0346 – L’avertissement de Biskup

Suite des récits racontés par Malvina Rusowicz :

L’avertissement de Biskup

Si notre arrivée à Loreto pouvait paraître cavalière, notre petit groupe de 7 s’est vite intégré. Nous formions dorénavant une fine équipe fort appréciée de tous. Nous étions inséparables et le staff des prêtres nous surnommait : Belgia. Il nous estimait car notre comportement était exemplaire, jamais, nous n’arrivions en retard aux conférences, ni aux messes, ni aux excursions, encore moins aux soirées dansantes ou récréatives. Actifs durant les débats, inventifs quand il s’agissait d’animer les soirées.

Jusqu’au moment où… on a vu Biskup Wesoły surgir inopinément dans la salle juste avant notre cours de chant. Exceptionnellement, il n’avait pas l’air content ; Oh que non ! Son regard sombre encercla l’assemblée, d’un geste auguste, il consulta sa montre et haussa le ton pour nous engueuler… « fréquentation des bars… consommation abusive de boissons alcoolisées… gueules de bois… absence aux cours… total manque de respect… et ça ne peut plus durer ! » !!!

Belgia gardait la tête haute de crainte que son auréole ne tombe par terre. Belgia savait bien se conduire ; Chaque jour sans faute, depuis notre arrivée, nous prenions l’apéro avant le repas de 13 heures à la terrasse d’un café vieillot au coin de la rue. Le rituel consistait à avaler UN verre d’un immonde breuvage nommé : « Vino rosso ». On s’en fichait, on ne connaissait rien en vin à l’époque, mais pour rien au monde, on aurait renoncé à prendre ce verre de l’amitié.

Le lendemain matin, la messe dominicale fut célébrée dans la somptueuse cathédrale de Notre Dame de Loreto. Et après, on nous laissa temps libre. Il pleuvait à seaux et ce caprice météorologique réduisait considérablement la sélection de nos loisirs… Et si nous allions nous offrir l’apéro au « Cafe do Brazil » sur la grand’place ? Malgré l’avertissement de Biskup, la veille, nous adoptâmes la proposition à l’unanimité.

Mes amis, quel luxe ! Partout, d’énormes bouquets de fleurs harmonieusement disposés, des banquettes tapissées d’épais velours bois de rose avec les tentures assorties et de grands miroirs aux murs ! Pour sortir de l’établissement, il fallait se frayer un étroit passage ménagé entre les chaises de la terrasse couverte bondée de monde qui fuyait l’orage. Et ainsi en file indienne, l’un après l’autre, nous aboutîmes à la table occupée par… tout l’état-major des curés qui consommaient de petites gouttes dans des petits verres !

Poliment, Belgia salua tout ce beau monde d’un : « Na zdrowie » acquiescé de quelques sourires en coin. Prises toutes deux en flagrant délit, je me demande quelle équipe se sentit la plus gênée à ce moment-là. Mais comme on dit : « Charité bien ordonnée commence par soi-même ».

Malvina Rusowicz

3.210 : Loreto 1976
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3.217 : Loreto 1976

Commentaire :

Malvina a raison … nous « Belgia » jouissions d’une excellente réputation durant ces journées brûlantes de l’été 1976 à Loreto. Pourtant, au départ ce n’était pas gagné !

Nous n’étions que 7 à venir de Belgique cette année-là. Tous des anciens de Comblain et fiers de l’être. En face de nous, il y avait 80 autres participants … 1 français, 2 danois, 1 ou 2 polonais de Pologne … mais l’immense majorité des jeunes présents venait d’Angleterre avec leur staff, leur mode de fonctionnement et leurs habitudes.

Dès le premier jour de notre arrivée, alors que nous nous installions dans une des grandes chambres de garçons, en compagnie d’une demi-douzaine d’anglais, la « musculation » entre mâles a commencé. Enhardis sans doute par la force du nombre, nos nouveaux amis ont eu l’envie d’en découdre ; comme ça, gentiment, histoire d’imposer un « leadership » et d’asseoir une réputation. Restait à savoir qu’elle discipline allait servir au duel.

Rapidement, c’est le góralski qui fut choisi pour déterminer le vainqueur : le plus « viril » serait le candidat choisi par son pays qui serait capable d’exécuter le plus de ciseaux dans la position accroupie. J’étais serein et sûr de moi … trop. Jusqu’ici, c’était une de mes spécialités et je ne craignais personne. J’ai donc défié l’Angleterre …en affirmant que je ferais deux fois plus que leur champion. Mais … je ne connaissais pas mon adversaire et … il s’est avéré plus coriace que prévu.

J’ai donc été enfermé dans la salle de bain, pour ne rien voir, pendant que mon rival britannique s’appliquait. Par chance, tous les autres spectateurs comptaient si bruyamment, que j’entendais tout. Quand il est arrivé à 100 ciseaux, j’ai bien cru que mon orgueil allait me punir. Heureusement, il est tombé finalement à 106 ! Ce qui est prodigieux !

Quand on m’a enfin libéré, Marek Bujanowski m’a dit à l’oreille : « Ça va être terrible, il est très fort … ».

Je me suis appliqué à mon tour… avec toute l’énergie du désespoir. La victoire des belges en dépendait et sans doute que mon orgueil piqué au vif m’a soutenu dans l’effort. Finalement, je me suis écroulé après 215 ciseaux, pulvérisant mon propre record.

En parfait « gentleman », nos adversaires ont reconnu leur défaite et nous ont offert la bouteille de vin qui faisait l’objet du pari et, que nous avons bu tous ensemble. Une bouteille de vin à partager en 10 … c’était surtout symbolique. Après ça, les 7 petits polonais de Belgique ont inspiré le respect.

Aujourd’hui, quasi chaque matin, quand j’essaie d’enfiler mes chaussettes … je repense à cet épisode en me disant : « On ne peut pas être et avoir été » !

