Elle est sur toutes les lèvres, de toutes les conversations, de toutes les préoccupations … On n’entend parler que d’elle. Les uns l’attendent impatiemment … les autres y sont farouchement opposés. Elle suscite autant la controverse et l’indignation, tant sa gestion est désordonnée, que l’espoir, tant elle représente la seule alternative à ce confinement infernal. Elle est devenue la première question qu’on se pose les uns les autres : « Alors, et toi, c’est fait ? ». Vous l’aurez compris, il s’agit de la vaccination ( Szczepienie en polonais ).
Rassurez-vous … je ne m’autoriserai jamais à vous donner des conseils. Il y a déjà tellement d’influenceurs sur la toile, tellement de spécialistes sur les plateaux de télé … et jusque dans les arrière-cuisines, tellement d’experts et « d’amateurs éclairés » qui nous matraquent, du matin au soir, avec tout ce qu’on doit savoir – et même plus – qu’il faudrait presque un deuxième vaccin pour se désintoxiquer de la cacophonie ambiante.
Pour ma part – et juste en forme de clin d’œil – je vous invite à relire le texte que notre Mr Pomorski avait consacré à la vaccination dans un de nos livres de l’école polonaise : « Nasza szkoła ». Bien sûr ce texte étant écrit en 1956, il ne parlait pas encore du Covid mais de la variole ( ospa ). N’empêche qu’il avait déjà bien compris que pour faire passer plus facilement la vaccination, il fallait occuper les esprits, distraire, raconter des histoires et ne jamais s’arrêter de parler. Si ça tombe … c’est lui qui a inspiré nos experts d’aujourd’hui ?
Vaccination contre la variole – par Monsieur E. Pomorski
Krysia n’a pas écrit de devoir en classe aujourd’hui parce qu’elle avait un peu mal à la main. Elle a été vaccinée en même temps que les filles de première et de deuxième année.
– « N’as-tu pas eu peur du médecin ? » lui demandaient ses camarades pendant la pause.
– « Je n’ai pas eu peur du tout, même si certaines des plus jeunes filles de la classe ont même pleuré ».
– « Mais ta main te fait vraiment mal ? ».
– « Très peu ; je pourrais même écrire mon devoir ; mais Madame m’a dit de me reposer un peu ».
– « Et qui vous a vaccinés, le médecin ou la doctoresse ? ».
– « Le docteur. Il était très joyeux et nous a raconté une belle histoire ».
– « Que veux-tu dire, le médecin a raconté une histoire ? ».
– « Mais oui. L’infirmière a tout préparé pour la vaccination. Elle nous a alignés en rang. Puis le médecin est arrivé. Il nous a dit : « Bonjour, les filles » ! Nous avons répondu : « Bonjour, docteur » ! ».
– « Vous aimez les contes de fées ? » – demanda le médecin, en mettant son tablier.
– « Oh, oui ».
– « Bon, je vais vous raconter l’histoire de la princesse et de l’écureuil ».
« Et il a commencé à raconter. Et il nous a raconté l’histoire de façon si intéressante que nous n’avons même pas vu que le médecin était constamment en train de vacciner. Moi, je ne l’ai remarqué que lorsque j’ai senti la piqûre. J’ai ouvert la bouche pour crier, mais le médecin m’avait déjà tiré vers l’infirmière et s’occupait de l’enfant suivant. Et pendant tout ce temps, il racontait sans s’arrêter. Je ne regrette pas du tout d’avoir dû aller me faire vacciner ».
– « Nous raconteras-tu ce conte de fées aujourd’hui, après l’école ? ».
– « Avec plaisir. Je serais heureuse de vous le raconter ».
Et Monsieur Pomorski d’enchaîner par une longue histoire … celle de : Ó królewnie i o wiewiórce.
29/03/2021 – JP Dz







