0234 – La pause photo

J’adore ces photos de groupe ! Elles sont la parfaite démonstration d’un certain vivre ensemble.

Rappelez-vous … à l’époque, les appareils de photos n’étaient pas encore « intelligents », ni numériques.

En plus, le nombre de clichés à prendre était limité à 12 ou 24 et on ne se rappelait jamais du film qu’on avait introduit dans son appareil. Il fallait donc « économiser » les prises de vues pour tenir la distance.
Quand on décidait de prendre une photo, c’était le début d’un long processus qui commençait par : « Est-ce que c’est vraiment important d’immortaliser cette scène-là ? » ; « N’y aura-t-il pas d’autres moments encore plus essentiels à photographier avant la fin du séjour à Comblain-la-Tour ? ». Ça nous obligeait, dès le départ, à faire des choix, à sélectionner, à mesurer la pertinence du geste, à modérer nos ardeurs photographiques, à filtrer nos enthousiasmes et nos émotions.

Au final, les photos que nous découvrons, 40 ans plus tard, on peut être certain que ce sont les moments les plus importants … puisque les photographes ont « choisi » de les immortaliser ! Sans compter ( si j’ose dire ) que chaque photo avait un prix en monnaie sonnante et trébuchante … qu’elle soit réussie ou ratée !

Alors, il convenait de « prendre la pose » sérieusement ; on ne pouvait pas se permettre de multiplier les tentatives ; mais, même après le clic – qu’on n’était pas toujours sûr d’avoir bien actionné – rien ne permettait de savoir « en temps réel » si la photo serait, ou non, réussie. On croisait les doigts, en faisant confiance à nos talents de photographe… On promettait aux autres de leur envoyer une copie et on attendait d’être rentré chez-soi, après les colonies, pour porter le film au magasin où le spécialiste développerait le négatif ! En attendant… on imaginait déjà le plaisir qu’on aurait quand les clichés révéleraient enfin leurs secrets.

Et puis venait le jour de vérité ! Quelques jours – quelques jours toujours trop longs – après les avoir apportés chez le photographe, nous allions enfin les rechercher. Déjà au moment de payer, on vérifiait dans la grande enveloppe pour être sûr que c’était bien les nôtres. Et puis, à peine sorti du magasin, encore sur le seuil, on ne pouvait pas s’empêcher de tout déballer ! J’imagine nos sourires … et nos yeux humides. En rentrant chez soi, on redéballait le tout pour regarder « à son aise » en pensant déjà lequel de ces souvenirs mériterait d’être dupliqué et envoyé à ceux qu’on avait pris la peine de noter méticuleusement l’adresse.

Restait encore à coller les photos dans son album, à les organiser, à les annoter, les commenter et ranger le précieux recueil jusqu’à la prochaine occasion de le ressortir pour « partager ».

Aujourd’hui, il suffit d’un « clic » pour capter la scène, et un autre pour « diffuser » l’évènement ! Évidemment … c’est beaucoup plus rapide ! Mais, du coup, mesurez-vous toute la gamme d’émotions que n’existe plus ?

Aujourd’hui, nous ne vivons plus « ensemble », nous vivons « connectés ».

N’allez pas me faire dire ce que j’ai l’air de penser. Je ne suis ni contre le progrès, ni contre les nouvelles technologies. Ce sont d’ailleurs elles qui nous ont permis de nous retrouver et de rester « en contact ». Je ne suis pas, non plus, un névrosé de la nostalgie qui s’enfermerait dans le passé pour échapper à je-ne-sais-quoi.

Mais j’avoue être un peu dubitatif … A la dictature de la « pensée positive », j’oppose timidement mon regard sceptique et interrogateur.

Aujourd’hui, il n’y a plus de limite … on ne photographie plus, on matraque, on mitraille. Il n’est pas rare qu’au retour d’un city-trip, on ramène huit cents photos prises en deux jours. Bien sûr, on ne les imprime pas ; pour quoi faire ? On les garde dans nos appareils, ou sur des supports de plus en plus surdimensionnés, mais de plus en plus fragiles et éphémères. On ne les trie pas non plus ; pas l’temps. Les photos s’accumulent, s’entassent, se mélangent à toutes les autres « applis » dont on ne sait plus se passer. On garde tout. On n’est plus capable de choisir. Et en plus, « on ne lâche rien ». On a même inventé le concept du Selfie, parce qu’on n’accepte plus de ne pas être sur toutes les photos.