Jean-Pierre Dziewiacien

0345 – En route vers Loreto

Voici quelques anecdotes racontées et écrites par Malvina Rusowicz :

Au temps de notre jeunesse, il n’y avait pas seulement les jolies colonies de vacances à Comblain-la-Tour, il y avait également le « kurs Loreto ». Les voyages forment la jeunesse.

Un voyage mémorable

J’étais particulièrement heureuse cet après-midi-là entre Juillet et Août1976. La raison ? Très simple : d’abord, j’avais 20 ans (souvenez-vous en) j’étais hyper amoureuse, fraîchement fiancée de surcroît, et là à Bruxelles, sur un quai de gare surchauffé, je me préparais à partir en Italie en compagnie d’anciens colons de Comblain que j’aimais beaucoup : Annie, Zosia, Aline, Jean-Pierre, Marek et Jerzyk. Quelle agréable rencontre !

L’excitation de notre rencontre surprise et la perspective de passer nos vacances ensemble nous submergeaient de joie… Nous retrouvions à cet instant nos 13, 14 peut-être 15 ans, tant à nous raconter et l’envie de rire.

Alors, tous entassés dans le compartiment réservé aux filles (pas question de mixité à l’époque… chacun chez soi), dans notre compartiment donc, nous chahutâmes jusque très tard.

Tandis que nous nous remémorions nos frasques et nos aventures de Comblain-la-Tour, une nombreuse famille italienne prit possession du fief des garçons et dormait paisiblement à leur place. À la guerre comme à la guerre : nous nous sommes relayés tantôt pour somnoler brièvement, tantôt pour monter la garde dans le couloir.

C’est alors que… des grognements semblables à ceux d’un ours nous éveillèrent. Ouf ! Pas de plantigrade dans les parages. Seul un Jean-Pierre râlant, armé d’un petit couteau, agenouillé en plein passage dans l’étroit couloir et perquisitionnant son sac de voyage à la recherche du lapin que sa maman lui avait préparé pour la route. Ouh, qu’il était fâché ; car évidemment plus il grommelait, plus il nous donnait envie de rire. (je crois bien qu’il ne l’a jamais trouvé son lapin, mais nous qu’est-ce qu’on a rigolé).

Le lendemain matin, anéantis par le choc thermique, barbouillés par manque de sommeil, nous dûmes admettre que personne ne nous attendait, comme prévu, à la gare d’Ancona où nous venions de poser nos bagages. Par galanterie les garçons nous laissèrent nous reposer un peu, tandis qu’ils essayaient de se renseigner. Mais à mon avis, ils n’ont pas très bien compris…

Nous grimpâmes dans un antique tortillard tout droit sorti d’un épisode de « Don Camillo » : banquettes en bois clair verni, vues panoramiques du pays … direction Loreto. Le soleil, quant à lui, s’était fait la malle accentuant davantage l’atmosphère pesante et étouffante sous un ciel d’une noirceur inquiétante. Arrivés finalement en gare de Loreto, le chef de gare, nous indiqua que la pension se situait de l’autre côté de la colline dressée devant nous. L’ascension commença.

Personne ne disait mot, la fatigue, l’accablante température et puis quoi ? On traversait le cimetière local quand même ! Le chemin de croix sur la gauche nous permettait quelques minutes de pause devant chaque Station car la pente était raide et le sommet de la colline encore loin. Soudain une nuée creva et nous versa toute la pluie du ciel sur le dos en nous forçant à hâter le pas. Enfin, on entendit des voix, des joueurs de cartes s’engueulaient sous une pergola enguirlandée de vigne, dans une rue bien proprette et tranquille encore ruisselante de pluie. La sieste était terminée ce dimanche-là et le soleil commençait à nous sécher.

Encore quelques mètres et nous voilà enfin devant la « Casa San Gabriele ». Le prêtre qui nous ouvrit la porte nous informa que personne ne nous attendait avant le lendemain soir. Nos places étant réservées dans l’autocar français. Il y eut dysfonctionnement certes mais quel joyeux périple à Loreto, pas vrai les copains ? Le séjour qui s’ensuivit s’inscrit dans le top10 de mes plus belles vacances même si André m’a manqué un peu.

21/11/2021 – Malvina Rusowicz 

En route vers Loreto : Malvina Rusowicz et Annie Nowicki.
En route vers Loreto : Malvina Rusowicz et Annie Nowicki.

Jean-Pierre Dziewiacien :

Voyage mémorable ! Moi aussi j’avais 20 ans. Quand on y pense, entre Bruxelles-midi et Loreto, nous avons passé un paquet d’heures confinés dans ce wagon … mais j’en garde un souvenir délicieux. Comme quoi : être confiné ce n’est pas si terrible quand … on est en bonne compagnie. Par contre, j’ai complètement zappé l’épisode du lapin ! Pourtant, un lapin qui vous pose un lapin … c’est pas banal. J’aurai dû m’en souvenir.

0344 – Tout n’est pas dit …

« Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent ». C’est par ces mots que Monsieur de La Bruyère commençait son ouvrage unique intitulé : « Les Caractères » en 1688 … ça ne l’a pas empêché d’écrire quelques-unes des plus belles pages de la littérature française.

« Tout est dit … » disait-il … pourtant depuis 1688, il y en a encore eu des écrivains, des romanciers, des conteurs, des diseurs et qui ont écrit, raconté et dit des choses fabuleuses. Des millions et des millions d’ouvrages sont parus … tous plus intéressants les uns que les autres.

Si on s’était arrêté à « Tout est dit » que n’aurions-nous pas perdu ?

Loin de moi l’idée ( très très loin d’ailleurs ) que comparer l’œuvre de La Bruyère à nos petits récits d’adolescents des bords de l’Ourthe. Pourtant, depuis quelque temps déjà, la tentation d’arrêter là ces évocations si lointaines, si nostalgiques, et de passer à autre chose me tourmente. Je me dis : « Tout a été dit … que pourrait-on encore ajouter ? ». Et puis – heureusement – dans un sursaut de lucidité, je repense à Monsieur de La Bruyère et surtout à tout ce qui a été écrit … après lui.

