0353 – WE des ACLT version 2.0

Notre week-end des Anciens de Comblain en 2022 sera différent !

En effet, la maison polonaise ne peut pas nous accueillir… tout est déjà réservé jusqu’en décembre. C’est en soi une très bonne nouvelle. Nous ne pouvons que nous en réjouir… ça veut simplement dire que de plus en plus de gens souhaitent loger-là et profiter des infrastructures mises à leur disposition par la Macierz Szkolna. Plus de clients… c’est plus d’argent qui rentre. Nous pouvons donc être rassurés… « les affaires reprennent » et nous sommes soulagés pour l’avenir du centre.

Le revers de la médaille – mais Dieu sait que les médailles ne nous intéressent pas – c’est que nous devons faire preuve d’imagination pour organiser notre traditionnelle rencontre des Anciens.

Mais ne vous inquiétez pas… de l’imagination nous en avons à revendre.

Donc l’accueil se fera à Comblain-la-Tour, le samedi 03 septembre 2022 sous le préau, situé entre la maison polonaise et l’Ourthe, à 11h30. Cet endroit stratégique nous permettra de nous abriter en cas de pluie, d’avoir des toilettes à disposition et de profiter du bon air et des clapotis de la rivière toute proche. C’est l’occasion rêvée d’organiser notre premier pique-nique.

Et voilà ce que nous vous proposons pour ce repas :

–   Le repas proprement-dit sera composé d’un buffet de sandwiches. Isabella, Zuhal, Geniu et Czesiu se chargeront des achats le jour-même. Chacun pourra garnir ses sandwiches à son gré : salades de viandes, de poissons, légumes frais, œufs cuits dur … Ils seront à votre disposition pour un prix modique ;

     ( PS : rappelez-vous … dans les années 70, c’est Monsieur Bujanowski père ( Franek pour les intimes ) qui avait lancé « l’ère des frites à Comblain » … aujourd’hui, c’est Bujanowski fils ( Géniu ) qui lance : « l’ère des sandwiches ». J’aime beaucoup ce genre de raccourcis de l’histoire ! ).

–   pour l’apéro de bienvenue, on hésite encore entre 2 solutions : ou bien chacun des participants apporte son apéro préféré et donc celui qu’il aimerait partager avec les autres, ou bien quelqu’un se charge de tous les apéros… qui seraient alors payants ! ; on attend vos suggestions ;

–   et enfin pour le désert, c’est l’occasion Mesdames de préparer chez vous, la veille, votre tartre fétiche, votre Babka si renommée ou encore le dessert dont vous nous avez si souvent parlé – et qui nous a fait saliver pendant toute la promenade – et nous le faire goûter. Je suis sûr qu’il y en aura pour tous les goûts et que nous ne manquerons pas de sucre pour affronter le reste de la journée.

Après le repas, l’exercice. Pour changer un peu, nous vous inviterons (ceux qui le souhaitent) à découvrir Hamoir et spécialement à monter sur les hauteurs. De là, la vue est magnifique sur le petit village confluent du Néblon et de l’Ourthe.

Le repas du soir, sera préparé par l’hôtel Impéri’Ale – ex-hôtel Saint-Roch – de Comblain-la-Tour. Nous dégusterons donc un copieux barbecue au bord de l’Ourthe. Évidemment, le repas sera suivi de notre traditionnel Ognisko… sans feu, mais en chansons.

La fin de la soirée s’annonce encore plus festive puisque ce jour-là, c’est la ducasse sur la Place du Wez. Ceux qui étaient déjà là en 2019, peuvent vous garantir que c’était une véritable partie de plaisir et un retour à l’enfance tellement agréable.

Voilà, j’espère vous avoir donné l’eau à la bouche. Je me permets néanmoins d’insister sur le fait que tout doit être réservé à l’avance. Le nombre de place est limité et seuls les premiers inscrits seront accueillis. Désolé ! Merci de votre compréhension.

JP Dz – 05/07/2022

3.255 : La friterie des années 70.
3.256 : Les « clients impatients » devant la friterie.

0352 – Contre vents et marées 

Lors de notre séjour ce dimanche à Comblain-la-Tour, nous avons pu visiter les installations en cours de restauration dans la Maison des Polonais. Quel changement depuis notre dernière visite !!

