0126 – Revisitons Comblain ( 9 ) : Le camping du Rocher de la Vierge

Le camping du Rocher de la Vierge et la colonie polonaise sont, apparemment, deux univers bien différents.

En effet, ces deux entités semblent appartenir à des mondes bien différents et rien, à première vue, ne justifie que ces deux univers se côtoient. Ils sont non seulement séparés par la rivière, mais aussi par beaucoup d’autres choses. Pourtant des ponts ont existé. Je ne parle pas de pont en pierres ou en béton, mais de pont « bâti » au hasard, des relations d’amitié.

Il faut dire que, quand nous allions à la « Plage », il n’était pas rare de faire un crochet par la buvette du camping. Et en revenant, c’était encore plus fréquent. Du coup, on rencontrait des vacanciers et on sympathisait.

En soirée, certains de ces campeurs ou campeuses faisaient le mur, mais dans le sens inverse de nos propres échappées et venaient nous rejoindre dans notre parc. C’était interdit. Ks Kurzawa s’y opposait formellement, mais pourtant c’était courant. La concentration de jeunes filles et de garçons présents à la colonie agissait un peu comme un « aimant » auprès des jeunes vacanciers avides de rencontres et d’aventure … c’était, en quelque sorte, la loi immuable de l’attraction universelle en version « jeunesse en vacances » ! Et après tout, qu’y avait-il de mal à ça ? Tout cela restait bien bon enfant …

J’ai quand même le souvenir d’une péripétie qui aurait pu tourner assez mal pour moi.

Ce jour-là, le groupe de garçon dont j’étais le moniteur était allé à Hamoir. C’était un exploit. Le reste du temps, ils ne voulaient que suivre les groupes de filles. Il faut que je précise que c’était un groupe de « grands » garçons … j’étais à peine un peu plus âgé qu’eux. Et j’ai vraiment dû insister pour faire une grande balade rien qu’entre garçons. Tout s’était très bien passé. J’étais content de moi.

Au retour, pour récompenser mes gaillards, j’avais promis de payer une tournée générale au camping du Rocher de la Vierge. Évidemment, ils ne l’avaient pas oublié. J’ai dû m’exécuter. Mais ça me faisait plaisir ; ils l’avaient mérité. On s’est donc tous arrêté au bar du camping. J’ai ouvert mon portefeuille et j’ai payé … mais dans l’euphorie, j’ai oublié mon portefeuille sur le comptoir.

Après un ou deux verres, nous sommes rentrés à la colonie. Je n’ai même pas remarqué que j’avais perdu quelque chose. Au camping, par contre, ils avaient retrouvé le portefeuille, et comme nous étions connus – peut-être trop – une des « filles-que-je-connaissais-très-bien » – peut-être trop – s’est proposée de me le ramener. Jusque-là, tout allait bien. Sauf que

En voulant rentrer à la maison polonaise, elle est tombée sur Pan Bardo ! Comme celui-ci refusait qu’elle rentre, elle lui a remis l’objet, gentiment, en disant : « Jean-Pierre l’a oublié chez nous au camping ».

Quelques minutes plus tard, j’étais convoqué dans le bureau de Ks Kurzawa. Le curé et Pan Bardo avaient les mines graves … on pressentait qu’un drame terrible se jouait entre ces murs. Ils m’ont directement assailli de questions … je me retrouvais devant un véritable tribunal d’inquisition : « Que faisais-tu au camping ? Avec qui as-tu passé la journée ? Comment se fait-il que ton portefeuille a glissé de ton pantalon ? Qui est cette fille qui te connaît si bien ? Pourquoi ramène-t-elle tes affaires ? ».

L’affaire était sérieuse, avec la tournure de l’interrogatoire, j’ai vite compris de quoi ils m’accusaient … tout à fait injustement. Le pire, c’est que c’était la première fois de toutes les vacances que le groupe allait là où j’avais dit que nous irions. Pour une fois que c’était la vérité !

J’essayais de me défendre, d’expliquer, mais aucun des deux ne voulait m’entendre. Pour eux, j’avais passé la journée au camping, avec cette fille, et avais perdu mon portefeuille peut-être en tombant mon pantalon ! J’étais horrifié par l’accusation et impuissant à les convaincre de ce qui c’était réellement passé … Ils m’ont dit que pareil comportement était totalement injustifiable et n’appelait qu’une seule réponse : mon renvoi de la colonie ! Cette injustice m’a fait exploser de colère.

Je me suis précipité vers mes garçons à qui j’ai expliqué toute l’affaire. Ils sont tous venus avec moi dans le bureau et tous ensemble, sans aucune exception, ils ont déclaré : « Si Jean-Pierre est renvoyé, nous rentrons tous à la maison ».

Je pense que face à la détermination de mes garçons, face à cet élan de solidarité ; les deux accusateurs ont dû admettre que nous étions sincères. Il n’y a eu finalement aucune suite à cette fâcheuse mésaventure. Le reste des vacances s’est très bien déroulé. Mais, je peux dire que j’ai eu … chaud ! Je n’ai jamais revu la fille du camping et je n’ai pas pu la remercier d’avoir rapporté mon portefeuille oublié … même si cet empressement à rendre service avait failli me coûter cher ….

Et vous, avez-vous des anecdotes inédites, amusantes, cocasses à partager concernant le camping ? Ne me laissez pas tout seul face à ce souvenir cuisant d’une déclaration de culpabilité et d’une condamnation imméritée …  enfin …  cette fois-là !

10/07/2017 – JP Dz

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0825 : COMBLAIN-LA-TOUR : Le camping – carte postale.
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