Si la période que nous avons pris à cœur de célébrer ici nous paraît aujourd’hui si intense et si riche, c’est que toute une série de personnalités s’était donné le mot pour mettre en commun leur énergie et leur enthousiasme pour le plus grand plaisir de tous. « Mettre en commun » … voilà bien un mot qui sonne bizarrement à notre époque où l’individualisme et l’égoïsme semblent prévaloir sur toutes les autres considérations …
Ces personnes, loin d’œuvrer à leur propre notoriété, n’avaient comme seul objectif que d’offrir leur temps et leurs talents pour améliorer l’ordinaire de leur communauté. Et tous les talents ont été utiles … toutes les expériences personnelles ont servi … toutes les différences, des uns et des autres, ont été mélangées et intégrées. Ils méritent tous notre plus grande considération. Ils méritent, qu’à notre tour, nous « mettions en commun » nos souvenirs pour empêcher l’oubli d’effacer de nos mémoires ceux à qui nous devons tant.
Aujourd’hui, j’ai envie de rendre un hommage à une de ces « belles personnes » que j’ai eu le privilège de fréquenter un peu et qui mérite particulièrement notre reconnaissance : Mr Wacek Bień. Je n’apprendrais pas grand-chose à nos amis de Liège … Eux l’ont connu bien mieux que moi. Mais je suis sûr que tous les autres aussi – les non-Liégeois – se rappellent de Wacek … Ils l’ont croisé, ici ou là … à Comblain, à Liège, mais aussi partout où le folklore et la cause polonaise s’épanouissaient.
Derrière sa petite moustache, finement taillée, se révélait un véritable « gentleman » au sourire désarmant. Depuis le début de l’aventure des Anciens de Comblain, nous avons déjà évoqué son nom souvent … évidemment … il était partout à la fois … tout en restant dans l’ombre … souvent caché derrière son infatigable accordéon. Mais sa contribution n’était pas seulement « musicale » loin s’en faut. Dès les premiers jours de l’achat du Centre Millennium de Comblain, il s’est largement investi. C’est lui, par exemple, qui était chargé de trouver et de réaliser le transport des premiers lits, matelas et autres ustensiles de cuisine indispensables au démarrage des premières colonies. Le camion avec chauffeur, il l’avait déniché dans son usine, la FN de Herstal.
On retrouve également son nom dans de multiples initiatives, comme en 1962 quand il était le délégué de Związek Harcerstwa Polskiego w Begii ( Association du Scoutisme Polonais en Belgique ) pour le comité national de l’organisation des manifestations liées aux mille ans de chrétienté en Pologne. Mais c’est évidemment comme musicien attitré du KSMP de Liège – avec son inséparable violoniste, Mr Janek Stempniewicz – qu’il restera dans notre mémoire collective et aussi pour son rôle essentiel dans le mouvement des scouts et des anciens scouts. Sur les photos du jamboree de 1982 à Comblain-la-Tour – qui a été le point d’orgue des manifestations organisées par ces scouts – c’est encore Wacek, en short et en uniforme qui assure l’ambiance et met le feu à l’enthousiasme collectif. Tantôt assis derrière son orgue, sur la pelouse devant l’ognisko, tantôt sur la scène pour un spectacle du KSMP, l’accordéon en main, tantôt avec son orchestre animant tous les bals polonais de la Rue des Anglais, ce n’était pas seulement un musicien … c’était un homme-orchestre.
Avec le temps, on a vu blanchir sa petite moustache et son front se dégarnir un peu, mais jamais il n’a perdu ni son sourire ni sa bonne humeur. Il nous a quittés le 29/10/2007 laissant un grand vide derrière lui. Et je me dis parfois que c’est bien dommage d’avoir perdu la tradition de pouvoir anoblir les plus méritants d’entre nous … il aurait largement mérité le titre de « chevalier » de la cause polonaise. Quant à son épouse, Zosia, je l’embrasse très fort et j’espère qu’elle sera encore bien longtemps avec nous pour témoigner de ces années-là.
08/03/2021 – JP Dz






Commentaires :
Milczanowski Véronique : Pan Dulak ! Je l’ai très bien connu … un ami de mon papa … et directeur à Comblain pendant que mes filles y étaient … De super souvenirs avec lui …






Commentaires :
Aline Bień : Je pense que c’était plutôt lors de la soirée organisée en l’honneur de mon père, en septembre 95, car ce n’est pas souvent que mon petit garçon accompagnait son grand-père à l’accordéon ( « accompagner » étant un bien grand mot ). Dommage que cet amour de l’accordéon n’ait pas duré.