Il y a quelques années déjà, nous avons commencé ensemble à raconter ce que furent ces années d’insouciance. Si ces évocations nous ont paru si agréables, c’est qu’elles nous replongeaient dans un environnement dans lequel il faisait si bon vivre. Non pas pour fuir – ou critiquer – le présent, mais simplement pour soupirer d’aise en pensant à la chance que nous avons eue de vivre ça. Aujourd’hui, je n’ai pas le courage de refermer ce livre-là et de le ranger au fond du tiroir.

Alors, soyons-en sûrs tout n’est pas dit ! Au contraire … tout reste à dire.

Tant qu’il y aura, en chacun de nous, quelques souvenirs à partager, quelques anecdotes, quelques histoires drôles, ou pas drôles, à mettre en commun, tant qu’il restera à rappeler des détails, des fous rires, des émois, des fiertés et des déconvenues, tout ne sera pas dit.

Et inutile de faire le tri entre l’essentiel et l’anecdotique. Dans notre mémoire tout se mélange. C’est souvent l’anecdotique qui occupe le plus de place, qui nous fait le plus de bien, qui nous fait sourire bêtement, tout seul, mais qui est l’essence même de ce que nous sommes et de ce que nous avons été. Comment pourrions-nous croire que notre histoire commune s’arrête ici, s’il reste encore tant d’anecdotes à faire remonter à la surface ?

Surtout qu’entre temps, nous sommes redevenus une grande famille. D’ailleurs, on n’arrête plus de se souhaiter « bon anniversaire » et de se chanter « Sto lat » … c’est presque tous les jours. Nous avons retrouvé le sentiment d’êtres « entre nous ».

Alors voilà ce que je vous propose – ce sera un nouveau chapitre dans les aventures des Anciens de Comblain – : racontez-nous vos « petites » anecdotes … celles qui vous ont fait sourire, rire et peut-être pleurer. Ne retenez plus, rien que pour vous, ces petits incidents qui sont restés gravés dans le plus profond de vos souvenirs et auxquels vous repensez de temps en temps en souriant intérieurement. Partagez-les ! Lâchez-vous ! Osez ! Que risquez-vous ? Nous sommes entre nous !

Pour vous donner du courage, je vous invite à relire ce petit texte de Rudyard KIPLING ( celui du Livre de la jungle ) :

« Rire, c’est risquer de paraître fou …

Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental …

Tendre la main, c’est risquer de s’engager …

Montrer ses sentiments, c’est risquer de s’exposer …

Faire connaître ses idées, ses rêves, c’est risquer d’être rejeté …

Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour …

Vivre, c’est risquer de mourir …

Espérer, c’est risquer de désespérer …

Essayer, c’est risquer de faillir …

Mais nous devons en prendre le risque !

Le plus grand danger dans la vie est de ne pas risquer

Celui qui ne risque rien … ne fait rien … n’a rien … n’est rien ! »

Rudyard KIPLING

Alors à vos plumes ! Nous avons hâte de vous lire.

18/11/2021 – JP Dz

Dominique Ogonowski :

1ère anecdote croustillante : les garçons étaient sortis au soir en cachette et à leur retour ils étaient un peu ( ou beaucoup ) bourrés, et j’ai vu Jerzy Bardo qui faisait pipi par la fenêtre du 2ème étage, c’était la chambre des garçons de la maison rouge.

Milczanowski Véronique :

Un beau soir, on avait décidé de mettre le bazar ( je reste relativement polie ! ) au camping en face ! Donc, armées ( nous n’étions que des filles : 3 il me semble… ) de notre courage et de dentifrice, nous avons traversé le gué de l’Ourthe que nous connaissions bien, et nous avons enduit de dentifrice les poignées des caravanes et des voitures, et nous avons enlevé les piquets des tentes…….

Je ne vous raconte pas l’appel, le matin, avec ksiądz Kurzawa !!!… Ni les cris du camping d’en face !!!

Weronika !!!!! Je ne sais pas comment il savait mais,….. il savait !

Et ma complice de toujours, Dominique, a été aussi appelée il me semble !

0343 – Mr Jean-Baptiste Czajkowski

Notre histoire commune déborde de souvenirs … Ces petites anecdotes … amusantes, rafraîchissantes et si tendres … nous replongent dans ce climat si particulier dans lequel nous avons tous grandi. Si notre mémoire a pris soin de les conserver au plus profond de notre cerveau, c’est qu’elle a estimé que c’était là le plus important.

Aujourd’hui, à l’heure de l’informatique dominante, à un moment où nous sommes tous confrontés quasi en permanence à nous demander « Qu’est-ce qu’il est utile de sauvegarder dans mon prochain back-up ? » … « De quoi aurais-je encore besoin demain … et après-demain ? », nous ferions mieux de nous inspirer de notre mémoire naturelle … celle dont nous sommes tous dotés … et qui nous distille lentement … naturellement tous les secrets dont notre équilibre à besoin.

Et si vous prenez la peine d’y réfléchir, vous constaterez que les choses les plus importantes sont finalement toutes ces « petites choses de la vie » qui nous ont fait sourire ensemble et qui ont rendu nos existences si douces … c’est le souvenir de ces moments de tendresse et de ces gens « ordinaires » qu’on a eu le privilège de croiser et qui ont pourtant rendu notre vie « extraordinaire ».

C’est exactement la mission que nous nous sommes donnés … faire revivre ces petits moments d’exception.

Et c’est Malvina Rusowicz qui souhaite aujourd’hui rendre un hommage à quelqu’un qui vient de nous quitter. Merci Marion.

Écrit par Malvina Rusowicz :

« Cette semaine, nous avons dit « Au revoir » à Jean-Baptiste Czajkowski, particulièrement dévoué au foyer du Père Kolbe. Homme aux nombreuses casquettes, tantôt bedeau, tantôt barman, homme à tout faire, toujours de bonne humeur et toujours prêt à rendre service.

