En cette toute fin d’année 2019, j’ai décidé de tirer un énorme coup de chapeau à une équipe dont la jeunesse, le dynamisme et l’enthousiasme font rêver … je veux parler du comité de rédaction du périodique des Échos de Comblain. Depuis 4 ans et demi que nous revisitons ensemble notre passage par Comblain-la-Tour, vous m’avez régulièrement entendu faire référence à cette publication ; je dis « référence » parce qu’il s’agit réellement d’un ouvrage de référence … même si chaque mois ce qui arrive dans ma boîte aux lettres ressemble à 4 pages photocopiées d’un visuel assez modeste … mais quel contenu !
C’est ici que j’ai puisé les informations les plus pertinentes, les plus justes, en un mot, les plus intéressantes sur l’histoire de Comblain. Bien sûr, ce n’était pas ma seule source et les illustrations proposées n’étaient pas récupérables ; il me fallait élargir les recherches pour vous montrer d’anciennes cartes postales de Comblain-la-Tour, mais nulle part ailleurs qu’aux Échos de Comblain vous ne trouverez autant de détails et de précisions sur l’histoire locale. Imaginez-vous que le mensuel est publié depuis le mois d’avril 1946 !
Dans son n° 1 de la 1ère année, d’avril 1946, l’éditorial annonçait déjà fièrement : « Une feuille nouvelle, « Les Échos de Comblain » se présente à vous. Elle constitue l’organe officiel du « Syndicat d’Initiative touristique » dont elle diffusera les buts, le programme et les réalisations ». Tout un programme ! On était juste un an après la guerre !
Quant aux buts poursuivis par le périodique, ils ont été précisés d’emblée : « faire mieux connaître Comblain au monde touristique ; le faire apprécier d’avantage par la population … ;… faire le maximum d’efforts pour attirer le touriste … » ( à peu de chose près, c’est le but que nous poursuivions, nous Anciens de Comblain, quand nous avons entrepris de faire revivre notre propre découverte des lieux, et plus précisément dans les articles consacrés à « Revisitons Comblain » ). Et depuis plus de septante ans … les publications s’enchaînent sans interruption ! Quelle constance … quelle persévérance … quelle opiniâtreté … quelle cohérence ! Je ne connais pas d’autres communes qui peuvent s’enorgueillir de posséder une telle bible sur leur histoire locale. L’ouvrage mérite d’être conservé dans un musée de la vie rurale. Bravo.
Si j’ai décidé de vous parler des Échos de Comblain aujourd’hui, ce n’est pas par hasard … Dans l’exemplaire que j’ai reçu il y a quelques jours – le mensuel de novembre 2019 – j’ai eu la tristesse de lire que l’aventure se termine … En effet, Mr Alphonse Castermans, qui dirige le périodique, annonce la fin des publications. Si vous prenez le temps de lire ce que Mr Castermans écrit, et que j’ai reproduit ci-dessous, vous comprendrez pourquoi l’histoire s’arrête. Ce jeune homme a aujourd’hui 92 ans ! Son collègue, Mr Robert De Ridder, a aussi 92 ans ! Et le dernier membre de l’équipe, Mr Françis Dadoumont – que j’ai eu le plaisir de rencontrer et que vous reconnaîtrez sur deux des photos en annexe – est … un peu plus jeune ! Et donc, quand, en commençant ces quelques lignes, je parlais d’une équipe « dont la jeunesse, le dynamisme et l’enthousiasme font rêver … » c’était pour mettre en évidence un esprit et une vitalité dont beaucoup de « plus jeunes » devraient s’inspirer …
J’aimerais aussi associer à ce coup de chapeau notre ami René Defossé. C’est lui, notre correspondant local, qui m’a fait découvrir les Échos de Comblain. Quand il m’a prêté sa collection complète de tous les fascicules, dont certains étaient déjà reliés, j’ai tout lu … presque tout. J’ai, en tout cas, pris plaisir à extraire de cette encyclopédie tout ce qui pouvait intéresser les Anciens de Comblain. Par exemple quand, en février 1951, alors que le Centre Millennium n’était encore que l’Hôtel du Parc, la publication annonçait qu’un « écusson » à caractère touristique devrait être apposé sur toutes les façades de ce qu’on n’appelait pas encore le secteur Horeca ( photos 2.055 et 2.056 ) ; ou quand, en 1962, il annonçait l’inauguration du Centre de vacances polonais ( document 2.057 ).
C’est donc avec un regret ponctué de respect que je vois se refermer une page essentielle de la vie locale de Comblain-la-Tour. Soyez assurés Messieurs que votre travail sera mis en valeur à chaque fois que ce sera possible. Et nous, Anciens de Comblain, nous profitons de l’occasion pour vous chanter un STO LAT aussi mérité que sincère.
30/12/2019 – JP Dz
Et voici le texte de Mr Alphonse Castermans :
« Au revoir et merci …
Durant des mois et des mois, le comité de rédaction des Échos a attendu du renfort, espérant qu’un jeune pensionné allait se manifester : en vain !
Actuellement, ce comité est réduit à 3 personnes : votre serviteur, 92 ans, Robert De Ridder, même âge, et Françis Dadoumont, heureusement un peu plus jeune, lequel, outre ses articles, assume tous les déplacements nécessaires et les contacts avec l’imprimeur.
Aussi ai-je pris la décision qui s’imposait, si pénible soit-elle, de mettre fin à la publication de nos chers Échos de Comblain, avant que l’un de nous trois soit brusquement incapable de poursuivre ; les deux autres se retrouvant plongés dans la situation intenable que l’on devine !
Le moment est donc venu de dire merci. D’abord à nos dizaines de collaborateurs aujourd’hui disparus et en premier à Emile Detaille, fondateur du mensuel et qui allait pendant plus de 40 ans par ses articles d’une richesse incroyable lui donner cette réputation dépassant nos frontières locales, à Arthur Jadot, Ninie Dehossay, Jean Luxen, Paul Senny ( je cite de mémoire les plus prolifiques ) mais aussi ceux toujours bien vivants, en premier lieu Robert Martin, mon prédécesseur à la rédaction durant près de 25 ans et dont on ne soulignera jamais assez les qualités littéraires. Je pense notamment à sa série d’articles « L’homme traqué », un modèle du genre. Salut mon cher Robert et mes hommages à ta si charmante épouse. Citons encore Ivan Rasquin ou Pol Walhain. N’oublions pas Cyrill Tahay, qui au comité de direction nous a aidés efficacement pendant plusieurs années ; dernièrement des ennuis de santé l’ont obligé à « lever le pied ».
Le moment est venu de remercier chaleureusement la cheville ouvrière de Échos, c’est-à-dire les indispensables distributeurs locaux et leur champion local Jean Braipson. Actuellement il distribue Comblain centre et le Pont-de-Sçay, alimente Géromont et Mont ; il est partout avec un dévouement et une bonne humeur qui n’ont d’égal que sa modestie. Merci Jean. Cette 72ème année de parution prend fin en avril 2020.
Afin de remercier nos fidèles abonnés, le comité a décidé d’arrêter la publication en mars mais nos abonnés recevront donc gratuitement nos trois derniers numéros.
Et oui, les meilleures choses ont une fin. Au revoir et à tous un tout grand merci.
Alphonse Castermans »








