que tenaient mes parents depuis le printemps 1958.
Mes premiers souvenirs de la maison polonaise remontent au début des années 60, lorsque durant l’été je venais au parc avec mon père pour livrer le pain quotidien.
Je me souviens que ça grouillait de jeunes gens et que l’ambiance était très chaleureuse. Je me souviens également qu’il y avait une petite friterie à côté du parc.
Et puis ces années ont été marquées par les nombreuses courses cyclistes qui se terminaient dans la rue des écoles, en face de la salle Talier.
Pour la petite histoire, mes parents ont construit une boulangerie à Hamoir en 1967 et nous venons d’en fêter les 50 ans. C’est aujourd’hui mon frère qui en est le propriétaire.
Pour ma part, je suis devenu bourgmestre de la commune de Hamoir en 1993 et c’est avec plaisir que j’ai retrouvé la maison polonaise et que j’ai modestement aidé les responsables à satisfaire aux obligations en termes de sécurité incendie.
Un autre souvenir dont je n’ai malheureusement pas de photo est la rencontre de football entre les jeunes Polonais et la toute nouvelle équipe locale de cadets ( je pense ) ».
Patrick LECERF – Député Bourgmestre de HAMOIR
Merci Monsieur le Député pour ce témoignage … et aussi pour avoir contribué à nous nourrir à une époque où notre croissance – et notre appétit – exigeaient une alimentation pantagruélique.
J’ajoute que Monsieur LECERF est trop modeste. Je sais de source sûre que sa contribution au maintien du Centre Millennium dépasse largement le cadre légal de ses obligations en matière de sécurité incendie. Il a fait preuve de beaucoup de compréhension et s’est énormément investi pour préserver le bâtiment durant les heures noires qu’a traversé la maison polonaise.
Mais revenons en arrière … Depuis le début – depuis que les polonais ont débarqué à Comblain-la-Tour, en 1961 – l’accueil qui leur a été reversé, par les comblinois et leurs autorités communales, a toujours été excellent. J’en veux pour preuve ces photos anciennes où le Bourgmestre de l’époque, Monsieur Raoul WARROQUIERS ( photos 1.095 et suivantes ), participe aux messes et aux fêtes du mois de juin. Ces documents datent du début des années 1970. On peut y voir également des réceptions, organisées en soirée, qui se déroulent dans notre réfectoire.
Monsieur Raoul WARROQUIERS sera le dernier Bourgmestre de la commune de Comblain-Fairon de 1968 jusqu’à la fusion des communes en 1976. Depuis, Comblain-la-Tour est repris dans l’entité d’Hamoir. Monsieur WARROQUIERS continuera malgré tout d’exercer des missions au sein du collège communal de l’entité, puisqu’il sera Échevin des Finances et de l’État civil de 1976 à 1982.
Monsieur André PHILIPPE, natif de Comblain-la-Tour ( en 1944 ) et actuel responsable de la salle Talier, attenante au café des Sports, et où il organise toutes sortes d’activités ( théâtre, tennis de table, marches ADEPS, cinéma pour les enfants et soupers ), est le beau-fils de feu Monsieur Raoul Warroquiers.
Il nous précise que : « En ce qui concerne l’arrivée des polonais dans le village, l’entente avec la population de Comblain a toujours été bonne. Au mois de juin, lors de votre fête, les comblinois étaient invités à participer et les conversations allaient bon train « Ah, les polonais arrivent … » ».
En dehors des manifestations officielles, des amitiés sincères se sont nouées entre les villageois et les nouveaux arrivants. Nous avons déjà évoqué comment « Jan la belote » avait été intégré à la vie locale.
Plus tard, ce fut le tour de Monsieur Stéphane PATERKA, qui appréciait particulièrement les festivités du comité Saint Nicolas organisées « au Parc Polonais ». Il était d’ailleurs devenu fort ami avec les familles Bougelet et Larock.
Monsieur André PHILIPPE se souvient également : « Qu’étant responsable du club de tennis local, le directeur de l’époque ( sans doute Ks KURZAWA ) m’ autorisait à pénétrer dans le domaine du parc pour apprendre la pratique du ping-pong ; Mr et Mme Bardo n’étaient pas trop d’accord ». Pourtant, il connaissait particulièrement bien les lieux. En effet, « J’ai fait une bonne partie de ma jeunesse à l’Hôtel du Parc avec le fils de Mr et Mme Marie-Louise Gavage, propriétaire. En 1955, ceux-ci ont racheté un hôtel à Chaudfontaine ». Merci à Mr André pour ce témoignage.
Pour terminer, je me dois d’associer encore Monsieur LEGROS, Bourgmestre ff de l’entité d’Hamoir ( dont dépend Comblain-la-Tour ), à ce concert de remerciements pour l’excellent accueil que vous avez, de tout temps, réservé aux émigrés, et fils d’émigrés, que nous sommes.
12/02/2018 – JP Dz
1.093 : COMBLAIN-LA-TOUR : Rue des Ecoles : Mr Patrick Lecerf ( le Député / Bourgmestre d’Hamoir ) et son papa, Monsieur Lecerf, notre boulanger.