La dernière fois, en juillet 2021, tout était meurtri … ravagé par une Ourthe qui s’était amusée à tout chambouler. Les traces de cette giga-inondation se mesuraient non seulement sur la hauteur des murs submergés, mais également aux montagnes de débris, de meubles, de livres, d’ustensiles de cuisine, de souvenirs qui jonchaient le sol tout autour de la maison … et que dire de l’odeur …

Ce dimanche – quelques mois seulement après la tragédie – nous avons découvert des chambres totalement remises à neuf, des cuisines reconstituées, des espaces reconditionnés … et même des projets revisités et prêts à affronter un avenir confiant et résolu à ne pas – à ne jamais – fléchir sous l’adversité. Quelle merveilleuse leçon de courage et de pugnacité !

Bien sûr … tout ne s’est pas fait tout seul. Il a fallu vaincre le découragement et la consternation … Il a fallu se surpasser, relever ses manches, prendre sur soi, se résoudre à demander de l’aide …

Il a fallu tout le courage et l’opiniâtreté des responsables …

Il existe une expression française qui s’applique parfaitement à cette situation : « Contre vents et marées ». Après la tornade qui a ravagé le parc en août 2018, après le confinement de 2020 et l’inondation sans précédent de 2021, seule une détermination sans limite pouvait impulser aux gestionnaires l’énergie nécessaire à ne jamais abandonner … contre vents et marées.

On nous a précisé les sommes d’argent qui ont déjà été nécessaires … elles sont affolantes ; on nous a informés des sommes d’argent qui seront encore indispensables … elles sont terrifiantes ; on nous a surtout montré que la détermination à aller de l’avant est plus grande que jamais et que … la situation est entre bonnes mains.

Je profite de l’occasion pour remercier tous nos sympathisants … qu’ils soient Anciens de Comblain, Anciens des KSMP ou simplement Anciens polonais de Belgique pour l’aide qu’ils ont apporté. Je ne peux évidemment pas me substituer aux gestionnaires de la maison des polonais, ni parler au nom des polonais fraîchement arrivés – dont l’aide et l’appui ont été déterminant – mais je peux – au nom des Anciens de Comblain – être fier des gestes posés par les membres de notre génération. Je sais que certains d’entre nous ont versé leur contribution sur le compte de la Macierz Szkolna, d’autres sont venus donner un coup de main, tant lors de la tornade, que lors du déblaiement après l’inondation, d’autres encore ont agi dans l’ombre pour offrir tout ce que leur association avait de trésorerie disponible.

Toutes ces contributions, si modestes soient-elles, méritent d’être soulignées. Tous méritent d’être remerciés.

Ainsi, la Maison des Polonais de Comblain-la-Tour, celle qui a été achetée en 1960 par nos pères et nos mères, celle qui a été bichonnée durant des décennies par plusieurs générations de polonais, celle qui est aujourd’hui la fierté de la Macierz Szkolna peut s’enorgueillir d’avoir été et d’être toujours le trésor de tous les polonais de Belgique.

JP Dz – le 30/06/2022

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0351 – Des duos mythiques et des ognisko d’enfer …

Voici encore quelques petits bijoux de mémoires !

Cette fois-ci, les photos proviennent de la région du Centre. Et c’est notre amie Liliane Kiełtyka qui a eu la bonne idée de nous les transmettre. Merci Liliane.

Comme à chaque fois – et pourtant notre aventure perdure déjà depuis plusieurs années – je suis toujours très ému de découvrir de nouveaux documents. Dans la série d’aujourd’hui, il y a encore beaucoup de tendresse … et de surprises. Mais ce sont les « duos » qui m’ont le plus ému.

Comme celui de la première photo ( 3.233 ) où on peut voir côte à côte Annie Nowicki et Zosia Król. Je suppose que l’une était monitrice et l’autre sous-monitrice ? Qui pourrait confirmer ? Je crois reconnaître sur la même photo Béatrice Laffut. Si vous pouviez nous aider à identifier les autres ce serait extra. Remarquez à l’arrière … l’ognisko est flamboyant ! Pas de doute … c’est sûrement un « pro » qui s’en est occupé.

