Il y a des personnalités que, quand on pense à elle, on se demande comment on aurait fait sans elle … Pela fait partie de ces gens.
Madame Pelagia Bednarek – Pani Nowicka – est l’incarnation de ces bénévoles « fous de folklore » qui ont tout donné pour transmettre et diffuser leur passion pour la culture polonaise … sans jamais compter ni leur temps, ni leur énergie.
Rien d’étonnant de toujours la trouver, sur les photos, entourée par des enfants ou des ados habillés de costumes traditionnels. Ne vous étonnez pas non plus, de voir son nom figurer sur tellement d’articles écrits dans le Narodowiec … Elle était partout. Elle a formé plusieurs générations de danseurs ; elle a donné le goût du folklore à tant de jeunes ; elle a transmis le virus si souvent.
Dans son fief, à Heusden – Zolder, c’était la « Madame à tout faire » … et à tout faire bien ! Mais son implication dépassait largement les frontières de son Limbourg. De Montaigu à Banneux, pour les pèlerinages, de Bruxelles à Comblain-la-Tour, pour les réunions et les manifestations importantes, comme partout ailleurs où il était question de danses folkloriques … son sourire et sa détermination bousculaient les obstacles. Elle a marqué de son empreinte toutes les scènes de tous les festivals de KSMP.
J’ai eu le privilège de la connaître et la chance de la croiser régulièrement … toujours avec autant de plaisir. Et j’avoue que j’étais toujours impressionné par son opiniâtreté. À ce propos, laissez-moi vous raconter cette anecdote tout à fait authentique :
Ce jour-là, nous avions organisé un spectacle suivi d’un bal au Salon du Charbonnage à Hautrage-Etat … sans doute était-ce pour fêter un des nombreux anniversaires de notre KSMP de Mons.
J’ai vu arriver Pani Pela avec sa fille Annie. Elles arrivaient toutes les deux directement d’Heusden en voiture. Madame Nowicka avait le bras droit dans le plâtre jusqu’au-dessus du coude … et je savais qu’Annie était trop jeune pour conduire l’auto. Je me suis donc inquiété de savoir comment elles avaient fait pour venir de si loin ? Surtout qu’à l’époque, il n’y avait pas encore d’autoroute et il s’agissait là de traverser toute la Belgique. Madame Pelagia m’a souri et m’a simplement répondu : « J’ai conduit avec la main gauche et c’est Annie qui changeait les vitesses ». Je ne sais pas si vous mesurez l’exploit ! Moi, j’étais soufflé !
Ce jour-là, j’ai compris que, quand Pela avait décidé … rien ne pouvait l’arrêter.
11/05/2020 – JP Dz
Commentaires :
Monique Kieltyka : On pourrait résumer « à cœur vaillant, rien d’impossible ». Ça aurait pu être la devise de beaucoup de nos « Anciens », qui pensaient plus à la collectivité et aux générations futures. Un devoir de survie de la mémoire et de la fierté de nos origines … Ceux qui avaient dû quitter le « confort » de leur pays pour diverses raisons et qui ne pouvaient pas « oublier » leurs identités, leurs « âmes » …