1.094 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant le perron : ( ? ) ; le porteur de fleurs : Pan Wladysław Wojciechowski ; … ; ( ? ).
1.095 : COMBLAIN-LA-TOUR : Dans le réfectoire : ( ? ) ; Mr Raoul Warroquiers, ancien Bourgmestre de Comblain-la-Tour de 1968 à 1976.
Teraz nie pora szukać wymówek,
Fakt, że skończyło się.
Dziś przyszedł drugi, bogatszy
I lepszy ode mnie,
I wraz z tobą skradł szczęście me.
Jedną mam prośbę, może ostatnią,
Pierwszą od wielu lat :
Daj mi tę jedną niedzielę,
Ostatnią niedzielę,
A potem niech wali się świat.
To ostatnia niedziela,
Dzisiaj się rozstaniemy,
Dzisiaj się rozejdziemy
Na wieczny czas.
To ostatnia niedziela,
Więc nie żałuj jej dla mnie,
Spojrzyj czule dziś na mnie
Ostatni raz.
Będziesz jeszcze dość tych niedziel miała,
A co ze mną będzie, któż to wie ?
To ostatnia niedziela,
Moje sny wymarzone,
Szczęście tak upragnione
Skończyło się.
Pytasz co zrobię i dokąd pójdę.
Dokąd mam iść ? Ja wiem !
Dziś dla mnie jedno jest wyjście,
Ja nie znam innego,
Tym wyjściem jes … no, mniejsza z tem.
Jedno jest ważne, masz być szczęśliwa,
O mnie już nie troszcz się,
Lecz zanim wszystko się skończy,
Nim los nas rozłączy,
Tę jedną niedzielę daj mi.
To ostatnia niedziela,
Dzisiaj się rozstaniemy,
Dzisiaj się rozejdziemy
Na wieczny czas.
To ostatnia niedziela,
Więc nie żałuj jej dla mnie,
Spojrzyj czule dziś na mnie
Ostatni raz.
Będziesz jeszcze dość tych niedziel miała,
A co ze mną będzie, któż to wie ?
To ostatnia niedziela,
Moje sny wymarzone,
Szczęście tak upragnione
Skończyło się.
Depuis quelques jours déjà, nous nous y attendions. Son état de santé s’était considérablement détérioré.
Sa grande sœur Francine, s’est dévouée corps et âme pour l’aider. Mais son heure est venue et malgré toutes nos prières, Georges s’en est allé.
Nous garderons de lui l’image d’un joyeux luron avec un sens de l’humour hors du commun, une volonté farouche de s’amuser de tout et surtout d’amuser les autres. Il est resté jusqu’au bout le garnement qu’il a toujours été.
À l’heure qu’il est, je suis sûr qu’il est déjà installé au bar du paradis. Il s’est déjà fait un pote de l’ange-barman et commence à repérer les autres anges pour voir laquelle il peut draguer.
« Ne change rien Georges, c’est comme ça qu’on t’aime, qu’on t’a toujours aimé et qu’on ne t’oubliera jamais ».
Toutes nos pensées vont à présent vers Francine. Au nom de tous les Anciens de Comblain, mais aussi de tous les Anciens de tous les KSMP, nous lui présentons nos plus sincères condoléances et l’assurons de notre amitié indéfectible.
À Frédéric, son fils, nous présentons également toutes nos condoléances.
« Ton papa était notre ami, depuis toujours. Il a fait les beaux jours de Comblain-la-Tour et marqué tous ceux qui l’ont connu par une formidable envie de dépasser toutes les difficultés pour en faire des sujets de plaisanteries. Sa légèreté nous manquera. Lui, nous manque déjà ».
Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette recommandation quand nous étions attablés au réfectoire autour de nos moniteurs ou monitrices ? Et combien de fois ne l’avons-nous pas répétée nous-mêmes quand, à notre tour, nous sommes devenus moniteurs ? Pourtant, quand on regarde les photos qui illustrent ce texte … on est en droit de se demander si les règles qui paraissaient si « importantes » au réfectoire avaient la même portée quand on se retrouvait devant l’ognisko ? Même le Chef-moniteur s’y mettait … tout comme Monsieur Paterka ! Je plaisante … évidemment !
Les colonies à Comblain avaient un rôle éducatif important auquel veillaient les staffs des moniteurs et tous les responsables du centre. Nous y apprenions à parler polonais, à découvrir la culture polonaise et d’une manière générale, à intégrer ce que représentait le fait d’être polonais. Mais ces vacances constituaient aussi un précieux apprentissage de la vie en communauté, des bonnes manières, de la politesse et du respect qu’il fallait accorder aux adultes, aux consignes, aux horaires, à toutes ces valeurs qui ne souffraient aucun écart ( ou si peu, nous étions tout de même en vacances … ).
Mais ces colonies nous ont aussi – et surtout – appris les bienfaits de la bonne humeur partagée, du rire franc et profond et d’une certaine légèreté … Tous ces jeux, auxquels même les adultes se prêtaient si volontiers, n’avaient qu’une seule finalité : rendre le temps que nous passions ensemble, agréable et attrayant. Et donc, nous avons beaucoup ri ensemble … ri les uns des autres … ri de nous-même. D’ailleurs, 40 ans après, à chacune de nos retrouvailles, ce sont ces parties de plaisir que nous évoquons le plus souvent.