Sur la photo suivante ( 3.234 ), c’est un autre « duo » mythique ; il rassemble notre regrettée Francine Załobek et notre inénarrable Dominique Ogonowski … l’une étant monitrice et l’autre « sous ». Sur la même photo, on découvre, parmi les chanteuses, Christine Piech et sans doute Anne-Marie Kantyka, puisque ce duo-là était inséparable. Et à l’arrière … le « pro de l’ognisko » ; vous l’aurez évidemment reconnu … l’infatigable Alexandre Persich … cheville ouvrière de tant de feux de camp. Il faudrait quand même un jour que tu nous expliques, mon cher Alexandre, pourquoi c’est si souvent toi qui était « préposé » à l’allumage ? Je suppose qu’avec une telle expérience tu es devenu aujourd’hui le roi du barbecue.

La photo suivant ( 3.235 ) est effrayante … On peut y voir une sorcière faire des sortes d’incantations au pied d’un bûcher sur lequel une jeune fille, en short et chaussettes hautes, semble défier la sorcière ! Juste derrière les flammes du feu de camp donnent une dimension spectaculaire à la scène. À côté des flammes … tiens tiens  … le « maître du feu » est toujours là ! Cette fois-ci, tu ne peux plus faire semblant de rien Alexandre. Tu dois nous expliquer.

La photo d’après … c’est la petite sorcière. Mais je ne suis pas rassuré … où est passée la fillette en short et chaussettes hautes ?

Photo suivante ( 3.237 ) : encore un duo de moniteurs, ou plutôt un trio ? Fabienne Laffut, Isabelle Swiderski et Liliane Kiełtyka. Mais quelques années sont passées et je ne vois plus d’ognisko … ni d’Alexandre. Peut-être avait-il déjà pris sa retraite ?

C’est Isabelle Swiderski et Liliane Kiełtyka qu’on retrouve sur la photo d’après … en mode « meilleures amies du monde ». Ensuite, Fabienne Laffut en mode « monitrice ». J’ai du mal à reconnaître les autres …

Et je termine la série par une photo de Liliane Kiełtyka que je remercie encore pour ce partage.

20/05/2022 – JP Dz

3.233 : Annie Nowicki ; Zosia Król ; Béatrice Laffut ; …
3.234 : Francine Załobek ; Dominique Ogonowski ; Christine Piech ; Anne-Marie Kantyka ; … ; et derrière l’ognisko : Alexandre Persich.
3.235 : ( ? ) ; ( ? ) ; et toujours Alexandre Persich.
3.236 : ( ? ).
3.237 : Fabienne Laffut ; Isabelle Swiderski ; Liliane Kiełtyka ; ( ? ) ; …
3.238 : Isabelle Swiderski ; Liliane Kiełtyka.
3.239 : Fabienne Laffut ; ( ? ).
3.240 : ( ? ).
3.241 : ( ? ) ; …
3.242 : ( ? ) ; ( ? ).
3.243 : ( ? ) ; …
3.244 : ( ? ) ; …
3.245 : ( ? ).
3.246 : Liliane Kiełtyka.

0350 – 1972 … et plus encore

Voici quelques photos inédites !

Elles datent majoritairement de l’année 1972, mais aussi des années qui suivent.

J’ai eu la bonne surprise de les trouver ce matin dans ma boîte aux lettres.

Avant d’arriver chez moi, ces photos ont voyagé … elles viennent de loin … et plus précisément de Maasmechelen dans la province de Limbourg. C’est Eduard Schladen qui a eu la bonne idée de nous les envoyer. Je dis bien « de nous les envoyer » car c’est précisément pour que NOUS puissions tous en profiter qu’il a décollé ces photos de son album de souvenirs et qu’il les a mis dans une enveloppe à l’adresse des Anciens de Comblain.

Je ne connais pas Eduard Schladen … sans doute que nous nous sommes croisés à Comblain-la-Tour dans les années 1970 … j’en n’ai pas de souvenirs précis. Plus que probablement, Eduard n’a pas non plus de souvenirs précis avec moi … Pourtant, depuis qu’il est tombé par hasard sur nos aventures et nos évocations sur le web, il n’a pas hésité à ouvrir son album et à me transmettre des photos auxquelles il tient énormément. Merci pour ta confiance Eduard.

