Le sage a dit : « Qui vit sans folie n’est pas aussi sage qu’il le croit ! ». Il avait bien raison.
J’avoue qu’à la lecture de nos aventures, le lecteur « non-avisé » pourrait croire que nous avons été juste « parfaits ». Les innombrables photos et documents que nous avons déjà présentés, nous montrent en costumes folkloriques ou en uniformes impeccables, en rang d’oignons, en procession ou en pèlerinage, sagement alignés sur des podiums, à l’ombre d’une forêt de drapeaux patriotiques, ou attentifs et recueillis, écoutant religieusement le prêtre célébrer la sainte messe … Rassurez-vous … on s’est lâché aussi ! On a eu l’intelligence de ne pas tout miser sur l’austérité.
Et je ne vous parle pas des bals polonais auxquels nous participions régulièrement … Durant ces bals, on s’amusait beaucoup, mais bien souvent, c’est nous-même qui les organisions ou qui assumions les tâches indispensables. Du coup, entre deux polkas, il fallait ramasser les verres ou remplacer celui qui vendait les tickets de boissons … et qui voulait aussi sa part de polka. Bref, c’était un amusement à alternance responsable. C’est dans cette catégorie-là aussi qu’il convient de placer les nombreuses « surboums » que nous avons organisées au KSMP de Mons. Le but étant souvent de gagner de l’argent pour acheter des costumes. Ces évènements étaient ouverts à tous et drainaient souvent quelques … indésirables qu’il fallait canaliser. Il nous fallait donc garder le contrôle.
Non, quand je vous parle de « relâchement », je veux évoquer les soirées festives que nous nous réservions juste pour nous … Dans cette catégorie-là, il convient de classer les soirées costumées, les soirées à thèmes, les soirées « western », les soirées improvisées, … Là, entre nous, on laissait libre cours à nos fantaisies et on se lâchait vraiment.
Les photos d’aujourd’hui illustrent une ou l’autre de ces soirées costumées. Ces photos font partie de notre album commun. Elles reflètent parfaitement notre état d’esprit. Il nous fallait être, comme disaient les parents : « Jak do tańca, tak do różańca » … l’un n’empêchant pas l’autre. C’est souvent d’ailleurs lors de ces soirées mémorables qu’on a engrangé nos souvenirs les plus joyeux. Si vous avez d’autres photos du genre et venant d’autres régions … c’est le moment de les partager.
Parmi ces souvenirs inoubliables, la soirée la plus « spéciale » a été, sans conteste, cette soirée « hippies » organisée par le KSMP de Mons. Ce soir-là, non seulement tout le monde était habillé en hippies, mais on avait poussé le mimétisme jusqu’à ralentir nos mouvements, façon « flower – power », à s’asseoir par terre en petits groupes, à se planter des pâquerettes dans les cheveux et les barbes qu’on avait volontairement laissé pousser, le tout en buvant du lait dans des grands bols et en écoutant de la musique psychédélique … On avait pensé à tout SAUF … à prévenir les voisins de l’« Ośrodek Kulturalno Oświatowy » d’Hautrage-Etat où se déroulait le meeting …
Quand la police a débarqué, deux heures plus tard, les mitraillettes en bandoulière, en cherchant un responsable … j’avoue que je n’étais pas rassuré dans mes sandalettes ! Expliquer que j’étais le président de la jeunesse catholique polonaise … alors que j’étais sapé comme John Lennon revenant d’un ashram de Katmandou … n’a pas été évident. Pour les convaincre, on les a laissés rentrer ( avions-nous d’autres choix ? ) ; ils ont fait le tour … reniflé les bols de lait … observé nos pupilles … et, évidemment, rien trouvé … parce qu’évidemment il n’y avait pas la moindre trace de drogue. On était là juste pour s’amuser. Et même, bizarrement, ce soir-là, il y avait moins d’alcool que d’habitude ! Les forces de l’ordre se sont donc retirées rassurées en demandant seulement de baisser le niveau de la musique qui avait tant effrayé les riverains.
La soirée s’est poursuivie « cool », mais on n’a jamais recommencé … Si des photos de l’évènement existent, je serais très heureux de les voir. Quant aux photos d’aujourd’hui, qui reconnaîtra tous ceux qui se cachent derrière ces déguisements ?
12/10/2020 – JP Dz
2.567 : RESSAIX : ( ? ) ; ( ? ) ; Malvina Rusowicz ; Jean-Michel Deputat.2.568 : RESSAIX : Pierre Front ; Simone Wattiez ; André Walasczyk ; Malvina Rusowicz.2.569 : RESSAIX – 1979 : Danièle Czajkowski ; Marie-Lou Canard ; ( ? ) ; ( ? ) ; Halina Ogonowski ; Pierre Ogonowski.2.570 : RESSAIX – 1979 : André Walasczyk.2.571 : RESSAIX : Thérèse Spiewak.2.572 : RESSAIX : Vincent Swiderski.2.573 : RESSAIX : Jeanine Leracz ; Mr Tadek Szymczak ; Mr Adam Ogonowski ; Mr Kiełtyka, Jean-Michel Deputat ; Micheline Zwierzyk et un morceau de Jean-Pierre Dziewiacien.2.574 : RESSAIX : Jean-Pierre Dziewiacien avec Eveline Ogonowski ; André Walasczyk avec Marie-Lou Canard ; Halina Ogonowski avec Dominique Ogonowski.2.575 : RESSAIX – 1980 : Dominique Ogonowski ; Janek Perzyna et sa fille Lodia ; Eric Visée ; Marc Cappiluppi ; Malvina Rusowicz et André Walasczyk.2.576 : RESSAIX – 1979 : Derrière, Halina Ogonowski ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Czajkowski ; devant, Pierre Ogonowski ; Fredino ; Madame Czajkowska et Jean-Pierre Dziewiacien, en boxeur.2.577 : RESSAIX – 1979 : ( ? ) ; … ; Simone Wattiez ; Halina Ogonowski ; Fredino ; ( ? ) ; ( ? ) ; Dominique Ogonowski ; Jean-Pierre Dziewiacien.2.578 : RESSAIX – 1979 : Simone Wattiez ; Halina Ogonowski ; Dominique Ogonowski ; André Cornut ; et Marilyne Desmet … en momie …2.579 : RESSAIX -1979 : André Cornut ; Pierre Ogonowski ; de dos, Jean-Pierre Dziewiacien.2.580 : RESSAIX – 1979 : Eveline Ogonowski, en pocharde ; Sébastien Perzyna.2.581 : RESSAIX – 1980 : Simone Wattiez avec Dominique Gebka ; Danièle Czajkowski avec ( ? ) ; ( ? ) avec Thérèse Ogonowski ; Héléna Van Driessche avec Jean-Michel Deputat.2.582 : RESSAIX : Jean-Michel Deputat, en Peggy ; Dominique Gebka, en Bécassine, Vincent Swiderski, en indien et Denis Haine.2.583 : RESSAIX : Jean-Michel Deputat ; Danièle Perzyna ; ( ? ) ; ( ? ).2.584 : RESSAIX -1980 : Héléna Van Driessche ; Lodia Perzyna ; Malvina Rusowicz.2.585 : RESSAIX – 1980 : Gieniu Perzyna ; Vincent Swiderski ; Fredino.2.586 : RESSAIX – 1980 : Héléna Van Driessche ; Nathalie Haine ; Thérèse Ogonowski ; Nadine Deputat.2.587 : RESSAIX – 1980 : Héléna Van Driessche ; Lodia Perzyna ; à l’arrière, Jean-Pierre Dziewiacien avec Eveline Ogonowski.2.588 : RESSAIX – 1980 : Héléna Van Driessche et son mari, Gieniu Perzyna.2.589 : RESSAIX – 1980 : ( ? ) ; Janek Perzyna ; Nathalie Haine ; Danièle Czajkowski ; le bout de barbe à droite … ça doit être moi !2.590 : RESSAIX : Marc Cappiluppi ; Danièle Perzyna ; Vital Kciuk. 2.591 : RESSAIX : Simone Wattiez ; Eveline Ogonowski ; Pierre Front ; Micheline Zwierzyk ; Jean-Pierre Dziewiacien.2.592 : RESSAIX : Dominique Ogonowski ; Marie-Lou Canard ; André Walasczyk ; Jean-Michel Deputat ; Eveline Ogonowski.2.593 : RESSAIX – 1980 : Nathalie Haine ; Lodia Perzyna dans les bras de sa maman, Nadine Deputat ; Laurence Perzyna ; Janek Perzyna.2.594 : RESSAIX – 1979 : Daniel Kowal. 2.595 : RESSAIX : Danièle Czajkowski ; Simone Wattiez ; Daniel Kowal ; Malvina Rusowicz ; Thérèse Spiewak. 2.596 : RESSAIX : Danièle Czajkowski ; Malvina Rusowicz ; Irek Mrzygłod ; Thérèse Spiewak ; Simone Wattiez.2.597 : RESSAIX : Danièle Czajkowski ; Simone Wattiez ; Malvina Rusowicz.2.598 : RESSAIX : Simone Wattiez.2.599 : RESSAIX : Thérèse Spiewak.2.600 : RESSAIX : Danièle Czajkowski.2.601 : RESSAIX : Dominique Gebka.2.602 : RESSAIX : Danièle Perzyna ; Michel Spiewak.2.603 : RESSAIX : Danièle Perzyna ; Dominique Gebka.2.604 : RESSAIX : Michel Spiewak.2.605 : RESSAIX : Eveline Ogonowski et Jean-Pierre Dziewiacien.2.606 : RESSAIX : Jeanine Romanowicz ; Pierre Front ; Jean-Pierre Dziewiacien.2.607 : RESSAIX : ( ? ) ; … ; Jean-Pierre Dziewiacien ; … ; Géniu Bujanowski ; …2.608 : RESSAIX : Irek Mrzygłod.2.609 : RESSAIX : Dominique Ogonowski.