Je souhaiterais lui rendre hommage, en racontant une petite anecdote, le concernant. Un 16 août, toutes les bonnes volontés et les moins bonnes aussi étaient invitées à donner un coup de main à la remise en ordre des locaux, au lendemain de la fête. Naturellement, Jean figurait en première ligne. Soudain dans la fièvre du rangement, un bruit se répandit : « Jean a perdu ses clefs ».

Abandonnant qui, casseroles à récurer, qui seaux d’eau savonneuse, nous sortîmes arpenter le carré de pelouse devant la cuisine. Nous marchions déployés ( comme vu à la télé ).

C’était folklorique… De son côté pani Andrzejczak ( Babcia Czajkowska pour les intimes ) et maman de Sonia, la mise en plis irréprochable, sa petite sacoche pendue au bras, comme je me la rappelle, les mains jointes, le visage grave, se mit à implorer en boucle : « Swiety Antoni, pomorz mi… Swiety Antoni, pomorz mi… »

Pour la suite, chacun se fera sa propre opinion. Le fait est que rapidement, Jean retrouva son précieux trousseau dans une grosse touffe d’herbe. Et ce fut encore une bonne occasion de trinquer à la santé de saint Antoine et de tous les saints ».

08/10/2021 – Malvina Rusowicz

3.202 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski entouré par : Monseigneur Szczepan Wesoły ; Ks Kurzawa ; …
3.203 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski menant la procession du 15 août ; derrière lui, son épouse Sonia ; …
3.204 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski menant la procession du 15 août ; derrière lui, son épouse Sonia ; …
3.205 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski menant la procession du 15 août ; derrière lui, son épouse Sonia ; …
3.206 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski entouré par les jeunes du KSMP.
3.207 : RESSAIX : Mr Jean-Baptiste Czajkowski entouré par les jeunes du KSMP.

0342 – Inondations 2021

Face à la catastrophe qui vient de frapper toute une partie de la Belgique – et plus particulièrement cet endroit si cher qu’est pour nous le Centre Millennium de Comblain-la-Tour – je tiens à témoigner aux responsables de la Macierz Szkolna toute notre sympathie et leur réaffirmer notre soutien.

Mais les paroles ne suffisent pas devant une telle tragédie.

Vous êtes nombreux à souhaiter faire un geste de solidarité… comme ceux que nos parents ont fait il y a 60 ans pour l’achat de la maison polonaise. Et donc, je suggère que chacun qui souhaite verser une somme, si modique soit telle, le fasse directement sur le compte prévu à cet effet par le Centre lui-même.

Le numéro de compte est :

IBAN : BE25 3630 7380 1882 BIC : BBRUBEBB – PMSz Millennium Comblain-la-Tour

Je propose que nous mettions tous comme communication : « Don des Anciens CLT ».

19/07/2021 – Merci, JP Dz

3.184 : Juillet 2021
3.185 : Juillet 2021
3.186 : Juillet 2021
3.187 : Juillet 2021
3.188 : Juillet 2021
3.189 : Juillet 2021
3.190 : Juillet 2021
3.191 : Juillet 2021
3.192 : Juillet 2021
3.193 : Juillet 2021
3.194 : Juillet 2021
3.195 : Juillet 2021
3.196 : Juillet 2021
3.197 : Juillet 2021
3.198 : Juillet 2021
3.199 : Juillet 2021
3.200 : Juillet 2021
3.201 : Juillet 2021
Juillet 2021

0341 – Franek

J’aimerais aujourd’hui évoquer une personnalité haute en couleur – et tellement sympathique – qui a largement contribué à faire de nos années-Comblain des « années-plaisirs », je veux parler de Franek Klimanowicz.

Tour à tour membre du KSMP de Bois-du-Luc, puis président de tous les KSMP de Belgique, moniteur, puis chef moniteur à Comblain-la-Tour, accordéoniste chevronné, accompagnateur du KSMP « Orlęta » de Ressaix – et même parfois du KSMP d’Heusden-Zolder en compagnie de Józek Nowicki – musicien de l’orchestre « Melodia Ojczysta », Franek a promené sa silhouette élégante et son sourire désarmant partout où la communauté polonaise avait besoin de lui.

J’ai rassemblé ici quelques photos le représentant. Pour ceux qui ne l’ont pas bien connu, ou pas connu du tout, vous le reconnaîtrez facilement … Souvent derrière son accordéon, toujours derrière son sourire malicieux et ses lunettes rondes, il a traversé ces années-là comme un dandy … léger, aérien … presque insaisissable.

Pourtant, pour l’avoir croisé régulièrement lors de réunions générales de tous les KSMP – dans cette fameuse salle située sous les appartements du recteur à Bruxelles – j’ai été impressionné par son sens des responsabilités et cette façon toute particulière qu’il avait d’aborder les problèmes et les polémiques pour les transformer en solutions consensuelles. Rien d’étonnant dès lors que son nom apparaît fréquemment dans les articles écrits à l’époque par Mr Rzemieniewski et sur beaucoup de photos dans nos rubriques des Anciens de Comblain.

C’est d’ailleurs là, en colonie, que j’ai rencontré pour la première fois Franek. Ce qui m’avait le plus marqué chez lui, c’était une de ses phrases favorites : « Nerwy na conserv do Wietnam », qu’on pourrait traduire par « Vos crises de nerfs vous les expédiez au Vietnam ». Il nous répétait cette phrase à chaque fois qu’il sentait que la tension devenait palpable et qu’il fallait absolument calmer le jeu … c’est-à-dire souvent. C’était une bonne façon de nous rappeler que nous étions en vacances … cool … dans un environnement remarquable … entourés que par des amis … dans un pays sûr … et que le « mode détente » convenait mieux que l’agressivité. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était tempéré notre « Klima… ».

Loin de moi l’idée de réduire Monsieur Klimanowicz à une seule phrase. Mais j’aime beaucoup évoquer cette citation. Pour moi, c’est la preuve que Franek avait tout compris, mieux que personne et avant tous les autres. Il avait compris que tout ça n’était finalement « que du plaisir ». Là où d’autres cherchaient à imposer leurs points de vue et leur pouvoir, lui se contentait de profiter du moment présent et du bonheur d’être là ; philosophie que je partage largement.