Évidemment d’ici quelques jours, ces photos reprendront la route dans l’autre sens et reviendront à Maasmechelen … bien sûr. Personne ne souhaite spolier ceux qui nous font confiance. Et si je vous ai parlé de la démarche d’Eduard, c’est pour vous encourager à suivre son exemple. Nul besoin d’être des amis intimes depuis toujours pour se faire confiance … Il suffit de se rappeler que nous avons tous baigné dans la tendresse de Comblain pour être sûr que nous sommes devenus – tous – des gens bien.

Reste à commenter ces photos … à reconnaître sont qui sont dessus. Et pour ça … je compte sur vous.

Et joyeuses fêtes de Pâques à tous.

12/04/2022 – JP Dz

3.222 : 1972
3.223 : 1973 – en vacances ! Je ( Eduard Schladen ) me promène dans le parc avec notre fille de 7 mois !
3.224 : 1972 – Irene Malek, sa maman Maria Malek et madame Frayer, une amie ! La petite fille, c’est Karin Malek, environs « 3 ans ! ». Les tentes ( 3 ou 4 ) étaient placées juste derrière le parc, à coté de la petit route de promenade, le long du chemin de fer !!
3.225 : 1974 – Petra donne cours de tennis à notre fille Chantal ! Sur la chaise, Gina Malek !
3.226 : 1972 – Au fond du parc ! Vacances vraiment magnifique ! La tente au milieu et à droite de la famille Rowald-Fluder de Maasmechelen ( Eisden ) !
3.227 : Claudine Verheyden au milieu de la photo !
3.228 : Natascha Jeurissen ( à gauche ) et Chantal Schladen !
3.229 : Si je me souviens bien ! 2ieme de gauche : Silvie Brismez, fille de Madame Alice Bardot et le 4ieme, c’est David, le fils d’Alice,  3ieme : Chantal Schladen !
3.230 : Dans le parc !
3.231 : Karin Malek ( G ) et Chantal Schladen
3.232 : 1990 – Karin Malek fait un massage à Chantal Schladen

0349 – Premières notes de jazz à Comblain … en 1944

Il y a quelques jours, Monsieur Edmond De Koker nous avait expliqué comment il avait vécu 16 mois à l’hôtel du Parc durant la seconde guerre mondiale. Je lui ai demandé s’il n’avait pas d’autres souvenirs. Voici donc la suite de ses souvenirs … vieux de 79 ans !

À la lecture de ce qui suit, vous verrez que Mr De Koker ne croit pas aux coïncidences – moi non plus – et que c’est là, sur les hauteurs de Comblain, qu’il a découvert en 1944 … le jazz !

« J’ajoute que :

C’est tout à fait par hasard que je suis tombé sur votre site et les souvenirs vieux de 79 ans ( ! ) ans se sont réveillés. C’était la guerre on espérait tout le temps que le jour suivant ne serait pas plus mauvais que le précédent. Ce n’était pas à proprement parler des colonies de vacances, on n’était pas là pour s’amuser, même si aux récréations nous jouions. Les promenades extérieures étaient rares. Les jours se suivaient inlassablement, à l’abri des bombardements ( je ne me souviens pas d’une seule alerte lors du séjour – et il fut long ). Nous étions là pour soulager nos familles qui étaient en difficultés, en les déchargeant de nos frais de nourriture sans intervention financière. Dans le milieu qui fréquentait ces lieux il n’y avait pas à l’époque de matériel photographique, donc pas de photo de ces joyeux ( ? ) moments.

Mon dernier souvenir, plaisant celui-là, se déroula quatre à cinq jours après notre libération. Après avoir vu les américains passer de l’autre côté de l’Ourthe avec tout leur matériel en direction de Liège, nous fûmes invités à visiter Leur camp de repos. C’est en rang que nous traversons le pont en bois qui surplombait les ruines de l’explosé et nous montons la côte qui nous mène à Comblain Fairon. Là sur le sommet, à gauche de la route, dans les prés et les vergés, une étendue de tentes, de camions, de ces petits véhicules qu’ils appellent jeep, et d’autres véhicules disons plus guerriers.

Nous entrons dans l’enceinte et on nous invite à circuler librement dans le camp. Nous sommes immédiatement happés les uns et les autres dans toutes ces tentes et ils nous invitent à goûter à toutes leurs nourritures. On découvre ou on retrouve, les oranges, le chocolat, la viande en boîte, le coca ( qui ne nous plaît pas car il a un goût de produit pharmaceutique ), du pain BLANC ! mais que l’on trouve cotonneux après le gris collant, les paquets de chewing-gum ( ils doivent nous expliquer le fonctionnement car cette chose nous est inconnue ), bref c’est bombance ( il y aura quelques indigestions le soir ) ils nous remplissent les poches !