Je suis sûr que ce petit poème vous rappelle quelque chose … Nous l’avons tous appris par cœur à l’école polonaise et récité sur scène ou devant Saint-Nicolas :
« Kto ty jesteś ? Polak mały. Jaki znak twój ? Orzeł biały.
Gdzie ty mieszkasz ? Między swemi. W jakim kraju ? W polskiej ziemi.
Czem ta ziemia ? Mą ojczyzną. Czem zdobyta ? Krwią i blizną.
Czy ją kochasz ? Kocham szczerze. A w co wierzysz ? W Polskę wierzę.
Coś ty dla niej ? Wdzięczne dziecię. Coś jej winien ? Oddać życie ».
Władysław Bełza – « Wyznanie wiary dziecięcia polskiego »
Ryszard Druszcz : Évidemment, la petite en blanc va se reconnaître et reconnaître les autres, je suis en cravate. Je laisse un peu de temps pour les autres qui pourraient se reconnaître. Cathy Maj, Annick Lipiarski, et une autre Annick. Ks Lewandowski, pour les 2 autres prêtres, je laisse le soin aux Anciens pour les nommer. Et désolé Jean-Pierre, ce n’est pas encore le KSMP – comme j’avais écrit précédemment – ce sont les élèves du cours de Polonais.
André Karasiński : En 1967, Ks. Lech Lewandowski était doctorant à l’UCL encore sise à Leuven. Pendant la maladie de notre prélat bien-aimé, Ryszard Woryna, il venait les week-ends pour célébrer les offices en polonais. Dans les années 80, il s’était éloigné de la PMK et était curé d’une paroisse dans le BW (ou le namurois ?) où j’ai été lui rendre visite. J’ignore ce qu’il a fait par la suite et, malgré mes nombreuses recherches, je n’arrive pas à trouver des renseignements le concernant. Quelqu’un peut-il m’aider ?
2.527 : HAUTRAGE-ETAT : L’école polonaise : Pour les filles : à gauche 1er rang : Marie-Françoise Fiutowski ; Sophie Nowak ; derrière, Marie-christine Grzegorzewski ; Lucie Matusiewicz ; ( ? ) ; … ; ( ? ).2.528 : TERTRE : L’école polonaise : ( ? ) ; … ; ( ? ). 2.529 : RESSAIX : L’école polonaise : Halina, Eveline, Dominique et Pierre Ogonowski ; Jean-Michel Deputat ; ( ? ) ; Casimir Nowicki ; Edouard Nowicki ; ( ? ) ; Janina Romanowicz ; Lucette Kieltyka ; Jeanine Leracz ; …2.530 : HAUTRAGE-ETAT : L’école polonaise : 1 Sophie Nowak ; 2 Marie-Françoise Fiutowski ; 3 Nadine kucharzewski ; 4 Lucie Matusiewicz ; 5 Monia Krasowska ; 6 : Jeanine Mielcarek ; 7 : Marie-christine Grzegorzewski ; 8 Jeanine Krasowska ; 9 Henri Swieconek époux de Marianne Quintin ; ( ? ) ; … ; ( ? ).2.530 bis2.531 : Premier ensemble folklorique à Heusden-Zolder ( avant la création du KSMP) : Prise en 1958 à Beringen-Mijn, à l’occasion du 25 anniversaire du « kapłanstwa » de Ojciec Marcin Noskiewicz ( curé pendant 30 ans, de 1948 à 1978 ). Sur la photo : premier couple, Madame Pelagia Bednarek ( Pani Nowicka ) et Monsieur Grzegorz Rozeński ( la papa d’Elizabeth, de Jef et de Piotr ). Derrière lui, le père de Carine et Brigitte Prekowski ( et beau-frère de Pela, car marié à sa sœur ). Au milieu de la foule : Ojciec Marcin himself.2.532 : Montaigu / Scherpenheuvel – 1969 : Elisabeth Rozenski ; Annie Nowicki ; Zosia Król ; Betty Nowicki ; mais aussi, la maman de Zosia Król et celle d’Elizabeth Rozenski.2.533 : Camp scouts avec les jeunes du Borinage : Stanis Łokietek ; Zdzisław Blaszka ; Christian Wala ; Michel Stokowski ; Zbigniew Blaszka ; Zygmund Łokietek, le cuistot ; Pawel Mikus ; Raymond Mielcarek ; Felix Nowak ; Henri Mielcarek ; Franusz Perz ; Edmond Mielcarek ; Zdzisław Goch ; Derrière, Léon Brocki.2.534 : LIEGE – 1988: KSMP sous la direction de Lodzia Baum et Jean Paluszkiewicz – année ?: Jean Paluszkiewicz ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).2.535 : LIEGE – 1988: KSMP sous la direction de Lodzia Baum et Jean Paluszkiewicz : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
Dans le cadre des grandes énigmes de notre petite histoire, nous vous proposons aujourd’hui de participer, avec nous, à élucider un mystère … Comme vous pouvez le constater, il y a un personnage qui apparaît sur toutes les photos en annexe Vous le reconnaissez … évidemment. Sa bouille ronde et son air débonnaire sont reconnaissables par tous les Polonais … surtout que ce prêtre avait comme on dit « la bougeotte » et a pratiqué son apostolat dans différentes régions de Belgique et de France ainsi qu’au Grand-Duché de Luxembourg. MAIS comment s’appelait-il exactement « Ks Müller » ou « Ks Miller » ? C’est précisément l’objet de l’énigme !
Si on vous pose la question, c’est que nous aussi nous nous la posons ! Et la réponse n’est pas si évidente que ça. Pour tout vous dire, nous sommes deux à nous être penchés sur le problème et nous ne sommes même pas d’accord entre nous ! C’est dire à quel point nous avons besoin de votre arbitrage. Merci d’avance. Mais écoutez d’abord nos arguments :
André Karasiński, en parfait scientifique, a rassemblé des données précises sur la vie d’Augustyn Müller ( avec un tréma sur le « ü » ). Parmi ses sources, il y a le livre écrit par Ks. Józef Szymański et intitulé :
« Duszpasterze Polonii i Polaków za granicą » ( Les pasteurs de la communauté polonaise et des Polonais de l’étranger ), dont voici l’extrait correspondant à notre brave curé :
« Müller Augustyn – Prêtre de la Congrégation des Missionnaires Oblat de Marie Immaculée ( OMI ).
Il est né le 3 août 1909 à Szalej Śląski. Fils d’Antoni et d’Emma née Wojsa. De 1923 à 1929, il fréquente le petit séminaire oblat de Lublin. Ensuite, il commence son noviciat à Markowice et prononce ses premiers vœux religieux le 15 août 1930. Entre 1930 et 1932, il étudie la philosophie à Krobi et Obrze, puis, au séminaire des Oblat Notre-Dame des Lumières en France de 1932 à 1936. Il est ordonné prêtre le 30 juin 1935 par l’évêque d’Avignon. En mai 1936, il retourne en Pologne et devient professeur de français au Petit Séminaire de Lublin.
Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il quitte Lublin le 28 janvier 1940, avec les séminaristes oblats. Il se rend d’abord en Italie, puis en France le 31 mai 1940. Le 5 août, il est redirigé vers l’école de Saint-Foy-lez-Lyon. À sa propre demande, il reçoit l’autorisation de s’occuper des Polonais dans la région de Carmaux, près de Toulouse, où il séjourne de 1941 à 1946. Il devient prêtre à l’Abbaye-de-Cendras de 1946 à 1948.
Du 8 avril 1948 au 3 décembre 1952, il travaille parmi les Polonais au Grand-Duché de Luxembourg. Puis, pendant trois ans jusqu’au 6 juillet 1955, il travaille parmi les mineurs polonais dans la région d’Hautrage-Etat ( Borinage ) en Belgique, et pendant les deux années suivantes ( 6 juillet 1955 – 1er août 1957 ), il est maître des novices à La Ferté sous Jouarre ( France ). Après la fermeture du noviciat, il rentre en Belgique et à partir du 1er août 1957, il est pasteur polonais à Charleroi.
Vers la fin de sa vie, Il prend enfin sa retraite. Pendant de nombreuses années, il a été à la tête de l’Association missionnaire de Marie Immaculée, pendant 10 ans il a été aumônier en chef de la Confrérie du Rosaire vivant en Belgique. Depuis 1981, il gérait un fonds de santé pour les prêtres et les sœurs. Il est décédé le 2 avril 1992 à Charleroi et repose dans la tombe des Oblats à Vaudricourt en France.
Extrait de : Ks. Józef Szymański – Les pasteurs de la communauté polonaise et des Polonais de l’étranger – Tom I – Pages 100 – 101. ( Version en polonais ci-dessous ).
André Karasiński, souligne encore que c’est la même orthographe qui apparaît sous la photo ( photo n° 2.316 ) qui figure dans le livre intitulé : « Oblaci Polscy » écrit par Ks Józef Pielorz OMI … source digne de foi ( si j’ose dire ) puisqu’il a été le recteur de la Mission Catholique Polonaise à Bruxelles de 1988 à 1992 !
Moi, Jean-Pierre Dz, je n’ai rassemblé que mes souvenirs … je n’avais que ça sous la main ! Mais aussi loin que je me souvienne, mes parents – qui connaissaient très bien le prêtre – l’ont toujours appelé Ks Miller ( avec un simple « i » ) ! C’est lui, Ks Miller, qui a donné le catéchisme à ma mère qui était ukrainienne et donc orthodoxe avant de célébrer le mariage religieux de mes parents ( photo 2.317 ). Toutes les autres personnes que j’ai croisées ont toujours dit Miller ( enfin il me semble ! ). D’ailleurs, le document que j’ai publié il y a quelques jours à propos de l’Union sacrée mentionnait : « Miller O. » de Charleroi.
Nous sommes donc ici en présence d’un dilemme. A vous de nous départager. La question est simple :
S’appelait-il Müller ou Miller ? Ou bien existait-il deux prêtres dont l’orthographe du nom de famille ne variait que par une seule lettre ? On compte sur vous. Et si vous avez des histoires ou des anecdotes à partager à son sujet … c’est le bon moment.
25/05/2020 : André Karasiński / Jean-Pierre Dziewiacien
2.315 : Ks Müller ou Ks Miller ?
2.316 : Dystrykt polski we Francji i Belgii w 1951 r.
2.317 : Mariage religieux de mes parents : Jean Dziewiacien / Matha Sladecka : Ks Miller ( Müller ? ) ; ( ? ) ; … ; Mr et Mme Kotas ; Mr et Mme Mandryk ; ( ? ) ; …
2.318 :
Commentaires – Photo 2.318 :
Par Alexis Łagocki : Continuant sur ma lancée de ce matin, je vous propose de lister les noms des personnes se trouvant sur une deuxième photo, celle célébrant un événement Stolarek-Mielcarek ( bien entendu, avec les mêmes réserves concernant les erreurs éventuelles ) :
1. Franusz Perz
2. Josianne Stolarek ( soeur de Joseph )
3. ?
4. ?
5. Henri Mielcarek ( fils de Leon )
6. Madame Hélène Perz / Nowak ( maman de Franusz et Kaziu )
7. Monsieur Joseph Mielcarek
8. Monsieur Stolarek ( papa de Joseph )
9. Madame Bronia Mielcarek ( grand-mère de Joseph )
10. Monsieur Antoine Mielcarek
11. Magda Nowak épouse de Ignacy Mielcarek ( 12 )
12. Monsieur Ignace Mielcarek
13. Monsieur Joseph Mielcarek
14. Madame Katarzyna Laufer ( merci Marie-Françoise )
15. Madame Sophie Mielcarek ( maman de Joseph )
16. Monsieur Leon Mielcarek
17. Madame Kłębowska ( dite Baciolek, maman de 6. )
18. Madame Kaczerowska / Budzinski
19. Madame Modroczka
20. Madame Wierus / Kurzawa ( ma grand-mère maternelle )
21. Monsieur Cieszlak
22. Monsieur Kosłowski
23. Monsieur Kaczerowski ( mari de 18. )
24. …et ks. Müller.
Raymond Mielcarek : Photo faite à Hautrage, événement familial dans la famille Stolarek Mielcarek. Il y a notamment mon grand père, Joseph, avec ses frères Antoine, Ignace leurs épouses ; au fond à gauche Matki Rozancowej d’Hautrage et à droite des membres de « Barbara » d’Hautrage.
André Karasinski : A gauche, en partant du bas, Franuś Perz, sa maman, sa grand-mère et que, petit, j’appelais Baciolek, madame Kaczorowski. Il y a tout le clan des Mielcarek dont Raymond a parlé. Je connaissais aussi les deux porte-drapeau de la société de sainte-Barbe d’Hautrage-Etat, mais j’ai oublié les noms.
Joseph Stolarek-Mielcarek : Toute la famille Mielcarek, mes grands-parents, mon père et ma mère, mon parrain, mes tantes, mes oncles et mon arrière grand-mère de Condé sur l’Escaut.
2.319 : Ks Müller ( Miller ? ), au centre ; …
Commentaires – photo 2.319 :
André Karasinski : Ma maman, ma grand-mère, Baciolek, dont j’ai déjà parlé, Kaziu Perz, Edziu Skrzypczak et d’autres dont les noms m’échappent. Raymond Mielcarek, de part et d’autre de l’étendard du bas, il me semble reconnaître la maman d’Edmond et Henri Lagocki et ta grand-mère ?
Raymond Mielcarek : Oui exact et à côté de ma grand-mère, c’est Mme Garde la qui habitait 2 maisons plus loin que vous a la cité, en face de Tadek Kaczmarek. Il y a également à droite, on voit sa tête Mr Léon Kazimierski d’Elouges. A l extrême gauche, en noir avec un chapeau, c’est ma grand mère paternelle et la vieille dame à droite, Babucha avec un fichu noir, c’est mon arrière grand-mère paternelle ..!!
2.320 :
Commentaires – Photo 2.320 :
Par Alexis Łagocki : Voici quelques indications concernant les personnes apparaissant sur les photos prises sur le parvis de l’église d’Hautrage-Etat, avec ks. Müller. Avant tout, et selon les souvenirs de mes parents ( et plus particulièrement de ma maman, qui a presque toujours habité à la Rue de Varsovie à Hautrage-Etat ), il s’agit bien de ks. Müller, avec un « u » ( avec ou sans umlaut, elle ne sait pas ), et non de Miller avec un « i ». Ensuite, elle a mis en branle tous ses neurones ( … et elle en a encore beaucoup, croyez-moi ) afin de mettre un nom sur les personnes. Mais les souvenirs étant ce qu’ils sont, il n’est pas exclu qu’une erreur se soit incidemment glissée, tantôt sur un prénom, tantôt sur l’orthographe d’un nom, et même sur la personne. À vous de corriger … si possible ( je pense plus particulièrement à Jendrus et à Raymond ). Alors, on y va :
1. André Karasinski ( à tout seigneur, tout honneur )
2. Zdzisiu Chmielecki ?
3. Edziu Nowak
4. ?