Franek Klimanowicz est né le 03/11/1947 et nous a quittés le 28/10/2010. Ses cendres ont été dispersées le jour de son anniversaire de 63 ans.

Cette évocation me permet de faire un petit « Coucou » aux membres du KSMP de Bois-du-Luc dont j’ai trop peu parlé … pas par manque d’intérêt, mais par manque de témoignages. Je sais que certains d’entre eux sont des fidèles lecteurs des Anciens de Comblain, et je les invite ardemment à nous raconter leurs expériences et leurs émotions.

Je profite aussi de l’occasion pour rendre hommage aux autres musiciens de l’orchestre « Melodia Ojczysta », ceux qui jouaient avec Franek Klimanowicz : Gieniu Perzyna, Stasiu Jozwiak et Bronek Sitarz.

Et surtout n’oubliez pas … si vous sentez la moutarde vous monter au nez ( ou le chrzan ? ) … si vous ne supportez plus votre voisin ou votre compagne … si la presse et les réseaux sociaux vous exaspèrent … n’hésitez pas à envoyer vos « Nerwy na conserv do Wietnam ».

27/06/2021 – JP Dz

3.167 : Franek Klimanowicz ; Annie Nowicki.
3.168 : KSMP de Bois-du-Luc – 1966 /1967 : Lors d’une représentation, photo prise devant la chapelle de Saint-Vaast, en face des « Buissonnets » : Monsieur Krenc ; Casimir Swiderski ; Janek Perzyna ; Wioleta Kielbowicz ; Pan Bardo ; Hélène Golebiowski ; Georges Kiełbowicz ; Alice Bardo ; Kazimir Kiełbowicz ; Jozia ( Josée, Lalunia ) Zawadzki ; Franek Klimanowicz ; Pawel Kondraszuk ; Janek Jozwiak.
3.169 : KSMP de Bois-du-Luc à COMBLAIN-LA-TOUR – 1968 : Majówka sur le terrain de Volley : Alice Bardo ; Kazik Kielbowicz ; Yolande Hordynski ; Gieniu Perzyna ; Violette Kielbowicz ; François Krenc ; Jasia Wadowska ; Jasiu Jozwiak ; Halunia Zawadzka ; Franek Klimanowicz ; Thérèse Wojnarowska ; Jerzyk Kielbowicz.
3.170 : Antek Kiełbowicz ; Mr Rusowicz ; Gieniu Perzyna ; Franek Klimanowicz ; Casimir Sitarz.
3.171 : KSMP Orlęta de Ressaix : Christine Marszalkowski ; Henri Bogdanski ; Janek Perzyna ; Dominique Ogonowski ; Nadine Deputat ; Casimir Nowicki ; Eveline Ogonowski ; Jean-Michel Deputat ; Malvina Rusowicz ; Vital Kciuk ; Thérèse Ogonowski ; Georges Kiełbowicz et Franek Klimanowicz  ; et derrière, Violetta Kiełbowicz.

Commentaires :

Malvina Rusowicz : Nous dansions sous un chapiteau, et en plein Krakowiak, un chien est entré dans la ronde en nous aboyant dessus. Le public a ri, nous, beaucoup moins.

3.172 : KSMP Orlęta de Ressaix : Henri Bogdanski ; Eveline Ogonowski ; Christine Marszalkowski ; Nadine Deputat ; Malvina Rusowicz ; Thérèse Ogonowski ; Casimir Nowicki ; Dominique Ogonowski ; Janek Perzyna ; Vital Kciuk ; Jean-Michel Deputat ; Georges Kiełbowicz ; Mr Rusowicz ( le papa de Malvina ) ; Franek Klimanowicz.
3.173 : KSMP Orlęta de Ressaix : Henri Bogdanski ; Christine Marszalkowski ; Janek Perzyna ; Dominique Ogonowski ; Nadine Deputat ; Casimir Nowicki ; Eveline Ogonowski ; Jean-Michel Deputat ; Malvina Rusowicz ; Vital Kciuk ; Thérèse Ogonowski ; Georges Kiełbowicz ; Franek Klimanowicz. Un peu en arrière, Antek Kiełbowicz ; Mr Rusowicz.
3.174 : COMBLAIN-LA-TOUR : Stasiu Jozwiak ; Gieniu Perzyna ; Franek Klimanowicz ; Bronek Sitarz. Derrière debout, Henryk Modliszewski. Il s’agit de l’orchestre « KSMP Melodia Ojczysta » qui changera de nom dès que le KSMP de Ressaix choisira de s’appeler « KSMP ORLĘTA ».
3.175 : Les débuts de l’ochestre « KSMP Melodia Ojczysta » – première répétition : Stasiu Jozwiak ; Gieniu Perzyna ; Franek Klimanowicz ; Bronek Sitarz.
3.176 : Bois-du-Luc – Festival danses folkloriques des immigrés : Mr Rusowicz ; Gieniu Perzyna ; Abbé Pourbaix ; Franek Klimanowicz ; Józek Nowicki.
3.177 : Bois-du-Luc – Festival danses folkloriques – KSMP Ressaix : Franek Klimanowicz ; Gieniu Perzyna ; Józek Nowicki ; Mr Rusowicz ; ( ? ) ; Eveline Ogonowski ; ( ? ) ; ( ? ).
3.178 : Bois-du-Luc – 1968 – Bal polonais : Franek Klimanowicz ; Gieniu Perzyna ; Gut ? ; François Krenc ; Jozwiak Stasiu.
3.179 : BINCHE – 1974 : Sur scène, l’orchestre qui anime le bal : à la guitare, Kuba ; à la trompette, Gieniu Perzyna ; ( ? ) ; à l’accordéon, Franek Klimanowicz. Les têtes coupées à l’avant, Pierre Jurga et ses deux soeurs.
3.180 : R.F.A. en 1970.

Commentaires :

Eugène Perzyna : Notre orchestre avait été invité en Allemagne pour jouer à un mariage. Premier début de mon frère Janek Perzyna dans l’orchestre ; puis Gieniu Perzyna ; Gut ; François Krenc ; Franek Klimanowicz.

3.181 : VAUDRICOURT – Rassemblement de tous les KSMP : Franek Klimanowicz ; Zdzisław Blaszka ; Ursula Twardowska.
3.182 : COMBLAIN-LA-TOUR : Assis : ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Leon Warchulski ; Franek Klimanowicz ; Pan Jan ; en chemise blanche, Mr Henri Michalski ; ( ? ) ; la petite fille : Lydia Szczepanski, à côté de sa maman en robe foncée, Irène Łokietek ( sœur et maman de Christian Szczepanski ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; debout : Mr Rzemieniewski ; Mme Hélène Piątkowska, à côté de son mari Mr Joseph Szczepanski ( les grands-parents paternels de Christian Szczepanski ; Alice Bardo ; Pani Bardo.
3.183 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1972 : Cours de danse : Dans le désordre : Mr et Mme Dziewiacien ; Mr et Mme Rusowicz ; Mme Veronika Załobek ; Mme Olga Zeromska ; Ks Kurzawa ; Franek Klimanowicz ; Géniu Perzyna ; Mr Bierczyk ; Janek Perzyna ; Malvina Rusowicz ; Géniu et Marek Bujanowski ; Alfred Materna ; Eveline Ogonowski ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Bernadette Lachowicz ; Franca Fisher ; Lydia Młynarski ; Lodzia Baum ; Thérèse Dudziak ; Christiane Bierczyk ; Alexis Łagocki ; Henri Bogdanski; l’accordéoniste Witold Pasternak ; … ; ( ? ) …

0340 – L’appel du gué

Et si on s’arrêtait encore une fois sur la jolie petite Place du Wez … nous le faisions si souvent quand les chemins de Comblain-la-Tour résonnaient de nos chants, de nos cris et de nos piétinements. Cette petite place, c’est la dernière étape avant d’arriver à la maison polonaise. Aujourd’hui, après cette épouvantable pandémie, on sent dans l’air comme un léger souffle de liberté qui titille nos sens et semble nous dire : « Et si tout doucement on y retournait ? ».

Bien sûr, la prudence s’impose encore. Bien sûr, les grands rassemblements ne sont pas encore tout à fait raisonnables … et les grandes embrassades non plus. Mais l’envie de s’éloigner de nos « terriers » nous démange. On commence à explorer de plus en plus loin, comme des marmottes qui auraient hiberné trop longtemps. On y va par étapes. On s’aventure … par petits groupes.

Dans mon souvenir, la Place du Wez servait exactement à ça. On y arrivait par petits groupes … chacun à son rythme, à son aise. L’après-midi s’était passé ailleurs, au Camp des Gitans ou sur les hauteurs de Géromont, mais on aimait rentrer ensemble « à la maison » … et donc on s’attendait là.

La dernière fois que nous nous y sommes attardés ensemble, c’était le 31 août 2019 ( l’an -1 avant la grande pandémie ). Ce soir-là, juste au moment où nous terminions notre traditionnel ognisko du week-end des Anciens de Comblain – et que nous quittions le parc pour aller rejoindre le réfectoire – nous avons été surpris par un magnifique feu d’artifice qui semblait venir de la Place du Wez. C’était comme un appel ! Un appel à passer par là … l’appel du gué !

Je vous ai déjà expliqué d’où vient l’appellation de cette petite place. En résumé, le mot « Wez » signifie littéralement « gué », c’est-à-dire un endroit où on pouvait jadis traverser l’Ourthe à pied sec. C’est donc un endroit de passage. Et spontanément, ce soir-là, nous avons décidé de répondre à l’appel et d’y passer un petit moment … Mais bon sang … quelle merveilleuse soirée on y a passé ! La ducasse battait sont plein, tous les forains nous accueillaient avec sourires, les comblinois étaient tous au rendez-vous … et nous … nous en avons oublié nos 60 balais. On s’est rué, comme des enfants, sur les autos tamponneuses, sur le tir à pipe et sur tous les autres stands. On a ri, dansé, chanté et bu … on a même été filmé par le syndicat d’initiative de Comblain-la-Tour.

Quand enfin on est rentré à la maison polonaise, il était déjà très tard ! Nous étions crevés, un peu éméchés, mais si heureux d’avoir passé un si bon moment. Et tous nous nous sommes promis : « L’année prochaine, si tout va bien, on revient ». Qui aurait pensé que « l’année prochaine » nous serions tous confinés ?

Moralité : Tu peux toujours remettre à demain ton travail et tes emmerdes … il et elles ne s’enfuiront pas ; par contre, ne remets jamais à plus tard une rencontre avec les Anciens de Comblain … on ne sait jamais ce que demain nous réserve.

20/06/2021 JP Dz

3.139 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.140 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.141 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.142 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.143 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.144 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.145 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.146 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.147 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.148 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.149 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.150 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.151 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.152 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.153 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.154 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.155 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.156 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.157 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.158 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.159 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.160 : COMBLAIN-LA-TOUR – Place du Wez.
3.161 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 : Ognisko des Anciens de Comblain.
3.162 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.163 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.164 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.165 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.
3.166 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2019 – Place du Wez : Ducasse.

0339 – Opération sauvegarde

Jamais encore – de mémoire d’Ancien de Comblain – autant d’efforts n’ont été déployés pour sauver des documents comme ceux que je vous propose de découvrir aujourd’hui …

À l’origine, ces clichés ont été pris en version diapositives, mais sous un format de 110. « Et alors ? » me direz-vous … « Eh bien » vous répondrais-je « C’est un format qui a totalement disparu depuis plusieurs décennies. Aucun photographe n’a voulu, ni n’a pu nous aider à développer le contenu de ces clichés … ni ici en Belgique, ni en France. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé ».

C’est finalement Piotr Rozenski – notre alchimiste à nous – qui s’est chargé du sauvetage. Je vous épargne tous les détails, mais sachez que l’entreprise qui scanne les négatifs ne voulait pas s’y risquer : trop abîmées, rayures partout, … qualité médiocre, les scanners domestiques ne donnaient qu’un résultat décevant, les macros à partir d’appareil reflex n’amélioraient pas la qualité … c’était à désespérer !

Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté et l’acharnement de Piotr. Je ne sais pas de quel grimoire il a tiré la solution, le fait est qu’il a réussi. Bien sûr, comme tous les sages ( et les druides ), il a souhaité garder le secret « des moyens mis en œuvre ». De toute façon, je ne suis même pas sûr de comprendre ses explications savantes. Je me réjouis du résultat.

Par contre … on n’est pas parvenu à sauver l’intégralité de la mémoire vive de Piotr … C’est dommage !

Je suis sûr qu’il y avait là des souvenirs très intéressants … voire même des détails croustillants …

Vu l’aura qu’il a su conserver sur nombre de ses fans, j’imagine ce que devait être sa richesse mémorielle.

Mais je ne désespère pas … peut-être que sous hypnose ?

En attendant, je vous livre pêle-mêle ce qu’on a pu sauver :

« Sur le contenu : je pense que ces photos datent de 1984 ( peut-être 1983 ). Pas mal de photos ( bus … ) ont été prises lors d’une excursion, mais je me souviens plus où ( Stavelot ??? ) ».

Je plaisante … vous l’aurez compris. C’est bien Piotr qui a annoté chaque photo, qui a retrouvé les noms et les détails, et qui a une mémoire à me faire pâlir de jalousie. Alors … pour une fois que je peux le charrier un peu !

Piotr, je t’autorise à te venger.

13/06/2021 – JP Dz

3.115 : Annie Paluszkiewicz ( de Liège ) et Barbara Glauber, la fille de l’infirmière.
3.116 : Annie Paluszkiewicz ; Wanda Omasta de Zolder ; Danusia Osiadacz de Maasmechelen ; et l’infirmière, Maria Skowron, en lunettes de soleil.
3.117 : Annie Paluszkiewicz, agressée par deux sbires.
3.118 : ( ? ) ; ( ? ).
3.119 : ( ? ).
3.120 : ( ? ) ; ( ? ).
3.121 : ( ? ) ; Suzy Król, la petite soeur de Carlo Król.
3.122 : Suzy Król ; ( ? ).
3.123 : Suzy Król ; ( ? ) ; ( ? ).
3.124 : Complètement à gauche ( un peu flou ) : Franek Maj ( frère de Stan Maj ) ; ( ? ) ; …
3.125 : Suzy Król de Maasmechelen ; Chantal ? ; ( ? ) ; …
3.126 : Carlo Król de Maasmechelen.
3.127 : Piotr Rozenski : « Ceci est mon groupe, avec à l’époque pas mal de garçons de Pologne, qui s’étaient installés à Anvers. Je reconnais un Piotr, 1er à gauche avec les boucles, et Ziggy, 2e de droite. A droite : Irena Malek, la mère de Karine ».
3.128 : ( ? ) ; … ; ( ? ).
3.129 : ( ? ) ; ( ? ).
3.130 : Barbara Glauber ; Annie Paluszkiewicz dans un super déguisement de clown ; ( ? ).
3.131 : Carlo Król et sa petite sœur Suzy, gentiment ensemble au bord de l’Ourthe.
3.132 : Dr Witold Bernat, le mari de l’infirmière ; et sa fille, Barbara Glauber.
3.133 : Annie Paluszkiewicz, la monitrice.
3.134 : 1er à gauche : Arek Stankiewicz, d’Amsterdam, un concentré de bon humeur ; les 2 autres venaient d’Allemagne, Piotr et Marcin. 
3.135 : ( ? ) ; ( ? ).
3.136 : Encore des clowns … Annie Paluszkiewicz ; Barbara Glauber ; ( ? ) ; ( ? ).
3.137 : Frédéric Swiderski, toujours là quand il fallait manger ; … ; complètement à gauche : Daniel Lewkin de Zolder.
3.138 : Ziggy ; Carlo Król ; ( ? ), à la « plage ».

0338 – 8 juin 1975

Parmi les grands moments de partage et de communion de toute la Communauté polonaise de Belgique, il y en a un qui surpasse tous les autres … et c’était précisément un 8 juin comme aujourd’hui.

En effet, le 8 juin 1975 – c’est-à-dire il y a 46 ans jour pour jour – nous inaugurions la nouvelle église polonaise de Ressaix en présence de nombreuses personnalités et des KSMP de Ressaix, de Mons et de Liège.

08/06/2021 – JP Dz

3.105 : Bénédiction de la nouvelle église polonaise de Ressaix.
3.106 : Ressaix.
3.107 :
3.108 :
3.109 :
3.110 :
3.111 :
3.112 :
3.113 :
3.114 : Ressaix : l’ancienne chapelle.

0337 – Si je peux me permettre …

Nous avons déjà évoqué ici la mémoire de Ks Woryna. Mais j’aimerais aujourd’hui – si je peux me permettre – aborder un autre aspect de son histoire. Il avait – entre autres – dans ses attributions, la gestion des âmes polonaises du petit village d’Harchies. Là, dès les années cinquante, il a sympathisé avec un couple d’émigrés. Est-ce parce que l’épouse s’appelait Martha … comme la maman du prêtre … où simplement parce que l’histoire de cette dame était abominable … le fait est que Ks Woryna s’est lié d’amitié pour ces deux rescapés pour qui le drame de leur vie était de ne pas pouvoir avoir d’enfant.

