Si vous êtes de ceux qui pensent que ce sont les garçons qui faisaient les pires bêtises à Comblain … vous vous trompez ! Les filles étaient capables d’en faire de fameuses aussi. Elles étaient même parfois « pires » que les garçons. Si, si.
L’histoire que je vais vous raconter est véridique. Elle m’a été soufflée et confirmée par plusieurs « participantes ». Mais rassurez-vous, je ne citerai aucun nom. Il n’y aura – non plus – aucune photo personnelle pour accompagner ce texte. Même si, après tout ce temps, il y a prescription, je ne voudrais pas torturer inutilement celles qui ne sont pas tout à fait en paix avec leur conscience et dont la culpabilité tiraille encore un peu. Pour les autres, celles qui faisaient partie du groupe et n’ont aucuns soucis avec ce qui suit, s’il vous plaît, aidez-moi à préserver l’anonymat de toute la bande.
C’était donc un groupe de filles, très unies autour d’une monitrice, appréciée et respectée. Elles allaient se promener, comme tous les autres enfants de la colonie, à travers le village et les alentours. Elles ne cherchaient pas forcément l’aventure et n’avaient pas forcément envie de la provoquer. Jusqu’au jour où …
Lors d’une balade vers Comblinay ( en direction du château de Fanson ), elles ont aperçu une sorte de villa qui les a intriguées. Un peu craintives au début, elles se sont finalement approchées pour voir la villa de plus près.
C’est vrai que l’édifice était particulier. L’environnement dans lequel il était posé lui conférait un certain cachet. On aurait dit un peu la villa du film « Shining » dans laquelle des apparitions subliminales font perdre la tête à Jack Nicholson. Bref, cette villa avait quelque chose de fascinant, d’attirant. Un vrai joujou. D’ailleurs, elle s’appelle comme ça : la villa Joujou.
Le lendemain, bizarrement, c’est dans la même direction que l’escapade du matin était programmée. Au lieu de flâner en cours de route, comme habituellement, les filles se sont hâtées d’arriver devant la villa. Elle était toujours aussi attirante, toujours aussi déserte. « Et si plus personne n’habitait là ? »
En tout cas, l’endroit semblait inhabité. Comme il n’y avait personne, ni dans le coin, ni dans les environs, nos aventurières se sont approchées encore plus près. Tout près. Il y a bien une petite voix intérieure qui leur disait : « Vous n’avez pas le droit d’être là ! ». Mais s’il fallait toujours écouter sa raison … on ne s’amuserait pas souvent. Et puis, l’endroit était abandonné, c’était sûr … enfin probable … enfin peut-être.
Le jour suivant, avant même que la monitrice ne dise aux filles où aller, spontanément, elles se sont retrouvées « par hasard » devant la fameuse villa. Ce jour-là, ce n’était plus le jour de se poser des questions ou de lutter contre sa culpabilité. « On devrait rentrer pour vérifier si c’est vraiment abandonné ». La porte était fermée. Elles ont essayé les fenêtres … mais c’était « juste pour essayer ».
D’ailleurs, une des fenêtres fermait mal, c’était bien la preuve du peu d’intérêt des propriétaires pour leur bien. En la poussant juste un peu … elle s’est ouverte. « Cette fenêtre-là n’attendait que ça ! ».
La première fille qui est entrée, par la fenêtre, avait quand même une certaine appréhension. « Ça ressemblait un peu à une effraction, mais quand c’est par la fenêtre, c’est quand même moins grave … non ? ».
Quand tout le groupe s’est retrouvé dans la pièce, elles ont commencé à visiter. Elles étaient quand même venues pour ça.
Il n’y avait pas grand-chose dans la villa. À peine quelques meubles et quelques bibelots. On aurait dit que les proprios cherchaient à faire croire que l’endroit était encore occupé. Mais la ruse était grossière et le subterfuge peu crédible. Ce n’est pas la boîte de cigares, posée nonchalamment sur le coin de la table, qui allait tromper nos investigatrices.
D’ailleurs, ces cigares, c’était de la provocation. On ne laisse pas des cigares comme ça … au coin d’une table. Passez à côté, sans en fumer au moins un, ce serait grotesque. En plus, ils étaient bons.
Quand elles ont eu fini de fumer, elles sont rentrées à la colonie, gentiment.
Le lendemain, les filles n’avaient plus envie d’aller de côté de Comblinay … pourquoi faire ?
Elles ont décidé de changer de terrain de chasse. C’est donc de l’autre de l’Ourthe qu’elles sont parties ; vers Fairon.
Chemin faisant, elles ont aperçu une villa pas trop moche. Il y avait même une piscine. La classe. Et … il faisait si chaud. Et … on aurait dit qu’il n’y avait personne dans la villa. Et … c’est « quand même moins grave de pénétrer dans une piscine privée que dans une villa ! » Le plus gros avait déjà été fait … Elles ont donc passé un très bon moment à nager dans cette piscine.
Les jours suivant, il a fait très chaud aussi. Cette piscine a beaucoup servi. Que des bons souvenirs quoi.
Et moi qui leur donnais le bon dieu sans confession …
30/05/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien





