La fête de Saint-Nicolas n’est pas ancrée dans la tradition polonaise. À l’origine, c’est un évènement qui était surtout célébré dans l’est et le nord de la France, en Belgique, aux Pays-Bas et dans l’ouest de l’Allemagne. Pourtant, quand les polonais se sont installés en Belgique, tout naturellement, ils ont adopté les coutumes de leur pays d’accueil. Et quelle bonne idée pour nous les enfants !
Tous ceux qui ont connu ces fêtes dédicacées à « Święty Mikołaj », en gardent un souvenir délicieux. Pourtant, les organisations polonaises qui étaient à l’origine de ces rassemblements ne roulaient pas sur l’or … loin de là. Il en fallait de la persévérance pour pouvoir offrir, chaque année, à tous les enfants ces petites attentions qui nous faisaient tant plaisir. Ce n’était pas grand-chose certes, mais puisque c’était Saint-Nicolas qui nous l’offrait … et qui l’offrait à tous les enfants … qu’ils aillent ou non à l’école polonaise … que leurs parents soient ou non assidus à la messe … qu’ils payent ou non leur cotisation … nous étions tous sur le même pied d’égalité et fiers d’appartenir à cette communauté.
Pour la circonstance, le saint homme distribuait, à tous les gosses présents, un énorme paquet composé de bonbons, de noix, de noisettes, d’amandes et autres mandarines. Et nous passions la soirée à nous partager ce petit trésor. C’était des moments d’exception qui rythmaient nos enfances.
Un peu plus tard, quand nous accédions à l’adolescence, on continuait à apprécier le cadeau … mais notre attention se focalisait plutôt sur l’image du généreux donateur. Le saint homme, sous sa longue barbe blanche, ressemblait toujours à un des membres de l’association. Cette ressemblance, qui troublait un peu les plus jeunes, se transformait en devinette pour les galopins que nous étions devenus : « Qui se cachait, cette année-là, sous l’habit ? Lequel de nos papas ou de nos Wuja se prêtait ainsi au jeu ? ». C’était alors pour nous l’occasion de le taquiner pour essayer de le déstabiliser. Mais l’habit fait le moine, tout le monde le sait, et sous le costume l’homme restait impassible. Alors, pour confirmer nos doutes, nous analysions les chaussures de Saint Nicolas … le souci du détail n’allait jamais jusqu’à changer de souliers. Au final, après sa prestation, et au vu de ses chaussures, on reconnaissait toujours le déguisé. Parfois, des « écarts » de langage ou des tics nous avaient déjà mis sur la piste. Malgré ça … aucun d’entre nous n’aurait voulu rater la fête.
Les photos qui illustrent ce texte sont des témoignages mémorables d’une époque où c’est la simplicité qui prévalait. Entouré par des enfants impressionnés, Saint Nicolas joue son rôle : celui d’entretenir l’imaginaire des plus petits.
02/12/2019 – JP Dz









Commentaires :
Dorota Druszcz : C’était l’école polonaise de Châtelineau avec ks Lewandowski. Maman avait fait mon corset à la main, n’étant pourtant pas couturière pour notre danse « Zasiali górale ». Plus tard, elle l’a prêté à un groupe et plus jamais je ne l’ai reçu en retour. Je me rends compte que cela devait être mignon. J’étais la plus jeune, malheureusement plus tard, il n’y avait plus de KSMP à Châtelineau et je suis allée rejoindre mes amies de Charleroi.