Je ne sais pas lequel des trois a eu l’idée, mais ce qui est certain c’est qu’à un moment donné Jean et Martha ont décidé d’adopter un enfant et Ks Woryna de tout mettre en œuvre pour faire aboutir ce projet. Comme vous pouvez l’imaginer, adopter un enfant belge … dans les années cinquante … juste après guerre … alors qu’on habite dans une baraque en bois, chemin de la Drève, au bord des marais d’Harchies … qu’on baragouine juste un peu de français ( qu’on a appris à la fosse ) … et qu’on ne sait écrire qu’en polonais … ce n’était pas gagné. Pour le couple, il aurait été plus facile de grimper sur l’Everest que de constituer un dossier ! Heureusement, Ks Woryna s’est chargé de tout. Il a fallu traduire, remplir des formulaires, des questionnaires, faire revenir des papiers, rassembler des témoignages, attester, … et surtout convaincre … inlassablement convaincre.

Et quand enfin la bonne nouvelle est arrivée … qu’on pouvait enfin aller chercher un enfant abandonné par ses « parents » à l’hôpital de Brugman d’Ixelles, c’est encore Ks Woryna qui a accompagné le couple pour la rencontre de leur vie. Je ne vous raconte pas l’émotion …

Le bébé avait à peine un mois quand il a débarqué à Harchies. Directement, il a été entouré par toute la petite communauté polonaise qui vivait là. Le bonheur des nouveaux parents était si communicatif qu’il irradiait sur l’ambiance générale. Ils étaient nombreux ceux qui voulaient devenir parrain et marraine de la petite tête blonde. Les parents ne savaient plus qui choisir ; ils ne voulaient surtout pas décevoir leurs meilleurs amis. Ks Woryna – toujours lui – a pris sur lui d’attribuer à l’enfant 3 marraines et 3 parrains officiels … comme dans les contes de fées. C’est lui qui a baptisé le bébé.

Bien sûr, l’enfant a d’abord appris à parler en polonais ; ce n’est que plus tard, à l’école communale, qu’il a découvert la langue française. Bien sûr, il a fréquenté assidûment l’école polonaise du samedi après-midi. D’ailleurs, c’est Ks Woryna qui venait le chercher en voiture, tous les samedis, à 2 heures moins quart, pour le cours qu’il assurait lui-même à Bernissart. Et après le cours, l’abée repassait chez Jean et Martha pour redéposer le gamin et ils soupaient tous ensemble. Quant à l’enfant, s’il sentait bien l’immense affection que le prêtre avait pour lui, il ignorait totalement le rôle essentiel que ce dernier avait joué dans son existence.

Bien sûr, comme tous les enfants polonais, le petit ira en colonies à Comblain-la-Tour … ce sera d’ailleurs les seules vacances qu’il aura. Il n’en aurait pas voulu d’autres … il adorait aller à Comblain. Plus tard, en 1968, à l’âge de 12 ans, il entrera au KSMP de Mons que Ks Woryna avait créé 8 ans plus tôt … hélas le prêtre n’y sera plus … il est décédé en 1967. Mais pour le jeune garçon, appartenir au KSMP, c’était comme accéder au Saint Graal. Même si les premières années il ne dansait pas encore avec les autres – les grands – rien que le fait d’être là lui donnait l’impression de faire partie de quelque chose … Il faut dire qu’entre-temps, il avait appris – par hasard – qu’il était « adopté » … et donc « différent » … et donc pas tout à fait polonais et plus vraiment autre chose ! Vouloir prouver qu’il était digne d’appartenir à la communauté polonaise deviendra son véritable moteur. C’est à ce moment-là aussi qu’il changea définitivement de nom … Enfin ! il avait son nom polonais.

Quelques années plus tard, le jeune garçon deviendra président du KSMP de Mons et occupera cette fonction pendant quatre ans et demi. Il deviendra même, durant un an, le président de tous les KSMP de Belgique. J’imagine Ks Woryna qui, du haut du ciel, devait observer tout ça en souriant et en se disant : « Il a bien grandi le petit bébé qui était seul au monde et que nous avons eu la bonne idée de ramener … ».

Évidemment, le jeune homme rencontrera l’amour à Comblain-l’amour et épousera une polonaise, la présidente du KSMP de Ressaix. Ils se marieront à l’église polonaise, sous la bénédiction d’un prêtre polonais ( Ks Kurzawa ) et fêteront l’évènement au Centre polonais de Ressaix. C’était un peu comme dans la chanson de Kubiak : « Rudy ojciec, ruda matka, rudy dziadek, ruda babka, … rudą dziewczę poślubiłem, rudy ksiądz nam celebrował, rudy organista śpiewał, rude muzykanci grali, rude gości tańcowali … » sauf qu’au lieu d’être roux, ils étaient tous polonais …. même lui.

Et puis, le tourbillon de la vie l’a entraîné. Ce fut la vie de couple, le boulot, la maison, les enfants, … et aussi veiller au bien-être de Jean et Martha qui resteront à tout jamais, pour le jeune homme reconnaissant, ses seuls vrais parents. D’ailleurs, il a fini par les installer chez lui pour que leur dernière décennie soit la plus douce possible. Et il était là, à leur chevet, pétri de chagrin, quand ils ont rendu leurs derniers souffles et qu’ils sont partis rejoindre leur ami Ryszard Woryna au paradis des justes.

Et enfin, encore quelques années plus tard, à l’automne de sa vie, celui qui avait tant apprécié d’avoir été accepté par la communauté polonaise, a décidé de consacrer un peu de son temps et de son énergie pour rendre à cette communauté un peu de ce qu’il avait reçu.

Cette histoire – véridique – a commencé il y a précisément 65 ans. Et ce petit bébé … c’est moi !

Merci à tous pour l’attention que vous m’avez accordée.

06/06/2021 – Jean-Pierre DZIEWIACIEN

3.104 : Ks Ryszard Woryna, entouré par : les 3 marraines, Madame Dudziak, Madame Dobrołowicz, Mademoiselle Valentine Stowbur ; les 3 parrains, Monsieur Dudziak, Monsieur Dobrołowicz, Grégoire Stowbur ; Martha et Jean Dziewiacien et leur bébé.