Mais nous découvrons autre chose, une autre nourriture, il y a de la musique partout, une sonorité, un rythme, jamais entendu. J’entends des voix de femmes un peu nasillardes, des ouwap-ouwaps d’un trombone, mes oreilles viennent de découvrir les Andrews Sisters et Glen Miller mais je ne le sais pas encore, bref je découvre le jazz et je ne le sais pas ( il n’y a pas de traducteur ! ), mais il ne me quittera plus.

Le retour vers l’hôtel sera bruyant, chacun voulant dire à l’autre ce que lui, a vu. À la soirée il y a quelques indigestions pour nos estomacs un peu malmenés par un excès auquel nous ne sommes plus habitués. Mais quelle belle journée dans nos oreilles et dans nos yeux lorsque nous les fermons recrus de fatigue.

Bizarrement, une dizaine d’années plus tard, je décide de partir en vacances en vélo avec un ami, nous voulons aller au Luxembourg en faisant étape dans les fermes, dès le premier jour nous n’en trouvons pas. Nous n’avons pas pensé que les fermes ne sont pas sur les grand-routes. Il fait noir au-dessus d’une côte, on voit vaguement quelques meules de foin, et des vaches qui toussent. Nous décidons de nous abriter au pied d’une meule et nous sombrons dans le sommeil. Au petit matin je me réveille et je constate avec stupeur que j’ai passé la nuit dans le camp des américains.

Coïncidence ! ? ! ? ».

Monsieur Edmond De Koker – 21/03/2022

0348 – de Juillet 1943 à Octobre 1944 à Comblain-la-Tour

Voici un récit MAGISTRAL qui est arrivé un matin sur le blog des Anciens de Comblain.

L’auteur – Monsieur Edmond De Koker – raconte comment à l’âge de 9 ans, il a séjourné pendant 16 mois à l’Hôtel du Parc – notre Centre Millennium – entre Juillet 1943 et Octobre 1944. L’hôtel était alors transformé en … colonie de vacances pour protéger les enfants des bombardements.

Monsieur De Koker nous plonge dans ce que fut sa vie sous l’occupation et comment lui et ses condisciples ont vécu l’arrivée des américains et la libération à Comblain-la-Tour.

Ce témoignage est très intéressant parce qu’il relate une période – celle de la seconde guerre mondiale – dont nous n’avions encore jamais parlé … par faute de connaissance, mais il est aussi particulièrement bouleversant ! En effet, il arrive à un moment où tant d’autres enfants souffrent à nouveau sous les bombes … où ces bombes tombent à quelques kilomètres à peine des frontières polonaises … où l’Europe à nouveau s’embrase … où il faut à nouveau sauver les enfants de la folie des adultes.

Voici le récit de Mr Edmond De Koker :

« Je revois les photos de l’endroit où, à neuf ans, j’ai vécu seize mois ( du premier juillet 1943 à la fin octobre 1944 ). Pendant la guerre, l’Hôtel du Parc a été occupé par des colonies de vacances, tout comme l’Hôtel du Pont de Comblain-la-Tour, pour écarter les jeunes des villes des risques de bombardements fréquents les nuits par les anglais et le jour par les américains.

Deux institutrices de Herstal s’occupent des cours et nous surveillent lors de nos jeux dans le parc d’où l’on aperçoit le Rocher de la Vierge. Médicalement nous sommes suivis par le docteur local que nous avions baptisé Docteur Rubiazol, du nom du médicament qu’il utilisait pour presque tous les maux, du mal de tête à la jaunisse.

À partir de juin 1944, débarquement des alliés, les déplacements des parents sont très rares et malaisés. Début septembre les troupes américaines s’approchent de Hamoir. Nous sommes excités, et, avec l’aide des institutrices et du personnel on bricole des drapeaux et des banderoles en papier aux couleurs de la Belgique ainsi que des Alliés.

