0140 – Revisitons Comblain ( 12 ) : le monument de la gare

Une fois le pont de Comblain franchi, nous quittons le quartier « Po d’la » pour nous retrouver dans le quartier de la gare. La première chose qui apparaît sur la gauche, c’est le monument aux héros de la première guerre ( photos 950 et 951 ).

Ce monument – inauguré le 10 août 1919 lors d’une grande fête patriotique – fut élevé par souscription publique des habitants de Comblain-la-Tour, à leurs soldats de la grande guerre.

Aujourd’hui, il est plus sobre qu’à l’origine. En effet, lors de son inauguration, la stèle était encadrée par deux canons allemands bien imposants … prise de guerre des comblinois lors de la retraite des allemands ( photos 952 à 957 ). Évidemment, quand les vaincus de 1918 sont revenus en 1940 … ils les ont récupérés. La stèle est désormais solitaire mais elle n’en porte pas moins le souvenir des disparus avec beaucoup de dignité.

Dommage, je n’ai pas trouvé trace d’un récit qui aurait pu nous éclairer sur cette fameuse prise de guerre par les valeureux habitants de Comblain. Les soldats d’outre Rhin étaient sans doute un peu trop pressés de rentrer chez eux … Dans la grande débandade, leur fameuse organisation habituelle a dû souffrir de quelques « ratés ».

Par contre, il existe un récit précis de l’arrivée des Teutons à Comblain en ce début de mois d’août 1914 et avec le recul, cette histoire paraît même un peu surréaliste … Une fois de plus, ce sont les « Échos de Comblain », véritable encyclopédie rurale, qui ont pris la peine de recueillir les témoignages. Je vous livre ce court récit en remerciant les responsables des « Échos de Comblain » de nous permettre d’en apprendre toujours un peu plus sur un village si cher à nos cœurs.

Vous constaterez, à la lecture de ces quelques lignes ( documents 959 et 960 ), que les villageois étaient réellement courageux et … persuadés qu’ils arrêteraient l’offensive. Ils n’ont, en tout cas, pas manqué d’audace. Tout ce qui pouvait servir à ralentir la marche inexorable de l’ennemi fut utilisé. Des arbres furent coupés et entravaient les routes, des charrettes, des tombereaux, des machines agricoles furent renversées, des herses placées les dents en l’air et des tranchées furent creusées.

Malheureusement, les envahisseurs prirent de pauvres riverains en otage : « Et sous les ordres d’un officier, revolver au point, les obstacles furent enlevés en beaucoup moins de temps qu’il en avait fallu pour les construire … ». J’imagine donc qu’en 1918, les villageois confisquèrent les 2 canons avec un plaisir inénarrable. Et ce n’est sans doute pas un hasard si on a décidé de les placer là, juste devant le pont, et d’avoir pris soin de tourner les fûts en direction de Xhoris, d’où l’envahisseur était arrivé. Il y avait comme qui dirait : « un petit message » au cas où …

Mais si l’histoire des deux guerres avec un grand et un petit « h » est encore bien présente dans les mémoires et demeure inscrite dans la pierre, c’est une page que l’on a tournée pour en écrire une autre … celle de l’ouverture sur le monde, celle de l’amitié profonde et fraternelle avec tous ceux qui ont fait de Comblain leur port d’attache, leur point de chute l’espace de quelques colonies et ce, de quelque côté qu’ils viennent ou repartent !

Ceci dit, nous aussi, nous avions nos « canons » … et nous n’étions pas moins fiers de les exposer autour du monument. Sauf que nos canons à nous, portaient des jupes et étaient parfaitement pacifiques et inoffensifs, encore que ….  ( photo 958 ).

Ce jour-là, autour du monument, il y avait Lodzia Baun ( Madame Paluszkiewicz ), sa sœur Sophie, Bernadette Lachowicz ( ? ) et quelques autres dont le nom m’échappe. Elles étaient entourées de Jean Paluszkiewicz, Alfred Materna, Pierre Front et moi-même. Nous étions « endimanchés » … ça ne vous a pas échappé. En effet, c’était un dimanche matin.

Nous aussi, à notre tour, nous battions en retraite … nous tentions d’échapper … à l’offensive de la messe.

D’ailleurs, après une courte pause devant le monument, nous sommes allés établir notre nouveau quartier général provisoire de l’autre côté du pont … au café « Pimprenelle », chez Pimpim, notre meilleur allié.

16/10/2017 – JP Dz

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0950 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0951 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0952 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare, en 1925.
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0953 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0954 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0955 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0956 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0957 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le monument en face de la gare.
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0958 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant le monument en face de la gare : Lodzia Baun ( Madame Paluszkiewicz ), sa sœur Sophie, Bernadette Lachowicz ( ? ) ; ( ? ) ; Jean Paluszkiewicz ; ( ? ) ; Alfred Materna ; Pierre Front ; Jean-Pierre Dziewiacien.
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0959 : COMBLAIN-LA-TOUR : Extraits des Échos de Comblain.
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0960 : COMBLAIN-LA-TOUR : Extraits des Échos de Comblain.

 

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