Béatrice Laffut raconte sa grand-mère : Madame Kołodziejka
Le temps des cerises à peine terminé et les pots de confitures tiédissant encore sur la table … ma grand-mère était déjà prête, sa petite valise en cuir à coté du fauteuil, elle attendait …
Elle attendait désespérément Monsieur Paterka qui venait la chercher pour un mois de vacances à Comblain -la-Tour.
Car pour elle c’était bien des vacances, le travail ne lui faisant pas peur, elle adorait se réapproprier la grande cuisine et ses odeurs, sa petite chambre au deuxième étage, qu’elle a longtemps partagé avec Madame Załobek, et le grand parc où elle aimait flâner après une journée bien remplie … elle était enfin de retour chez elle.
Elle était chez elle comme nous étions chez nous, c’était son Comblain, comme ce fut le nôtre, chacun ayant vécu « Comblain » à sa façon, chacun avec ses propres souvenirs.
Toujours levée aux aurores, elle était la première à se réveiller pour préparer le café du matin. Je me souviens d’elle en tablier devant les fourneaux à rôtir les viandes et à surveiller la soupe qui mijotait tout en papotant avec les autres cuisinières qui s’affairaient à d’autres tâches.
Je n’ai pas oublié son sourire qui nous saluait le matin lorsque nous descendions prendre notre petit déjeuné, ni les petites sucreries cachées dans ses poches ou les billets de vingt francs qu’elle me donnait et que je dépensais aussitôt en crème glacée … et bien sûr je lui pardonne volontiers toutes les réprimandes ou autres remontrances qu’elle a pu me faire quand je m’aventurais trop loin ou trop tardivement dans le fond du parc …
Elle me manque beaucoup aujourd’hui, mais j’aime à penser que lors de nos dernières retrouvailles en septembre dernier, elle était un peu là … tout comme Monsieur Bardo, qui courait du réfectoire aux cuisines, l’Abbé Kurzawa, assis dans son bureau, Pan Jan jouant aux cartes dans le hall d’entrée, tous ceux qui ont laissé un peu de leur cœur à Comblain-la-Tour et qui ne sont plus à nos côtés … oui j’aime à penser qu’ ils étaient tous là, ils étaient forcément là …
16/11/2015 – Béatrice Laffut







Photo 185 à gauche MR POMORSKI qui a été directeur de toutes les colonies depuis Bouillon, la première son successeur à Comblain a été l’abbé Kurzawa. Ma génération a de beaux souvenirs de ce grand MONSIEUR qui tous les soirs nous tenait en halène avec ses récits d’histoire de Pologne et autres. Il a aussi joué un rôle important dans le scoutisme Polonais en Belgique et renseignement à vérifier sa participation au gouvernement polonais en exil à Londres, mais cela est à vérifier, j’en parlerai à son fils dès que j’ai l’occasion de la rencontrer à Bruxelles.