Quand, catastrophe, on est prévenu que les allemands arrivent. On enfourne tout en vrac dans des caisses que l’on transporte sur le toit de la partie arrière de l’hôtel. Ouf, tout est caché à temps. C’est l’arrière-garde allemande, ils creusent trois emplacements le long de l’Ourthe qui longe le parc et d’où ils ont en enfilade la route Hamoir-Liège.

Tout le personnel civil et les enfants sont confinés dans l’hôtel. On tremble en espérant qu’ils ne montent pas sur le toit où sont cachés nos drapeaux. Le comble, on entend tirer des coups de feu dans les arbres du rocher de la Vierge, ce sont les résistants qui s’entraînent, et les allemands sont extrêmement nerveux.

Les enfants et le personnel de l’hôtel du Pont nous rejoignent et nous devrons dormir tous au sous-sol. Au milieu de la nuit, une forte explosion retentit des morceaux de béton fracassent des fenêtres et blessent quelques enfants sans trop de gravité. Les allemands viennent de faire sauter le pont.

Au petit matin, nous sortons. Les soldats sont partis les mitrailleuses n’ont pas été utilisées. Une voiture se présente à la grille, deux hommes avec mitraillettes couchées sur les garde-boue et deux autres sur les marchepieds arrières, au volant le docteur Rubiazol. Ce sont les maquisards qui viennent nous libérer.

On monte sur le toit récupérer nos drapeaux et nous les déployons pour saluer les américains qui passent sur l’autre rive en direction de Liège. Il faudra encore un mois avant que tous les enfants retrouvent leurs parents.

Pour ma part, je fus le dernier à retourner à Herstal avec les institutrices et sortant de la gare des Guillemins nous fûmes accueillis par les sirènes et survolé par un petit avion avec un tuyau qui pétaradait comme une vieille moto et qui s’écrasa un peu plus loin dans une énorme explosion. Nous venons de faire connaissance avec les V1 et comprenons que tout n’est pas fini ».

Edmond De Koker – 17 mars 2022

3.221 : Hôtel du Parc

0347 – A Venise

Suite de nos aventures italiennes par Malvina Rusowicz :

Nous n’eûmes pas que des déconvenues durant nos vacances italiennes. Ainsi à Venise, après l’inévitable traditionnel tour en gondole, nous marchâmes longtemps, trop heureux de retrouver le plancher des vaches.

Soudain le coin d’une ruelle plus commerçante offrit à nos yeux effarés, le plus inattendu des spectacles : Dans l’angle ombragé de la venelle, un gigantesque soupirail vitré nous livra le secret d’un atelier, où trois verriers travaillaient passionnément ! Ils se mouvaient en silence, prélevant la matière molle et brûlante, au bout de longues tiges pour la modeler avec une précision chirurgicale et des outils appropriés. Avec des gestes parfaitement synchronisés, ils alliaient imagination et compétence afin de créer « l’œuvre » dans le recueillement au fond de l’atelier en sous-sol.

Ces artistes évoluaient quasi religieusement autour d’un arbre, un arbre mort … de deux pieds de haut, tout au plus, avec des branches tristement dénudées après l’hiver.

Chaque homme s’ingéniait à lui insuffler un peu de vie en l’habillant délicatement de jeunes feuilles verdoyantes, de fleurettes fraîchement écloses, de nids minuscules habités par des oiseaux imaginaires qui veillaient sur leur couvée. Rien n’y manquait, ni les nervures du feuillage ni le relief des plumes et même, détail attendrissant, certaines coquilles d’œuf commençaient à se fendiller.

J’ignore combien de temps, nous restâmes agglutinés à la vitre, à vivre, le cœur palpitant, à la résurrection de l’arbre. Depuis lors, j’éprouve toujours la même émotion, quand j’ai l’occasion d’admirer un ouvrage en provenance de Murano.

Jerzyk ne nous avait pas accompagnés sur ce coup-là ; Avec des potes français, il pensait s’offrir une glace sur une terrasse, où l’on jouait du violon … Heureusement, ils ont aperçu les tarifs avant de commander et ils ont tous décampé comme un envol de pigeons.

Je ne suis pas tout à fait sûre de cette dernière anecdote, Georges Bardo était si excité en nous la racontant et moi, encore trop hallucinée par le travail de trois maîtres verriers.

29/11/2021 – Malvina Rusowicz 

3.218 : A Venise
3.219 : A Venise
3.220 : A Venise