Le chef moniteur … voilà un sujet que nous n’avions pas encore abordé ici ! Pourtant, son rôle était essentiel.
Il faut dire que les enfants que nous étions tissaient surtout des liens avec leur moniteur ou leur monitrice respective. Ces relations devenaient presque familiales. Le moniteur – ou la monitrice – jouait le rôle du grand frère … celui qui organisait nos jeux et nos activités … celui qui était là avec nous du lever au coucher du soleil … celui qui nous défendait et nous protégeait quand on avait fait une connerie. Le chef moniteur quant à lui, représentait l’autorité. Son rôle, à l’époque, nous paraissait plutôt « répressif » … et même quand il était extrêmement gentil, il était perçu, par les plus jeunes, comme « celui qui dit ce qu’on peut pas faire ! ».
Plus tard, quand nous sommes devenus à notre tour des moniteurs ou des monitrices, notre vision du chef moniteur s’est quelque peu modifiée. Les rapports n’étaient pas toujours au beau fixe – il continuait à nous suivre et à nous contrôler – mais on comprenait mieux maintenant l’utilité d’avoir une coordination entre tous les groupes. En plus, avoir un chef moniteur disponible et efficace permettait de réduire considérablement les contacts avec ks. Kurzawa … c’était le chef qui s’en chargeait. Tant mieux !
Et puis un jour, certains d’entre nous sont devenus à leur tour des chefs moniteurs ! Et là …
C’est là qu’on se rendait compte combien ce rôle était compliqué et ingrat. Tout ce qui ne fonctionnait pas … c’était la faute du chef moniteur ; tout ce que ks. Kurzawa refusait … c’était le chef qui n’avait pas « bien demandé » ; toutes les frustrations … c’était le chef qui n’était pas assez ceci ou trop cela !
Pourtant, pour l’avoir été, je peux vous confirmer combien les chefs moniteurs se démenaient à longueur de journée pour que ces vacances soient une réussite à tous points de vue. En même temps au four et au moulin, levés les premiers, couchés les derniers, nous passions le plus clair de notre temps à régler des problèmes ici d’intendance, là de sécurité … un peu plus tard, on n’avait besoin de nous pour accélérer l’épluchage des patates … ou pour aider à l’intendance. Et quand le directeur était fâché sur quelqu’un, la première engueulade c’était systématiquement pour le chef moniteur.
Moi, mon premier chef moniteur, c’était Zdzisław Blaszka, en tout cas c’est le premier dont je me souviens. J’avais un peu peur de lui et en même temps, j’éprouvais un sentiment de sécurité tant il me paraissait être parfaitement capable de gérer toutes les situations. Le reportage photographique d’aujourd’hui lui est consacré. C’est l’occasion pour moi de lui dire MERCI … même si c’est 56 ans plus tard …
18/01/2021 – JP Dz



Monique Kiełtyka : A l’extrême droite de la photo, Pani Wandzia Ferdyn-Biatuszewski et derrière elle, son mari Bogdan Ferdyn ( du Limbourg ). Il a été chef-scouts des Polonais de Waterschei-Genk après guerre et pour le Limbourg.
Dominique Ogonowski : Et devant au milieu en pantalon, je suppose que c’est madame Bernard, l’infirmière.