5. ?
6. Zbyszek Matusiewicz ( papa de Lucia )
7. ks. Müller ( probablement avec le umlaut sur le u )
8. Rektor Kubsz
9. Franek Bujanowski ( papa de Marek et Geniu )
10. Kazubek Dzierzgowski ( papa de Tolek, le brasseur )
11. ?
12. ?
13. Szala ( ou Chala ?? – Habitait à la rue de Boussu )
14. ? ( semblerait que ce soit une personne de Bruxelles )
15 Oszczak ( papa de Krysia )
16. Kacierowski
17. Menes ( papa de Helène )
18. ?
19. Jan Wierus ( mon grand-père maternel )
20. Stasiu Wierus ( fils de Jan, mon oncle )
21. Łyskawka ( grand-père de Marek et Geniu )
22. Antoine Mielcarek
23. ?
24. Czeslak
25. Kosłowski ( aidant à ks. Müller, puis ks. Woryna )
26. Pilipiak ( beau-frère de F. Bujanowski )
27. Jósef Karasinski ( papa d’André )
28. Walenty Chmielecki
29. et ( désolé André ) sans numéro, complètement à droite de la photo, pan Jop ( grand-père d’André ).
Au cas où des erreurs se serraient glissées, n’hésitez pas à me les communiquer. Merci.
2.321 : Ks Müller : Photo d’aout 1954 à Hautrage : Ordination de 2 prêtres polonais, Grabinski et Georges ( Lech ) Jankowski.
Commentaire :
André Karasinski : Georges ( Lech ) Jankowski. Il est décédé depuis de nombreuses années. Entre-temps, il est retourné à l’état laïc, s’est marié et a eu un fils qui est lieutenant-colonel de la gendarmerie française. N’est-ce pas Hélène Swieconek, la dernière à droite des krakowianki ?
2.323 : Ks. Rektor Henryk Repka et Ks Müller ( Miller ? ), pour les communions : ( ? ) ; … ; Philippe Pietka ; Ks. Rektor Repka ; Ks. Müller ; ( ? ) ; Cathy Cieslik ; Annick Majchrowski ; Michel Pietka ; ( ? ) ; ( ? ) ; Monsieur Abrahamowicz, avec le drapeau et chemise blanche.
2.324 : À RESSAIX, un 15 août : Ks. Brzezina ; Ks. Okroj ; Ks. Kuchcinski ; Ks. Müller ; Ks Szczesny ; Diacre Białecki ; Ks. Prałat Kurzawa et sa soeur Daniela ; Ks. Prałat Kiedrowski ; Ks. Krzeminki ; Ks. ( ? ) ; Pani Perzynowa. Assis : ( ? ) ; Laurence Perzyna ; Lodia Perzyna ; ( ? ) ; Sébastien Perzyna ; Vincent Swiderski ; Daniel Czajkowska ; ( peut-être Dorothée Swiderski ? ) ; Marek Swiderski.
2.325 : Oblaci Polscy – écrit par Ks Józef Pielorz OMI : Première page.
Version en polonais.
Müller Augustyn – kapłan Zgromadzenia Misjonarzy Oblatów Maryi Niepokalanej OMI (oblat).
Urodził się 3 sierpnia 1909 w Szaleju Śląskim. Syn Antoniego i Emmyz d. Wojsa. W l. 1923-1929 uczęszczał do Małego Seminarium Duchownego OO. Oblatów w Lublińcu. Potem rozpoczął nowicjat w Markowicach i 15 sierpnia 1930 złożył pierwsze śluby zakonne. W l. 1930-1932 odbył studia filozoficzne w Krobi i Obrze, następnie w seminarium oblackim Notre Dame de Lumières we Francji 1932-1936. Święcenia kapłańskie przyjął 30 czerwca 1935 z rąk biskupa Avignonu. W maju 1936 wrócił do Polski i został wykładowcą języka francuskiego w Małym Seminarium w Lublińcu.
Po wybuchu II wojny światowej wraz z seminarzystami oblackimi, opuścił Lubliniec 28 stycznia 1940. Wyjechał do Włoch, potem 31 maja 1940 do Francji. 5 sierpnia został skierowany doszkoły w Saint-Foy-lez-Lyon. Na własną prośbę otrzymał pozwoleniena zajęcie się Polakami w rejonie Carmaux k. Tuluzy, gdzie przebywał w l. 1941-1946. Duszpasterzował w Abbaye-de-Cendras 1946-1948.
Od 8 kwietnia 1948 do 3 grudnia 1952 pracował wśród Polaków w Wielkim Księstwie Luksemburg. Następnie, przez trzy lata do 6 lipca 1955 pracował wśród górników polskich w rejonie Hautrage-Etat (Borinage) w Belgii, a przez następne dwa lata (6 lipca 1955 – 1 sierpnia 1957) był mistrzem nowicjatu w La Ferté sous Jouarre (Francja). Po zamknięciu nowicjatu wrócił do Belgii i od 1 sierpnia 1957 był duszpasterzem polskim w Charleroi.
Pod koniec życia przeszedł na emeryturę. Przez wiele lat był kierownikiem Stowarzyszenia Misyjnego Maryi Niepokalanej, przez 10 lat – kapelanem naczelnym Bractwa Żywego Różańca w Belgii.
Od 1981 prowadził kasę chorych dla księży i sióstr. Zmarł 2 kwietnia 1992 w Charleroi. Pochowany w grobowcu OO.Oblatów w Vaudricourt we Francji.
Extrait de : Ks. Józef Szymański
Duszpasterze Polonii i Polaków za granicą
Tom I – Pages 100 – 101
Commentaires :
Par Dominique Stefanski : Ksiądz « Miller » » … que de souvenirs … maman l’invitait parfois à dîner, le dimanche, après la messe … On sortait les beaux verres en cristal ramenés de Pologne, la nappe brodée et maman faisait souvent pour l’occasion des petites croquettes rondes et savoureuses … je n’en ai jamais mangé de meilleures, elle y passait toute la soirée du samedi …
Évidemment, il récitait le bénédicité au moment de passer à table et c’était toujours ( très ) long … On rentrait de la messe et on n’avait qu’une envie, se jeter sur les plats mais tout se faisait avec ordre et discipline quand « Ksiądz » était là … ( les autres dimanches, moins ).
Quand nous étions enfants, il venait parfois nous chercher pour nous emmener chez des sœurs polonaises où il célébrait la messe, dans un petit couvent à Jemappes ( ou Jemeppes ? ) … Je me rappelle de leur merveilleux jardin au fond duquel il y avait comme une petite grotte couverte de lierre et une statue de la Vierge … Elles étaient toujours heureuses de nous voir et nous offraient un petit goûter et des fraises du jardin … Inutile de préciser qu’aussi turbulente que j’aie pu être enfant, dans ces occasions-là, on se tenait tranquille et droite comme des « i ».
Des anecdotes, j’en ai tant que je pourrais écrire sans fin mais je repense à cette habitude qu’il avait quand il venait bénir la święconka : il prélevait toujours une pisanka, chaque année il nous en prenait une, mais c’était un honneur que de les lui présenter, à chaque fois …
Je me suis demandée s’il en prenait aussi une dans les autres familles, s’il en avait eu beaucoup et ce que toutes ces pisanki étaient devenues … car depuis lors, j’ai moi aussi commencé une collection d’œufs : pisanki, minéraux et autres … Aujourd’hui, j’en ai plus de 1.000 et je me demande combien il a bien pu en avoir, avec le secret espoir de l’avoir surpassé dans ce domaine avec ma collection … lui qui avait cette prestance, cette stature, cette autorité naturelle qui en imposait au premier regard et dont le seul frémissement d’un sourcil nous réduisait au silence le plus absolu ( et pour longtemps ).
Mais le souvenir le plus touchant que j’en garde, c’est quand vers la fin de sa vie, il ne pouvait plus conduire, à cause de sa vue, je pense … maman m’avait raconté qu’il était venu lui dire un jour, « Ils disent que je ne dois plus mais dites leur que je peux encore célébrer la messe … » Je crois me rappeler que quelqu’un l’amenait en voiture et conduisait pour lui : quand il entrait alors dans la chapelle de Beaulieusart à Fontaine-l’Evêque, d’un pas très lent, on ne voyait plus que l’immense sourire plein de douceur qui illuminait son visage …
Krysia Cieslik : C’est Ksiądz Müller qui a célébré la messe de mon mariage, conjointement avec le curé de la paroisse de Courcelles Motte en 1966. C’était une personnalité.
Raymond Mielcarek : Moi j’ai jamais entendu « Miller » mais bien « Müller ». Il est passé 2 ans à Hautrage, ensuite je l’ai revu plusieurs fois à l’internat de Vaudricourt, où j’y ai passé 2 ans et là ses confrères OMI le présentaient comme Ks Müller ! Je suppose que dans ce milieu-là on ne ment pas … sinon on ne va pas au Paradis !!
Dominique Ogonowski : Il ne faut pas oublier que les polonais ont du mal à prononcer le « u » et le transforment en « i » ( les juifs aussi ) et j’ai de l’expérience.
André Karasinski : J’ai fait des recherches car j’ai aussi connu personnellement le père Müller. Je voulais seulement étayer mon affirmation par des éléments probants tirés de sa biographie. Et puis, surtout, j’ai pris beaucoup de plaisir à entretenir cette controverse avec Jean-Pierre Dziewiacien. Plaisir partagé, je le sais. Il n’empêche que j’aimerais lire un ancien de Charleroi qui aurait aussi connu Ks. Miller, si ce dernier a réellement travaillé au sein des Polonais de cette région.
Czeslawa Majchrowska : Bonjour à vous tous, je confirme c’est bien Ks Müller avec les deux petits points.
Jean Dalgan : Bonjour Jean-Pierre, voici une lettre de la mission catholique polonaise de Charleroi, « Wyjazd do Villers-la-Ville », w niedziele 26 sierpnia 62, dans laquelle on peut voir la signature du Ks Augustyn Müller OMI, c’est lui qui officiait dans la région de Charleroi en 1962.
André Celczynski : Bonjour, les polonais entre eux disaient entre eux « Idziemy na Msze do księdza Millera » mais il signait tous ses documents Ks. Augustyn Müller. Il n’y a pas eu d’autre prêtre que lui dans la région de Charleroi. Il m’a baptisé, j’ai fait ma communion avec lui, et j’ai servi comme enfant de chœur aux messes qu’il donnait à la mission italienne à Marchienne-au-Pont, Route de Mons. Il y dispensait aussi des cours de polonais aux enfants le samedi matin. Que de bons souvenirs !
Dominique Stefanski : Oui, bien sûr, c était bien « Müller ». Sur sa correspondance, il y avait un cachet avec son nom orthographié de la sorte … mais pour nous, il a toujours été Ks « Miller » …
Et voilà que Pâques est derrière nous … La fête la plus importante pour les polonais … notre « Wielkanoc 2020 » fait désormais partie des évènements du passé. Pourtant, elle restera gravée dans nos mémoires comme la Pâques la plus triste de l’histoire moderne …
Il faut savoir que pour nous, les polonais, Wielkanoc ce n’est pas seulement une fête catholique essentielle, c’est aussi une tradition séculaire qui a engendré des rites, des usages et des coutumes auxquels chaque polonais est infiniment attaché. C’est un ensemble qui comprend la préparation de plats traditionnels, la bénédiction de ces plats par le prêtre, la présentation de toute cette nourriture sur des tables opulentes, le partage des repas, jusqu’à celui du lundi de Pâques particulièrement festif … et le fameux « Śmigus-dyngus » … Tout ça n’a évidemment qu’une seule finalité … le partage dans la fraternité. C’est l’expression du bonheur d’être ensemble.
Cette année, confinement oblige, il a fallu se résoudre à festoyer chacun de son côté ! Comme si c’était possible !
Ce coronavirus a tout balayé sur son passage … Et il ne s’attaque pas seulement à nos santés … c’est tout notre mode de vie qui s’en trouve ébranlé … ce sont toutes nos valeurs qui s’écroulent. Il va jusqu’à faire vaciller certains de nos instincts les plus primaires. Notre instinct grégaire par exemple, celui qui nous rassemble, surtout dans les moments difficiles, celui qui nous conduit à nous abriter les uns contre les autres, à nous réunir dans les églises, quand la peur nous tourmente, celui qui nous mobilise dans la rue quand la colère nous submerge, celui enfin qui nous agglutine dans les parcs ou les places pour fêter ensemble les victoires ou les issues heureuses … cet instinct grégaire – essentiel à l’humanité – nous est aujourd’hui interdit !
Fêter Pâques sans pouvoir serrer ses enfants dans ses bras … sans partager la krakowska, la babka, les œufs colorés et le chrzan avec les siens … quelle tristesse ! On s’en souviendra de ce Wielkanoc !
Ou plutôt non, oublions-le vite … et rappelons-nous plutôt nos Wielkanoc d’antan … ceux de notre enfance … quand nous assistions émerveillés aux préparatifs de la grande fête … quand l’instituteur de l’école polonaise nous faisait apprendre par cœur des « wierszyki » que nous devions réciter le jour venu devant toute la famille et sous l’œil fier et ému de nos parents.
J’ai retrouvé un de ces « wierszyk » dans un des livres que Dr Pomorski avait écrit pour nous. Ce livre, c’est « Nasza szkoła » édité en 1956. Le poème s’appelle : Wielkanoc. ( à lire ci-dessous )
Pour la petite histoire, j’ai cru un moment que ce petit poème avait été écrit par Dr Pomorski lui-même, puisqu’il ne comporte aucune signature, ni indication ( comme d’ailleurs aucun autre texte du livre ). Eh bien, non ! Il faut croire qu’à l’époque, on ne s’embarrassait pas trop des droits d’auteur ou qu’à l’instar de je ne sais plus qui, on pensait que « La poésie n’appartient pas à ceux qui l’écrivent, mais à ceux qui s’en servent ».
Sachez que ce poème a été écrit par Maria Konopnicka, personnage haut en couleur, qui était en même temps poète, nouvelliste et écrivain pour enfants, traductrice de littérature française, anglaise, allemande, italienne et tchèque, journaliste et critique, tout en militant pour les droits des femmes, des enfants et l’indépendance de la Pologne … mais aussi chrétienne et anticléricale … Vous trouverez sur Wikipédia tout ce qu’il faut retenir de cette personnalité qui fait partie de notre culture polonaise et bien au-delà puisque … un des cratères de la planète Vénus porte son nom.
Sachez aussi que Maria Konopnicka est également l’auteur d’un autre poème que nous connaissons tous pour l’avoir chanté tant de fois : Rota … et si le titre ne vous dit rien, écoutez : https://www.youtube.com/watch?v=OT124Co2e8A
Sachez enfin que je n’ai pas trouvé ça tout seul … ma connaissance de la culture polonaise est très modeste. Ce qui n’est pas le cas d’André Karasinski – notre Wikipédia à nous, en chair et en os – à qui il m’a suffi d’envoyer les premiers mots du poème pour avoir une réponse complète et une explication détaillée. Merci André.
D’ailleurs, nous avons décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique – dans le blog des Anciens de Comblain – dans laquelle André Karasinski nous rafraîchira la mémoire sur toutes ces traditions qui ont jalonné notre enfance. Il nous aidera à comprendre, à décrypter et à sauvegarder tout ce qui fait nos racines.
Voilà bien encore une preuve qu’ensemble c’est mieux !
20/04/2020 – JP Dz
Wielkanoc
Jutro będzie Wielkanoc, Babki w piec już wsadzone, Gotują się kiełbasy I mieć będziem święcone.
Demain, c’est Pâques,
Les gâteaux sont déjà dans le four,
Les saucisses cuisent
Et j’aurai du « święcone » (1).
Najpierw obrus bielutki Mama na stół położy, Na nim stanie pośrodku Ten baranek, ten Boży.