On a l’impression que pour être dans le coup, il nous faut absolument être partout, tout voir par soi-même, tout suivre, tout essayer, ne rien rater et surtout, tout bien partager avec les autres. On finit par être surinformé, surbooké, surchargé, sur sollicité, surexploité … le tout dans un tourbillon sans fin. Alors, je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui, ce soit plus simple ? Comment saurons-nous, dans 40 ans, ce qui était important en 2019 … alors que déjà aujourd’hui, dans cet océan d’images et d’exaltations où on se noie, on n’arrive pas à le savoir ?

29/07/2019 – JP Dz

Commentaires :

Monique Kieltyka : « Oui, tu as raison JP, on jouait à « l’économie » en prise de photos, parce que tout le monde n’avait pas un appareil à soi. Je me souviens que moi, j’ai eu mon premier appareil photo cadeau de communion … on prenait rarement le paysage sans personnages …. sinon c’était considéré comme du gâchis de pellicule … Quant à la couleur … c’est venu vraiment plus tard … mais sans exagérations nostalgiques ces « prises de vues » sont une belle immortalisation de moments heureux ».

Dominique Stefanski : « Mon cher Jean-Pierre, je suis bien d’accord avec toi … sur tout … sauf pour le selfie … Avant le selfie, si on voulait une photo devant tel ou tel monument, point de vue ou autre, il fallait qu’un membre se dévoue et soit le photographe et on avait deux fois la même photo avec un photographe différent à chaque fois pour que chacun ait son souvenir … ou il fallait choisir quelqu’un au hasard et lui demander de prendre la photo. Il s’agissait alors de repérer avec soin, l’honnête homme ( ou femme ) qui ait l’air assez dégourdi pour savoir se servir de l’appareil et pas trop athlétique au cas où il lui prendrait l’envie de partir en courant avec ton appareil photo … Le selfie a résolu tous ces dilemmes … on est devenu photo-autonome, reste plus qu’à atteindre la photo-synthèse et ne garder que le meilleur !!!

1804
1.804 :  COMBLAIN-LA-TOUR – 1962 : Photo de groupe devant l’escalier : Au centre Ks Kurzawa ; derrière lui, Jeanine Leracz avec les lunettes ; on reconnaît aussi : Mr et Mme Bardo ; Mr Józef Rzemieniewski ; Alice et André Bardo ; ( ? ) ; … ; Pierre Ogonowski ; Vital Kciuk ; le petit Jerzy Bardo ; ( ? ) ; tout à droite, en polo et short clair, Jerzyk Kiełtyka ; Kazimir Kiełbowicz.
1805
1.805 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe dans le parc : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
1806
1.806 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe devant le réfectoire : ( ? ) ; ( ? ) ; … ; ( ? ) ; ( ? ) ; André Bardo ; ( ? ) ; ( ? ).
1807
1.807 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1962 : Photo de groupe à la gare : 1ère rangée : Sliwinska Halina ; Barbara Ruminska, de Boussu-Bois ; Wanda ?, de Flénu ; Barbara klimczak, de Boussu-Bois ; ? Bogomila, d’Elouges ; Jeanine Osyra, de Boussu-Bois ; Kazimierz Miksiewicz, actuel Président de SPK de Boussu-Bois ; 2ème rangée : Janek ?, moniteur ; Annie Gilson ; et entre les deux, légèrement en arrière, Leokadia Ros ; ensuite, Mario Dannielewski, du Centre qui accompagnait nos chants à l’accordéon ; Mme Kiełtyka et juste derrière elle, son mari, Mr Josef Kiełtyka ; Mr Pawel Malec d’Elouges, 1er prezez du SPK débutant à DOUR ; André Bardo ; Pan Jan ; Kazimierz Socha ; Wanda ? monitrice, originaire de Winterslag et son mari, Mr. Bogusław Ferdyn ; Accroupis : Heniu Ferdyn, fils de Pani Wanda et Pan Bogus Ferdyn. Mais il y a encore du « monde » derrière la barrière … parce que pour accéder au quai c’était payant …. donc, on attendait là ! Monique Kiełtyka est perchée sur les épaules de Stefan Broniecki.