Ce qui nous revient le plus spontanément en mémoire, ce sont les fous rires, le souvenir de ces moments où la situation basculait et où les pitreries prenaient le dessus, ces moments où les blagues et les gags en tout genre préparés et orchestrés savamment ou qui arrivaient fortuitement procuraient de la joie et du plaisir à tous !
Car que l’on ait été l’auteur de quelques « vilains tours » ou que l’on en ait été le destinataire ou la « victime », on s’en amusait toujours ! Ces souvenirs sont ancrés dans nos mémoires, ils sont tenaces et ça fait du bien de voir que lors de nos rencontres d’anciens, certaines espiègleries ont la vie dure comme ce dentifrice déposé la nuit sur certaines poignées de porte …
On riait de tout et surtout, de nous-mêmes ce qui est peut-être la clé du bonheur et de la joie de vivre car comme disait je ne sais plus qui : « Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même … il n’a pas fini de s’amuser ».
Quand on y repense, on a l’impression d’avoir connu un certain « âge d’or humoristique », une époque où l’on pouvait rire de tout, où l’on s’autorisait une certaine espièglerie qui aujourd’hui serait peut-être moins bien perçue ….
Je ne sais pas si on peut dire que l’autodérision est une facette de l’âme polonaise, ( d’ailleurs, à ce propos, qui pourrait me dire spontanément – sans tricher et sans aller sur Internet pour trouver la réponse – comment on traduit en polonais le mot : « autodérision » ? Alors ? Je vous laisse réfléchir …) mais je suis sûr que nous, nous avions un sens profond de ce qui est drôle et cet humour, parfois un peu corrosif, c’est en colonie que nous avons le plus souvent pu l’exercer ou … l’éprouver à nos dépens !
À une période où la palette de ce qui prête à rire se réduit à une peau de chagrin, où on risque à tout moment d’être condamné pour « légèreté », je ne peux que me réjouir d’appartenir à une génération qui savait ( encore ) rire.
Mais revenons à Comblain, sur les photos en annexe, c’est le beau Andrzej ( André Warchulinski ) qui nous montre tout ce qu’il peut faire « sans les mains » … Et ça tombe à pic ! Comment aurais-je pu écrire quelques lignes sur l’humour à Comblain sans parler d’André Warchulinski ? Pour tous ceux qui ne le connaissent pas encore bien, je peux affirmer que c’est le « pince-sans-rire » le plus irrésistible de notre petite bande de joyeux lurons. Il dissimule, sous son aspect austère et presque « trop sérieux », une tendresse déconcertante et un côté bon vivant particulièrement contagieux. Saviez-vous qu’il a été Chef-moniteur en 1981 ?
Sur la photo 1.092, plus récente, André et son beau-frère, Janusz Latkowski – avec qui il partage le même humour décapant, mais qui fait tellement de bien – posent ensemble, et pour notre plus grand plaisir, en mode « Blues Brothers ». Merci les gars, votre sens de l’humour réveille à chaque fois le jeune « kolonista » qui sommeille encore en chacun de nous … !!!
05/02/2018 – JP Dz
1.083 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1981 : Jeux dans le parc : André Warchulinski.
1.084 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1981 : Jeux dans le parc : André Warchulinski ; Henri Zapałowski ; ( ? ).
1.085 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : André Warchulinski ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Paterka.
1.086 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ) ; André Warchulinski ; ( ? ).
1.087 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ) ; Mr Paterka ; ( ? ).
1.088 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ) ; … ; ( ? ).
1.089 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : Frédéric Swiderski.
1.090 : COMBLAIN-LA-TOUR : Jeux dans le parc : ( ? ; ( ? ) ; ( ? ).
1.091 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1980 : Dans une chambre : Henri Zapałowski ; Michel Konarski ; Pascal Łagocki ; ( ? ) ; Philippe Rouls ; Freddy Motała ; ( ? ).
1.092 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2016 : Devant le perron : André Warchulinski ; Janusz Latkowski.
Karliku, Karliku, co tam niesiesz w koszyku ?
Karliku, Karliku, co w koszyku masz ?
Mam gołąbków po parze, hej, po parze,
Chodźcie to wam pokażę, hej, pokażę.
Karliku, Karliku, co tam chowasz w kąciku ?
Karliku, Karliku, co ty chowasz tam ?
Mam tam pyrlik stalowy, hej, stalowy,
Do roboty gotowy, hej, hej, gotowy.
Karliku, Karliku, co ci po tym pyrliku ?
Karliku, Karliku, na co tobie on ?
Jak nim klupna o ściana, hej, o ściana,
Tona węgla dostana, hej, hej, dostana.
Karliku, Karliku, coś ty robił w Rybniku ?
Karliku, Karliku, coś ty robił tam ?
On tam dziołchy całował, hej całował,
Całą nockę tańcował, hej, hej, tańcował.