D’abord la nappe blanche
Que maman va mettre sur la table,
Sur elle, placé au milieu
Cet agneau, ce Dieu.
Chorągiewka czerwona, A zaś kijek złocony, Babka jedna i druga Z każdej będzie stać strony.
Un fanion rouge,
Et ensuite un bâton doré,
Un gâteau puis une autre
De chaque côté sera placé.
Z rana pryjdzie ksiądz proboszcz I poświęci stół cały, Domek także pokropi, By się dzieci chowały.
Dans la matinée le prêtre viendra
Et bénira la table entière,
La maison aussi sera arrosée,
Pour que les enfants se cachent.
Tak się zrobi wesoło, Tak słoneczko zaświeci ! Ach, już nie ma, powiadam, Jak Wielkanoc dla dzieci.
Ça va être amusant,
Il fera si beau !
Oh, il n’y a pas, je le dis,
Comme Pâques pour les enfants.
Maria Konopnicka
(1) : Petit-déjeuner festif et traditionnel du lundi de Pâques
2.234 : École polonaise d’HAUTRAGE : Les frères Swięconek ; Hélène Swięconek au milieu à gauche ; les frères Chmielecki, Richard et Zdzisław ; André Karasiński ; tout à l’arrière, la fille c’est Urszula Twardowska, l’épouse de Christian Wala et à sa gauche, Zdzisiu Kulbaka.
2.235 : École polonaise d’HAUTRAGE : Au 2ème rang à gauche, Richard Chmielecki ; Casimir Święconek ; Edmond Skrzypczak ( Edziu ) ; Zdzisiu Kulbaka ; Każiu Swieconek ; Franus Perz ; ( ? ) ; et André Karasiński, tout à fait à droite.
2.236 :
2.237 :
2.238 : À la procession de VOTTEM : Irène Jamka ; Krystiane Wochen.
2.239 : À la procession de VOTTEM : Helena Wochen ; Krystiane Wochen.
2.240 :
2.241 : COMBLAIN-LA-TOUR : ( ? ) ; Vincent Swiderski ; Isabelle Swiderski ; Christophe Swiderski ; Béatrice Laffut, à l’arrière ; Annie Kieltyka, sur la droite.
2.242 : Quelque part sur une scène : Jeanine Romanowicz et Marek Janicki.
2.243 : Quelque part sur une scène : Marek Janicki ; Jeanine Romanowicz.
2.244 : RESSAIX : Ośrodek Św. Maksymiliana Kolbe : À gauche, le mari de ciocia Franka ; Mr. Zaslona ; Mr. Adam Ogonowski ; Mr. Kiełtyka ; Mr Szymczak ; Mr. Casimir Swiderski ; Mr. Mlynarczyk ; ( ? ) ; …
2.245 : Quelque part sur une scène : Dominique Ogonowski ; Lucette Kiełtyka ; Jeanine Romanowicz ; Danièle Pietraszek ; Eveline Ogonowski, de dos et habillée en garçon.
2.246 : Quelque part sur une scène : Jeanine Romanowicz ; Dominique Ogonowski ; Danièle Pietraszek.
2.247 : Quelque part sur une scène : Jeanine Romanowicz ; Lucette Kiełtyka ; Dominique Ogonowski ; Eveline Ogonowski ; Danièle Pietraszek ; Christine Marszalkowski.
2.248 : Quelque part sur une scène : Danièle Pietraszek ; Christine Marszalkowski ; Eveline Ogonowski ; Jeanine Romanowicz ; Dominique Ogonowski ; Lucette Kiełtyka.
J’aimerais aujourd’hui rendre un hommage appuyé à quelqu’un qui a joué un rôle essentiel dans la petite communauté polonaise de la région du Centre : Eugeniusz Perzyna.
Bien avant la mode des blogs et des réseaux sociaux, Gieniu avait compris l’importance d’immortaliser ces moments furtifs où la générosité des polonais s’exprimait au travers du travail et de l’énergie qu’ils offraient à leur communauté. Et s’il y a bien un endroit où on a beaucoup travaillé, c’est à Ressaix. Gieniu a donc compilé – dès 1995 – un recueil de souvenirs qui mérite amplement d’être reproduit ici.
Avec les moyens du bord – à l’époque les moyens techniques étaient loin d’être aussi performants qu’aujourd’hui – il a minutieusement rassemblé une quantité incroyable de photos ; puis, il les a triées, thématisées, annotées et photocopiées. Sa brochure, d’une cinquantaine de pages, illustre parfaitement tous les aspects de la vie culturelle de « l’Ośrodek Św. Maksymiliana Kolbe w Ressaix ». Cette brochure a été largement diffusée et je suis sûr qu’il n’existait pas un foyer polonais de la région qui n’en possédait pas un exemplaire. En quelque sorte … c’était déjà un blog avant l’heure.
Si Gieniu Perzyna a su capter ces moments avec tant de justesse, c’est qu’il était là … toujours. Il a été présent, durant plusieurs décennies, aussi bien lors de tous les travaux, que lors de tous les évènements, de toutes les fêtes comme de tous les préparatifs, de tous les spectacles comme de toutes les réunions. Et pas seulement présent comme témoin, mais plutôt comme locomotive, comme générateur d’enthousiasme … comme pilier. Il a été une aide précieuse pour Ks Kurzawa … son bras droit.
Qui mieux que Gieniu Perzyna peut raconter cette épopée ?
Je vous livre donc ce document. Malheureusement, scanner des photocopies ne donne pas toujours un résultat optimum. J’en suis navré. Les photos qui ont été utilisées à l’époque, ont été rendues à leurs propriétaires. Elles doivent encore traîner dans quelques tiroirs … Et si, ensemble, on essayait de reconstituer cette brochure avec les photos d’origine ? Chiche ! Ne me dites pas que c’est impossible.
Comme disait Max Weber : « L’expérience historique confirme une vérité, l’homme n’aurait pas atteint le possible s’il n’avait pas, à maintes reprises, cherché à atteindre l’impossible ».
Donc, nous sommes d’accord … on se lance dans l’aventure ! Concrètement ( histoire de bien affirmer que je ne plaisante pas ) il nous reste à retrouver 149 photos ; sachant que 6 photos sont déjà retrouvées ( elles ont déjà été publiées ou le seront prochainement ) : reste 143. Au boulot !
Je terminerai en saluant Gieniu Perzyna et en le remerciant, au nom de tous les Anciens de Comblain, pour avoir été un précurseur.
06/01/2020 – JP Dz
2.058 : Album pamiątkowy : Ośrodek Św. Maksymiliana Kolbe w Ressaix – 1955 / 1995.
Album pamiątkowy : Ośrodek Św. Maksymiliana Kolbe w Ressaix – 1955 / 1995.
Pour vous souhaiter à tous une bonne année, je cherchais la photo qui symboliserait le mieux notre passé commun, notre culture commune et en même temps ce regard positif que nous portons vers notre avenir. Je crois que j’ai trouvé ! Avec quelques jours d’avance, Bonne année 2020 et merci à tous pour votre contribution à notre communauté de souvenirs des Anciens de Comblain.
Jean-Pierre Dz
Helena Wochen ; Sonia Zaar. ( Photo d’Edward Witecki )
En ce jour de Sainte-Barbe, comment ne pas avoir un pincement au cœur en se souvenant de nos papas mineurs polonais qui exerçaient le métier le plus pénible qui soit, mais qui étaient si fiers d’être tellement utiles à leur famille et surtout à leur pays d’adoption.
04/12/2019 – JP Dz
4 décembre 196? : La société Saint-Barbe des mineurs d’Harchies – Bernissart : Mr Bierczyk père ; Mr Stefan Młynarski ; Mr Szczepanski ; Mr Władek Likos ; Mr Majczak ; Mr ? ; Mr Sylvestre Bierczyk ; Mr Stefan Dudziak ; Mr Jean Dziewiacien, mon papa, qui porte le drapeau de la société.
La fête de Saint-Nicolas n’est pas ancrée dans la tradition polonaise. À l’origine, c’est un évènement qui était surtout célébré dans l’est et le nord de la France, en Belgique, aux Pays-Bas et dans l’ouest de l’Allemagne. Pourtant, quand les polonais se sont installés en Belgique, tout naturellement, ils ont adopté les coutumes de leur pays d’accueil. Et quelle bonne idée pour nous les enfants !