Commentaires :

Henryk Tomczak : « Superbe photo souvenir. Mon épouse Annie Gilson ( 2ème rangée, 2ème à gauche, blouse blanche), début août 1962, en stage d’initiation au scoutisme, sous la direction du Dr Edward Pomorski à Comblain. Année durant le festival de jazz où Ray Charles était présent … Ce stage a débuté le 26/07/1962 pour une durée de 15 jours ».

Alexandra Akytleik : « En toute objectivité, mes grands-parents étaient canons. N’est-ce pas Monique Kieltyka ? » ;

Monique Kieltyka : « On peut le dire … Ils avaient 35 et 32 ans. Ton Dziadzia était fort grand 1m87 et noir de cheveux … C’est vrai que Babcia avait un petit air de Juliette Binoche dans le « Patient Anglais » … Toujours ensemble partant à se dévouer là où il avait un coup de main à donner. Et naturellement jamais sans leurs enfants … on nous a toujours fait participé à toutes leurs « aventures » c’est ça qui était gai et qui a fait de nous ce que nous sommes … ».

Monique Kieltyka : « À l’extrême gauche, au deuxième rang, le grand blond en chemise foncée et sifflet de moniteur autour du cou, c’est Janek ( mais je ne me souviens plus de son nom de famille ). Il était moniteur et très copain avec Ks Adamski et me portait aussi sur ses épaules pendant les longues balades ».

1808
1.808 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1962 : Photo de groupe à la gare : Les mêmes que sur la photo 1.807, mais légèrement dans le désordre. Au milieu, en veston foncé et polo blanc, Ks. Adamski qui est sans doute le photographe de la photo précédente.

Commentaires :

Monique Kieltyka : « Cette photo est un des « trésors » de la collection de mes parents …. sur le quai de la gare de Comblain-la-Tour. Ils raccompagnaient ou venaient accueillir les petits vacanciers de la maison polonaise comme disaient les villageois … çà doit être en 1962 ou 63.

1809
1.809 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe devant l’Outhe : Henri Zapalowski ; ( ? ) ; … ; Piotr Rozenski ; ( ? ) ; … ; Hélène Piech ; ( ? ) ; … Fabienne Laffut ; Béatrice Laffut ; … ( ? ) .
1810
1.810 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1974 ? 1976 ? : Photo de groupe dans le parc : Accroupis : Fabienne Laffut ; Dominique Ogonowski ; Isabelle Swiderski ; Elisabeth Rozenski ; Betty Nowicki ; Monica Nauschutz ; Regina Gymza ; Debout : Lilianne Kieltyka ; Renata Zapalowski ; Christine Piech ; Anne-Marie Kantyka ; Zosia Król.
1811
1.811 – 1972 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe sur le terrain de volley : ( ? ) ; … ; ( ? ) ; Malvina Rusowicz ; Bernadette Lachowicz.
1812
1.812 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe en promenade : Cécile Dannielewski ; Hélène Piech ; ? Paluszkiewicz ; ( ? ) ; Monique Paluszkiewicz ; Béatrice Laffut ; ( ? ) ; Marilyne Desmet ; Anne-Marie Kantyka ; Christine Piech, les inséparables.

Commentaires :

Dominique Ogonowski : « Cette année-là, j’étais leur monitrice et on avait décidé de faire nos cheveux comme « fifi brindacier » ».

1813
1.813 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe dans le parc : ( ? ) ; … ; ( ? ). A l’arrière, Mme Kołodziejka.
1814
1.814 : COMBLAIN-LA-TOUR : Photo de groupe devant l’Ourthe : 1ère rangée : ( ? ) ; Piotr Rozenski ; ( ? ) ; … ; ( ? ) ; 2ème rangée : Ludovic Serwan ; Johanna Serwan ; ( ? ) ; ( ? ).

Commentaires :

Krysia Cieslik : J’ai été très étonnée de voir sur cette photo ( vacances à Comblain la Tour ) mon fils Ludovic. À gauche au second rang, le premier qui fait des cornes avec les doigts et ensuite ma fille, Johanna, au second rang également, la première fille en partant de la gauche. 1981 ou 1982 ? – Pour la petite histoire, il a eu le « béguin » pour une jeune fille venant d’Allemagne, Eva Spendel. ( Il me dit que c’était une année suivante ?? ). Il a déjà essayé de chercher sur les réseaux sociaux pour la trouver, sans résultat !!

 

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