Tous ceux qui ont connu ces fêtes dédicacées à « Święty Mikołaj », en gardent un souvenir délicieux. Pourtant, les organisations polonaises qui étaient à l’origine de ces rassemblements ne roulaient pas sur l’or … loin de là. Il en fallait de la persévérance pour pouvoir offrir, chaque année, à tous les enfants ces petites attentions qui nous faisaient tant plaisir. Ce n’était pas grand-chose certes, mais puisque c’était Saint-Nicolas qui nous l’offrait … et qui l’offrait à tous les enfants … qu’ils aillent ou non à l’école polonaise … que leurs parents soient ou non assidus à la messe … qu’ils payent ou non leur cotisation … nous étions tous sur le même pied d’égalité et fiers d’appartenir à cette communauté.
Pour la circonstance, le saint homme distribuait, à tous les gosses présents, un énorme paquet composé de bonbons, de noix, de noisettes, d’amandes et autres mandarines. Et nous passions la soirée à nous partager ce petit trésor. C’était des moments d’exception qui rythmaient nos enfances.
Un peu plus tard, quand nous accédions à l’adolescence, on continuait à apprécier le cadeau … mais notre attention se focalisait plutôt sur l’image du généreux donateur. Le saint homme, sous sa longue barbe blanche, ressemblait toujours à un des membres de l’association. Cette ressemblance, qui troublait un peu les plus jeunes, se transformait en devinette pour les galopins que nous étions devenus : « Qui se cachait, cette année-là, sous l’habit ? Lequel de nos papas ou de nos Wuja se prêtait ainsi au jeu ? ». C’était alors pour nous l’occasion de le taquiner pour essayer de le déstabiliser. Mais l’habit fait le moine, tout le monde le sait, et sous le costume l’homme restait impassible. Alors, pour confirmer nos doutes, nous analysions les chaussures de Saint Nicolas … le souci du détail n’allait jamais jusqu’à changer de souliers. Au final, après sa prestation, et au vu de ses chaussures, on reconnaissait toujours le déguisé. Parfois, des « écarts » de langage ou des tics nous avaient déjà mis sur la piste. Malgré ça … aucun d’entre nous n’aurait voulu rater la fête.
Les photos qui illustrent ce texte sont des témoignages mémorables d’une époque où c’est la simplicité qui prévalait. Entouré par des enfants impressionnés, Saint Nicolas joue son rôle : celui d’entretenir l’imaginaire des plus petits.
02/12/2019 – JP Dz
2.004 : Saint-Nicolas à RESSAIX : Kz. Kurzawa ; Casimir Swiderski ; ( ? ) ; Michel Spiewak ; Lucette Kiełtyka ; les enfants Stachura ? ; St Nicolas ; Richard Szymczak ; la petite Rybacka ? ; Lilianne Kiełtyka ; Therèse Spiewak ; des enfants Krzywinski ; Marek et Annie Kiełtyka ; les filles Rybaczek ; Marek Janicki. ; Eveline Ogonowski donnant la main de Freddy Kiełtyka ; et derrière, Dominique Ogonowski.
2.010 : Saint-Nicolas à RESSAIX – 1976 : Richard Szymczak ; Michel Spiewak ; Nathalie Haine ; Thérèse Spiewak ; Elisabeth Kciuk ; Denis Haine ; Et les dames du rosaire : Mme Ogonowski ; Mesdames Miklusiak ; Bartecka ; Spiewak ; Pietraszek ; ciocia Franka, …
2.011 : Saint-Nicolas à RESSAIX 1976 : Thérèse Ogonowski ; Mr Michał Miklusiak ; Michel Spiewak ; Richard Szymczak ; Thérèse Spiewak ; Elisabeth Kciuk ; Beata Kotara ; Lydia Białecka ; Kz. Kurzawa.
Dorota Druszcz ; Ks Lewandowski ; St Nicolas ; …
Commentaires :
Dorota Druszcz : C’était l’école polonaise de Châtelineau avec ks Lewandowski. Maman avait fait mon corset à la main, n’étant pourtant pas couturière pour notre danse « Zasiali górale ». Plus tard, elle l’a prêté à un groupe et plus jamais je ne l’ai reçu en retour. Je me rends compte que cela devait être mignon. J’étais la plus jeune, malheureusement plus tard, il n’y avait plus de KSMP à Châtelineau et je suis allée rejoindre mes amies de Charleroi.
Grand moment de « communion communautaire » : les pèlerinages … Montaigu en tête !
Aussi loin que remonte ma mémoire, le pèlerinage à Montaigu en fait partie.
Au début de mes souvenirs, nous y allions en train. C’était une véritable expédition. Il faut dire qu’en habitant le Borinage, nous étions sans doute les pèlerins polonais de Belgique les plus éloignés du site consacré au culte de Marie. Qui plus est, notre petite implantation de Bernissart était la plus à l’Ouest du Borinage ; c’était déjà un peu le début du Tournaisis. Au-delà de Bernissart, plus de charbonnage … donc plus de polonais.
L’expédition débutait, très tôt déjà, au Coron Lagache où tout le monde se réunissait pour partager les rares places des rares voitures qui pouvaient nous emmener jusqu’à la gare la plus proche : Blaton. Je revois encore le quai envahi de tous les « ciocia et Wuja », de tous les enfants, dont certains étaient revêtus d’habits folkloriques, des porteurs de drapeaux – qui maintenaient leurs précieux étendards à l’abri dans des housses en cuir – et des « Babcia et Dziadek », qu’on aidait à gravir les escaliers. Une fois installé dans le wagon, on aurait dit que le train n’était réservé que pour nous. Pourtant, ce n’était que la première gare …
L’omnibus s’arrêtait ensuite à Harchies, où embarquaient les polonais du village, à Ville-Pommeroeul, à Hautrage-Etat, … et à chaque fois, un nombre impressionnant de pèlerins grimpait dans les wagons qui commençaient à se remplir. L’ambiance était festive et la bonne humeur de rigueur. Très vite, on voyait les grands sacs des femmes et les carnassières des hommes s’ouvrir … c’était déjà l’heure d’une première collation. On partageait la saucisse polonaise ( la krakowska ), les œufs cuits durs, les tartines au beurre et … la wódka … évidemment. Comment pouvait-on envisager une « pielgrzymka » sans « wódka » ?
Plus tard, le train a été abandonné au profit d’autocars ; je ne sais pas pourquoi … peut-être parce que c’était plus pratique … mais le folklore y a perdu. Que ce soit en train ou en car, c’est toute la communauté polonaise qui convergeait vers Montaigu. Et quand ils débarquaient, ce n’était qu’embrassades, congratulations et plaisir de se retrouver. Tous se dirigeaient alors vers le lieu où était célébrée la messe.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir assisté à la messe dans la basilique proprement dite, par contre, je me rappelle parfaitement de célébrations à l’extérieur, autour de ce « kiosque » où officiaient toute une série de nos prêtres polonais. Nous, nous étions installés sur ces petits bancs en bois fait d’une planche fixée sur deux rondins. L’endroit était ombragé. Quand il faisait très chaud, c’était agréable … mais parfois … il pleuvait averse ! Les plus à plaindre alors, c’étaient les malheureux porteurs et porteuses de drapeaux. Là où nous pouvions nous serrer pour avoir moins froid et mettre nos vêtements de pluie … eux restaient stoïques et concentrés. Par la suite, la grand-messe s’est faite dans une nouvelle implantation, vaste et spacieuse, qui pouvait accueillir tout le monde.
Après l’homélie, le temps était venu de dîner ; c’est-à-dire de finir ce qu’on avait déjà entamé dans le train. Personne, à ma connaissance, n’allait dans les restaurants … j’ignore même s’il y en avait ? Tous avaient apporté leur repas. C’était très gai. Nous mangions par petits groupes sur les mêmes bancs qui avaient servi pour prier.
Venait ensuite la procession. On pouvait alors voir nos prêtres régionaux à la manœuvre … rassemblant leurs troupes, organisant leurs fidèles, plaçant les enfants habillés en costumes folkloriques à l’avant de la délégation, suivis par les porteurs de drapeaux, les prêtres et les fidèles. C’était presque un concours pour savoir quelle région serait la mieux représentée, la mieux organisée, la plus méritante … On sentait bien que pour nos curés, ce défilé-là … il ne fallait pas le rater !
Dès que le cortège démarrait, les rues de Montaigu se remplissaient de toutes nos couleurs et résonnaient des prières et des « Zdrowaś Maryo » d’une multitude de pèlerins. C’était là le véritable moment de dévotion et de communion … le moment où nous avions l’impression de participer vraiment.
Après la procession, il nous restait encore un peu de temps pour nous balader autour des petits chalets en bois où on pouvait acheter qui des petites saintes Vierges en plastique remplie d’eau bénite, qui des boules à neige représentant la Basilique, qui des chapelets en ambre … C’était surtout le temps de la détente.
Pour les enfants que nous étions, pas de passage à Montaigu sans canne en sucre d’orge ! Très vite, chacun d’entre nous avait la sienne et … chacun suçait son bâton coloré avec application. Dieu que c’était bon ! Mais qu’est-ce que c’était long ! À force de sucer, le bâton se transformait en une longue pointe très aiguisée qui finissait par être dangereuse. Au bout d’un moment, même nous, on en avait marre. Les bonbons finissaient souvent dans le sac de maman ou dans les poubelles.
Mais c’était déjà le temps de retourner, chacun chez soi. On n’oubliait pas de saluer ceux des autres régions en se jurant de se revoir bientôt à Comblain-la-Tour ou à Banneux, et on réembarquait dans les trains, ou les cars.
Et rendez-vous l’année prochaine !
25/03/2019 – JP Dz
1.620 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : L’église.
1.621 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : L’église.
1.622 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : L’autel sur le kiosque.
1.623 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : Pendant la messe.
1.624 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : Pendant la messe.
1.626 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : D’autres porte-drapeaux : ( ? ) ; … ; Irena Kotarzewski, c’est la fille avec son imper sur les bras et à côté, c’est son papa. Ils viennent de Souvret.
1.627 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : La procession.
1.628 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : La procession.
1.629 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : La procession.
1.630 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : Détente avant le retour : Anna Dudziak ; Véronique Materna ; Ks Kurzawa ; ( ? ).
1.631 : MONTAIGU / SCHERPENHEUVEL : Détente avant le retour : Anna Dudziak ; Véronique Materna.
Dans quelques jours, les Anciens de Comblain seront de nouveau réunis pour faire la fête. Cette fois-ci nous assisterons ensemble à un bal donné par l’orchestre Kubiak. J’aimerais profiter de cette occasion pour évoquer avec vous une des chansons mythiques de Stephan Kubiak, le cultisime « … do La Bassée ».
Ce titre ne vous dit rien ? C’est normal, il est assez mal représentatif de la chanson. Et si je fredonne : « Ja mu pokazał revolver mały, a on mi powiada « Vous pouvez passer » », ça vous parle ?
Je suis sûr que oui. Cette joyeuse ritournelle est solidement ancrée dans chacun d’entre nous. Elle nous renvoie à une époque déjà lointaine, mais tellement heureuse. Cliquez sur ce lien et laissez-vous entraîner : https://www.youtube.com/watch?v=Gxl7fWUqzC4
Alors ? Les souvenirs vous reviennent ? Ce titre faisait partie d’un de ces 33 tours que pratiquement tous les polonais de Belgique et du nord de la France possédaient chez eux. On l’écoutait le dimanche matin, en rentrant de la messe, en sirotant un petit verre. Je suis sûr que vous vous rappelez encore des paroles. Pas tout, mais presque … Et quand vient le refrain, vous ne pouvez pas vous empêcher de chanter à tue-tête : « Winkowin czerwone « ce n’est pas assez » ». L’originalité de cette chanson vient du fait que les paroles sont un mélange de polonais et de français ( du nord ), le tout accompagné par des commentaires « off » aussi hilarants qu’appropriés. C’est du vécu « Hein, Stara ! ».
J’entends encore mon papa, les yeux brillants ( surtout après deux ou trois verres ) et la voix pleine de malice, taquiner maman qui s’affairait encore dans la cuisine, en insistant lourdement sur le « Hein, Stara ! ».
Si vous vous demandez d’où vient notre culture populaire, n’allez pas chercher trop loin. Elle s’est nourrie de plein de choses qui étaient à notre portée ( c’est le cas de le dire ). Elle est un mélange de chants patriotiques et folkloriques, d’anciennes chansons, que même en Pologne on a oubliées, des airs les plus connus de Mazowse ou de Śląsk, d’hymnes scouts, mais aussi de ces rengaines entendues si souvent lors des nombreux bals et festivités. On a pris tout ce qui passait et on en a fait une sorte de melting-pot bien à nous. C’est déjà vrai dans notre façon de parler en polonais, mais c’est encore plus vrai dans notre façon de chanter.
Du coup, nos chansonniers, nos Śpiewnik, sont devenus des « recueils » qui ont assimilé un peu de tout.
Le Śpiewnik des Anciens de Comblain est le reflet de cette diversité. On y trouve mélangé pêle-mêle des grandes mélodies à la gloire de la nation, des marches militaires célébrant le bonheur de partir à la guerre ( ! ), des tristes complaintes de jeunes filles délaissées ou de jeunes garçons cherchant désespérément l’âme sœur, mais aussi des comptines, des berceuses, des chansons à boire, parfois coquines, et des chansonnettes à Kubiak.
Vous voulez les entendre ? Vous voulez les chanter comme jadis ? Rien de plus simple, même si vous n’êtes pas expert en informatique. Il suffit de suivre cette méthode : Cliquez sur le lien du blog des Anciens de Comblain : https://anciensdecomblain.com/
La longue liste des chansons apparaît ( copie d’écran 11 ) ; elles sont déjà plus de 80 ;
Faites défiler cette liste et choisissez une chanson, par exemple : « 012 – Hej sokoły » ( copie d’écran 12 ) ;
Cliquez sur la chanson ; une nouvelle fenêtre va s’ouvrir ( copie d’écran 13 ) ;
Cette fenêtre vous donne accès à la chanson que vous avez choisie ( copie d’écran 13 ) :
en face de la flèche noire, vous aurez le titre de la chanson et le n° ordre dans le Śpiewnik
en face de la flèche verte, ce sont des liens internet qui revoient vers des sites où on peut écouter la chanson
en face de la flèche rouge, les paroles de la chanson.
Pour entendre la chanson, il suffit de cliquer sur un des liens internet avec le bouton gauche de la souris ;
Si vous voulez en même temps entendre et chanter la chanson : cliquer sur le lien avec la roulette de la souris. Une nouvelle fenêtre va s’ouvrir à côté de la fenêtre où les paroles resteront visibles ( copie d’écran 14 ) ;
Pour démarrer la chanson, cliquez une fois sur la nouvelle fenêtre ( celle que le lien vient d’ouvrir ) ( copie d’écran 15 ) ; la fenêtre va s’ouvrir et la chanson va démarrer ( copie d’écran 16 ) ;
Il vous reste à réappuyer sur l’onglet du blog ( Śpiewnik – 012 – Hej sokoły ) pour revenir sur les paroles tout en écoutant la musique et la chanson.
Il existe encore une autre manière de se faire plaisir : démarrer la playlist de toutes les chansons et les écouter les unes après les autres. Pour ce faire, il suffit de cliquer sur la playlist qui se trouve sur les 2 endroits entourés dans la copie d’écran 17.
30/10/2017 – JP Dz
0967 : – Stephan Kubiak.
0968 : – Stephan Kubiak et son orchestre en 1972.
0969 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : L’onglet « Śpiewnik ».
0970 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : Liste des chansons.
0971 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : Choix d’une chanson.
0972 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : Page de la chanson sélectionnée.
0973 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : Liens internet vers la vidéo de la chanson.
0974 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : Les deux onglets ouverts côte à côte permettent d’entendre et de chanter.
0975 : Blog des Anciens de Comblain : Mode d’emploi du chansonnier : Les deux onglets ouverts côte à côte permettent d’entendre et de chanter.
0976 : Blog des Anciens de Comblain : Play-list : Accès à toutes les chansons.